Choisir un clavier sur mesure 

Parce qu’un homme azerty en vaut deux !
Composants 10 min
Choisir un clavier sur mesure 
Crédits : anilakkus/iStock

Pourquoi acheter « juste un clavier », comme si n’importe quel amas de touches faisait l’affaire ? À membrane ou mécanique ? Quelle ergonomie ? Avec ou sans repose-poignet ? Filaire ou Bluetooth ? Touches programmables ? Et pourquoi pas du TKL ? Tout un monde à découvrir pour trouver un produit adapté à vos besoins pour chacun de vos écrans.

Le choix d’un clavier n’est pas à prendre à la légère. Vous entamez avec ce produit souvent solide un voyage au long cours capable de provoquer des troubles musculosquelettiques si son ergonomie laisse à désirer. Cette interface homme-machine a aussi la capacité d’enrichir votre expérience avec un smartphone, une tablette, ou une smart TV.

Une ardoise augmentée d’une centaine de touches, d’une suite bureautique et du cloud passe d’écran de jeu ou autre incitation à la procrastination à un bon outil de travail. Une télévision connectée, du stream en local ou via un abonnement, et vous voilà prêt à jouer dans de bonnes conditions sur grand écran.

Bien choisir son périphérique garantit donc de profiter au mieux de tout son matériel, encore faut-il connaitre toutes les technologies qu’ils embarquent.

Les claviers bien tempérés…

…que l’on trouve dans n’importe quel bac (vous l’avez ?) à des prix très bas ne sont pas nécessairement « cheap ». Ce sont des candidats respectables pour, ponctuellement, de la bureautique. Leurs 105 touches dites à membranes viennent faire pression sur un plot enceint dans une couche de polyester.

Ce système a l’avantage, en plus d’être silencieux, de bien résister au café renversé (mais non sucré, sinon ça colle) ! Généralement calé sous la barre des 30 euros, vous ne pouvez espérer autre chose qu’un outil peu ergonomique, donc enclin à entrainer des douleurs en cas d’usage prolongé. Le peu de sensations sous les doigts invite à la fuate de farppe si celle-ci est rapide, mais pas toujours agile.

Pour une poignée d’euros supplémentaires, quelques touches multimédias apparaissent, des efforts d’ergonomies sont faits et les premiers modèles dotés de mécanismes en ciseaux deviennent accessibles. On reste sur le principe de la membrane, mais avec un système calé sous la touche permettant une meilleure réactivité. Vous connaissez déjà ce procédé très utilisé sur les claviers de portables.

Les touches carrées sont alors souvent écartées de quelques millimètres et ressemblent au packaging d’une marque de chewing-gum de la marque Chiclets. Pourquoi chercher plus loin leur dénomination ? Ces claviers sont dits chiclets et utilisent à la fois le principe de la membrane et du ciseau.

Notez que de nombreux claviers à membranes sont destinés aux joueurs. Leurs touches macro, multimédias, et leur ergonomie prévue pour des sessions prolongées en font un choix correct à un prix raisonnable pour les joueurs non pros. 

01 - Clavier Entrée de gamme02 - Clavier Chiclets
Un clavier d’entrée de gamme et un chiclets.

Pour ceux qui veulent rouler des mécaniques

Le Graal des joueurs est aujourd’hui le clavier mécanique rappelant la frappe, mais aussi le bruit des machines à écrire. Le concept est à l’opposé de la membrane. Chaque touche embarque un switch composé notamment d’un ressort et d’un contacteur. Une pression engendre un clic significatif, et un retour rapide sous le doigt, des atouts très pratiques lorsqu’en pleine partie le joueur doit exécuter plusieurs appuis répétés.

Plus robustes que leurs homologues à membranes, infiniment plus précis, ils ont aussi souvent une tendance à s’éclairer comme des guirlandes. Ce petit côté « jacky tuning » (on a d’ailleurs retrouvé Jacky PC pour notre Mag #3) trouve un sens lorsqu’on illumine davantage certaines zones utilisées en jeu. On reproche aussi souvent au clavier mécanique le côté bruyant, mais les constructeurs font de plus en plus d’efforts sur ce point.

03 - Clavier Mécanique

De nombreux types de switchs coexistent, avec des particularités et un lexique d'initiés. Au départ, seule la marque Cherry occupait le marché, aujourd’hui rattrapée par Razer, Roccat, Logitech, Steelseries et autres. Ces systèmes propriétaires reprennent toutefois les caractéristiques des Cherry. En voici quelques exemples.

Switchs clicky : les MX Blue, MX Green et MX White sont bruyants, leur distance d’activation est de 2 mm. La différence majeure entre les trois modèles vient de la force d’actionnement variant entre 60 et 80 grammes. Ils font partie de la gamme tactile, mais sont surnommés le cauchemar des open-spaces.

Switchs tactiles : les MX Brown, MX Clear et MX Grey disposent d’une frappe moins audible. La distance d’activation reste de 2 mm, la force d’activation varie de 45 à 80 g. Ces interrupteurs donnent l’impression de ressentir un cran lors de l’activation, assurant d’avoir effectivement pressé la touche, une qualité recherchée par les joueurs.

Switchs linéaires : les MX Red, MX Black sont moins bruyants que les switchs vus jusque-là. La distance d’activation est de 2 mm, la force d’actionnement de 45 g pour le premier, 60 g pour le second. Le switch linéaire se passe du cran lors de l’activation de la touche, la course est donc plus souple, sans interruption, d’aucuns diraient… linéaire ! Il existe aussi des versions « Silent » de ces deux switchs, avec une course légèrement plus courte, mais surtout une plus grande discrétion. 

Switchs linéaires rapides : les Cherry MX Speed Silver ont une distance d’activation de seulement 1,2 mm avec une force d’actionnement de 45 g et une distance de voyage de 3,4 mm alors qu’elle se situe plutôt à 4 mm sur les autres switches. Ils sont sensés avoir encore davantage de réactivité et donc offrir de précieuses millisecondes lors de parties en mode multi.

Optomécanique : Cette technologie beaucoup plus récente reprend le système mécanique, mais ajoute un faisceau lumineux sous chaque touche. Lorsque celui-ci est coupé, la touche s’active. Évidemment, la réactivité est sans égale. Les prix des meilleurs modèles le sont aussi…   

switch cherry

Il faudrait ajouter à cette liste les switchs concurrents apportant chacun quelques nuances, mais cela donne déjà une idée précise de ce qu’est un clavier mécanique. Pour choisir le vôtre, notre conseil est d’abord de vous renseigner sur le prix, et autant que possible d’essayer un clicky, un linéaire et un tactile pour ressentir les différences de bruit et de frappe. Il existe parfois des versions low profil pour des claviers toujours plus fins. 

Les MX Brown et Red sont les plus représentés dans l’univers « gamer ». Votre choix de l’un ou l’autre dépend uniquement des sensations espérées. Notez que les claviers mécaniques suppriment aussi le ghosting, soit une erreur d’interprétations quand plusieurs touches sont pressées en même temps. Ils vantent aussi leur Key-Rollover, c’est-à-dire le nombre de touches que l’on peut enfoncer simultanément en s’assurant qu’elles soient toutes reconnues. Quand ce chiffre atteint 10, on est déjà à l’aise. Au-dessus, il faut se faire greffer des doigts supplémentaires !

Il existe également des switchs capables de détecter les niveaux de pression, contrairement à un modèle classique qui n’est que du type « on/off ». Cooler Master s’y est essayé sur quelques touches via un partenariat avec Aimpad sur ses MK850/MK851, mais ils ne sont plus en vente. Roccat s’y est aussi essayé avec son Isku+ Force FX, avec le même sort funeste. Il reste toujours Wooting avec son « Two » à 200 euros tout de même.

Il y a de l’ergo dans l’air

Une fois que vous aurez choisi un type de touche, le point crucial pour éviter les troubles musculosquelettiques est de prêter attention à l’ergonomie de vos périphériques. Le repose-poignet reste l’accessoire de base. En acheter un n’est pas de l’argent jeté par les fenêtres si le clavier de vos rêves n’en est pas pourvu.

Bien qu’ils soient souvent dotés de cales à l’arrière pour les redresser, mieux vaut les laisser à plat pour ne pas provoquer une cassure au niveau du poignet. En réalité, ça serait plutôt au repose-poignet de se surélever. L’écartement des touches au milieu pour favoriser la bonne position des avant-bras intimide les premières fois, mais devient vite totalement naturel.

Ces claviers sont dédiés à la bureautique, alors quitte à écarter le jeu, autant s’équiper d’une souris elle aussi ergonomique. Leur conception maintenant la main dans une position sans torsion évite là aussi les problèmes de fatigue musculaire ou d’inflammation.

Ne restez pas sur la touche !

Beaucoup ne le savent pas, mais l’AZERTY n’a rien d’une obligation. L’association française de normalisation (AFNOR) a tenté de proposer un clavier BEPO mieux adapté aux particularités de notre langue. Les accents, guillemets français, espaces insécables et autres sont plus accessibles.

Les lettres les plus fréquentes tombent naturellement sous les doigts lorsque vous posez les mains sur le clavier, limitant les efforts au maximum. Malheureusement, cette disposition implique un nouvel apprentissage de frappe que trop peu de personnes sont prêtes à engager.

09ClavierBepoAZERTY+

L’alternative plus crédible tient dans l’AZERTY amélioré, toujours présenté par l’AFNOR. Très proche de l’AZERTY, les particularités des langues européennes y sont mieux représentées ou plus accessibles (capitales accentuées, œ, guillemets français, etc.).

Là aussi la longue courbe d’apprentissage peut s’avérer décourageante, surtout quand un traitement de texte avec correcteur bien paramétré peut réaliser le même travail sans avoir à changer nos habitudes. Malheureusement, le principal problème de l’AZERTY amélioré reste la disponibilité des claviers…

Le bonheur, simple comme un sans-fil

Les gamers autrefois réfractaires au sans-fil se laissent aujourd’hui plus facilement convaincre. La liaison 2,4 GHz, permise par un dongle fourni avec les claviers, rend la latence quasi imperceptible. En revanche, le bât blesse sur l’autonomie.

La fâcheuse tendance des claviers gaming à vouloir briller de mille feux raccourcit le délai avant une nécessaire recharge. Toutefois les constructeurs se concentrent sur ce point faible et il n’est pas rare de dépasser la semaine d’autonomie, même si vous éclairez votre bureau comme une piste d’atterrissage. Certains disposent de petits capteurs solaires permettant de se recharger automatiquement… sauf à travailler/jouer dans une grotte. Le sans-fil reste toutefois un choix esthétique, car il ne présente que peu d’avantages par rapport au filaire.

10-Clavier sans fil11-Clavier sans fil

Mais il n’y a pas que les gamers dans la vie et la liaison Bluetooth, malgré sa latence, reste une option viable pour la bureautique. Cette liaison sans fil est d’ailleurs à privilégier pour smartphone et tablette avec, pour certains, une encoche pour accueillir votre appareil, à condition que celui-ci ne soit pas équipé d’une coque trop imposante. Comme nous l’avons expliqué, ce type de périphérique transforme votre appareil tactile en une solution bureautique d’appoint très appréciable.

Les gamers souhaitant fusionner avec leur canapé peuvent réunir le meilleur de tous ces mondes. Ainsi, ils opteront pour un clavier mécanique sans fil 2,4 GHz et une souris, le tout posé sur un lapboard comme le montre la photo ci-dessus. Les pieds sur la table basse, le dos calé dans les coussins… elle n’est pas belle la vie ?

Les numéros sur le banc de touche

Pour associer réactivité et esthétique, beaucoup se tournent aujourd’hui vers les claviers TKL ou Ten Key Less. Ils sont dépourvus de pavé numérique et offrent donc une meilleure compacité.

Les joueurs de haut niveau l’apprécient pour l’espace qu’il laisse à la souris, permettant des gestes plus amples. Cette logique de compacité est poussée encore plus loin. Les claviers 75 % regroupe les touches de fonction et les flèches en un seul bloc. Les 65 % abandonnent les touches de fonction, les 60 % surenchérissent en supprimant aussi les touches directionnelles. Évidemment, tout est paramétrable afin que vous retrouviez, à l’aide de quelques combinaisons, tous les caractères d’un clavier traditionnel.

13-ClavierTKL60

Dans le cadre bureautique, mieux vaut garder le plein format. Le TKL est avant tout un choix esthétique et cela se ressent dans les modèles proposés, toujours très design. 

Dans tous les cas, rien ne vous empêche d’avoir un clavier pour travailler et un pour jouer, que ce soit sur la même machine ou non, et ainsi profiter du meilleur des deux mondes. Pour ceux qui ont besoins de touches supplémentaires, il existe des solutions telles que le Stream Deck avec des touches LCD personnalisables et « l’incontournable » The Key de Stack Overflow. 

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