OneWeb : d'une possible prise en main par la Chine à la prochaine arrivée dans le giron d'Eutelsat

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OneWeb : d’une possible prise en main par la Chine à la prochaine arrivée dans le giron d’Eutelsat

OneWeb : d'une possible prise en main par la Chine à la prochaine arrivée dans le giron d'Eutelsat

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Alors que l'opération de fusion entre Eutelsat et OneWeb devra être approuvée à la rentrée par les actionnaires, un rapport britannique évoque d'anciennes volontés de la Chine de mettre la main sur la compagnie satellitaire d'outre-Manche lorsque celle-ci a déclaré faillite en 2020.

Il y a un an, Eutelsat et OneWeb signaient un projet de fusion. Celui-ci devrait se finaliser fin septembre lors d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, explique Eutelsat dans son rapport de résultats annuels 2022-2023 [PDF].

Mais l'entreprise britannique d'accès à internet par satellites a vu la Chine s'intéresser de très près à elle en 2020, explique The Telegraph.

Alors qu'il n'y a que peu de places dans la course mondiale aux constellations satellitaires et qu'Elon Musk montre son intention de garder la main sur l'utilisation géopolitique de Starlink, le dossier de reprise de OneWeb au moment de sa faillite n'était pas anodin.

Une enquête du MI-5 sur les volontés chinoises

Le MI-5 aurait, selon le journal britannique, enquêté sur les velléités de Pékin de racheter OneWeb au moment où celle-ci s'était placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

À l'époque, en 2020, l'entreprise britannique avait déjà commencé sa constellation et 74 satellites étaient déjà en orbite. OneWeb avait aussi bien entamé la construction de ses 44 stations au sol, puisque la moitié était soit en cours de construction, soit terminé. Mais l'entreprise était à la recherche de fonds pour poursuivre son activité et, selon elle, la crise du Covid-19 lui a barré la route à de nouveaux investisseurs.

À ce moment-là, l'avenir de OneWeb était plus qu'incertain. Et, selon le rapport de la Commission britannique sur la Chine obtenu par The Telegraph, les services secrets ont mené une « enquête sur les implications de la décision d'une société aérospatiale chinoise [caviardée] d'acheter une société britannique de satellites en orbite terrestre basse, OneWeb ». Le journal précise que le nom censuré dans le rapport serait celui de la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine.

Finalement, à l'époque, OneWeb a été achetée suite à un accord entre le gouvernement britannique et l'entreprise de télécommunication indienne Bharti pour créer une coentreprise prenant en charge les activités de l'opérateur internet par satellites. Mais cet accord, arrivé tardivement dans le processus d'appel d'offres, ne serait pas forcément la conséquence de l'intérêt de la Chine pour l'entreprise, précise The Telegraph.

Et, si ce rachat via l'accord indo-britannique a été validé par les autorités américaines où la faillite avait été déclarée, il y a peu de chances qu'elles auraient fait de même pour un rachat par l'entreprise d'état chinoise.

Finalement, la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine prévoit de créer sa propre constellation de télécommunication, « Guowang ». Mais le lancement de ses premiers satellites ne devrait avoir lieu qu'à la fin de cette année.

Une prise de contrôle par Eutelsat

Concernant OneWeb, l'entreprise revivifiée par l'accord indo-britannique a ensuite été approchée de plus en plus près par l'opérateur satellite français Eutelsat qui y a d'abord investit 550 millions d'euros en 2021 pour ensuite proposer une fusion l'année dernière. Celle-ci, une fois finalisée à la rentrée, devrait se placer en deuxième géant de l'internet spatial derrière Starlink.

Au Figaro, la directrice générale d'Eutelsat, Eva Berneke, l'assure : « nous avons obtenu la quasi-totalité des feux verts réglementaires, à l'exception de ceux de la France et des États-Unis, qui sont attendus dans les prochaines semaines ».

L'opération financière prévoit un échange des actions OneWeb avec des actions Eutelsat nouvellement émises. Le groupe indien Bharti et l'État britannique vont donc devenir actionnaires du nouvel Eutelsat mais celui-ci sera majoritairement contrôlé par des acteurs français. Il sera contrôlé «  à 50-50 par les actionnaires actuels de OneWeb et ceux d'Eutelsat » a précisé Eva Berneke au Figaro mais, Eutelsat étant déjà actionnaire de OneWeb auparavant, ses actionnaires français BPIFrance, le Fonds stratégique de participations et CMA CGM devraient, à eux trois, rester majoritaires.

Reste que le fonds souverain chinois China investment corporation (CIC) détient une petite partie d'Eutelsat. Mais celle-ci a diminué de 7 % à 3,7 % depuis l'an dernier et CIC ne siège pas au conseil d'administration de l'entreprise.

Le nouvel Eutelsat pourrait permettre à l'Europe d'avoir une nouvelle arme géopolitique alors qu'Elon Musk a montré l'intérêt du système Starlink dans des conflits comme celui en cours en Ukraine et qu'il est capable, comme le rappelle le New York Times, de décider seul de fermer l'accès à son réseau ou de débouter la demande faite par l'armée ukrainienne de son activation près de la Crimée.

Commentaires (9)


Merci pour l’article très informatif.
L’article du NYT est carrément un chef d’œuvre de journalisme et de présentation multimédia !
A ne pas manquer, surtout que Google Trad fonctionne remarquablement pour une fois … :francais:


Désolé mais je ne comprend pas comment une entreprise chinoise (déjà pas “La Chine” du titre) détenant 3.7% (-4% en un an) d’une entreprise peut représenter un danger de prise en main d’une entreprise dont la majorité des actions sont déjà dans les mains de l’État Français via ses fonds d’investissement et au moins un bon paquet du solde se trouve en Inde (pas des copains de “La Chine”) et chez les Anglais (des ennemis jurés de “La Chine”).



Alors, c’est quoi ce titre ? De le désinformation ou juste un titre putaclic ?



(reply:2145479:Jean-Do)




J’allais te dire de relire l’article mais même le titre tu l’as lu de travers…
Le titre est bon.
Oneweb => la société dont on parle
d’une possible prise en main par la Chine => rachat raté par Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (société gérée par l’état chinois)
à la prochaine arrivée dans le giron d’Eutelsat => rachat probable par eutelsat



(reply:2145483:aureus) D’une part, le titre peut aussi se comprendre par “au moment de l’arrivée dans Eutelsat, la Chine pourrait prendre en main…”. Vu le ton de certains paragraphes bien complotistes, c’est imaginable.




D’autre part, cette vieille histoire de possible participation chinoise à une entreprise de satellite est totalement périphérique avec le sujet principal qui est son achat majoritaire par les Français. Alors, pourquoi titrer là-dessus ?



Dans la plupart des autres journaux, cette genre de dissonance entre l’article bien équilibré et un titre “déformant” est typique d’une intervention de la rédaction en chef qui vient imposer un titre “vendeur” à un article auquel elle n’a pas participé et en fausse la perception.


@Jean-Do : Je ne vois pas ou le titre est déformant : il indique que dans un 1er temps la Chine s’est intéressé à OneWeb, et dans un 2eme temps que OneWeb est en cours de rachat par Eutelsat.
C’est peut être le dernier chapitre qui indique que Eutelsat est lui-même détenu à quelques % par la Chine qui vous as perturbé…
Ce qui est intéressant, c’est que avec d’autres affaires comme une entreprise française rachetée par des Chinois qui fournissait des puces stratégiques aux Russe, que maintenant les états doivent faire très attention aux rachat de sociétés plus ou moins stratégiques car la Chine est très active là dessus …


Ben franchement, j’ai lu et relu, et relu… mais je n vois pas cc que vous trouvez à redire à la prose d e Jean-do…



PS : jeesuis par nature plus que méfiant sur les agissement des puissances étrangères; Russie et Chine en tête…



3.75µ des droits du capital, avec la dilution à venir, c’est peau de sbob…



(reply:2145518:coket)T’as un pb de clavier, m’est avis. :ouioui:



Et pas que… :oops: :smack:


J’avais pas vu mais @Jean-Do n’a pas tort. Le “d’une” du titre pourrait signifier “au sujet de”, comme “des souris et des hommes”… Ce qui nous donnerait “OneWeb : au sujet d’une possible prise en main par la Chine à la prochaine arrivée dans le giron d’Eutelsat”.
Tournure venant du latin (“de + nom”), ancienne, rarement utilisée. Mais lecture possible du titre, qui effectivement n’est pas cohérente avec l’article, de toute évidence l’auteur pensait à la signification temporelle.


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