Où en est le déploiement de la fibre en France ? 81 % des locaux éligibles à la fibre optique

La fibre c’est bon pour le transit !

Où en est le déploiement de la fibre en France ? 81 % des locaux éligibles à la fibre optique

Où en est le déploiement de la fibre en France ? 81 % des locaux éligibles à la fibre optique

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L’Arcep vient de mettre en ligne son observatoire sur les haut et très haut débits fixes, le premier de 2023. On y observe cette fois encore un ralentissement sur les déploiements, notamment dans les zones denses. 81 % des 43,553 millions de locaux sont éligibles à la fibre optique. 

32 millions d’abonnements HD ou THD, 19 millions en FTTH

Au total, l’Arcep dénombre 32 millions d’abonnements haut et très haut débit sur le fixe au 31 mars de cette année, soit environ 400 000 de plus sur un an et 100 000 de mieux sur trois mois. 

Le nombre d’abonnements au très haut débit dépasse pour la première fois la barre des 22 millions de clients, dont plus de 19 millions à la fibre optique (FTTH), soit 895 000 de plus en trois mois.

Arcep bilan fibre T1 2023

Ils sont toujours un peu plus de 800 000 avec du câble coaxial à plus de 100 Mb/s et 2,4 millions avec un débit entre 30 et 100 Mb/s via différentes technologies (VDSL2, câble, 4G fixe, THD radio ou satellite). Dans les deux cas, les chiffres sont en baisse trimestre après trimestre.

Le nombre d’abonnements haut débit seulement (entre 8 et 30 Mb/s) baisse lui aussi au fil des années, pour arriver à 9,8 millions au 31 mars 2023. 

35,3 millions de locaux éligibles au FTTH

Pour ses calculs, l’Arcep prend comme estimation une base de 43,553 millions de logements sur toute la France (+919 000 sur un an). Sur ce total, 37,6 millions de locaux sont éligibles au très haut débit sur le fixe et 35,3 millions à la fibre optique (à comparer aux 19 millions de clients qui ont sauté le pas), soit une hausse de 15 % en un an. On passe ainsi de 72 à 81 % de taux de couverture pour le FTTH.

Le plan France THD prévoyait pour rappel d’avoir au moins 80 % de lignes en FTTH fin 2022. Un objectif loupé de peu puisque, selon l’Arcep, le taux était de 79 % au quatrième trimestre 2022. Le prochain objectif est pour rappel d’atteindre 100 % en fibre optique (ou du moins s’en rapprocher le plus possible) d’ici à 2025.

Mais comme toujours, la répartition suivant les zones est loin d’être uniforme. Petit rappel du découpage de la France :

  • 7,774 millions de locaux sont en zones très denses,
  • 17,486 millions en zones moins denses d’initiative privée,
  • 16,915 millions en zones moins denses d’initiative publiques (RIP),
  • 1,378 millions dans les AMEL (appels à manifestation d’engagements locaux).

Arcep bilan fibre T1 2023Arcep bilan fibre T1 2023

Ça traine toujours dans les zones très denses

L’Arcep tire, encore une fois, un triste bilan dans les zones denses : « Le rythme insuffisant constaté […] ces dernières années chute encore avec moins de 50 000 locaux rendus raccordables [44 000 pour être précis, ndlr], soit une baisse de près de moitié par rapport au premier trimestre 2022 ».

Sur les 7,774 millions de locaux en zones très denses, 7,097 millions sont ainsi raccordables à la fibre (91 %). Orange est toujours largement en tête sur les déploiements avec 5,684 millions de lignes, dépassant de la tête et les épaules le second Altice (maison mère de SFR) à 1,113 million, sans parler de Free à 303 000 seulement.

Petite précision de l’Arcep : « Le total de locaux raccordables par zone ne correspond pas à la somme des lignes raccordables de la zone. Le nombre de lignes raccordables par opérateur d'infrastructure (OI) prend en compte l'ensemble des lignes raccordables alors que le total des locaux raccordables tient compte des déploiements multiples qui sont déduits de la somme ».

Arcep bilan fibre T1 2023

16 points d’écarts entre Paris et Marseille

Ce mauvais résultat cache une autre réalité : « Il existe une forte disparité dans l’avancement du déploiement dans les zones très denses. Cela est illustré par la comparaison de l’état d’avancement du déploiement de fibre optique parmi les 10 communes comportant le plus de locaux et qui appartiennent à ces zones ». Paris est ainsi à 97 % de couverture en FTTH, contre 81 % « seulement » pour Marseille. 

Au niveau départemental, la Meurthe-et-Moselle est largement à la traine avec un taux de couverture de 75 % de ses zones très denses, en hausse de… zéro. Les Bouches-du-Rhône et le Puy-de-Dôme suivent avec 81 et 83 %. 16 départements ont une couverture inférieure à la « moyenne nationale de ces zones qui s’établit à 91 % ».

Arcep bilan fibre T1 2023Arcep bilan fibre T1 2023

Baisse de régime aussi dans les zones moins denses d’initiatives privées

Dans les zones moins denses d’initiative privée, la situation n’est pas franchement plus reluisante non plus : « Seulement 120 000 locaux ont été rendus raccordables […], en baisse de plus de moitié par rapport au premier trimestre 2022. Il faut remonter à 2014 pour observer une progression trimestrielle aussi faible dans ces zones », note l’Arcep. Sur les 17,486 millions, 15,349 sont éligibles à la fibre (environ 89 %). Là encore, Orange domine largement avec 12,060 millions de lignes, alors que le second Altice n’est qu’à 3,1 millions. 

Sur les AMEL (appels à manifestation d'engagements locaux) la progression reste dans les mêmes eaux que sur le premier trimestre 2022, avec 64 000 locaux rendus raccordables. Mais cette zone ne compte que 1,378 millions de locaux et on passe de 664 000 à 728 000 logements éligibles. Les 64 000 de plus représentent donc presque une hausse de 10 %.

Quoi qu’il en soit, ce sont encore une fois les RIP (Réseaux d’Initiative Publique) qui font office de locomotive puisque « 610 000 locaux ont été rendus raccordables ». Cela reste néanmoins « en baisse d’environ 10 % par rapport au premier trimestre 2022 ». 12,116 millions de locaux sont éligibles, soit 71 % des 16,915 millions. Dans le lot, 5,1 millions sont en zones rurales, 1,4 million dans des communes de montagne, précise le régulateur. 

Cette fois-ci c’est Altitude Infra qui est en tête avec 3,396 millions de lignes, puis on retrouve Orange à 2,823 millions, Axione à 2,605 millions et Altice à 2,47 millions. 

Au total, sur le premier trimestre, « 840 000 locaux supplémentaires ont été rendus raccordables au FTTH, soit environ 20% de moins que sur la même période de l’année précédente ».

Arcep bilan fibre T1 2023

79 % des locaux peuvent choisir entre quatre opérateurs

La mutualisation des réseaux est assez forte pour l’ensemble des 35,3 millions de locaux éligibles en France : 98 % ont le choix entre deux opérateurs minimum. On descend à 93 % pour trois opérateurs et 79 % pour quatre opérateurs, de quoi faire jouer la concurrence pour la grande majorité des clients.

Là encore, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Dans les zones très denses, 99 % des 7,1 millions de locaux éligibles ont le choix entre au moins deux opérateurs. On passe à 95 % pour trois opérateurs et enfin dans 69 % des cas les quatre opérateurs nationaux sont présents. Dans les RIP, on oscille entre 94 % (deux opérateurs) et 73 % (quatre opérateurs). Le choix est bien plus limité dans les AMEL : 33 % seulement ont le choix entre quatre opérateurs.

En zone AMII, l’Arcep et l’Orange sont plutôt ennemis 

L’Arcep se penche sur les engagements d’Orange et SFR dans les zones dites AMII (appel à manifestation d’intention d’investissement). En guise de préambule, le gendarme annonce que sa « publication sera prochainement enrichie pour préciser, parmi les locaux non raccordables, la proportion de ceux qui font l’objet d’un refus de raccordement par les copropriétés concernées ».

Arcep bilan fibre T1 2023Arcep bilan fibre T1 2023

« À la fin du premier trimestre 2023, environ 89 % de ces locaux sont raccordables » pour Orange, contre « environ 95 % » pour SFR. C’est largement en retard sur le calendrier puisque les engagements de 100 % étaient pris pour fin… 2020. 

En mars 2022, l’Arcep mettait en demeure Orange de respecter ses engagements (décision publiée en février 2023). L’opérateur avait riposté en saisissant le Conseil d'État d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Mais, « par sa décision du 21 avril 2023, le Conseil d’État décide de ne pas transmettre la question prioritaire de constitutionnalité au Conseil constitutionnel. Il rejette également le recours de la société Orange contre la décision de l’Arcep, mettant en demeure Orange de respecter ses engagements de déploiement de la fibre dans des zones moyennement denses », se félicitait l’Arcep en avril de cette année. 

Comme le rappelle la Banque des territoires, le décompte des locaux a son importance, particulièrement dans le cas présent : « Orange estime que ses engagements portent sur 11,7 millions de locaux, soit la base de données logements de l’Insee de 2013. L'Autorité se fonde pour sa part sur les fichiers IPE (pour "informations préalables enrichies") utilisés par les opérateurs pour identifier chaque logement, beaucoup plus proches de la réalité du terrain ».

« En février 2022, Orange réitère cette base de calcul et ajoute que "le périmètre des engagements volontaires est déterminé par l’opérateur lui-même" […] Sur ces bases, il considère avoir rempli ses engagements L. 33-13 avec un taux global de couverture de 109,7 % au 1er janvier 2022 sur les 2.978 communes AMII », ajoute notre confrère. On est donc à plus de 100 % selon les organisateurs, contre 89 % pour le gendarme des télécoms. 

Pas de jaloux, du retard aussi sur des zones AMEL

Dans les zones AMEL aussi, des opérateurs sont en retard sur leurs objectifs. C’est le cas d’Altitude Fibre 21 en Côte-d’Or et Altitude Fibre 40 dans les Landes, de Savoie Connectée, et de XpFibre dans plusieurs zones : Alpes-de-Haute Provence, Hautes-Alpes et Bouches-du-Rhône, Eure-et-Loir et Nièvre.

Arcep bilan fibre T1 2023Arcep bilan fibre T1 2023

Commentaires (21)


Cet article me fait penser à un sujet connexe. Y a-t-il un moyen de connaitre le débit théorique d’une connexion par fibre ? Mon cas pratique, c’est que chez moi, ma fibre optique a un débit d’environ 400 Mbits/s en arrivant. Sur la pub de mon FAI , on m’annonce des débits max pouvant atteindre 1 Gbits/s.



Avec l’ADSL, je comprenais bien cette notion de débit max étant donné les pertes en ligne sur le réseau cuivre (plus on loin du centre, moins le débit est élevé). A priori, la fibre ne souffre pas de ce problème donc qu’est ce qui pourrait expliquer que je n’ai pas 1 Gbits/s à l’entrée de mon logement ?


Pour simplifier, les 3 types de raccordements les plus représentés sur le marché peuvent être vu comme tel :




  • FTTH : Fiber To The Home, aucun débit garanti, fibre mutualisée entre tous les utilisateurs du Point de Mutualisation (PM). Plus il y a de densité, plus les débits peuvent s’écrouler.

  • FTTE : Fiber To The Enterprise, c’est une FTTH destinée aux entreprises souvent avec un petit débit garanti (du genre 8Mb), le PM est souvent dans le bâtiment, la fibre est donc mutualisée entre plusieurs entreprises du même bâtiment, ce qui réduit le nombre d’utilisateurs et offre un débit observé légèrement supérieur à la FTTH

  • FTTO : Fiber To The Office, c’est une fibre dédiée non mutualisée avec débit garanti directement raccordée au NRO.



En gros, en tant que particulier, tu es sur une FTTH, plus la zone est dense et plus le PM est chargé, plus le débit s’écroulera.



Exemple de débit “garanti”, chez Orange, que tu soit en DSL ou en FIBRE, le débit descendant minimum garanti est de 521kb/s, en dessous, ils estiment qu’il y a un problème structurel, au delà, difficile de les faire bouger.


En FTTH (fibre jusqu’à l’abonné) la techno dominante c’est 2.5Gbps en download mutualisé avec 64 clients. Ton débit dépend donc de l’usage des différents autres clients au moment de ton test.
En pleine nuit (3h du matin), tu devrais pouvoir monter a ton débit max. si ce n’est pas le cas, c’est que tu es limité par ton matériel (ton wifi, ta box, ton PC, … ou le serveur de test que tu utilises).



D’habitude, hors cas particulier, il est rare de ne pas atteindre les 1Gbps, même en heure de pointe (en tout cas chez Orange).


Je dirais qu’il y a un goulot d’étranglement au niveau du répartiteur : trop d’abonnés donc ils limitent tout le monde pour pas avoir de saturation. Ou alors c’est l’Infra d’un autre FAI et ils limitent la bande passante pour payer moins cher. Mais ce ne sont que des hypothèses.


Et dans tous les cas, un logement “raccordable” c’est un logement où un PBO est disponible à proximité.



Ca ne prends PAS en compte:




  • Le fait que le raccordement effectif soit impossible:




    • pour des raisons pratiques (gaines bouchés, passage en intérieur impossible,…)

    • pour des raisons de voisinage (le voisin qui refuse l’ajout de câble en facade)

    • pour des raisons de syndic (immeuble : pas de passage en apparent mais pas de gaines)

    • pour des raisons juridiques entre OI et proprio, syndic, …

    • par une mauvaise plannification de l’affectation des fibres sur le PBO, notamment pour les logements neuf



  • Une fois raccordé physiquement à la fibre avec une attenuation acceptable au PM, on arrive dans la galère des tournantes (car les FAI ne sont pas très motivés à raouter des coupleurs, ce qui implique, pour eux, la location d’un lien NRO <> PM à ~500€/mois). Et bien sur selon les zones, l’état catastrophique des PMZ qui implique de la casse à chaque intervention (pareil sur les PBO dans certains cas)




Et mention spécifique à SFR , qui lorsqu’il est OI (XP-Fibre & autre) casse les fibres des autres à chaque intervention, interviennent sur poteaux en short claquette sur echelle, laisse tourner des NRO sur groupe electrogène pendant des mois parcequ’ils oublient de faire les demandes de racco EDF, bref, …. rien de nouveau de ce coté mais ça participe au sentiment de sous-qualité du FTTH en France.


Mon hameau vient de recevoir les boitiers fibres sur des poteaux le mois dernier. Poteaux installés il y a plus de 3 ans.
Plus que 6 mois avant la commercialisation, puis je pourrais demander un abonnement et quitter le WiMAX.
Cela me laisse 6 mois pour préparer les goulottes pour le passage des câbles.


Pour ma part, toujours en “ADSL” (plutôt digne d’un 56k mais bon), travaux fibre en attente (déjà éligible cependant).



Une chose m’étonne, c’est que sur mon RIP (géré par Altitude), tous les opérateurs sont connectés, mais malgré l’éligibilité à la fibre depuis janvier chez Orange et en mai chez Free, toujours rien chez les deux autres. Je me demande quelle est la raison à cela ?



Oh WiMAX…. Par curiosité, ça donne quels débits/latence aujourd’hui ?



OB a dit:


Ca ne prends PAS en compte:




  • Le fait que le raccordement effectif soit impossible:




*   pour des raisons pratiques (gaines bouchés, passage en intérieur impossible,...)


M’en parles pas, ca fait 1an qu’on se bat pour tirer la fibre… à chaque fois “votre gaine est pleine ça passe pas”.



Pour faire simple, dans la gaine, 2 gros câbles, utilisés chacun pour 1 paire, sauf qu’ils ne veulent pas désaturer…



th3squal a dit:




  • pour des raisons pratiques (gaines bouchés, passage en intérieur impossible,…)



M’en parles pas, ca fait 1an qu’on se bat pour tirer la fibre… à chaque fois “votre gaine est pleine ça passe pas”.



Pour faire simple, dans la gaine, 2 gros câbles, utilisés chacun pour 1 paire, sauf qu’ils ne veulent pas désaturer…




Le problème est que les tech de raccordement sont pas équipés pour faire de la desaturation lourde, d’autant que ils ont pas le droit de dégager les câbles déjà présent (pour éviter que le client ne se retrouve sans rien si finallement le raccor fibre échoue.



Faut être sacrément sur de son coup pour utiliser le câble téléphone comme “ficelle” pour tirer la fibre - je l’ai fait 23 fois mais c’était dans des cas très particuliers .



Pour des paticuliers, chaque seconde passé par un technicien est un coût. Envoyer une équipe avec du matos spécialisé.
En plus , le raccordement est payé par l’opérateur auquel tu t’abonnes (même si il y a une sorte de “revente” en cas de churn au bout d’un an, mais cette revente est au forfait).
=> Si ton opérateur peux s’arranger pour que ce soit un AUTRE opérateur qui paie….



C’est ce que j’appelle la méthode “free” , qui à l’époque de l’ADSL faisait tout pour envoyer les clients “problématiques” chez orange (ceux qui déclenchaient 34 appels par mois) , tout en faisant une campagne de séduction pour les “bons” clients, ceux qui utilisent peu internet mais beaucoup la TV et chez tout tout marche bien !



Là, th3squal le mieux que tu puisses faire c’est passer une ficelle de tirage toi-même , à condition que ton fourreau ne soit pas partagé avec celui d’un tier.


Ici en l’occurrence, je parles d’une install pro, par Orange Business Service. (précision importante)



Ils savent que les 2 gros câbles “bloquent” la gaine, ils savent que sur chaque câble, seule 1 paire est utilisée.



Je leur ai demandé 2 inter :




  • Migration des lignes cuivre existantes sur 1 seul câble, afin de supprimer celui en surplus.

  • Passer la fibre une fois la gaine allégée.



Réponse :




  • Oui mais non, on ne fait pas… Il faut lancer la procédure d’installation de fibre, voir si la nouvelle équipe arrivera à passer son aiguille.



Vu que les équipes en question, sont des tacherons, ils ne vont pas passer 3h sur le passage d’une aiguille (ce que je comprends) donc c’est le chien qui se mord la queue…



Du coup on va voir avec notre Electricien, si effectivement il est impossible de passer une aiguille, et si on peut, d’y laisser un fil pour tirer la fibre.



Vu qu’on doit faire des tranchées à proximité, je pense qu’une 2ême gaine sera posée… juste comme ça…



C’est un roman digne des Shadocks !



pamputt a dit:


Cet article me fait penser à un sujet connexe. Y a-t-il un moyen de connaitre le débit théorique d’une connexion par fibre ? Mon cas pratique, c’est que chez moi, ma fibre optique a un débit d’environ 400 Mbits/s en arrivant. Sur la pub de mon FAI , on m’annonce des débits max pouvant atteindre 1 Gbits/s.



Avec l’ADSL, je comprenais bien cette notion de débit max étant donné les pertes en ligne sur le réseau cuivre (plus on loin du centre, moins le débit est élevé). A priori, la fibre ne souffre pas de ce problème donc qu’est ce qui pourrait expliquer que je n’ai pas 1 Gbits/s à l’entrée de mon logement ?




C’est une question + complexe qu’il y parait.



En ADSL, tu n’étais limité que par le débit de la ligne.
En fibre, la partie physique est limitée par ton abonnement, ce qui fait que tu peux aisément toucher d’autres limites sur d’autres points du réseau.



Les plus communs sont:




  • Ton PC : Sous windows tout ce qui est antivirus qui “espionne” et déchiffre tes communications SSL (genre mcafee, …) ralenti parfois fortement le débit.

  • Le lien entre la box et ton PC. Le wifi est théoriquement élevé, en pratique…. moins cool.



Pour ça tu peux déjà essayer de placer 2 PC avec chacun iperf3 sur la box et déjà tu devrais toucher le gigabit par seconde. Si c’est pas le cas, déjà c’est à régler



Ensuite tu as la box elle-même : Sur les plus anciennes le débit max n’est atteinds qu’en condition optimale , cad en IPv4 sur une connection TCP - tout autre test ne passe pas par l’accélarateur matériel (donc par le CPU) et donc ca s’effondre. idem si tu as des règles de firewall.
Sur les plus récentes c’est en général moins le cas.



Après tu as la partie réseau.
L’atténuation effective de la fibre ne joue pas sur le débit - en cas de mauvais signal tu auras plutôt des déconnections.



Par contre un point qui joue c’est effectivement le nombre de personne sur l’arbre GPON (sauf free qui est en 10G-EPON à certains endroits).
Le GPON c’est 2.5Gbps downstream et 1Gbps upstream à partager entre les (max) 64 abonnés sur le même abre.
=> Si tu es tout seul sur ton arbre, t’a plus de chance d’avoir moins de contention que si tes 63 voisins sont adepte de la 8K + torrent.
(Toujours aller vers l’opérateur avec le moins de personnes sur le coupleur, ou si tu as un opérateur avec plusieurs coupleurs, essayer d’aller vers le coupleur le moins plein à l’armoire).



Ce problème se rencontre plus souvent qu’ailleurs, d’autant qu’en cas de contention les opérateurs sont pas obligé de répartir les 2.5Gbs équitablement: par exemple certains abo “pro” ont des garanties de débit, ce qui fait qu’en cas de contention ils réduiront les autres pour te laisser passer toi… (souvent c’est 100Mbps)



Ce problème reste quand même assez rare.



Un problème moins rare est la contention niveau NRO:
Chaque opérateur doit être présent sur chaque NRO avec ses OLT GPON ou EPON.
Chaque OLT concentre plusieurs arbres GPON , donc 64 abonnés.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Optical_Line_Termination pour des photos.
Comme tu le vois , ca peux être dense.



Ces OLT sont le plus souvent raccordé au réseau métropolitain de l’opérateur par des liaisons 10Gbps (ou par de multiples liaisons 10Gbps , mais plus t’en met plus ca coute cher vu qu’il faut souvent louer ces fibres à des tiers ou les tirer toi-même).
Free avait même l’habitude de “chainer” les NRO entre eux à une époque plutôt que de faire des étoiles. c’était moins cher mais bien sur plus vulnérable et plus susceptible de saturer).



10Gbps pour autant de clients, c’est bien sur très peu, d’autant qu’il y a souvent plusieurs OLT sur un seul NRO.



C’est LA plus grande source de saturation en france, cette zone. Et ça aucun opérateur ne parle de ce taux de contention des fibres en amont des OLT.
Ces derniers temps le 25Gbps a un peu aidé (car compatible SFP+ 10G “simplement) mais passer au-dessus (40,50,100G) représente des couts importants en terme d’équippements unitaires et d’industrialisation à grande échelle.
Le 10G reste encore le plus utilisé car c’est bien connu, le matériel est éprouvé, et c’est relativement facile à diagnostiquer.



Enfin le réseau opérateur en général marche assez bien (sauf chez SFR, mais ca c’est “normal”).



Jusque là on était sur les problème de pur “transport” , donc quelque soit la destination.



Il reste un point de contention possible ce sont les points d’interconnections avec les AUTRES opérateurs et fournisseurs internets. C’est ce sujet qui avait défrayé la chronique il y a quelques années entre orange et Cogent, Free et netflix, … :
Vu que ces points concentrent tout le trafic vers 1 opérateur de france , notamment sur la video mais aussi Apple par ex, là aussi des contentions peuvent arriver et chaque opérateur cherche à ce que ce soit l’autre qui paie.



Pour tester ça il faut essayer plein de speedtest sur pleins de sites différents:




  • fast.com (netflix)

  • testdebit.info (j’aime bien car il permet de tester aussi sur du téléchargement HTTP(S)

  • speedtest.net (j’aime bien car il a une app en ligne de commande)



Enfin il reste le bon vieux iperf3 à placer sur un serveur tiers chez un opérateur et ainsi tester en bout en bout.
On peux regarer aussi la contention avec mtr –tcp (car l’icmp est souvent dé-priorisé chez les opérateurs, et l’UDP parfois aussi). Mais les résultats sont souvent difficile à interprétrer..



Dans tous les cas tester à plusieurs heures de la journée dont la nuit , l’heure des repas, … pour voir un peu où peux se situer le problème.
Si c’est pas chez toi, de toute manière à part changer d’opérateur ou prendre un forfait pro… ya pas tellement d’autre option. C’est ça le “Grand Plan FTTH” en france, le fleuron de notre outil industriel.



OB a dit:


Pour tester ça il faut essayer plein de speedtest sur pleins de sites différents:




  • fast.com (netflix)

  • testdebit.info (j’aime bien car il permet de tester aussi sur du >téléchargement HTTP(S)

  • speedtest.net (j’aime bien car il a une app en ligne de commande)




A ceux-là je rajouterais Nperf de Degrouptest, et IPV6-Test.com qui permet de faire les speedtest en IPv4 et en IPv6 séparément.
Et il existe aussi des invités en ligne de commande officieux pour fast.com :)



gouge_re a dit:


Une chose m’étonne, c’est que sur mon RIP (géré par Altitude), tous les opérateurs sont connectés, mais malgré l’éligibilité à la fibre depuis janvier chez Orange et en mai chez Free, toujours rien chez les deux autres. Je me demande quelle est la raison à cela ?




Deux possibilité:
Les opérateurs signent avec le RIP mais ça leur donne juste le droit de poser leurs équipements (actif dans les NRO, et les coupleurs dans les armoires).
Lors qu’ils sont en flux tendu sur la livraison des équipements , ben ils priorisent selon des critères qui leur sont propre (densité, type de population, présente ou non des concurrents, contractualisation avec les équipes locales de raccordement…)



Ou parfois , conflit commercial / contractuel / juridique Par exemple SFR a été banni de certains OI pour avoir salopé des installations => procès.



Le plan France THD prévoyait pour rappel d’avoir au moins 80 % de lignes en FTTH fin 2022. Un objectif loupé de peu puisque, selon l’Arcep, le taux était de 79 % au quatrième trimestre 2022




Ça dépend de comment les chiffres sont calculés, et de comment on interprète les objectifs.
Je ne sais pas si les 35,3 millions de locaux sont éligibles au sens strict, ou si dedans il y en a qui sont seulement raccordables sur demande (le document n’en fait explicitement mention que pour les engagements des opérateurs).


D’après https://cartefibre.arcep.fr :




LOCAUX RACCORDABLES AU RÉSEAU FTTH
Les locaux raccordables au réseau FttH correspondent aux logements ou locaux à usage professionnel raccordables à un réseau de communications à très haut débit en fibre optique par l’intermédiaire d’un point de mutualisation.



Les opérateurs transmettent à l’Arcep des données détaillées sur leur déploiement de réseaux en fibre optique. L’Autorité agrège alors les données obtenues en utilisant les codes géographiques de l’INSEE pour obtenir commune par commune un nombre absolu de raccordables au réseau FttH.



TAUX DE COUVERTURE FTTH
Le taux de couverture FttH d’une commune évalue la proportion des logements ou locaux à usage professionnel raccordables à un ou plusieurs réseaux FttH. Il s’agit d’une estimation, qui rapporte le nombre total de lignes FttH déployé déclaré par les opérateurs à une comptabilisation du nombre total de locaux de la commune, évalué comme la somme des logements et du nombre d’établissements d’entreprises de 1 salarié ou plus, selon les données publiées par l’INSEE. Il est possible que ce nombre soit sous-estimé, ce qui conduirait à surestimer le taux de couverture.




(reply:2137716:consommateurnumérique)




hwti parlait des locaux “raccordable sur demande” qui est un élément de vocabulaire précis et différent de simplement “raccordable”.



Le “raccordement sur demande” corresponds aux cas où l’opérateur d’infra ne pose pas immédiatement dans la rue près du logement le PBO, mais attends la 1er demande d’un opérateur commercial pour le faire. Dans ce cas le délai entre la demande et le raccordement effectif de l’abonné peux être amené à 6 mois.



C’est une procédure qui avait été négocié à la va-vite entre l’arcep & les OI plutôt pour les zones rurales et pas très enclines à s’abonner à la fibre, pour éviter de déployer des milliers de PBO et les câbles & tout que s’avèreraient inutiles par manque d’abonnés.



Sauf que ça ne marche pas en pratique pour une raison simple :
Les SI des opérateurs commerciaux sont pas conçu pour ca: Pour avoir le “point” sur la carte qui donne ton éligibilité, il faut que le fichier IPE soit dispnible pour cette adresse, avec notamment les infos du n° de PBO & la route optique pour que le technicien puisse aller faire le raccordement.
Pas de PBO, pas d’éligibilité , et donc …. le client peux pas souscrire.



Il n’y a pas de bouton “raccordement sur demande et les conseillers en boutiques n’ont pas connaissance de cette possibilité (et il n’y a rien dans le SI pour remonter cette demande à l’OI).



=> Du coup en pratique les raccordements sur demande c’est un moyen pour les OI de déroger à leurs obligations et leurs engagements.


Chez nous c’est une AMEL, la commune à être raccordée il y a plus de 6 mois mais de nouvelles. D’après le maire, les opérateurs “attendent qu’il y ait suffisamment de demande”. Je me de comment ils jaugent ça…



Comment ça se passe en terme de passage de la fibre ? J’ai une habitation sans terrain donc entre direct sur la rue. La ligne téléphonique sort du trottoir côté droit de ma façade, monte au deuxième, part à gauche de ma façade, rentre dans l’habitation par ce que je pense être le passage de l’ancienne ligne aérienne (reste d’un point d’accroche) , et se retrouve avec la prise DTI test dans une pièce à droite de l’habitation . Vive le labyrinthe.



Ils vont faire le même parcours ou je peux demander à tirer ça ailleurs ?


En général ça suit le câble téléphonique si possible.
Normalement un PBO devrait être posé soit dans une chambre télécom, soit sur une façade (ça peut être celle d’une maison à côté si elles sont collées).



Ensuite entre le PBO et la PTO, c’est à discuter avec l’installateur.
S’il y a une solution plus simple (éventuellement préparée) pour rentrer directement dans la maison, et faire moins de distance à l’intérieur, pas de raison qu’il refuse.
En revanche si le trou par lequel rentre le câble téléphonique permet de passer aussi la fibre, et que sinon il faudrait percer la façade, il risque de privilégier la première possibilité.


hwti

En général ça suit le câble téléphonique si possible.
Normalement un PBO devrait être posé soit dans une chambre télécom, soit sur une façade (ça peut être celle d’une maison à côté si elles sont collées).



Ensuite entre le PBO et la PTO, c’est à discuter avec l’installateur.
S’il y a une solution plus simple (éventuellement préparée) pour rentrer directement dans la maison, et faire moins de distance à l’intérieur, pas de raison qu’il refuse.
En revanche si le trou par lequel rentre le câble téléphonique permet de passer aussi la fibre, et que sinon il faudrait percer la façade, il risque de privilégier la première possibilité.


Je te remercie pour la réponse. Ça roque de ne pas être simple dans mon cas particulier.



J’imagine que si je pré perce la façade, ça pourrait le faire pour faciliter la vie.


Encore une excellente analyse de l’observatoire de l’ARCEP, très instructive. Beaucoup de contexte est rajouté pour bien comprendre les dessous des données publiées dans l’observatoire. On voit que cela progresse bien mois vite là où les opérateurs sont censés déployer sur leur argent propre, que là où ils sont payés (et avec des pénalités si les objectifs ne sont pas atteints), donc les RIPs.


On a laissé Orange redevenir hégémonique sur le réseau de distribution jusqu’à l’abonné dans les zones rentables (zones denses) alors que théoriquement l’intention était de permettre une concurrence par les infrastructures partout où c’était possible.



Dans les zones non-rentables à court terme, le réseau appartient aux communes, et pourvu que ça dure. L’exploitant leader n’est pas l’un des 4 gros fai nationaux, même pas Orange, même pas Axione (pourtant Bouygues a l’habitude des travaux publics).



Bref, 1- la concurrence par les infrastructures est une hérésie économique, 2- lorsqu’une délégation de service public est accordée à un fai (fournisseur de services) zones amel amii, la puissance publique est quasi incapable de faire respecter le marché public emporté sauf dans le cas Altice qui a déserté fondamentalement ses engagements sur de nombreuses zones (réattribuées à?… Orange).


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