Après les États-Unis et la Chine, une équipe européenne affirme avoir atteint l’« avantage quantique » en laboratoire. Eleni Diamanti du CNRS nous explique pourquoi elle ne parle pas de « suprématie quantique » et nous donne des détails sur les tenants, aboutissants et débouchés que l’on peut en attendre.
Il y a quelques jours, des scientifiques du CNRS, de l’université d’Édimbourg (Écosse) et de l’entreprise QC Ware Corp (France et USA) ont affirmé avoir mis au point une machine quantique capable d’effectuer « une tâche de vérification donnée en quelques secondes alors que le même exercice prendrait un temps équivalent à l’âge de l’univers pour un ordinateur classique ». Hasard (ou pas) du calendrier, cette annonce intervient juste après celle du Plan Quantique français promettant pas moins de 1,8 milliard d’euros pour la recherche.
Notre dossier sur le Plan Quantique en France :
- Les détails du Plan Quantique : 1,8 milliard d’euros, un « ordinateur hybride » à l’horizon 2023
- Retour sur deux piliers du Plan Quantique en France : l’ordinateur et les communications
- Recherche fondamentale, algorithmique, capteurs : les autres piliers du Plan Quantique
- L’informatique quantique côté écologie, chercheurs et ambition européenne
Le sujet est complexe, le communiqué bref : « Pour cette démonstration, ils ont combiné un algorithme interactif complexe, qui permet de résoudre un certain type de problèmes mathématiques avec des informations limitées, et un système expérimental photonique simple, réalisable dans tous les laboratoires photoniques de pointe ».
On note également que plutôt que de parler de « suprématie quantique », les chercheurs préfèrent le terme « avantage quantique ». Eleni Diamanti, chercheuse au CNRS et coauteure des travaux dans Nature Communications, nous explique les raisons de cet important choix sémantique, et répond à nos questions.