L'Arcom lance une « observation ethnologique » des consommateurs de « contenus illicites »

L’Arcom lance une « observation ethnologique » des consommateurs de « contenus illicites »

VPN ta mère

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Jean-Marc Manach

Publié dans

Droit

26/01/2023 10 minutes
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L'Arcom lance une « observation ethnologique » des consommateurs de « contenus illicites »

Alors que 24 % des internautes français de plus de 15 ans déclarent avoir consommé « au moins un bien culturel dématérialisé de façon illicite au cours des 12 derniers mois », le régulateur, née de la fusion du CSA et de l'Hadopi, lance un appel d'offres afin d'étudier les ressorts poussant 42 % de reconnaissant « des usages illicites réguliers » à utiliser un DNS alternatif, et 16 % un VPN. 

La DICREA (Direction de la création) de l'Arcom vient de passer commande d'une « étude qualitative et quantitative sur le recours par les internautes à des solutions techniques de contournement des mesures de protection des contenus dématérialisés ».

Son objectif est de quantifier la part des internautes qui ont recours à des DNS alternatifs et des VPN, « en général et afin d’accéder à des contenus dématérialisés illicites », à identifier et hiérarchiser les motivations d’usage et la perception de ces pratiques (« notamment en matière de licéité »), et enfin à estimer le budget que les internautes y consacrent dans le cas de recours à des solutions payantes de VPN.

Dans un passage consacré au contexte de l'étude, l'Arcom explique que « le développement des mesures légales de protection des contenus dématérialisés, depuis la procédure de réponse graduée jusqu’aux blocages de services illicites (...) et, depuis le 1er janvier 2022, les sites de contenus sportifs, engendre en réaction des tentatives de contournement de celles-ci de la part des internautes, afin d’accéder à des contenus illicites en ligne » : 

« Plusieurs solutions techniques peuvent être employées, dont deux en particulier ont pu être clairement identifiées dans les différentes études menées par l’Arcom, et précédemment par l’Hadopi sur le sujet : le recours à un VPN et la modification du DNS. »

Le recours aux VPN a doublé depuis 2019

L'Arcom relève par exemple qu'en réponse au blocage des sites de live streaming sportif illicite, « 12 % des consommateurs ayant ce type de pratiques confrontés à un blocage se sont tournés vers l’une ou l’autre de ces solutions pour contourner celui-ci : 10 % au moyen d’un VPN et 6 % en changeant leurs DNS ».

Le régulateur déplore en outre que le recours à un VPN, de sorte d'être géolocalisé à l'étranger, permette « d’échapper aux dispositifs français de détection des infractions mis en œuvre par les titulaires de droit sur les réseaux pair à pair », d'accéder aux sites web bloqués suite à une décision de justice, de « contourner la territorialité des droits [...] et lui faire accéder aux versions locales de services légaux (telle que la version américaine de Netflix par exemple) ».

L'Arcom note que le changement de DNS, consistant à recourir à un DNS tiers (ou DNS alternatif) en lieu et place de celui de son FAI, permet lui aussi d’accéder à des noms de domaine bloqués par certains fournisseurs d’accès français, dans le cadre par exemple d’une décision de justice obtenue par des ayants droit.

À défaut d'être massif, le recours à un VPN a doublé depuis 2019 : « 8 % des internautes français en sont équipés en 2022, soit deux fois plus qu’en 2019 (4 %) ». L'Arcom souligne que ce chiffre « a en particulier progressé auprès des consommateurs ayant des usages illicites : ils sont désormais 16 % à utiliser un VPN contre 9 % en 2019 » : 

« Le changement de DNS suit une tendance similaire : en 2022, 20 % des internautes ont déjà modifié leurs réglages DNS (dont 5% qui le font régulièrement) contre 17 % en 2019. Cette pratique est encore plus marquée chez les consommateurs ayant des usages illicites qui sont 39% à y avoir eu recours, en progression de 6 points par rapport à 2019, et 42 % chez ceux ayant des usages illicites réguliers (+6 points également par rapport à 2019). »

24 % des internautes reconnaissent une « consommation illicite »

Dans son Baromètre de la consommation des biens culturels dématérialisés 2022, paru mi-décembre, l'Arcom relevait que « près d’un quart des internautes (24 %) déclare avoir consommé au moins un bien culturel dématérialisé de façon illicite au cours des 12 derniers mois, soit 27 % des consommateurs de biens culturels dématérialisés » : 

« À périmètre constant, la consommation illicite affiche une baisse significative puisqu’elle recule de 4 points par rapport à l’année 2021. Cela concerne notamment la consommation illicite régulière qui perd 3 points. »

Arcom

Cette baisse de la « consommation illicite » est cela dit inégalement répartie. Si les « pratiques contrefaisantes en matière de films et de séries reculent (moins de 6 points chacune) » et concernent désormais respectivement 23 % et 19 % des consommateurs, la « consommation illicite de musique » est quant à elle en « net recul », baissant de 6 points (13 %) « en lien avec la hausse des abonnements » aux plateformes de streaming.

A contrario, le streaming et le téléchargement direct restent les modes d’accès « les plus fréquemment utilisés pour la consommation illicite par respectivement 55 % des consommateurs illicites (+5 points à périmètre constant) et 42 % » : 

« Ils sont suivis par le pair à pair qui concerne lui un peu plus d’un quart (27 %, taux stable) des internautes en 2022 et les réseaux sociaux (27 % également, -7 points à périmètre constant). Le recours à l’IPTV, que ce soit par un boîtier ou depuis une application, concerne plus d’un consommateur illicite sur cinq (21 %). »

Si « 27 % des consommateurs de produits culturels consomment au moins un produit de manière illicite », ils ne sont pas tous logés à la même enseigne. Le taux d' « usage illicite » des livres (y compris audio) est ainsi de 24 % en 2022 (contre 21 % en 2021), celui des films et logiciels de 23 % (VS 29 et 25 %), de séries TV de 15 % (VS 25), de musique de 10 % (VS 15).

Arcom

Le taux de « consommation illicite » de retransmissions sportives en direct chute quant à lui de 30 à 22 %, mais ne serait potentiellement pas représentatif de l'ensemble de l'année, l'étude menée par l'IFOP ayant été effectuée auprès d’un échantillon national représentatif de 5 000 internautes français âgés de 15 ans ou plus interrogé en ligne du 26 avril au 17 mai 2022, et donc bien avant la coupe du monde de football.

De nouvelles « pratiques illicites » pour accéder aux offres légales

L'Arcom relevait par ailleurs qu' « au-delà des modes d’accès illicites couramment utilisés, se développent de nouvelles pratiques illicites permettant d’accéder de manière détournée aux offres légales », et que ces « pratiques d’accès détourné à l’offre légale prennent de l’ampleur » : 

« En 2022, 64 % des internautes ayant consommé au moins un bien culturel illégalement sur internet, l’ont fait à l’aide d’au moins un nouveau mode d’accès illicite à des services légaux, soit 15 % de l’ensemble des internautes français. »

Arcom

L'Arcom regroupait ces pratiques en deux catégories principales :

  1. l’accès à des applications et des services légaux « crackés » ou copiés, téléchargés depuis des appstores alternatifs (34% des consommateurs illicites), le recours aux mods, soit des extensions aux codes d’une application permettant notamment d’outrepasser la procédure d’identification de l’utilisateur (27% des consommateurs illicites), les applications gratuites copiant les contenus des services légaux (26%) et les extensions de navigateur proposant un accès gratuit et sans publicité aux offres légales (21%) ;
  2. les méthodes liées aux détournements de compte, telles que l’achat de compte tiers (20%) ou l’utilisation de cookies d’autres utilisateurs obtenus grâce à des extensions (18%).

Arcom CH. pirates pour une « phase d’observation ethnologique »

Le marché passé par l'Arcom se décompose en deux lots : une phase qualitative, une seconde quantitative. La première comprendra « 3 à 6 entretiens individuels semi-directifs de 45 minutes à une heure maximum », effectués « à domicile, avec une phase d’observation ethnologique, en visioconférence, par téléphone ou autre ».

L'Arcom demande aux postulants de détailler dans leurs offres les « critères de recrutement des participants » qu’ils recommandent, mais cible clairement des « consommateurs illicites » : 

« La phase qualitative s’adresse à des participants ayant modifié leurs DNS et ayant tous des pratiques régulières (la fréquence est à préciser par le titulaire) de recours aux VPN afin de contourner les blocages de sites contrefaisants, la procédure de réponse graduée, et le géoblocage des services légaux en raison de la territorialité des droits. »

La phase d’étude quantitative, de son côté, sera conduite en ligne auprès d'un échantillon représentatif des internautes de 15 ans et plus, devra couvrir le territoire national, et son questionnaire ne pas dépasser 15 minutes : 

« L’échantillon doit comporter une base suffisante d’utilisateurs de VPN et de DNS alternatifs (minimum 200 utilisateurs), pour permettre des analyses fines et tris croisés selon le profil et le type de services et plateformes utilisés. Si possible, l’échantillon devra comporter une base suffisante d’utilisateurs payants de VPN. »

Quid des risques légaux ou techniques liées à ces pratiques ?

L'appel d'offres précise que les auteurs de l'étude devront la rendre dans un délai global de 20 semaines à compter de la notification du marché, sous la forme d'un « rapport complet des résultats sous format PowerPoint », doublé d'un « support de présentation orale complet d’environ 35 pages sous format PowerPoint », et d'une « synthèse des résultats sous format Word, de 2 à 4 pages environ, permettant une analyse globale des résultats de l’étude ».

Les données brutes de la phase d’étude quantitative, quant à elles, pourront être remises « sous format type Excel, CSV ou Libre Office ».

L'étude devra, « en particulier », identifier, mesurer et comprendre : 

  • les taux de pénétration du recours aux VPN et DNS alternatifs (de manière générale, à des fins de consommation de contenus dématérialisés sur des « services illicites » mais également de « services légaux géobloqués en France ») ;
  • les motivations de recours à ces outils (par exemple : la confrontation directe à un blocage ou la réception d’une recommandation de l’Arcom) ;
  • l’ancienneté de ces pratiques, notamment au regard de l’évolution du cadre légal depuis le 1ᵉʳ janvier 2022 ;
  • les services les plus utilisés pour les VPN (CyberGhost, NordVPN, etc.) et pour les DNS alternatifs (DNS Google, CloudFlare, etc.) ;
  • la notoriété de ces services ;
  • les autres stratégies mises en place pour contourner les protections ;
  • les freins à la consommation licite.

L'étude devra également étudier le recours aux outils payants de type VPN, la motivation de ce choix et les avantages perçus de ces outils. Elle devra en outre évaluer le niveau de connaissance et la perception des utilisateurs d’outils de contournement vis-à-vis des règles en matière de droit d’auteur et de protection des contenus, ainsi que des risques légaux ou techniques liées à ces pratiques.

Les postulants ont jusqu'au 22 février pour préparer, et envoyer, leurs offres de services.

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Écrit par Jean-Marc Manach

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Le recours aux VPN a doublé depuis 2019

24 % des internautes reconnaissent une « consommation illicite »

De nouvelles « pratiques illicites » pour accéder aux offres légales

Arcom CH. pirates pour une « phase d’observation ethnologique »

Quid des risques légaux ou techniques liées à ces pratiques ?

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (51)


Le plus génial, c’est l’étude auprès des utilisateurs. « Décrivez-nous en détail ce que vous avez fait d’illégal et comment vous y êtes arrivé. »


En ce qui me concerne, c’est la surveillance généralisée grandissante qui fait que je change mon DNS et que j’utilise un VPN. Pouvoir téléchargé sans être embêté n’est qu’un effet secondaire de cette fuite en avant.



Donc si des gens s’intéressent à l’utilisation de DNS alternatifs ou de VPN pour pouvoir télécharger, il bénéficie indirectement de cette protection contre la surveillance de masse. C’est une bonne nouvelle, je trouve.


Je crains que les fournisseurs de DNS et VPN puissent effectuer cette surveillance en lieu et place de votre FAI.
Vous pouvez vous tourner vers l’auto-hébergement dnsnet proxy et le mutualiser pour noyer votre trafic dans la masse.



(quote:2116801:Stéphane Bortzmeyer)
Le plus génial, c’est l’étude auprès des utilisateurs. « Décrivez-nous en détail ce que vous avez fait d’illégal et comment vous y êtes arrivé. »




Oui, j’ai pensé la même chose. À part si ils paient les personnes étudiées, je vois mal pourquoi elle accepterait de participer …


Avec visite à domicile ou entretien téléphonique. Pourquoi ne pas directement faire l’interview ethnologique dans un lieu plus neutre, comme commissariat ou la gendarmerie la plus proche ?



Sinon, j’aime bien le principe. Dès qu’ils ont commencé à utiliser les DNS menteurs pour “protéger” la population des contenus illicites, toute la profession a dit que c’était stupide, et que ca allait juste entrainer les gens à ne plus utiliser les DNS des ISP (et donc donner plus d’infos à Google) voire à utiliser des VPN (ce qui casse les pieds, pour être poli, aux services de renseignement)



Et quelques années plus tard, ils s’étonnent que les prévisions des pro du secteur s’avèrent exactes…


Bah, la multiplication et le morcelage des offres à foison contribue à l’augmentation du piratage, c’est juste évident…
D’ailleurs, les gens qui piratent ont souvent à côté un abonnement licite à un service de streaming du type Netflix.



Je vois rien que pour mon fils qui veut regarder Pat Patrouille, y a une partie des saisons sur Amazon, l’autre sur TF1 et la dernière sur Paramount +…



(quote:2116812:doktoil makresh)
Je crains que les fournisseurs de DNS et VPN puissent effectuer cette surveillance en lieu et place de votre FAI. Il faut souvent se tourner vers l’auto-hébergement dnsnet proxy et le mutualiser pour noyer votre trafic dans la masse.




Oui tout à fait, c’est juste qu’on reporte la confiance sur un autre acteur. Et en ce qui concerne les FAI français, la confiance est brisée depuis longtemps déjà.
Un autre solution, c’est Tor, avec ses avantages et ses inconvénients.


Comme déjà dis au dessus, le morcellement ubuesque de l’offre légale et la chronologie des médias anachronique imposent de tipiaké.



À un moment je n’ai pas 50-60€ (minimum) par mois à mettre dans des services de streaming sur lesquels le catalogue est cata.



La licence globale aurait été une bien meilleure solution, associée à un financement publique complémentaire du montant qu’à coûté cette ineptie d’Hadopi, le piratage serait anecdotique.



tibubu257 a dit:


La licence globale aurait été une bien meilleure solution, associée à un financement publique complémentaire du montant qu’à coûté cette ineptie d’Hadopi, le piratage serait anecdotique.




Tout à fait. Dommage qu’aucun politique n’ait le courage de reproposer la licence globale…


Faut toujours se poser la question : “à qui profite le crime ?”



Le consommateur uniquement, il n’y a aucun lobby que cela peut intéresser … donc aucun politicard n’ira pondre un texte de loi sencé sur le sujet.



Cela fait environ 20 ans que je vois le sujet du piratage faire le chat et la souris :
Rien n’a changé dans la tête des producteurs de contenus, rien à changer côté gouvernement.
Donc la société continu de tourner dans le même sens …


ça n’est pas du tout mon domaine de prédilection, mais à l’époque hadopi, l’optique licence globale, c’était pour préserver principalement l’industrie française, maintenant une licence globale, rémunèrerait surtout l’industrie américaine ou les chaines quataries.
Bon , il faudrait sans doute passer à l’échelle de l’industrie européenne pour que ce soit accepté par l’UE, mais il est probable que les ricains râleraient.



pamputt a dit:


Oui, j’ai pensé la même chose. À part si ils paient les personnes étudiées, je vois mal pourquoi elle accepterait de participer …




moi je suis partant, je serais heureux de montrer que mon budget fait moit-moit entre du légal et le reste, et que si une offre existait je la prendrais. depuis que j’ai la fibre je pirate moins également : ne pas pouvoir avoir de la bonne qualité avec un ADSL pourri a été une grosse motivation au départ.
je suis pro-VPN uniquement pour l’illégal (VPN tiers j’entends), aucune confiance dans les gros ou petits acteurs VPN sur la sécu de mes données et de ce que je fais sur internet.



Les applications gratuites copiant les contenus des services légaux (26%)




En quoi cette activité est illicite puisqu’il s’agit de copie privée ?


Je suis prêt à payer entre 15€ et 20€ par mois pour tous les FILMS, toutes les versions (Cinéma, DVD, Blu-ray, Director’s Cut, etc) , avec tous les doublages (VO, VFF, VFQ, etc.), ainsi que les sous-titres dans toutes les langues.



C’est ma contribution à l’ARCOM…


Ou est-ce qu’on peut se porter volontaire pour être interrogé ? :D



Perso je suis prêt à répondre honnêtement même sans être payé, simplement pour leur expliquer comment ils peuvent améliorer la situation.



Globalement, la plupart des gens sont prêts à payer pour l’offre légale : ils payent pour l’« offre » illégale. Le problème c’est juste que les offres légales demandent trop et/ou sont mauvaises. Si on arrivait à supprimer les systèmes illégaux du jour au lendemain, sans contrepartie et avec l’offre légale actuelle, les gens consommeraient juste moins. Ils iraient pas plus au légal.



Pire, ils iraient peut-être moins au légal. Pour la musique et les jeux persos, en général j’achète des contenus que j’ai déjà obtenus gratuitement et qui me plaisent suffisamment pour mériter un achat en guise de remerciement… du coup sans offre illégale, bah j’achèterais rien de tout ça.



C’est d’autant plus con qu’un abonnement à un VPN ou une seedbox, ben c’est ça de moins pour les ayants-droits du coup. Je pense qu’ils y gagneraient à proposer une offre moins chère, plus simple et plus complète (ou une licence globale), à mon avis…



pamputt a dit:


En ce qui me concerne, c’est la surveillance généralisée grandissante qui fait que je change mon DNS et que j’utilise un VPN. […]




Fausse excuse. Comme si d’avoir l’IP XXX.XXX.XXX.XXX au lieu de YYY.YYY.YYY.YYY ca va changer la donne pour surveiller ton activité. Pire encore, ton fournisseur de VPN, lui, il saura tout de toi… est-ce mieux que si c’était ton FAI qui lui dépend du droit français ? Ce n’est pas si sûr.



(quote:2116840:War Machine)
Fausse excuse. Comme si d’avoir l’IP XXX.XXX.XXX.XXX au lieu de YYY.YYY.YYY.YYY ca va changer la donne pour surveiller ton activité. Pire encore, ton fournisseur de VPN, lui, il saura tout de toi… est-ce mieux que si c’était ton FAI qui lui dépend du droit français ? Ce n’est pas si sûr.




Ca dépend du VPN utilisé. Par contre l’état français peut déjà analyser tout le trafic qui passe par les FAI français. Tant qu’on a confiance dans le gouvernement, aucun soucis …


Je m’interroge aussi sur la notion d’illicite.



J’utilise (très) souvent Newpipe pour télécharger des vidéo youtube. Cet APK n’est pas sur le Google Store, et ce téléchargement est spécifiquement interdit par les conditions d’utilisation : Google pourrait trouver cela illicite, néanmoins, je n’y vois rien d’illégal en tant que tel.



Plus généralement on touche aussi aux notions de copie privée et de propriété intellectuelle pourtant controversées (et changeante selon les pays, comme le canabis, tiens).
Même le géoblocking reste pour beaucoup d’usagers quelque chose d’illégitime pour des clients (justifiant ainsi le téléchargement en pair à pair de séries qu’on a pourtant payé via un abonnement).



C’est différents d’usages purement néfastes, tel que l’arnaque aux bitcoin, la vente en ligne de stups ou d’armes, extorsion.



Bref, pour résumer , j’ai l’impression que l’arcom ne sais pas quoi faire de son (notre) argent… et que les conclusions seront aussi floues que l’énoncé.


La loi, c’est la loi; les CGU de Google, c’est les CGU de Google. Ils ne peuvent certes pas t’auroriser à faire quelque chose d’illégal, mais ils peuvent très bien t’interdire ou t’empêcher de faire quelque chose de légal. Si tu ne respectes pas leurs CGU, le pire qu’il puisse t’arriver, c’est de te faire virer de chez Google, pas de te prendre une amende ou un procès.


Les outils permettant d’enregistrer le contenu de Youtube ou autre site de streaming à flux public sans casser du DRM rentrent dans le cadre de la copie privée de mon point de vue. Il me semble que capttv avait été sauvé en ce sens lorsque TF1 et M6 avaient porté plainte contre l’outil.


SebGF

Les outils permettant d’enregistrer le contenu de Youtube ou autre site de streaming à flux public sans casser du DRM rentrent dans le cadre de la copie privée de mon point de vue. Il me semble que capttv avait été sauvé en ce sens lorsque TF1 et M6 avaient porté plainte contre l’outil.


Me semble que si c’est pour de l’intéroperabilité, tu peux même les casser les DRM en France (pour ça que VLC inclut libdvdcss, autorisé par la décision CE 10e et 9e soussect., 16 juillet 2008, n°301843 selon le site de VLC).


Kazer2.0

Me semble que si c’est pour de l’intéroperabilité, tu peux même les casser les DRM en France (pour ça que VLC inclut libdvdcss, autorisé par la décision CE 10e et 9e soussect., 16 juillet 2008, n°301843 selon le site de VLC).


Oui, la Hadopi autorise effectivement le contournement des DRM pour l’interopérabilité.




MisterDams a dit:


C’est bien ce que je considère comme un problème. :D




Pour moi non, je n’aime pas quand on veut édicter des règles en se basant sur un avis subjectif. Considérer que quelque chose n’est pas “culturel” parce qu’on ne l’aime pas revient à la même chose que d’imposer sa morale à d’autres de mon point de vue.


Il y a eu une décision, de mémoire d’une instance européenne, comme quoi les CGU de Youtube ne sont pas applicables si tu n’as pas de compte, car elles ne t’ont pas été correctement présentées. En gros, il faudrait une jolie page d’accueil avec les CGU. Ce qui fait que, déjà ta copie était légale car il s’git de copie privée, mais en plus les CGU ne te sont pas opposable [sous réserve que tu ne les aies pas validées].


“lancer un appel d’offres afin d’étudier les ressorts poussant 42 % des internautes français « ayant des usages illicites réguliers » … alors que « 24 % des internautes déclarent avoir consommé au moins un bien culturel dématérialisé de façon illicite au cours des 12 derniers mois ».



Ils ne se sont pas juste dit que ceux qui répondent aux sondages ne vont pas tous revendiquer leur pratique illicite ??
Lancer une étude pour comprendre pourquoi on observe que 42% des français utilisent des services alternatifs et que seuls 24% déclarent un usage illicite c’est gaspiller notre argent.



Pourquoi ils ne rajoutent pas dans leur étude ce que pensent les français de payer une taxe sur tous les supports de stockage pour faire une copie privée.



(reply:2116840:War Machine)




Et comment pourrais-je savoir si mon FAI ne respecte pas le droit français ? Comment je pourrais savoir (et me défendre) si mon FAI espionne illégalement mon trafic ? Et si demain Drahi file la clé privé de son certificat aux autorités israéliennes en vu d’espionner les communications française, je fais quoi ? Je vais voir Mr le Juge et j’attends 20 ans ou je fais un livre comme pour les EPADS ?
D’expérience avec tout ce qui sort d’HEC/ENA, faut anticiper le pire coté car ça va forcément arriver.



A titre perso, j’ai mon propre dns et mon propre VPN localisé en Europe et en Asie. Mon propre dns car les dns menteur (vive Scihub !!!) et l’espionnage commerciale de mes requêtes me casse très sérieusement les ovaires. Que nos FAIS grand public fasse déjà leur boulot avant de faire chose sachant qu’il y a énormément à dire sur leur capacité à réaliser leur tâche primaire.
Pour le VPN, c’est juste sécuriser mes connexions lorsque que je ne suis pas chez moi où que je géobloquais à cause de mon IP.



Br31zh a dit:


Ou est-ce qu’on peut se porter volontaire pour être interrogé ? :D



Perso je suis prêt à répondre honnêtement même sans être payé, simplement pour leur expliquer comment ils peuvent améliorer la situation.



Globalement, la plupart des gens sont prêts à payer pour l’offre légale : ils payent pour l’« offre » illégale. Le problème c’est juste que les offres légales demandent trop et/ou sont mauvaises. Si on arrivait à supprimer les systèmes illégaux du jour au lendemain, sans contrepartie et avec l’offre légale actuelle, les gens consommeraient juste moins. Ils iraient pas plus au légal.



Pire, ils iraient peut-être moins au légal. Pour la musique et les jeux persos, en général j’achète des contenus que j’ai déjà obtenus gratuitement et qui me plaisent suffisamment pour mériter un achat en guise de remerciement… du coup sans offre illégale, bah j’achèterais rien de tout ça.



C’est d’autant plus con qu’un abonnement à un VPN ou une seedbox, ben c’est ça de moins pour les ayants-droits du coup. Je pense qu’ils y gagneraient à proposer une offre moins chère, plus simple et plus complète (ou une licence globale), à mon avis…




J’avoue que j’aimerai bien y répondre aussi ! Rien que le nombre de fois où j’ai pallié un bug de replay (ou autre disparition subite de tout catalogue français) en me tournant vers des solutions alternatives…



En revanche, pour l’instant j’ai du mal à me dire que pirater peut être payant, tout comme je place une distinction entre utiliser Waze et s’acheter une plaque anti-radar : il y a un moment où je trouve que la limite est franchie.



On est OK pour donner de l’argent en contrepartie de contenu, sauf que l’argent va pas à ceux qui font qu’il existe, ça perd un peu de sens. T’es fan de foot mais pas prêt à payer pour que ton équipe favorite joue, t’es fan d’un acteur mais tu aides pas à financer son dernier film… Bref, c’est pas du tout la même chose que partager son compte avec Tonton Michel, c’est clairement une position du “laissons les autres payer et moi je profite”.



Qu’on trouve les services chers en cumulant Primamountflix+ et Becanal Sport je le conçois, mais quand on voit les offres IPTV tout compris à 50€/an “rien pour le diffuseur”, on est quand même en droit de se dire qu’il y a de l’abus. Quand tout ça était payé par les invasions de pub et par la générosité collective du partage p2p, passe encore, mais quand on sort carrément sa carte bancaire pour financer sa solution illicite…
Surtout que du petit aperçu qu’on peut avoir sur la réalité business de ce secteur d’activité, c’est quand même pas très glorieux. On est loin du Robin des bois au grand cœur.


Je suis assez d’accord. Le seul truc que je paye lié au piratage, c’est la location de mon serveur seedbox.



Et à côté j’ai un abonnement cinéma, on peut pas dire que je ne soutiens pas les acteurs et sociétés de production ahah.



Payer un site de streaming ou un tracker P2P me dérangerais beaucoup plus.



Cela étant dit, si t’en arrives à financer ces sites, c’est que l’offre légale est quand même vraiment merdique. Parce que du coup ces personnes payent pour le confort d’utilisation que leur apport ce service, en fait (que ce soit par un catalogue centralisé ou une interface web bien foutue, par exemple). Et ces personnes hésiterons encore moins que les autres à payer des solutions légales le jour où elles ne seront plus ridicules (cela s’applique surtout à la VOD, pour la musique et les jeux on a des solutions légales qui marchent bien (Qobuz pour la musique, Steam pour les jeux, par exemple)).



Et il reste toujours le fait qu’on consomme souvent plus que nos moyens : je ne peux financièrement pas me permettre d’acheter 100 % de ma musique, j’en achète régulièrement pour remplacer mes versions tipiaks, mais à un moment… et pour l’instant j’achète pas de vidéo en plus, si ça se fait le budget sera encore plus partagé.



Et pour autant entre mes abonnements et mes achats, je dépense sûrement déjà plus que la moyenne…



Si la réponse c’est qu’il faut être riche pour avoir accès à la culture, je refuse :D


Br31zh

Je suis assez d’accord. Le seul truc que je paye lié au piratage, c’est la location de mon serveur seedbox.



Et à côté j’ai un abonnement cinéma, on peut pas dire que je ne soutiens pas les acteurs et sociétés de production ahah.



Payer un site de streaming ou un tracker P2P me dérangerais beaucoup plus.



Cela étant dit, si t’en arrives à financer ces sites, c’est que l’offre légale est quand même vraiment merdique. Parce que du coup ces personnes payent pour le confort d’utilisation que leur apport ce service, en fait (que ce soit par un catalogue centralisé ou une interface web bien foutue, par exemple). Et ces personnes hésiterons encore moins que les autres à payer des solutions légales le jour où elles ne seront plus ridicules (cela s’applique surtout à la VOD, pour la musique et les jeux on a des solutions légales qui marchent bien (Qobuz pour la musique, Steam pour les jeux, par exemple)).



Et il reste toujours le fait qu’on consomme souvent plus que nos moyens : je ne peux financièrement pas me permettre d’acheter 100 % de ma musique, j’en achète régulièrement pour remplacer mes versions tipiaks, mais à un moment… et pour l’instant j’achète pas de vidéo en plus, si ça se fait le budget sera encore plus partagé.



Et pour autant entre mes abonnements et mes achats, je dépense sûrement déjà plus que la moyenne…



Si la réponse c’est qu’il faut être riche pour avoir accès à la culture, je refuse :D


Il y a quand même un moment où on se parle pas d’accéder à la culture en tant que défavorisé mais d’avoir l’exhaustivité des offres “culturelles” du marché, et apparemment à nos yeux ça ne vaut pas bien plus de 50€/mois pour avoir des films inédits, des séries à grand spectacle et de la musique à foison.



C’est quand même un gros problème je pense, il y a pas si longtemps on lâchait 15€ dans un CD avec 1h de musique max dessus et 25€ dans un DVD d’1h30, à défaut on regardait ça à la TV moyennant la pub.



Après c’est l’industrie qui a moisi le système de l’intérieur en mélangeant culture et business à un tel niveau que les budgets culturels financent principalement des projets qui n’ont justement absolument plus rien de culturel…


MisterDams

Il y a quand même un moment où on se parle pas d’accéder à la culture en tant que défavorisé mais d’avoir l’exhaustivité des offres “culturelles” du marché, et apparemment à nos yeux ça ne vaut pas bien plus de 50€/mois pour avoir des films inédits, des séries à grand spectacle et de la musique à foison.



C’est quand même un gros problème je pense, il y a pas si longtemps on lâchait 15€ dans un CD avec 1h de musique max dessus et 25€ dans un DVD d’1h30, à défaut on regardait ça à la TV moyennant la pub.



Après c’est l’industrie qui a moisi le système de l’intérieur en mélangeant culture et business à un tel niveau que les budgets culturels financent principalement des projets qui n’ont justement absolument plus rien de culturel…


Hum, non. Déjà le budget mensuel dépends des revenus, hein, si j’avais le double de mon salaire, je pourrais tripler ou quadrupler mes abonnements et achats culturels sans problème…



Et je paye toujours mes albums de musique 10-15 balles les 45-60 minutes. Sauf que j’achète 5 à 10 albums par an, les autres je les télécharge gratos : mais ce n’est que partie remise, quand un album me plaît je l’achète dès que je peux me le permettre. Qu’est-ce que ça peut foutre que je l’ai écouté pendant 3 mois sans payer ? Si j’avais pas pu le télécharger je ne l’aurais juste pas écouté pendant ces 3 mois. Voire jamais acheté parce que je n’aurais jamais su à quel point il m’aurait plu.



J’ai jamais payé un DVD. Mais je paye 17 € / mois un abonnement de cinéma.



Et le piratage n’est pas nouveau. Quand j’étais plus jeune, la musique de mes parents c’était 25 % d’œuvres achetées, et le reste des K7 enregistrées… d’un pote, d’un membre de la famille, voire de la radio… les VHS circulaient beaucoup aussi. C’est même pour tout ça que la copie privée a été autorisée…



Et surtout, la quantité totale était plus faible. Je vois pas le problème à consommer plus, surtout que c’est la technique qui le permet. Je veux dire, les majors sont pas à plaindre, quand même. Entre la copie privée et le prix de l’album dématérialisé au même tarif que le CD physique, ils se mettent très bien…



StephaneGames a dit:


Lancer une étude pour comprendre pourquoi on observe que 42% des français utilisent des services alternatifs et que seuls 24% déclarent un usage illicite c’est gaspiller notre argent.




mmm, non : « 24 % des internautes déclarent avoir consommé au moins un bien culturel dématérialisé de façon illicite au cours des 12 derniers mois » et, au sein de ces 24 %, 42 % des internautes français « ayant des usages illicites réguliers » utilisent un DNS alternatif, et 16 % un VPN. Je modifie le chapo pour que ce soit plus clair.


Merci pour la précision.


Et puis de toute façon, l’usage est là. Si les entreprises répondent pas à l’offre elles-mêmes, qu’elles se plaignent pas que quelqu’un d’autre le fasse à leur place.



Quoiqu’ils fassent je verrais ce film et j’écouterais cet album. Actuellement, j’ai 10 € / mois qui partent chez OVH au lieu de leurs poches (en plus de ce que je leur paye à côté bien sûr), à eux de voir s’ils les veulent ou pas. S’ils s’en foutent, qu’ils arrêtent de pleurer, hein. Et non, je leur filerais pas 20 € pour le même résultat (et encore, parce que pour la VOD leurs plateformes sont généralement moins bien en plus, je trouve ça ridicule) avec mon salaire actuel. C’est 10 ou 0.



Moi je m’en fiche, ça ne change rien pour moi.



Et j’ajouterais, en post-scriptum, que globalement l’artiste lui, il préfère que t’écoutes et partage son album sans payer que tu n’écoutes ni ne partage l’album du tout. Évidemment, il préfère que tu payes, mais si tu peux pas, y’a pas 36 000 solutions (sans parler du fait que même si tu payes, il n’en verra qu’une fraction minime…).



MisterDams a dit:


Après c’est l’industrie qui a moisi le système de l’intérieur en mélangeant culture et business à un tel niveau que les budgets culturels financent principalement des projets qui n’ont justement absolument plus rien de culturel…




Culturel n’implique pas de notion qualitative.



(quote:2116812:doktoil makresh)
Je crains que les fournisseurs de DNS et VPN puissent effectuer cette surveillance en lieu et place de votre FAI. Vous pouvez vous tourner vers l’auto-hébergement dnsnet proxy et le mutualiser pour noyer votre trafic dans la masse.




Étant mon propre fournisseur de DNS, je n’ai pas ce problème. :langue:




Shadowman_2k3 a dit:


Cela fait environ 20 ans que je vois le sujet du piratage faire le chat et la souris : Rien n’a changé dans la tête des producteurs de contenus, rien à changer côté gouvernement. Donc la société continu de tourner dans le même sens …




C’est sur, quand on voit qu’il a fallu les confinements pour avoir une minuscule avancée sur la chronologie des médias…




Tandhruil a dit:


En quoi cette activité est illicite puisqu’il s’agit de copie privée ?




Me suis fait exactement la même remarque.


“les freins à la consommation licite”
Lesquels ne sont évidemment pas connus.



Tandhruil a dit:


En quoi cette activité est illicite puisqu’il s’agit de copie privée ?




Ils ont surement oublié de préciser qu’il s’agit de services payants.


Ça reste légal.


Mihashi

Ça reste légal.


Exactement, enregistrer Spotify (service payant) avec Audacity par exemple c’est totalement légal. Ce qui est interdit c’est de faire sauter un DRM.



SebGF a dit:


Culturel n’implique pas de notion qualitative.




C’est bien ce que je considère comme un problème. :D



Tandhruil a dit:


Ce qui est interdit c’est de faire sauter un DRM.




Et encore, il faut que le DRM soit « efficace ».
De mémoire, le CSS et AACS pour les DVD et Blu-ray ne sont plus considérées comme tel par exemple, et c’est légal de les copier.



brupala a dit:


ça n’est pas du tout mon domaine de prédilection, mais à l’époque hadopi, l’optique licence globale, c’était pour préserver principalement l’industrie française, maintenant une licence globale, rémunèrerait surtout l’industrie américaine ou les chaines quataries. Bon , il faudrait sans doute passer à l’échelle de l’industrie européenne pour que ce soit accepté par l’UE, mais il est probable que les ricains râleraient.




Ca c’était l’argument avancé à l’époque. Les faits ont montré que la défense de la culture française n’était qu’un prétexte. La première condamnation concernait par exemple le téléchargement de chansons de Rihanna …


Je me pose une question simple : Pourquoi cette étude ?
[mode théorie du complot On]
Comme les Vpn servent à x% à acceder à du contenu illicite, il faudrait taxer les fournisseurs de VPN de Y% (x+ du bonus) afin de dédommager les ayant droits …
[mode théorie du complot Off]


Il y a aussi des nats distants (ce qu’ils appellent des vpn) sans fournisseur, il suffit de louer un vps chez un hébergeur au delà de la francie et de coller un serveur vpn dessus, certains sont fournis avec, lui faire faire du nat entonnoir ipv4 ou même v4+v6 et on reste chez soi, sans trop de contrôles, ni trop de risques de taxes, hors TVA.



SebGF a dit:


Pour moi non, je n’aime pas quand on veut édicter des règles en se basant sur un avis subjectif. Considérer que quelque chose n’est pas “culturel” parce qu’on ne l’aime pas revient à la même chose que d’imposer sa morale à d’autres de mon point de vue.




Ce qui m’embête, c’est pas tant l’œuvre en elle-même que l’industrie qui l’encadre. Sinon oui, il faut de tout pour tout le monde, c’est pas parce que j’aime pas certaines réalisations que je ne les considèrent pas comme des oeuvres.



Mais quand on en arrive à faire quasi exclusivement du repompé et le tout aidé par des subventions sur la “création artistique”, ça me gène un peu. C’est valable en musique où on ne compte plus les samples réutilisés quasi tels quels, et encore plus avec les films/séries qui sont de plus en plus issus d’un livre, d’un “universe” quand ce sont pas des reboot d’eux-mêmes. Alors oui, dans le lot y’a des trucs bien, mais pour le reste j’appelle plus ça une œuvre culturelle, mais un produit de consommation de divertissement.



Et derrière, pirater une œuvre et pirater une œuvre, c’est pas toujours pareil. Il y a des artistes qui peinent à vivre de leur métier, et pas tous par manque de talent. D’autres ont tellement d’argent qu’ils n’ont même plus besoin de s’acheter les choses car on leur offre pour qu’ils “influencent”, et pas tous parce qu’ils ont du talent. Au final, c’est principalement les œuvres de ces derniers que la DICREA va surveiller et protéger… parce que “le piratage nuit à la création artistique”.


C’est justement là où je voulais en venir : une oeuvre culturelle, qu’elle soit issue d’une industrie à la qualité discutable ou bien d’indépendants qui font des travaux originaux, ça reste des produits qui font partie du patrimoine d’une société de mon point de vue. Peu importe si c’est du trait de génie ou de la merde.



Pour moi il faut bien distinguer l’aspect politique et économique du piratage et de l’industrie culturelle du domaine artistique lui-même. Car à vouloir distinguer ce qui est “culturel” et ne l’est pas, on retourne dans les travers du siècle dernier où des artistes se voient interdits car il ne rentrent pas dans les canons culturels que l’Etat et/ou le Gouvernement impose.


SebGF

C’est justement là où je voulais en venir : une oeuvre culturelle, qu’elle soit issue d’une industrie à la qualité discutable ou bien d’indépendants qui font des travaux originaux, ça reste des produits qui font partie du patrimoine d’une société de mon point de vue. Peu importe si c’est du trait de génie ou de la merde.



Pour moi il faut bien distinguer l’aspect politique et économique du piratage et de l’industrie culturelle du domaine artistique lui-même. Car à vouloir distinguer ce qui est “culturel” et ne l’est pas, on retourne dans les travers du siècle dernier où des artistes se voient interdits car il ne rentrent pas dans les canons culturels que l’Etat et/ou le Gouvernement impose.


C’est aussi lié à la morale de l’artiste (son corps). Certaines techniques ne peuvent qu’être maitrisées par d’autres du même spectre patrimonial.
Par exemple les brevets, un peu différents du droit canonique, ne sont pas nécessairement a-culturels. C’est tout le problème d’avoir un spectre qui par sa définition gobe tout, même les boites de soupe… Alors on a décidé de parler d’originaux et de copie mais on ne voit pas encore le muséum d’histoire naturelle se retourner contre son voisin néolithique. :D



MisterDams a dit:


Il y a quand même un moment où on se parle pas d’accéder à la culture en tant que défavorisé mais d’avoir l’exhaustivité des offres “culturelles” du marché, et apparemment à nos yeux ça ne vaut pas bien plus de 50€/mois pour avoir des films inédits, des séries à grand spectacle et de la musique à foison.



C’est quand même un gros problème je pense, il y a pas si longtemps on lâchait 15€ dans un CD avec 1h de musique max dessus et 25€ dans un DVD d’1h30, à défaut on regardait ça à la TV moyennant la pub.



Après c’est l’industrie qui a moisi le système de l’intérieur en mélangeant culture et business à un tel niveau que les budgets culturels financent principalement des projets qui n’ont justement absolument plus rien de culturel…




Ce que tu compares n’est pas totalement comparable, l’accès à moins de 50euros dont tu parles est juste ça, un accès ; contrairement à un CD ou un DVD que tu possèdes. Régulièrement Netflix et autres enlèvent des choses de leur catalogue. Dans ce cadre, il me semble normal que ce soit moins cher.
C’est pour ça que même en ayant Spotify, le game pass, et plusieurs abos streaming, j’achète toujours des blu-ray et des jeux ou de la musique.



Par contre oui entre les offres morcelées et les disparitions de catalogue, l’offre légale inspire de moins en moins confiance. L’industrie musicale a bien mieux géré la chose (mais ils ont mis le temps aussi alors soyons patients !), pas besoin d’avoir Spotify ET Deezer pour avoir tout (je sais que c’est pas vrai pour tout, mais la majorité je pense).


“un nouveau mode d’accès illicite à des services légaux”. L’Arcom s’étonne d’être surpris de découvrir l’informatique. Pitoyable.



(quote:2116801:Stéphane Bortzmeyer)
Le plus génial, c’est l’étude auprès des utilisateurs. « Décrivez-nous en détail ce que vous avez fait d’illégal et comment vous y êtes arrivé. »




:roule:



“Plus c’est gros, plus ça passe” ?
“Ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît” ?


@Manach : On frôle également l’illégal dans la démarche de l’Arcom, Ethnologie et/ou Anthropologie ne sont elle pas muselées au niveau UE ? (et même par les lois françaises)


L’Arcom lance une « observation ethnologique » des consommateurs de « contenus illicites »



Ces gens sont nuls. Si l’Arcom veut que son enquête trouve des enquêtés, ceux-ci doivent avoir une légitime contre-partie à leur effort. Un abonnement d’un an au VPN de leur choix serait une bonne accroche.



VPN ta mère



Exactement. L’état nous taxe avec ses radars. Si on réagit pas, sûr qu’on développe un cancer à terme. Le téléchargement illégal est une des compensations acceptables. Après, faites au mieux selon vos vices.