Equinix à Bordeaux (BX1) : un datacenter à la croisée des chemins pour sceller l’AMITIE

Equinix à Bordeaux (BX1) : un datacenter à la croisée des chemins pour sceller l’AMITIE

Il n’y a pas que Paris dans la vie !

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Sébastien Gavois

Publié dans

Sciences et espace

11/10/2021 5 minutes
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Equinix à Bordeaux (BX1) : un datacenter à la croisée des chemins pour sceller l’AMITIE

Equinix vient d’ouvrir son dixième datacenter français, à Bruges dans l'aire urbaine de Bordeaux. Son premier hors de la région parisienne, mais aussi (et surtout) le point d’arrivée du câble transatlantique AMITIE. Les premiers clients sont là, d’autres arriveront lorsque de nouveaux modules seront prêts.

Equinix, qui se présente comme « le leader mondial de l'infrastructure numérique », annonçait au début de l'année son premier datacenter en dehors de Paris et sa région : BX1. Situé près de Bordeaux, il doit permettre « aux entreprises internationales et aux collectivités locales situées en Nouvelle-Aquitaine de se connecter directement et de façon sécurisée aux acteurs de l’économie mondiale ». Mais ce projet va au-delà de ces considérations. 

Car ce choix n’est pas anodin : « BX1 sera le hub de connectivité du nouveau câble sous-marin AMITIE [géré par Orange, Facebook et Vodafone, ndlr]. Celui-ci reliera la France aux États-Unis et au Royaume-Uni, et créera ainsi une nouvelle passerelle européenne pour soutenir le trafic de données entre les États-Unis et l’Europe », rappelle Equinix qui ajoute qu'il propose « un accès direct et rapide à l’écosystème d’Equinix Paris ».

L’inauguration du datacenter BX1 s’est déroulée il y a quelques jours, peu après l’arrivée en France du câble transatlantique et quelques déboires de dernière minute en raison de conditions météorologiques défavorables.

Un datacenter « modulaire »

French Tech Bordeaux précise que l’entreprise a « investi 32 millions de dollars dans la première tranche » de son projet. Le coût final n’est pas précisé. Selon Equinix, son nouveau datacenter propose « un design modulaire » lui permettant de « prendre en charge une multitude de configurations et de déployer un modèle commun sur différentes régions ». Près de 3 000 m² sont dédiés à l’hébergement des infrastructures, réparties en 12 modules.

Chacun « regroupe plusieurs fonctions dans un même bloc – par exemple, l’ensemble des équipements de refroidissement et intègre les bonnes pratiques que nous avons acquises lors de nos déploiements hyperscale et de détail. Le recours à un catalogue standard de modules de conception permet de réduire les coûts et le temps de déploiement tout en améliorant l’efficacité, l’évolutivité et la flexibilité », explique la société.

Pour la première phase du projet, deux salles avec « 220 armoires d’une puissance de 1 000 kW » sont de la partie. La première salle est déjà entièrement occupée par un client, dont le nom n’a pas été dévoilé, tandis que la seconde est quasiment pleine. Durant la seconde phase, il sera question d’ajouter 240 armoires supplémentaires. Lorsque le datacenter sera terminé, la capacité totale de BX1 sera de 1 440 armoires pour une puissance de 6 MW.

Comme le veut désormais la tradition, Equinix évoque l’empreinte environnementale : « la consommation d’énergie du bâtiment reposera à 100 % sur des énergies renouvelables ». Une promesse que l’on retrouve régulièrement dans ce domaine, mais qu’il convient de prendre avec des pincettes et de bien vérifier dans la pratique.

Des alimentations électriques « entièrement redondantes » sont présentes afin d’éviter (ou du moins limiter) toute coupure intempestive de courant. « Notre nouveau datacenter de Bordeaux va être bardé de bois pour être le mieux intégré possible dans son environnement », expliquait Régis Castagné, directeur général Equinix France.

L’importance de l’AMITIE (et du Dunant)

Le nouveau câble transatlantique français est au cœur du datacenter et revêt un intérêt stratégique : « AMITIE et un autre câble récemment raccordé à Bordeaux, Dunant [qui arrive près des Sables-d’Olonne, ndlr], présentent une capacité supérieure à celle de tous les systèmes de câbles sous-marins transatlantiques existants ».

Pour Equinix, « Bordeaux attirera les opérateurs réseau dans la région, qui à leur tour feront venir les hyperscalers et les fournisseurs de services cloud désireux d’étendre leurs services cloud à l’edge ». Lors d’une interview maison, Régis Castagné et Jean-François Pierron (président de la commission des Finances de la CCI Bordeaux-Gironde) revenaient sur les implications économiques qu'ils estiment… toutes positives (évidemment).

Pour rappel, le câble AMITIE mesure 6 800 km de long et dispose de 16 paires de fibres optiques, avec une bande passante de 23 Tb/s pour chacune d’entre elles. Orange, responsable de la partie française d’AMITIE, dispose de deux fibres. Il faudra attendre le début de l’année prochaine pour la mise en service officielle de ce câble.

Bordeaux pourrait devenir un « hub mondial » 

« Nous avons fait le choix de ne pas terminer le câble dans sa station d’atterrissage au plus près des côtes, mais de le prolonger jusqu’au point où seront utilisées les données puisque c'est elles qui créent de la valeur », expliquait Jean-Luc Vuillemin, le directeur réseaux et services internationaux chez Orange, comme le rapporte Placéco.

« Marseille est devenu le plus gros point d’échange Internet d’Europe, devant Francfort, grâce à l’arrivée des câbles sous-marins reliant l’Europe à l’Asie, au Moyen-Orient et à l’Afrique. Nous pensons que Bordeaux a les caractéristiques nécessaires pour devenir demain un hub mondial en matière de connectivité », ajoutait-il.

AMITIE Dunant

Écrit par Sébastien Gavois

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Introduction

Un datacenter « modulaire »

L’importance de l’AMITIE (et du Dunant)

Bordeaux pourrait devenir un « hub mondial » 

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Commentaires (2)


Vu la situation actuelle, on pourrait renommer la câble ? :)



C’est une bonne nouvelle pour Bordeaux, mais n’y avait t’il pas moyen de trouver un groupe Européen pour s’implanter à l’arrivée du câble ? (Je n’y connais pas grand chose dans le secteur).