Au cours des deux dernières années, les rachats d’opérateurs virtuels vont bon train. Conséquence logique, leurs parts de marché ne cessent de baisser, comme on peut le voir dans le dernier observatoire de l’Arcep. Sur les trois derniers mois, les MVNO représentent moins de 5 % des ventes de forfaits.
Tous les trois mois, l’Arcep publie son observatoire des marchés des communications électroniques ; celui du second trimestre est disponible.
On y retrouve notamment le nombre de cartes SIM en France : 81,588 millions, dont 79,301 millions sont actives. La métropole se taille toujours la part du lion avec 78,893 millions de cartes SIM, (76,810 millions actives). Ce dernier chiffre est à mettre en face de la population française : 65,627 millions (selon l’INSEE), soit un taux de pénétration de 120,2 %.
Cet observatoire contient également des indicateurs sur la fluidité du marché : 3,8 % des forfaits et 27,4 % des cartes prépayées ont été résiliés sur le second trimestre 2022, tandis que 1,612 million de numéros ont été portés d’un opérateur à l’autre.
C’est largement moins que les trimestres précédents et il faut remonter au troisième trimestre 2020 pour en avoir moins. Pour rappel la portabilité permet de changer d’opérateur en gardant son numéro. Le nouvel opérateur s’occupe de tout, y compris de résilier votre ancien abonnement. La procédure est bien rôdée et permet de changer régulièrement si besoin, au gré des promotions par exemple.
L’Arcep indique que 81,4 % des forfaits du grand public sont libres d’engagement, un chiffre en hausse d’un point sur trois mois. Si on ajoute le marché entreprise on tombe par contre à 75 % « seulement ».
Les MVNO ne représentent plus que 6,7 % du marché
Le régulateur des télécoms propose également une étude des parts de marché des opérateurs virtuels, alias les MVNO. Ces derniers ne représentent que 5,275 millions de cartes SIM, soit une part de marché de 6,7 % seulement. La chute est constante : elle était à près de 12 % fin 2020 et 8,3 % fin 2021…

Détail intéressant, la « part de marché en ventes brutes post-payé [les forfaits, ndlr] des MVNO » est de 5,1 %, contre 50,6 % du prépayé ; « cette part diminue toutefois de 11,6 points en un an, en raison des consolidations successives intervenues depuis un an et demi », ajoute l’Autorité. Cela signifie que plus de la moitié des ventes de cartes prépayées sont réalisées chez les opérateurs virtuels.
Plongeons maintenant dans le détail du marché résidentiel, c’est-à-dire des offres pour le grand public. 68,213 millions de cartes SIM sont en circulation, dont 63,495 millions chez les quatre opérateurs disposant de leurs propres réseaux (Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR).
Il en reste donc seulement 4,717 millions à se partager entre les MVNO, soit une part de marché de 6,9 %. Là encore, les forfaits sont très majoritairement souscrits chez les opérateurs de réseau, les MVNO se partagent les miettes avec seulement 4,5 % des ventes brutes.
Les MVNO se font racheter, Altice/SFR fait ses emplettes
Dans les tableaux du gendarme des télécoms, les cases des opérateurs virtuels sont en majorité sur fond rouge, avec une mention précisant que les évolutions sont « non pertinentes » à cause de l’« intégration d'une partie du parc MVNO au parc des opérateurs de réseau ».
En effet, les achats vont bon train depuis plusieurs mois. Dernier en date : Altice a mis la main sur Coriolis Telecom pour 415 millions d’euros. Cette fois encore, l’Autorité de la concurrence estimait que cette opération n’était « pas de nature à porter atteinte à la concurrence » ; elle l’a donc autorisé sans condition.
SFR (Altice) n’en était pas a son coup d’essai. Entre 2021 et 2022, Prixtel, Afone (et donc 50 % de RégloMobile au passage) et Syma Mobile sont également passés sous le giron de la marque au carré rouge. Parfois l’opération était annoncée via un communiqué de presse, mais pas toujours.
Bouygues Telecom avait pour rappel ouvert les hostilités avec le rachat d’Euro-Information Telecom (Crédit Mutuel et CIC Mobile, NRJ Mobile, Auchan Telecom et Cdiscount Mobile), annoncé en juin 2020. Euro-Information Telecom disposait alors de plus de deux millions de clients, qui sont venus grossir les chiffres de Bouygues Telecom.
Conclusion : les évolutions des parts de marché des opérateurs virtuels ne sont pas significatives.

Moins de 5 % des ventes brutes de forfaits
Dans tous les cas, les parts se réduisent comme peau de chagrin à mesure que le nombre de MVNO diminue, avalés par des beaucoup plus gros qu’eux. Il y a un an, fin juin 2021, leur part de marché sur le résidentiel était à plus de 10 % et même 12,5 % fin 2020. Aujourd’hui ce taux est à 6,9 % seulement.
Alors que les ventes brutes de forfaits étaient montées jusqu’à 15,4 % de parts de marché chez les opérateurs virtuels, elles sont désormais en dessous de 5 %.