On a démonté la Freebox One : à la découverte de ses quatre PCB et de son « Compute module »

On a démonté la Freebox One : à la découverte de ses quatre PCB et de son « Compute module »

La DDR4 comme vous ne l'avez jamais vue !

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Sébastien Gavois

Publié dans

Hardware

07/01/2019 9 minutes
17

On a démonté la Freebox One : à la découverte de ses quatre PCB et de son « Compute module »

En plus de confirmer que la partie Server est encore un recyclage de celle de la Révolution, les entrailles de la Freebox One révèlent plusieurs informations importantes : une conception très modulaire ouvrant la voie à de futures évolution, et pourquoi pas à une scission en deux boîtiers.

Après la Freebox Delta, c'est au tour de la Freebox One d'arriver dans nos labos et de se faire décortiquer. Pour rappel, il s'agit du modèle intermédiaire entre la Freebox Révolution dont elle réutilise le Server et la Delta dont elle reprend une partie du Player. Sa spécificité est de les intégrer dans un unique boîtier (20 x 23 x 6 cm), ce que ne sera pas toujours pratique.

Il faut en effet disposer d'une prise téléphonique/fibre proche de sa télévision, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Notre dossier sur les entrailles des nouvelles Freebox :

Une box tout-en-un... 

Livrée dans un packaging plutôt compact (30,5 x 21 x 11 cm), elle est accompagnée d'une télécommande soft touch grise et des habituels adaptateurs et câbles : une prise gigogne et un câble RJ11 (3 mètres) pour le xDSL, un adaptateur RJ11 vers prise T pour le téléphone fixe (VoIP), un câble RJ45 (1,5 mètre) et un câble HDMI (1,5 mètre).

Les plus attentifs noteront qu'il n'y a pas de FreePlugs exploitant la technologie CPL. La raison est simple : il n'est pas nécessaire de relier le Player et le Server. On a donc droit à une simple alimentation de 12 V pour 2,5 A (soit 30 watts). 

Une étiquette avec le nom de votre réseau Wi-Fi, la clé WPA et le QR-Code est collée à l'intérieur de la boîte. Un guide de démarrage et une « fiche abonné » reprenant vos identifiants de connexion, informations personnelles et codes d'accès (service client, FreeWiFi, TV, etc.) sont également présents.

Comme pour sa grande sœur, le premier démarrage a demandé moins de cinq minutes montre en main, y compris pour installer le dernier firmware en date. Après avoir vérifié qu'elle se synchronisait correctement, nous l'avons débranché et joué du tournevis pour voir ce qu'elle renferme.

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... pour l'instant ?

La conception monobloc de la Freebox One est l'une de nos déceptions pour cette nouvelle gamme. Réutilisant le Server des Mini 4K/Révolution, on aurait pu imaginer que Free allait simplement proposer un boîtier Player ultra compact en alternative à sa solution sous Android TV et au Player Devialet haut de gamme.

Si ce n'est pas le cas, sa conception interne laisse entrevoir une lumière d'espoir. On y retrouve en effet deux parties correspondant au Player et au Server qui sont simplement réunies dans une même coque. De plus, le démontage nous a réservé quelques surprises, notamment au niveau de l'intégration du SoC Snapdragon, de la mémoire et du stockage.

Pour ouvrir la Freebox One, il faut tout d'abord décoller les deux larges patins en caoutchouc sur le dessous. Quatre vis (torx 9) doivent être enlevées pour ensuite retirer le capot en plastique. Nous avons alors une vue directe la box, et sa conception à deux étages.

Sur la partie supérieure, on trouve un ventilateur Sunon de 70 mm (MF70121v2, 12 V) et un PCB avec un emplacement SO-DIMM marqué « DDR4 ». Un module rouge y est installé, mais elle n'a rien à voir avec une barrette de DDR4 comme nous le verrons un peu plus loin. 

Une fois le PCB et le ventilateur retirés (trois vis torx 9 et deux clips), il faut un tournevis plus petit (torx 6) pour enlever les vis restantes et le plateau en plastique servant de séparation entre les deux niveaux. Sur la partie inférieure, nous trouvons un autre PCB, plus grand et occupant la quasi-totalité de l'espace disponible.

Un dernier PCB fait office de « pont » entre les parties haute et basse. L'écran et les boutons tactiles se trouvent dessus. Il dispose également de quelques puces soudées, notamment un contrôleur USB Phison PS2251 et 128 Mo de NAND EEPROM de chez Toshiba (TC58NVG0S3HBAI4).

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La partie vidéo (Player) en haut

Revenons sur le PCB du haut se trouvant à côté du ventilateur. Il dispose de la sortie vidéo HDMI, de l'entrée tuner, du port USB Type-C et d'un récepteur infrarouge. Nous y retrouvons aussi un démodulateur DVB-T2 de chez Silicon Labs (Si2168) et deux puces pour gérer la vidéo : HDMI2C1-14HD de STMicroelectronics (HDMI 2.0, 4K et 2K à 60 fps) et TDP158 de Texas Instrument.

Des contrôleurs PCIe Qualcomm Atheros AR8151 sont également de la partie. Bref, tout ce qu'il faut (ou presque) pour profiter des contenus multimédia est présent sur ce PCB ; nous sommes bien là en présence de la partie Player de la Freebox One.

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SoC, mémoire vive et stockage sur une « barrette DDR4 »

Il ne manque que le SoC, la mémoire vive et le stockage. Ils sont en fait tous les trois sur le PCB rouge, qui est installé dans l'emplacement présenté comme « DDR4 ». À l'instar du Compute Module (Raspberry Pi) ou de la Compute Card (Intel), le cœur de la Freebox One prend ainsi place sur un petit morceau de PCB amovible et peut donc facilement évoluer.

La puce Qualcomm 8998 (alias Snapdragron 835) est accompagnée de 2 Go de DDR4 de chez SK Hynix (H9HKNNNCRMMU) et de 32 Go de stockage UFS 2.0 de Samsung (KLUBG4G1CE-B0B1). Une partie du PCB rouge est recouverte d'une cage métallique, nous ne savons pas ce qui se cache en dessous.

Néanmoins, la présence de trois antennes laisse penser qu'il pourrait s'agir d'un module Wi-Fi.

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... le réseau et le modem se trouvent en dessous

Sur le PCB du bas (occupant la quasi-totalité de l'espace), nous retrouvons les deux connecteurs RJ11 (pour le xDSL et le téléphone), une « cage » pour un éventuel module fibre, le switch avec ses quatre ports réseau Gigabit, les deux prises jacks de 3,5 mm, les deux ports USB 2.0 et l'eSATA.

Les composants que nous avons identifiés sur ce PCB sont tous en rapport avec la partie réseau uniquement : un modem xDSL Broadcom BCM6368, un switch Ethernet Marvell 88E6176, un SoC Marvell 88F6-BK12 ainsi que différentes puces de NAND (64 Mo de Nanya NT5DS32M16ES-5T, 4x 256 Mo de SK Hynix H5TQ2G83GFR et 128 Mo de SLC MXIC MX30LF1G18AC-XKI).

La connectique interne propose un port S-ATA (non utilisé), un connecteur à quatre broches comme ceux que l'on retrouve sur les cartes mères pour brancher un ventilateur PWM (également non utilisé), le connecteur pour le ventilateur de la Freebox One et enfin un port mini PCIe... mais ce dernier est vide dans notre cas.

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Hasard ou non, notre Freebox One ne dispose que du Wi-Fi 802.11n sur la bande des 2,4 GHz (probablement via le module sur le PCB rouge) d'après l'interface d'administration (Freebox OS), alors qu'elle devrait être en 802.11ac sur la bande des 5 GHz, c'est du moins ce qui est indiqué sur le site de Free et dans le guide démarrage de notre Freebox.

Il s'agit semble-t-il d'un défaut de notre exemplaire, car l'emplacement mini PCIe est normalement utilisé par une carte Wi-Fi sur les anciennes Freebox. Pour résumer, la Freebox One est donc découpée en quatre éléments distincts : 

  • La partie multimédia (HDMI, tuner TNT)
  • La partie réseau (modem xDSL/fibre, switch)
  • Le SoC, la mémoire et le stockage sur un module DDR4
  • L'écran, les commandes tactiles et l'EEPROM

Réutilisation, réparation et évolution possible

Dans l'ensemble, la partie modem/réseau (PCB du bas) reprend largement la composition du Server des Freebox Mini 4K et Révolution : l'agencement des connecteurs à l'arrière est identique et les similitudes sont importantes entre les PCB des trois versions. D'ailleurs on retrouve encore sur la Freebox One le port SATA et les trois trous de fixation qui servaient pour le disque dur de la Révolution. Même constat pour le PCB comportant l'écran et les boutons tactiles.

Ces « astuces » permettent certainement à Free de réaliser des économies sur le développement de ses box, mais lui assurent aussi de pouvoir réparer facilement les composants : le SoC, la mémoire et le stockage sont à part, comme la partie vidéo, la partie réseau et l'écran. Si l'une des parties tombe en panne, il n'est donc pas nécessaire de changer l'ensemble.

Pour rappel, la Freebox Delta est elle aussi évolutive, avec la possibilité de remplacer le module 4G par de la 5G par exemple. Que ce soit avec la Freebox One ou Delta, la modularité semble donc être au centre des préoccupations de Free.

On comprend d'autant moins que le FAI propose cette solution sous trois formes distinctes plutôt que d'unifier son offre Server autour de ce modèle ou du Delta qui vient d'être mis sur le marché. Il pourrait ensuite proposer ses boîtiers Player en option, de manière modulaire, avec plus ou moins de services intégrés. Espérons que cela viendra dans un second temps.

On apprécierait surtout de voir arriver une « Freebox Two », en deux boîtiers, le Player nouvelle génération étant plutôt intéressant pour les usages de base (TV, multimédia), même face à des solutions concurrentes de géants américains. Il ne lui manque presque que l'intégration de logiciel de lecture comme VLC et pourquoi pas, un jour, AirPlay 2 ?

Freebox One  Freebox One
Crédits : Sebastien Gavois

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une box tout-en-un... 

La partie vidéo (Player) en haut

SoC, mémoire vive et stockage sur une « barrette DDR4 »

... le réseau et le modem se trouvent en dessous

Réutilisation, réparation et évolution possible

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Et faites chauffer votre bouilloire,
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Commentaires (17)


a quand le démontage de la Delta Server ?



kgersen a dit:





On a déjà commencé à évoquer le sujet (voir le lien en tête d’article)


bah super si il manque la carte wifi chez un particulier qui ne fait pas gaffe aux frequences.
Mais c’est bizarre que ce soit un carte msata à part alors que les antennes soient sur le compute module.



(sinon petit erreur “Hasard ou non, notre Freebox Delta one)


En plus de pouvoir remplacer des composants, ça laisse aussi la possibilité de remplacer uniquement le boîtier en cas de retour suite à résiliation…
Finalement, le plus cher dans tout ça, ça ne doit pas être le plastique qui prend toute les agressions extérieures (poussières, UV, rayures et coup…)



Arofarn a dit:


En plus de pouvoir remplacer des composants, ça laisse aussi la possibilité de remplacer uniquement le boîtier en cas de retour suite à résiliation… Finalement, le plus cher dans tout ça, ça ne doit pas être le plastique qui prend toute les agressions extérieures (poussières, UV, rayures et coup…)




Je pense que ça doit être l’idée. Les freebox retournées sont facilement remis en état, et au pire fini en pièces détachées pour les autres.
Ca doit aussi permettre à Free de proposer facilement plus tard des nouvelles version avec des évolution mineurs du matos (la V6 révolution à eu 3 versions par exemple).



l’emplacement mSATA est normalement utilisé par une carte Wi-Fi sur les anciennes Freebox




:eeek2: Bon, je veux bien, les fêtes, toussa, mais quand même… :sm:



Suis-je le seul sinon à m’interroger sur la conception du système de refroidissement en voyant cet énorme pavé d’adhésif thermique sous la « barrette de SoC » ? Ça fait très bricolage je trouve, comme une sorte de solution de secours pour résoudre des plantages sans devoir repenser le flux d’air. :roll:


C’est vraiment intéressant ces démontages !



Connait-t-on le pays de fabrication de ces Freebox ?


J’aurais une remarque de sémantique pure, vous parlez d’emplacement mSATA pour héberger une carte wifi, il s’agit du coup plus d’un emplacement mPCIe, qui utilise le même connecteur physique que le mSATA, mais n’utilise pas le même bus du tout…
A la première lecture je me suis dit que le mSATA pourrait être utiliser pour mettre un ssd à ce format (même s’ils deviennent de plus en plus rares), alors qu’en fait si c’était utilisé pour mettre une carte wifi mPCIe, bin ce ne serait pas possible du tout…
Me trompe-je?
Grand merci pour ce démontage, c’est excessivement intéressant! :)



Obi_Yoann a dit:





ça a été corrigé hier dans l’actu


super intéressant, merci !


Le Marvell “88F6” est le probablement le même SoC Kirkwood que sur la Revolution, donc il s’occupe du NAS et du routage (entre fibre et LAN par exemple).



Pour le wifi, il y a certainement un contrôleur sous le blindage en métal qui est à côté de l’emplacement mPCIe vide. Il y a un connecteur relié au PCB de façade, avec “Wifi 0” sur celui-ci, et également au moins une autre antenne directement sur le PCB.



On a donc un contrôleur dans la partie serveur, et un dans la partie player (peut-être commun avec le player Delta).
Je me demande si le wifi AC qui ne fonctionne pas n’est pas justement celui côté player, le wifi 2,4Ghz serait le même que celui de la Revolution, ce qui semble plus logique.



Les deux AR8151 semblent reliés pour former un lien Ethernet entre la partie player et la partie serveur : les deux sont sur le PCB supérieur, mais on doit avoir l’un relié à des lignes PCIe du Snapdragon 835, et l’autre à des lignes PCIe du Marvell 88F6.


Excellent article, merci :)



Beau démarrage (officiel) pour Inpact Hardware en tout cas !


je me demande comment fonctionne la prise en charge au niveau de l’interface si on branche du matos sur le mPCIe ou le SATA interne par exemple…



edit: a quand les options pour masquer le status abonné ici aussi? :D



Albirew a dit:


je me demande comment fonctionne la prise en charge au niveau de l’interface si on branche du matos sur le mPCIe ou le SATA interne par exemple…




Puisqu’il y a un port eSATA, je ne serais pas surpris que le SATA interne fonctionne, et que si on y connecte un disque il soit accessible pour le NAS.



Pour le mPCIe, tout dépend comment le wifi est géré dans le firmware : peut-être qu’ajouter une carte permettrait de passer à 3 interfaces, mais ça me semble moins probable quand même.



Il faut en effet disposer d’une prise téléphonique/fibre proche de sa télévision




Pas forcément. Vous dites qu’il y a deux prises RJ11, l’un pour l’adsl, l’autre pour le téléphone. Or sur les photos je vois une seule RJ11 (grise, sur la droite), et une RJ45 (noire sur la gauche). Je suppose que cette RJ45 est pour l’ADSL, non ? Si c’est le cas, vu que c’est du RJ45, je pense que, comme sur d’autres boxs (comme la dernière livebox), cette prise RJ45 peut aussi être utilisée pour être reliée à une prise RJ45 murale, reliée elle-même à l’autre bout du logement à un boîtier de terminaison optique ou à un boîtier de communication ayant une prise filtre ADSL.



Bref, sur les logements récents ou rénovés, pas besoin d’être près d’une prise téléphonique ou terminaison optique.



laurentj a dit:


Or sur les photos je vois une seule RJ11 (grise, sur la droite), et une RJ45 (noire sur la gauche).




Pardon, la photo est trompeuse à cause de la perspective. Il s’agit bien d’une RJ11, d’après les photos de l’assistance Free. Que l’on peut toutefois relier à une prise RJ45. Pour la fibre, il est donc vrai qu’il faut avoir la prise à proximité :-(


Intéressant : une “Fair” Freebox (comme le Fairphone, en somme). J’attends les analyses de consommation électrique (comme celles de 60millions-mag) et je changerais peut-être de FAI, qui sait ?