Quand l’édition fait sa révolution

Quand l’édition fait sa révolution

Qui aura la tête des DRM ?

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Stéphanie Chaptal

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Internet

27/06/2022 13 minutes
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Quand l’édition fait sa révolution

Si le numérique a libéré le lecteur et permis à certaines plumes de voler de leurs propres ailes, il a surtout changé la façon dont l’édition travaille avec les auteurs comme avec ses distributeurs ou ses clients. Comme pour d’autres industries culturelles avant elle, ces bouleversements ne se font pas au même rythme pour tous les éditeurs, ni sans casse.

Depuis Gutenberg et la naissance de l’imprimerie jusqu’au milieu du XXe siècle, le métier d’éditeur avait certes connu des évolutions techniques, mais elles ont moins révolutionné le marché du livre que certaines évolutions commerciales, comme l’arrivée du livre de poche à la fin des années soixante, ou juridique (et notamment l’évolution du droit d’auteur).

L’arrivée du numérique et d’Internet a changé la donne : les lecteurs y ont trouvé plus de choix, légaux ou non, pour
lire ; les auteurs ont pu se faire publier à leur compte en limitant largement les frais et en trouvant un public. Et les maisons d’édition ? David Meulemans , directeur de Aux forges de Vulcain, estime que ce qui a changé ces dernières années, « c’est le nombre de maisons qui se sont créées sans bureau où tout se fait en numérique, ce qui permet à la maison d’édition d’exister plus facilement ».

Une petite révolution qui a son revers selon lui : « les maisons d’édition ont beaucoup externalisé certains postes : graphismes, éditeurs, corrections, traductions. Le ticket financier est plus bas pour l’édition : InDesign à vingt euros par mois, impressions possibles en petite quantité ou à la demande, possibilité de passer certains métiers en auto-entrepreneurs... De toute façon, l’édition n’est pas un secteur où il y a un appétit pour l’innovation. Hors confinement, c’est un secteur qui fonctionne avec une chaîne connue, pour basculer sur autre chose, ça demande du temps. »

Il n’empêche, désormais toutes les maisons demandent à recevoir des manuscrits par e-mail. Et Meulemans  d’ajouter : « il y a des logiciels d’analyse qui te donnent la lisibilité de ton texte. Si tu ne cherches pas quelque chose d’original, tu peux tout automatiser. » Il y a effectivement des outils dédiés pour tout, comme Moksha, pour la gestion des textes reçus, qui sert entre autres à vérifier que ceux-ci ont bien la longueur demandée. Cette automatisation ne se fait pas sans mal.

Jérôme Vincent, gérant la maison d’éditions ActuSF, le reconnaît « On voit surtout une précarisation des métiers, avec de plus en plus de freelances. C’est lié au numérique, car on a besoin d’un peu moins de gens pour faire du numérique. ActuSF c’est une dizaine de personnes dont cinq salariés. Et quasiment autant de freelances qui travaillent au quotidien avec nous. »

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D’autres maisons d’édition ont carrément choisi d’utiliser les outils du Web pour y dénicher leurs auteurs. C’est le cas de la toute jeune maison, Les Plumes du Web. Caroline Sobczak, sa fondatrice, allait chercher ses plumes « au départ sur la plateforme Wattpad, car on débutait ».

Cela a changé depuis, « on limite les soumissions à deux trois mois dans l’année, car on en a trop, mais il m’arrive encore de fureter sur Wattpad. Nous sommes actuellement 13 auteures publiées (moi y compris). Wattpad Studios [NDLR : En charge de la production vidéo liée aux contenus de la plateforme] s’intéresse aussi à deux de nos œuvres, c’est à l’étude pour le moment ».

Plus grosse en taille, Hugo Publishing est une maison née en 2006. Selon Marie Decrême, sa responsable communication, celle-ci est restée dans les schémas classiques de l’édition jusqu’à l’arrivée de la romance dans son offre en 2013/2014. S’inspirant de Wattpad, la maison lance alors la création de sa plateforme d’écriture communautaire Fyctia qui compte 150 000 adhérents. On y trouve « des concours d’écriture, autour de la romance, thriller, SF, heroic fantasy. À chaque fois que vous postez un chapitre, il faut débloquer un certain nombre de like pour débloquer les chapitres suivants ».

Une forme d’entraide est également mise en place : « Au bout d’un moment, un éditeur par semaine vient en support aux auteurs participant aux concours. La promesse de la plateforme est de dire que le gagnant sera publié a minima en ebook. Certains sont publiés en inédits en poche et d’autres en grand format. Cela nous a permis d’étoffer notre vivier d’auteurs : en romance, c’est flagrant. » De quoi gagner également un vivier de lecteurs fidèles, parmi les utilisateurs de la plateforme. 

D’autres outils sont régulièrement utilisés pour faire connaître une maison d’édition ou ses livres. Historiquement le premier est le financement participatif. Si certaines maisons d’édition s’en sont fait une spécialité, comme Les Moutons électriques qui lancent une fois par an une campagne sur Ulule.

André-François Ruaud estime que c’est une bonne façon « de financer un beau livre particulier, qui sans ce financement participatif ne pourrait soit pas du tout se faire (coûts trop élevés pour la rentabilité), soit de manière nettement plus réduite. Nous considérons cela comme une sorte d’autosubvention. Les "crowdfundings" en général financent 50 % des coûts. »

Cette solution peut également servir à des one shot comme la publication du mook (contraction de livre et magazine en anglais) sur Dune, piloté par Lloyd Chéry avec les éditions Leha et L’Atalante, qui a été plus que financé en moins d’une semaine (les mises de départ étant de vingt euros pour un retrait en point de vente et de vingt-quatre euros pour une livraison à domicile).

La librairie évolue aussi

L’intrusion du numérique dans la vie du livre n’a pas changé que son mode de production. Sa distribution également a évolué, que ce soit en physique ou dématérialisé. Pour ce qui concerne la distribution de livres papier en point de vente, Le Renard Doré, librairie spécialisée dans la littérature et le manga japonais à Paris, utilise Internet et les réseaux sociaux depuis sa création au quotidien.

Comme nous l’explique son fondateur, Mickaël Brun-Arnaud, Instagram en particulier s’est vite révélé indispensable « J’ai toujours eu envie d’être libraire, je voulais créer un projet qui ne soit pas réservé aux aficionados du manga et le but était de mettre en place une manière de faire qui ouvre le manga au plus grand nombre ».

Il a découvert sur Instagram le réseau #bookstagram où se regroupent des influenceurs et influenceuses qui donnent leur avis sur des livres. « Je me suis intégré dans ce réseau en parlant manga dessus, c’était un bon moyen de le faire connaître. Avant même d’ouvrir la librairie, j’ai fait pendant trois ou quatre mois des critiques de mangas avec de jolies photos. Du coup, le jour où on a ouvert, on avait une vingtaine de personnes qui nous attendait, qui nous avait vu sur Instagram ».

Cette présence sur le réseau a également permis d’avoir une base pour lancer le financement participatif de lancement de la boutique. « En passant par Ulule, on a fait une opération pour enrichir le fond afin d’avoir cinq mille euros en plus. Effectivement, cela a permis de faire connaître la librairie, je pense. »

Et depuis ? « On continue Instagram, ce qui nous permet de donner des avis sur les mangas et de les mettre en photos, d’annoncer nos événements, et les faire vivre en direct pour nos treize mille cinq cents abonnés. C’est le réseau où on a le plus d’abonnés, on est également sur Twitter et Facebook. Il y a des gens qui sont des clients fidèles aujourd’hui qui sont venus grâce aux réseaux sociaux. Et nos clients sur Instagram deviennent prescripteurs et font connaître notre librairie. »

Pour autant, il se pose des limites : « Je ne fais pas de partenariats gratuits par exemple. Mais c’est une mécanique qui est autoprescriptrice. Et comme on publie absolument tous les jours sauf le dimanche… ». Le Renard Doré n’est pas la seule librairie active sur Instagram, citons parmi elles par exemple @lazonedudehors ou @librairie_mollat à Bordeaux, @librairielanuitdestemps à Rennes ou @Le Comptoir des Mots à Paris.

Pour autant, est-il possible de monter une librairie uniquement en ligne ? Elisa Boulard, directrice de développement de 7Switch, nous explique pourquoi sa librairie est une rareté dans le Web francophone : « nous sommes adossés à une filiale du distributeur numérique Immatériel . En tant que distributeur numérique, nous sommes au cœur de la chaîne du livre payé à chaque flux. Et en tant que libraires, nous sommes en bout de chaîne. 80 % du chiffre d’affaires est fait chez les gros : Kobo, Amazon, Google, Apple. »

« Hormis 7Switch, tous les indépendants sont adossés à des libraires physiques (Cultura, Decitre) ou des éditeurs » ajoute-t-elle. « Nous avions créé cette librairie à la base en 2009 pour tirer la demande, car en tant que distributeur à l’époque, il n’y avait pas de revendeurs. Nous avons constaté qu’il y a une importante concentration de ventes chez les gros, et qu’il faut diversifier les points de vente. » Un problème récurrent dans le numérique et les services en ligne.

« C’est pour ça que nous avons créé un système d’affiliation qui permet à n’importe qui de vendre nos livres numériques, des blogueurs ou autres. Pas mal d’éditeurs l’utilisent, car c’est compliqué de mettre en place un site marchand dédié. C’est le cas de Bragelonne ou OpenEditions dont les liens des librairies en ligne renvoient chez nous. Mais ce système ne fonctionne que sur les livres sans DRM. »

La librairie fête ses cinq ans, non sans fierté : « Nous sommes assez satisfaits d’avoir réussi à créer et maintenir cette communauté autour des littératures de l’imaginaire. On va continuer à faire beaucoup d’opérations commerciales, on va élargir cette clientèle, mais également développer d’autres niches, comme nous l’avons fait pour l’homoromance depuis 2018. On va faire des choses qui nous plaisent et on verra bien si ça marche ». 

Avec ou sans DRM ?

Comme toute œuvre culturelle disponible en ligne, la production écrite doit faire face au piratage. Comme l’explique Elisabeth Sutton d’Idboox, « En France, en 2018, 17 % des Français ont déclaré avoir accédé à une offre illégale de livres numériques. De mémoire, selon la Hadopi, le piratage représente entre 5 et 10 % de la consommation de livres numériques. »

Du coup, comme les autres acteurs culturels, les éditeurs et les distributeurs de livres numériques se sont posé la question : faut-il ou non verrouiller les ouvrages ? Ralph Guyot-Jeanin, directeur du développement numérique du groupe Albin Michel, affirme avoir « une politique très active en matière de lutte contre le piratage. La première, en matière de prévention, a été de demander aux e-distributeurs d’apposer un tatouage (dit “watermark”) ou même un DRM [NDLR : “Digital Right Management“, verrou numérique limitant le nombre de supports sur lesquels peut être installé le fichier ou le liant à un compte utilisateur] sur les titres du catalogue ».

« En pratique, tout le catalogue Albin Michel est sous DRM et l’imaginaire est le seul département chez nous qui peut se trouver sous watermark, sauf quand le watermark n’est pas permis techniquement, on met alors un DRM [NDLR : Certains gros éditeurs anglo-saxons d’imaginaire, comme Tor Books, exigent que leurs livres soient diffusés sans DRM]. Nous avons un prestataire de veille, Digimarc, qui surveille l’ensemble de la toile et est en lien avec notre service juridique. Ce prestataire nous remonte en temps réel les lieux, sites et outils de P2P où pourraient être distribués illégalement des titres du catalogue. Ensuite nous nous répartissons les rôles concernant le suivi des requêtes. Concernant les livres piratés, ceux que l’on retrouve le plus sont nos best-sellers. Mais la veille que nous mettons en place permet de généralement faire retirer le contenu délictuel assez rapidement. »

Matthias Echenay, fondateur de La Volte, éditeur entre autres d’Alain Damasio (La Horde du contrevent, Les furtifs), est lui résolument anti-DRM : « Les livres de La Volte sont presque tous en numérique, en ePub. Il y a quelques livres étrangers que je ne fais pas en numérique, car les maisons veulent m’imposer des DRM. »

Une politique que pratique également Le Belial’, comme l’explique Erwann Perchoc : « Nous avons choisi dès le départ de ne pas apposer de DRM sur nos livres, considérant que cela a tendance à agacer prodigieusement les lecteurs, qui de toute manière cherchent souvent à les faire sauter. Nous préférons proposer nos livres à un prix attractif (autour de 50 % du prix papier), considérant que cela incite moins au piratage qu’un prix numérique proche du prix de l’édition papier. »

Pour François Laurent, à la tête de 12/21, l’éditeur numérique d’Univers Poche, la décision ne dépend pas directement de sa maison d’édition. « Les grands revendeurs comme Amazon ou Apple ont leur propre système de protection. Nous mettons des DRM pour les titres étrangers à la demande des éditeurs ou auteurs étrangers. Sinon pour les titres français, nous choisissons. Nous trouvons que cela suffit, la DRM est plus incitative au piratage, mais nous n’avons que très peu de chiffres sur le piratage. »

Elisa Boulard, de la librairie en ligne 7Switch remarque plus généralement une évolution des éditeurs au sujet des DRM : « Certains gros éditeurs font des efforts. Editis (Plon, Robert Laffont) retire peu à peu tous les DRM, depuis janvier 2020 Actes Sud a abandonné les DRM. Pour un auteur comme Guillaume Musso, tout son fond est distribué sans DRM par les Éditions de l’Épée, seules les nouveautés chez Calman-Levy sont avec DRM. »

Outre la gêne pour les lecteurs, elle explique également que le principal système de verrou, Adobe Digital Éditions « coûte une fortune : une licence annuelle plus quelques centimes en plus par verrou. » Et donc, non par titre protégé, mais par livre vendu. À noter que e-Dantes, qui numérise et passe en livres audio, les livres d’une vingtaine de petites et moyennes maisons d’édition n’ayant pas leur prestataire interne, n’appose aucune DRM sur ses fichiers, juste des watermarks, et en déconseille l’utilisation à ses clients.

Écrit par Stéphanie Chaptal

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Commentaires (13)



L’intrusion du numérique dans la vie du livre n’a pas changé que son mode de production. Sa distribution également a évolué, que ce soit en physique ou dématérialisé.




Par contre, la logique à guère évoluée …
J’avais vu un bouquin sur Amazon, avec une version dématérialisée dispo … pendant 1 an.




Une politique que pratique également Le Belial’, comme l’explique Erwann Perchoc : « Nous avons choisi dès le départ de ne pas apposer de DRM sur nos livres, considérant que cela a tendance à agacer prodigieusement les lecteurs, qui de toute manière cherchent souvent à les faire sauter. Nous préférons proposer nos livres à un prix attractif (autour de 50 % du prix papier), considérant que cela incite moins au piratage qu’un prix numérique proche du prix de l’édition papier. »




:yaisse:


Pour ma part, j’ai eu le cas de livres qui avait disparu d’Amazon, une saga de 12 livres que j’ai commencés il y a 10 ans au rythme d’un livre tous les deux ans. Quand j’ai voulu acheter le tome suivant, ils avaient tout simplement été retiré.
J’ai contacté l’auteure de ces livres qui m’a expliqué que ça lui coûtait plus cher de les laisser que ça ne lui rapportait. Au passage, je l’ai aidé, avec son accord et pour rendre service, a casser les DRM de ses propres ebook… et je lui ai acheté toute la saga en direct pour ne pas manquer de lecture les 10 années à venir.



J’ai été voir sur Amazon par curiosité et je viens de voir que tous les ebook ont été remis, elle a du trouver une solution pour ne pas perdre plus qu’elle gagne…



Je me permet de lui faire une petite pub si certain passe par ici, c’est de la SF “gentille” qui ce lis super facilement. C’est grâce à ces livres que je me suis réconcilié avec la lecture: https://www.amazon.fr/Plan%C3%A8te-Kelsetter-Mondes-dAmarande-ebook/dp/B0070MLUR8/


ForceRouge

Pour ma part, j’ai eu le cas de livres qui avait disparu d’Amazon, une saga de 12 livres que j’ai commencés il y a 10 ans au rythme d’un livre tous les deux ans. Quand j’ai voulu acheter le tome suivant, ils avaient tout simplement été retiré.
J’ai contacté l’auteure de ces livres qui m’a expliqué que ça lui coûtait plus cher de les laisser que ça ne lui rapportait. Au passage, je l’ai aidé, avec son accord et pour rendre service, a casser les DRM de ses propres ebook… et je lui ai acheté toute la saga en direct pour ne pas manquer de lecture les 10 années à venir.



J’ai été voir sur Amazon par curiosité et je viens de voir que tous les ebook ont été remis, elle a du trouver une solution pour ne pas perdre plus qu’elle gagne…



Je me permet de lui faire une petite pub si certain passe par ici, c’est de la SF “gentille” qui ce lis super facilement. C’est grâce à ces livres que je me suis réconcilié avec la lecture: https://www.amazon.fr/Plan%C3%A8te-Kelsetter-Mondes-dAmarande-ebook/dp/B0070MLUR8/


Je me suis fait avoir sur des séries de livres que je suis.
J’achetais au rythme de mes lectures et plusieurs d’entre elles n’ont plus jamais été en stock lorsque j’ai voulu les acheter….
Du coup, j’achète les livres à leur sortie même si je ne vais pas les lire de suite.



J’ai acheté les livres manquant d’occasion mais pour certaines séries les vendeurs se touchent grave.


Vu le nombre de fautes et d’absence de travail d’éditeur (ou de relecteurs) que l’on trouve dans les bouquins du belial, au format papier, ce serait sacrément gonflé qu’ils consacrent des ressources à mettre leurs versions numériques sous DRM…


+10, il y a au moins un éditeur qui a compris que proposer le bouquin au même prix en numérique et en papier, ça revient à enculer à sec avec un cactus de 10 ans.


Je savais que les DRM coûtaient cher aux éditeurs mais je n’imaginais pas que c’était si important !
Les marges étant, de ce que je sais, déjà assez faibles, le prix donne vraiment à y réfléchir à deux fois.



selon la Hadopi, le piratage représente entre 5 et 10 % de la consommation de livres numériques.




Dont combien de titres qui sont dans le domaine public ?



Cumbalero a dit:


Dont combien de titres qui sont dans le domaine public ?




Le quoi?? :troll:


bon article !
(on, y, apprend des choses)


merci pour cet article.
ça me rappelle les folles heures Alexandriz ;)



tpeg5stan a dit:


… Les marges étant, de ce que je sais, déjà assez faibles ????.




Je serai assez curieux de connaître réellement la répartition du coût pour un lecteur (papier) d’un livre vendu 25 voir 30€ !
Je pense justement que ce sont les éditeurs qui se sucre le plus (au détriment des auteurs. D’autant que certains livres électroniques se retrouvent à la vente (Internet) plus cher que la même œuvre rééditée en format poche !
Et c’est surtout cette histoire d’ayant-droits 70ans après le décès de l’auteur… Si l’on généralise (de façon idiote) les arrière-petits enfants de l’auteur de n’importe quelle action ou produit utilisés doivent toucher la pension de réversion de la personne qu’ils n’ont jamais rencontré… Pour moi ayant-droit c’est uniquement auteur et son conjoint ses enfant durant leur minorité ou études, l’édition pendant l’édition en cour et la publication en poche, ensuite uniquement les coût de publication avec une marge de 3% max et pour un ebook les frais d’entretien du site de vente.


Il y a des chiffres pour l’édition papier : https://www.publie.net/2018/02/16/va-largent-lors-de-lachat-dun-livre/ ou https://www.librinova.com/blog/quelle-est-la-repartition-du-prix-de-vente-dun-livre/



La plupart des auteurs ne touchent pas la part du lion. Le problème des 70 ans post-mortem c’est les rentes avec des gens qui n’ont rien à voir (Nick Rodwell qui est patron de Tintin, ou les droits de Ravel qui sont touchés par la fille de la seconde épouse du chauffeur de son frère), mais surtout les auteurs peu connus qui sont bloqués et qu’il n’est pas possible de rééditer, alors même que les quelques exemplaires existants sont menacés par le passage du temps (une histoire de papier acide je crois).


J’avais eu une discussion similaire sur un forum fantasy et j’avais le même point de vue que toi.
Étonnamment, c’est le distributeur et le libraire qui touche le plus.
Il y a une petite explication ici.



Sur cette même discussion, un éditeur expliquait qu’il pouvait faire un livre à perte mais qui est compensé par un autre sur lequel il fait des bénéfices.