La passe de trois pour SpaceX

Ne pas confondre fire et fired

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Le week-end a été plus que chargé pour la société d’Elon Musk. En à peine 36h, SpaceX a fait décoller trois fusées (dont une pour la 13e fois) de trois centres de lancement différents, et a récupéré ses trois premiers étages. Elle a aussi licencié des employés mécontents. Elon Musk annonce enfin que Starship sera prêt en juillet pour un vol orbital.

Les hostilités ont débuté le 17 juin : une fusée Falcon 9 décollait du Launch Complex 39A (LC-39A) et mettait en orbite 53 satellites Starlink. Le premier étage avait déjà volé à de nombreuses reprises pour les missions GPS III-3, Turksat 5A, Transporter-2 et désormais pas moins de dix lancements de satellites Starlink. Vendredi c’était donc son 13e vol. 

13e vol pour Falcon 9, 50e récupération d’affilée pour SpaceX

Ce lancement était aussi l’occasion de mettre en avant quelques chiffres : c’était la centième réutilisation d’un premier étage par SpaceX, le cinquantième atterrissage consécutif (et donc récupération) d’un premier étage – il s’est posé sur la barge A Shortfall of Gravitas en pleine mer – ainsi que le cinquantième lancement depuis le pad LC-39A.

Cette mission était donc l’occasion pour la société de se vanter… mais toujours pas de communiquer sur le coût des remises en état avant réutilisation de ses premiers étages. L’opération doit dans tous les cas être rentable et permet ainsi à SpaceX de lancer sa constellation de satellites Starlink à moindres coûts.

SARah-1 et Globalstar FM15 les 18 et 19 juin

Le 18 juin c’était au tour de la mission SARah-1 de décoller du Space Launch Complex 4 East (SLC-4E). Le premier étage en était à sa troisième mission après NROL-87 et NROL-85. La récupération s’est faite sans problème sur la Landing Zone 4 (sur la terre ferme). 

Enfin, le 19 juin c’était au tour de la mission Globalstar FM15 de prendre son envol depuis le Space Launch Complex 40 (SLC-40). C’était le neuvième lancement pour ce premier étage qui avait notamment été utilisé pour les missions habitées Crew-1 et Crew-2 (avec Thomas Pesquet) à destination de la Station spatiale internationale. Il est lui aussi venu se reposer sans problème, en pleine mer sur le bateau Just Read the Instructions cette fois-ci. 

Déjà 26 lancements en 2022 pour SpaceX

En l’espace de 36h à peine, SpaceX a donc effectué trois lancements depuis trois bases différentes, avec trois premiers étages déjà utilisés auparavant et trois récupérations. De plus, toutes les charges utiles ont été déposées en orbite sans problème. C’est donc un sans-faute sur toute la ligne après un week-end marathon pour l’entreprise. 

La cadence est élevée depuis le début de l’année puisque SpaceX a effectué pas moins de 26 lancements, tous avec succès. De plus, son carnet de commandes doit être bien rempli à cause de l’arrêt de Soyouz suite aux sanctions européennes envers la Russie. 

Vega-C ne fera son vol inaugural que début juillet, alors que celui d’Ariane 6 n’en finit pas d’être repoussé… à 2023 désormais. L’Europe est donc en mal de lanceurs et certains se tournent vers des alternatives, notamment SpaceX. 

Des employés mécontents licenciés

L’entreprise fait par contre face à la grogne de certains employés, comme l’expliquent The Verge et l’AFP. « SpaceX a licencié plusieurs salariés impliqués dans la préparation d'une "lettre ouverte" critiquant notamment le comportement d'Elon Musk dans la sphère publique », expliquent nos confrères. 

Dans cette missive, des employés s’en prenaient au « comportement d’Elon Musk dans la sphère publique [qui] est une source fréquente de distraction et de honte pour nous, particulièrement ces dernières semaines […] En tant que patron et porte-parole le plus éminent, Elon est considéré comme le visage de SpaceX – chaque tweet qu'il envoie est de facto considéré comme une déclaration publique ».

Gwynne Shotwell parle « d'activisme démesuré »

Gwynne Shotwell, directrice de l’exploitation chez SpaceX, affirme de son côté que seul un « petit groupe » d’employés ont écrit cette lettre en demandant à leurs collègues de la signer. Elle ajoute que certains se seraient sentis « mal à l'aise et intimidés et/ou en colère, car la lettre les incitait à signer quelque chose qui ne reflétait pas leur opinion ». De plus, cette lettre « a interféré avec leur capacité à se concentrer sur leur travail ».

Visiblement très remontée contre cette action d’employés mécontents, elle ajoute : « nous avons trop de travail essentiel à accomplir et n'avons pas besoin de ce genre d'activisme démesuré ». La responsable ajoute qu’une enquête a été menée et que SpaceX a ensuite « licencié un certain nombre d'employés impliqués », sans préciser le nombre. L’entreprise n’a pas souhaité répondre aux questions de nos confrères.

Elon Musk est un habitué des déclarations publiques sur Twitter, notamment autour de ses entreprises SpaceX et Tesla, mais il est encore plus sur le devant de la scène depuis qu’il a annoncé son intention de racheter Twitter, puis suite aux différents rebondissements de l’affaire.

Starship en orbite en juillet ?

Et puisqu‘on parle des déclarations d’Elon Musk, il est revenu la semaine dernière sur le cas de Starship. Il s’agit pour rappel de la fusée entièrement réutilisable qui devra remplacer Falcon 9 et emmener des humains sur Mars… et un peu partout dans notre Système solaire.

Il y a un peu plus d’un an, le prototype SN15 décollait à une dizaine de kilomètres d’altitude avant de revenir se poser sur la terre ferme… sans exploser. Depuis c’est le calme plat sur le lancement et la société attendait l’autorisation de la FAA pour un vol orbital depuis sa base de Boca Chica au Texas.

Il y a quelques jours (après des mois d’attente), elle a donné son feu vert, sous conditions : mener 75 actions pour réduire l'impact environnemental. Toujours très optimiste, Elon Musk annonce que sa fusée sera prête pour un décollage en juillet de cette année.

Des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, tant la société et ses dirigeants sont des habitués des retards à répétition. Gwynne Shotwell par exemple annonçait déjà en juin 2021 un vol orbital pour le mois de juillet… 2021. En novembre, Elon Musk himself espérait qu’il se réalise en janvier ou en février 2022. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? 

Commentaires (15)


La gestion des ressources humaines par un Musk dans toute sa splendeur.
Dire qu’il y a des personnes qui le vénèrent.


Que des actionnaires ce plaignent, pourquoi pas, mais je ne vois pas trop de quoi se mêlent des employés dans la communications de leur entreprise ou de leur patron. Surtout avec des arguments pareil, une source de distraction et de honte ? :keskidit:


” mais toujours pas de communiquer sur le coût des remises en état avant réutilisation de ses premiers étages.”



C’est tout le nerf de la guerre, j’espère qu’un jour on saura.


“Depuis c’est le calme plat sur le lancement et la société attendait l’autorisation de la FAA pour un vol orbital depuis sa base de Boca Chica au Texas.”



Heu il serait bien de détaillé quand même de l’énorme quantité de travail éffectué sur les installations pour préparer justement ce décollage. Même s’il spacex était en attente de l’autorisation elle n’aurait de toute façon pas fait décoller de fusée cas les installations et prototypes ne sont pas prêtt !!


J’ai cru comprendre que l’accord de la FAA avait été donné.


Letter

J’ai cru comprendre que l’accord de la FAA avait été donné.


oui mais il y a 75 mesures à mettre en place pour cela.


Comme disait un de mes anciens patrons “l’entreprise, c’est pas une démocratie”


En effet, le capitalisme est même une réaction à la démocratie où les possédants règnent, et les autres obéissent. Tout comme le socialisme il s’acclimate bien dans tout type de régime.



Tirnon a dit:


Que des actionnaires ce plaignent, pourquoi pas, mais je ne vois pas trop de quoi se mêlent des employés dans la communications de leur entreprise ou de leur patron. Surtout avec des arguments pareil, une source de distraction et de honte ? :keskidit:




C’est bien connu que les employés sont des robots sans état d’ame.
C’est bien connu aussi que l’image d’une entreprise n’est pas du tout associée aux employés qui y travaillent et qu’une image dégradée de celle-ci n’a aucune conséquence sur le moral et l’état d’esprit des salariés.



Pour finir il est tout à fait normal de virer tous les employés qui ont des idées différentes mais qui font le job quand même. Un syndicat ? mais quelle horreur !



(reply:2078011:doktoil makresh)




“un réaction à la démocratie” :mdr: les commentaires une source inépuisable de surprise…



C’est plutôt lié à l’essor de la démocratie (la capitalisme fonctionne d’autant mieux qu’il s’exerce dans des sociétés libérales), même si dans des pays non démocratiques on peut avoir une dose de capitalisme.
Le capitalisme n’a rien à voir avec l’obéissance. Une lecture des premières pages du fameux livre de Max Weber il y a un siècle « L’Éthique protestante et l’Esprit du capitalisme » est recommandée.


La réaction à la démocratie est pourtant évidente : au lieu de “1 citoyen = 1 vote” on a un nombre de vote variable suivant le capital des gens. On avait l’impot censitaire qui était du même accabit.
Le capitalisme a permis à des société autoritaires de devenir vite puissante, et c’est même là qu’il a montré ses meilleurs résultats :
-Chili
-Chine
-Singapoure
-Corée du Sud
-Taîwan
qui étaient tous des pays autoritaires qui ont fait fortune via le capitalisme, qui étaient (sauf la Chine) soutenus par des démocraties capitalistes également. Et ces mêmes démocraties y ont investi massivement. Alors si le capitalisme se développe mieux dans les sociétés libérales, pourquoi autant d’investissements capitalistes depuis ces sociétés libérales vers des sociétés non libérales ?



Gro HS en somme


Ils n’ont qu’à demissionner les employés s’ils ne se sentent pas bien. :fumer:



(reply:2078097:doktoil makresh)




Le Chili n’est plus autoritaire depuis un bon bout de temps. Effectivement les structures économiques ont été fortement libéralisées sous Pinochet, et la croissance a été forte dans les années 90 (un ami y est allé à cette époque pour y travailler).



La Corée du Sud n’est pas autoritaire. Pour Taïwan je connais moins mais c’est pas la Chine, clairement.
Le capitalisme s’est d’abord développé dans les sociétés plutôt libérales, en Europe et aux US. Il y a aussi de l’investissement dans des pays peu démocratiques oui, mais ça prouve quoi ?


La Corée du Sud et Taïwan ne sont plus autoritaires, contrairement à la Chlne, le Vietnam
L’investissement capitaliste dans un pays non libéral, au détriment d’un pays libéral B donc , prouve qu’il est considéré comme plus compatible avec A que B. Pour preuve les nombreuses entreprises qui ont pu y investir et qui se sont jetés sur l’opportunité sans attendre.



Et donc pour en revenir à ma première contribution qui concernait l’entreprise et la démocratie : le capitalisme s’est toujours très bien accommodé des systèmes autoritaires, et il peut être vu comme une réaction à la démocratie, en ce sens que le consensus social n’y est pas la norme, car la norme est y dictée non par les participants, mais par les possédants.
Et c’était précisément ce que l’on voyait dans le féodalisme.



(quote:2078322:doktoil makresh)
La Corée du Sud et Taïwan ne sont plus autoritaires, contrairement à la Chlne, le Vietnam L’investissement capitaliste dans un pays non libéral, au détriment d’un pays libéral B donc




Non, pas au détriment (ça n’aurait aucun sens). Ça augmente le niveau de vie de tout le monde.




prouve qu’il est considéré comme plus compatible avec A que B




Donc non, aucun rapport.




le capitalisme s’est toujours très bien accommodé des systèmes autoritaires




Ben pas tellement. Le capitalisme a toujours mieux fonctionné dans les pays les moins autoritaires. Ça va de pair avec la liberté générale et la liberté d’entreprendre et de travailler, de se déplacer, de s’installer, etc.




et il peut être vu comme une réaction à la démocratie




Mais le capitalisme n’est en réaction à rien, ça n’a aucun sens. Le capitalisme existe sous différentes formes qui se sont développées au cours de ces derniers siècles (avec des formes même sous l’Antiquité).




car la norme est y dictée non par les participants, mais par les possédants. Et c’était précisément ce que l’on voyait dans le féodalisme.




Le féodalisme est justement opposé au capitalisme. Cf Max Weber pour ne citer que lui.
(quand aux possédants les plus importants, dans des régimes démocratiques ils ne dictent pas la norme)


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