Microsoft a annoncé hier soir la fin prochaine de Visual Studio pour Mac. Un mouvement à moitié surprenant seulement, car les signes s’amoncelaient depuis un moment. Pourtant, l’année dernière encore, l’environnement de développement avait reçu une mise à jour majeure.
Clap de fin pour Visual Studio pour Mac. La mouture actuelle 17.6 sera la dernière importante pour l’environnement. Elle sera maintenue pendant un an avec deux types de mises à jour : les correctifs de sécurité et les évolutions des technologies Apple.
« Nous continuerons également à fournir des mises à jour du runtime et de la charge de travail afin que vous puissiez continuer à créer et fournir des applications basées sur .NET 6, .NET 7 et les frameworks Mono. Bien qu'elle ne soit pas officiellement prise en charge, nous avons également activé une prise en charge rudimentaire de .NET 8 dans Visual Studio for Mac pour la création et le débogage d'applications. Nous espérons qu'avec ces engagements et l'investissement dans les alternatives ci-dessous, nous pourrons minimiser la perturbation de votre flux de travail sur Mac », indique Microsoft.
Mais au 31 août 2024, le support sera coupé. Visual Studio pour Mac pourra toujours être utilisé, mais aux risques et périls des utilisateurs, comme d’habitude dans ce genre de cas.

Selon Microsoft, cette décision a été prise après avoir noté les retours des développeurs et les statistiques d’usage. Manifestement, le jeu n’en valait plus la chandelle. Pourtant, l’année dernière encore, Visual Studio avait reçu sur Mac une nouvelle mouture majeure, qui en faisant notamment une application universelle, exploitant nativement les puces Apple Silicon, avec de très importants gains de performances à la clé.
La firme préfère cependant concentrer ses efforts sur d’autres produits, dont le Visual Studio classique pour Windows, qu’elle met d’ailleurs en avant dans l’annonce, puisque accessible via sa Dev Box « depuis n’importe quel système d’exploitation ».
Elle propose également plusieurs solutions de remplacement, selon les scénarios d’usage. Par exemple, Visual Studio Code avec le nouveau Dev Kit pour C# et les extensions associées, y compris pour MAUI (Multi-platform App UI) et Unity. Pour les personnes travaillant avec d’autres technologies comme Xamarin et F#, l’éditeur évoque un Visual Studio dans une machine virtuelle, une solution assez lourde. Autre piste, la même machine virtuelle, mais dans le cloud.
Des réactions vives
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’annonce n’a pas été bien reçue. La décision va nécessairement impacter des développeurs, mais elle pose surtout, aux yeux de certaines personnes, des questions sur l’avenir même de certaines technologies.
Dans les commentaires de l’annonce, on trouve de nombreux développeurs fustigeant les ruptures trop fréquentes dans les technologies du géant du logiciel. Si plusieurs pointent à Microsoft que Visual Studio Code n’est pas un vrai remplacement – n’étant pas un environnement de développement intégré complet – d’autres vont plus loin en assurant que certaines technologies, telles que MAUI, sont déjà condamnées.
« En tant que personne engagée dans la création d'une application MAUI complexe, cela me préoccupe. VSCode est sympa et tout, mais ce n'est pas un IDE complet, peu importe le nombre d'extensions que vous installez. L'extension MAUI est loin d'être un remplacement. Bien que je développe principalement sur Windows, cette décision me fait douter de la survie de MAUI », pointe par exemple Joshua Greenwald dans les commentaires.
Le responsable Anthony Cangialosi, à l’origine du billet, a d’ailleurs répondu : « Notre investissement dans MAUI reste inchangé. L'équipe .NET publiera de nombreuses mises à jour de MAUI .NET dans .NET 8. Nous comprenons que l'extension ne remplace pas un IDE complet, mais nous continuons à investir pour en faire une expérience exceptionnelle ».
Pour d’autres encore, la nouvelle n’est pas une surprise. Des rumeurs indiquaient en effet que le groupe de développement pour Visual Studio Mac avait été largement amputé pendant les dernières grandes vagues de licenciements.