Depuis l'espace, les effets visibles des mesures de confinement sur la pollution

L’écologie en « dommage » collatéral
Tech 4 min
Depuis l'espace, les effets visibles des mesures de confinement sur la pollution
Crédits : ESA/ATG medialab

Covid-19 entraîne dans plusieurs pays dans le monde la mise en place de mesures de confinement. Une des conséquences logiques est la baisse importante de la pollution atmosphérique. Les agences spatiales américaine et européenne ont analysé deux cas pratiques avec la Chine et l'Italie... et bientôt la France ? 

Depuis maintenant plusieurs jours, l'Italie a adopté des règles de confinement. Le nord du pays était le premier concerné, avant que cette situation ne soit généralisée. Comme c'est désormais le cas en France, il est demandé aux personnes de rester chez elles sauf exception, comme faire des courses ou se rendre à l'hôpital évidemment.

Un tel changement a des incidences fortes sur l'environnement, visible depuis l'espace avec le satellite Copernicus Sentinel-5P (précurseur de Sentinelle 5) lancé fin 2017. Les mesures « révèlent une chute de la pollution atmosphérique au-dessus de l'Italie, plus spécifiquement en ce qui concerne les émissions de dioxyde d'azote » dans le pays, mais aussi en Chine.

Une chute « particulièrement flagrante » dans la vallée du Pô

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Pollution mesurée par Sentinel-5P en janvier, puis en mars. Crédits : ESA

D'autres facteurs comme la couverture nuageuse et les caprices météorologiques peuvent évidemment donner de légères variations, mais le scientifique et son équipe sont « convaincus que la réduction des émissions que nous observons coïncide avec les mesures de confinement en Italie, ces dernières conduisant à une baisse du trafic routier et des activités industrielles ».

Cette région de la plaine du Pô et des villes comme Turin et Milan sont particulièrement touchées par ce genre de pollution. « Nous sommes seulement fin février mais Milan a déjà dépassé le plafond annuel de 35 jours de pollution de l'air fixé par l'Union européenne. Malgré une récente amélioration, toute la plaine du Pô reste l'une des régions d'Europe suffoquant le plus », expliquait l’AFP il y a quelques semaines.

Il faut dire que cette région est éloignée de l’océan atlantique tout en étant cernée en partie par les montagnes.

Même chose à Wuhan, avec deux jeux de données

Ce n'est pas la première série de mesures du genre. Au début du mois, la NASA publiait une analyse du même acabit pour la région de Wuhan, au cœur du foyer de l'épidémie devenue par la suite une pandémie, puis sur l'ensemble du pays au gré des mises en quarantaine. Les mesures émanaient là encore de l'instrument Tropomi de Sentinel-5P, mais aussi du satellite Aura  de l’agence spatiale américaine.

Des baisses avaient déjà été enregistrées par le passé rappelle la NASA, notamment pendant la récession économique de 2008, les Jeux olympiques de Pékin et le Nouvel An chinois. « C'est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi large pour un événement spécifique », affirme Fei Liu, chercheur sur la qualité de l'air au Goddard Space Flight Center de la NASA.

Sur le début de l'année, la baisse globale était de 10 à 30 % en moyenne. « Il a des éléments tangibles indiquant que le changement est au moins en partie lié au ralentissement économique dû à l'épidémie de coronavirus », affirme l'Agence spatiale américaine. La baisse est dans tous les cas largement palpable, mais il est impossible de dire pour le moment si cela aura un impact positif ou négatif sur le long terme.

Le « réveil » pourra en effet être brutal après la pandémie lorsque l'économie locale va se relancer et tenter de rattraper son retard… avec une possible forte augmentation du dioxyde d'azote (et d'autres polluants évidemment).

ESA NASA Chine pollution
Crédits : NASA

D’où vient le dioxyde d’azote, quels sont les risques ?

De son côté, l'ANSES rappelle que « la principale source d’oxydes d’azote, comme polluants de l’air, provient de la combustion des combustibles fossiles (véhicules à moteur, centrales thermiques, etc.) ».

« Le monoxyde d'azote se forme par combinaison de l'azote et de l'oxygène atmosphériques lors des combustions. Ce polluant principalement émis par les pots d'échappement se transforme rapidement en dioxyde d'azote par réaction avec l'oxygène de l'air. La fabrication industrielle d'acide nitrique est aussi à l'origine de la formation de ces composés », explique le gouvernement.

Pour les humains, le danger est réel : « La pollution atmosphérique peut être à l’origine de la survenue de symptômes respiratoires (toux, essoufflement, majoration des crises d’asthme, etc.), d’irritations des yeux et de la gorge, mais peut aussi avoir des effets sur le système cardio-vasculaire ». « Les personnes asthmatiques et les jeunes enfants sont plus sensibles à ce polluant », ajoute le ministère de la transition écologique.

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