Un an après sa sortie, Windows 11 vient de recevoir sa première mise à jour majeure. Le programme est, comme on s’en doute, très chargé. Nous avions fait un premier point il y a quelques mois, mais l’éditeur a apporté entre temps d’autres nouveautés et précisions.
Depuis mardi soir, la mise à jour 2022 est disponible dans Windows Update. Elle n’est pour le moment pas proposée spontanément. Si vous souhaitez l’installer, il faut vous rendre vous-même dans Windows Update et cliquer sur « Rechercher ». Si elle n’apparaît pas, c’est que le système a trouvé une ou plusieurs incompatibilités.
Il n’existe pas pour le moment de moyen de la forcer, mais on imagine qu’un utilitaire sera fourni un peu plus tard pour déclencher manuellement l’installation. Attention d’ailleurs, car si cet utilitaire avertit d’un problème, il n’est pas recommandé de passer outre. Au pire, il sera possible de désinstaller la mise à jour via Paramètres. L'opération immobilisera cependant la machine pendant un certain temps, selon la configuration.
Si vous êtes sous Windows 10, Windows Update renvoie toujours vers l’application dédiée, légèrement modifiée pour refléter l’arrivée de la version 2022. Il n’y a toujours aucune urgence à basculer vers le nouveau système, le support courant jusqu’en 2025. On note d’ailleurs que même si Microsoft met en avant les nouvelles configurations de ses partenaires, livrées avec Windows 11, elle insiste dans le même temps sur l’absence d’urgence.
Avec Windows 11 2022, Microsoft en profite pour rappeler d’importantes évolutions sur Windows Update. Les mises à jour majeures sont ainsi plus légères, de 450 Mo en moyenne. Même chose pour les mises à jour cumulatives de sécurité mensuelles, plusieurs centaines de Mo étant rendus désormais aux utilisateurs. Windows 11 essaiera également de prioriser les périodes de la journée où les énergies renouvelables fonctionnent à plus grand régime, pour faire baisser le bilan carbone lors de la mise à jour d’un parc avoisinant 1,4 milliard de PC.
Dans les entreprises, administrations ou encore dans l’éducation, il est recommandé aux administrateurs de préparer des déploiements ciblés. La mise à jour 2022 est disponible dans Windows Server Update Services (WSUS), Windows Update for Business (WUfB) et Volume Licensing Service Center (VLSC).
Comme indiqué dans LeBrief, nous n’allons pas replonger dans l’intégralité des apports de cette mise à jour, dont nous avons vu l’essentiel il y a plusieurs mois. Cependant, certaines parties méritent d’être développées, soit parce qu’elles ont été depuis enrichies, soit car Microsoft a apporté des précisions.
Les nouveautés pour la sécurité
Le plus gros apport dans ce domaine est clairement Smart App Control. La fonction repose sur des algorithmes permettant de vérifier le comportement global des applications, à la recherche d’actions qu’elles ne sont pas censées faire, ou dont la succession ressemblerait au comportement d’un code malveillant.
Smart App Control est basé sur Windows Defender Application Control (WDAC), dont les éléments de contrôle sont mis à jour quotidiennement, à la manière des signatures de malwares dans Windows Defender. En revanche, cette fonction est également la plus pénible à activer, car il est nécessaire de réaliser une installation neuve de Windows 11 2022 pour en profiter. Les images ISO fournies par le site officiel de Windows ne sont toujours pas à jour à l’heure où nous écrivons ces lignes, mais cela ne saurait tarder.
Viennent ensuite deux autres nouveautés importantes et cette fois (normalement) actives par défaut : Hypervisor-protected Code Integrity (HVCI) et une liste de blocage pour les pilotes. Le premier est un mécanisme plaçant le noyau dans un espace virtualisé et isolé et dans lequel tout code s’exécutant en espace noyau reçoit un contrôle d’intégrité. La liste de blocage est, elle, beaucoup plus basique et est mise à jour quotidiennement pour prévenir l’installation de pilotes reconnus comme malveillants. Après installation de la mise à jour, il vaut mieux vérifier dans le Centre de sécurité si ces options sont actives, dans la catégorie Sécurité des appareils > Isolation du noyau.
Parmi les autres apports, signalons l’activation par défaut de Windows Defender Credential Guard qui, comme son nom l’indique, vise à empêcher le vol d’identifiants. L’isolation des identifiants via LSA (Local Security Authority) est un autre mécanisme, cette fois destiné aux entreprises pour instaurer une confirmation supplémentaire de l’identité des machines ayant rejoint le domaine. SmartScreen, disponible dans Edge, avertit également lorsque l’on se sert d’identifiants concernés par un vol de données (il était temps).
On ajoute également le passage de Windows Hello for Business au passwordless (sans mot de passe), la prise en charge des capteurs de présence pour fluidifier l’authentification avec les mains libres via Hello, ainsi que Config Lock, qui introduit une surveillance des modifications du registre pour s’assurer qu’il est conforme aux règles instaurées par l’entreprise.
Place au jeu
Autre domaine dans lequel Microsoft a apporté des précisions et nouveautés au cours des derniers mois, le jeu reçoit des attentions particulières avec cette version 2022.
On commence avec une série d’optimisations dédiées aux titres développés avec DirectX 10 et 11 quand ils sont exécutés en mode fenêtré, avec ou sans bordures. Selon Microsoft, les joueurs peuvent s’attendre à des « gains significatifs » dans la latence d’affichage, avec des performances finalement similaires à celles du plein écran. De la même manière, l’Auto HDR et le Variable Refresh Rate fonctionnent désormais avec les jeux en mode fenêtré.
Une nouvelle barre fait également son apparition. Nommée Barre de contrôle, elle apparaît quand on se sert d’une manette Xbox et que l’on appuie sur le bouton principal, ou sur une manette tierce possédant un bouton équivalent. La barre affiche les derniers jeux lancés et permet un accès rapide à diverses fonctions, dont les lanceurs tiers (Steam, EA, etc.). Contrairement à la Xbox Game Bar (dont elle est un complément), elle peut se piloter intégralement à la manette.
Extension des applications Android à 31 pays, dont la France
La mise à jour 2022 donne enfin le coup d’envoi pour la compatibilité Android ailleurs qu’aux États-Unis. 31 pays en disposent désormais dans le Microsoft Store, dont la France. Rappelons que cette compatibilité ne s’étend pas à Google Play, et qu’il faut passer par l’Amazon App Store, dont l’application doit être installée depuis la boutique de Microsoft.
La procédure est très simple, le Store s’occupant de tout. La boutique d’Amazon requiert un compte idoine, donnant ensuite accès à l’inventaire. On se rend vite compte cependant qu’en dépit de la présence de 20 000 applications, beaucoup des plus connues ne sont pas là. Cela laisse du choix, mais ne vous attendez pas à toutes les retrouver car certaines, comme Instagram, ne sont pas disponibles. Comme sur les Chrome OS, les éditeurs ont la possibilité de bloquer l’installation sur PC.
Pour le reste, les applications fonctionnent bien. Le sous-système Android a d’ailleurs été mis à jour et permet une exécution nettement plus fiable des applications. En revanche, dans notre cas, la boutique Amazon et les applications avaient tendance à faire sauter le G-Sync et à provoquer des ralentissements de l’interface et de la souris.
Une application Photos remaniée
L’application Photos a changé plusieurs fois au cours des derniers mois. Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’une nouveauté de cette mise à jour 2022, une nouvelle version sera bientôt déployée à l’ensemble des utilisateurs.
L’interface a été modernisée et apparait comme globalement mieux rangée, avec une nouvelle disposition générale, plus facile à appréhender. Elle introduit surtout une barre latérale, ce dont on sait gré à Microsoft, car même si elle est un peu vide, elle simplifie largement l’utilisation, en particulier pour les nouveaux utilisateurs. Les albums sont mieux mis en avant, notamment les souvenirs.
Autre gros apport, l’application autorise les fenêtres multiples, qui permettront des manipulations plus simples, en particulier quand on possède deux écrans ou plus. Il ne semble pas y avoir de limite sur le nombre de fenêtres que l’on peut ouvrir.
La synchronisation avec OneDrive a été améliorée et le processus est désormais plus fluide. Quitte à renforcer ce lien, cette nouvelle version de Photos affiche le taux de remplissage de OneDrive, comme dans le nouvel Explorateur. Un lien est disponible pour ajouter du stockage si besoin (et en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes).
Les imports et la gestion des photos depuis des sources externes ont également été améliorés, mais on manque encore un peu de détails. Nous n’avons en effet pas encore pu l’installer, car sa diffusion commence tout juste chez les membres du programme Windows Insiders, sur les canaux Dev et Beta. Elle sera disponible un peu plus tard dans la branche stable de Windows 11 et remplacera alors l’existante.
Notez que la nouvelle application n’intègre plus d’éditeur vidéo. Microsoft se sent assez confiante pour renvoyer les utilisateurs vers Clipchamp, qui a reçu bon nombre d’évolutions depuis sa première mouture calamiteuse. De nombreuses fonctions sont devenues gratuites, le watermark n’est plus imposé et l’export est passé par défaut à 1080p (on ne peut d’ailleurs pas aller plus loin). En revanche, la version Premium est toujours proposée au tarif de 11,99 euros par mois, qui nous parait aberrant pour une solution grand public, même au vu des avantages fournis (affichage de sa propre marque, stockage conséquent, filtres et effets supplémentaires…).
Informations diverses sur la mise à jour
Les personnes n’ayant pas suivi le développement de cette version 2022 remarqueront à coup sûr le nouvel Explorateur, dont on ne savait pas pendant longtemps s’il serait intégré ou repoussé à une mise à jour ultérieure. Il est finalement là, avec sa nouvelle organisation de la colonne de gauche et surtout ses onglets. Ces derniers permettent d’ouvrir divers dossiers au sein de la même fenêtre et se manipulent comme ceux de n’importe quel navigateur, clic molette compris pour l’ouverture depuis un dossier ou la fermeture sur l’onglet.
Microsoft s’est également exprimée sur le support du système. Windows 11 n’a à l’heure actuelle aucune date EOL (End of Life). En revanche, on sait que la version 2022 est accompagnée d’un support de deux ans, trois pour les versions entreprise et éducation. Si l’on se base sur le support de 18 mois des évolutions semestrielles de Windows 10, on peut imaginer qu’il sera possible de repousser l’installation des versions annuelles de Windows pendant au moins un an.
Cette information n’est pas donnée par Microsoft pour l’instant. Nous avons contacté l’entreprise et mettrons à jour cette actualité quand nous aurons la réponse, de même qu'avec des informations supplémentaires si elles apparaissent dans les prochains jours.
