Windows 7 : avec la fin du support le 14 janvier, que faire ?

The end is nigh
Logiciel 13 min
Windows 7 : avec la fin du support le 14 janvier, que faire ?
Crédits : Brankospejs/iStock

Mardi 14 janvier signera la fin du support de Windows 7. Le système recevra ses derniers correctifs de sécurité puis sera officiellement abandonné, à l’exception des grandes entreprises qui pourront payer (chèrement) pour des patchs supplémentaires. Rappel de tout ce qu’il faut savoir pour négocier ce virage.

L’épisode n’est pas sans rappeler Windows XP, dont l’arrêt du support technique fut une aventure à part entière. Microsoft avait repoussé plusieurs fois sa fin, bon nombre de particuliers et d’entreprises montrant une résistance vive à Vista.

Windows 7 est resté pour beaucoup comme l’un des systèmes les plus appréciés de Microsoft. Vista ayant essuyé les plâtres, le parc matériel était prêt pour son arrivée. La somme de ses petites améliorations – puisqu’il s’agissait dans le fond d’une évolution en douceur – l’avait rendu très populaire.

Mais puisque tout a une fin, il est temps de tourner la page. Plus d’un quart du parc mondial est concerné. L’année 2019 a été décisive, Windows 10 ayant enfin dépassé les parts de son ancêtre au début de l’année. Depuis, l’écart s’est creusé, mais la proportion reste significative.

Avant de plonger dans les solutions, nous allons rappeler comment fonctionne le support de Windows, et ce que signifie vraiment l’arrêt d’un support technique.

Le support technique d’un ancien Windows

Jusqu’à Windows 10, le support est normalement assuré pour une période de dix ans.

Les cinq premières années constituent le support classique, durant lequel le produit reçoit toutes sortes de mises à jour : fonctionnelles, corrections de bugs et colmatage de failles de sécurité. C’est la période pendant laquelle on voyait notamment sortir les gros Service Packs, ou les mises à jour de type Windows 8.1.

Les cinq suivantes sont appelées support étendu. À moins d’exceptions, on n’y trouve plus que des corrections de vulnérabilités. L’ensemble permet donc dix ans de correctifs de sécurité, une durée que l’on retrouve sur la plupart des produits vendus par Microsoft.

Le modèle de distribution de l’éditeur change cependant avec le temps. Le meilleur exemple en est Windows 10, qui n’obéit plus à cette règle.

Le système reçoit en effet deux mises à jour majeures par an, au printemps et à l’automne. Chacune représente une branche du système supportée pour 18 mois. Avec les évolutions récentes, les utilisateurs peuvent même les bloquer pendant un an. Après quoi, Microsoft estime qu’il est temps de passer à la dernière disponible, pour éviter tout risque de système sans support.

Que se passe-t-il quand le support technique s’arrête ?

Ceux qui ont connu les aventures de Windows XP s’en souviennent : un vent de panique soufflait. Un pourcentage significatif de machines était encore sur le vieux système, dont Microsoft avait repoussé plusieurs fois l’échéance (13 ans de support en tout).

Ce support technique est essentiel puisqu’il garantit que les vulnérabilités signalées seront analysées, traitées et – dans l’immense majorité des cas – colmatées. Un produit perdant son support n’est donc plus corrigé, et ses failles restent ouvertes aux quatre vents.

Il n’est jamais recommandé d’utiliser un produit sans support. L’absence de corrections signifie, tôt ou tard, que les failles pourront être exploitées par des malwares. Dans le cas d’un système d’exploitation, le problème est décuplé. 

Le fait que le système soit mieux sécurisé que Windows XP, notamment via l’User Account Control, n’y changera rien. Toute faille connue et non corrigée devient un trou dans la muraille. Même si vous gardez un navigateur et d’autres logiciels à jour, un antivirus ou une suite de sécurité complète, ils ne pourront pas lutter contre une porte dans les fondations dont ils ont besoin pour fonctionner.

Le problème concerne tous les utilisateurs, pour les éditions grand public comme pour celles destinées aux entreprises. Ces dernières, cependant, peuvent payer pour le développement de correctifs spécifiques, via un programme nommé Extended Security Updates. Il est limité à trois ans et aux seules éditions Pro et Enterprise. Le tarif peut rapidement devenir prohibitif selon le nombre de machines et le nombre d’années écoulées :

  • Windows 7 Enterprise : 25, 50 puis 100 dollars par ordinateur et par mois
  • Windows 7 Pro : 50, 100 puis 200 dollars par ordinateur et par mois

Des tarifs faits pour décourager les entreprises, mais qui peuvent tout de même répondre à un besoin.

Le grand public, dans tous les cas, n’a pas le choix.

Que faire de son ancien PC sous Windows 7 ?

C’est LA grande question. Dans l’immense majorité des cas, la réponse est simple : passer à Windows 10.

Aussi étrange que cela puisse paraître, la migration vers le dernier Windows est toujours gratuite. Microsoft n’en fait pas la promotion, mais la procédure est toujours la même. En fait, nous l’avons même testé dans de nombreux cas :

  • Licences complètes : Home Basic, Home Premium et Pro, dans leurs déclinaisons 32 et 64 bits
  • Licences OEM : Home Premium et Pro, dans leurs déclinaisons 32 et 64 bits

Nous n’avons pas été en mesure de tester le processus sur une vieille machine équipée d’une édition Home Basic OEM. Mais sauf exception, il n’y a aucune raison que l’installation ne s’enclenche pas. Nous avons interrogé l’éditeur sur la possibilité de passer gratuitement à Windows 10. Thomas Beaufils, responsable communication Windows chez Microsoft France, nous a répondu « qu’officiellement, la seule manière de migrer vers Windows 10 est d’acheter une licence ou d’acheter un nouveau PC ».

L’opération n’a, dans tous les cas, rien d’anodin : changer de système d’exploitation est un processus lourd, en dépit de toutes les facilités liées à l’interface. Nous vous invitons à vous référer à l’article que nous avions consacré à la préparation d’un ordinateur sur le point d'être formaté. La sauvegarde des données personnelles reste le point essentiel : clé USB, disque dur externe, NAS, cloud et autres, les options ne manquent pas.

Si ces données sont l’aspect le plus critique, elles sont aussi le plus simple : on sait généralement les trouver et les copier sur un autre support. Les applications et pilotes, cependant, sont une autre paire de manches. Un logiciel se mettant automatiquement à jour, comme le navigateur, n’aura rien à craindre. Mais avec des programmes plus anciens et de vieux périphériques nécessitant des pilotes plus mis à jour depuis des années, la situation peut rapidement se compliquer.

L’assistant de migration et les phases d’installation

C’est justement le rôle – en théorie – de l’assistant de migration, le même qui télécharge l’image ISO du système pour préparer une clé USB ou forcer une mise à jour. On le récupère simplement depuis le site de Microsoft puis on le lance. L’assistant va se charger de récupérer les données nécessaires et posera plusieurs questions, dont la plus importante : conserver les données et applications, uniquement les données ou repartir sur une base vierge.

Le même assistant vous avertira alors s’il a détecté des conflits sur la machine. Les sources peuvent être multiples, mais il existe des cas courants : les logiciels de sécurité et les vieux pilotes. Il est conseillé, avant de se lancer dans la migration, de désinstaller l’antivirus ou la suite de sécurité. Les vieux pilotes, quant à eux, peuvent être source de vrais blocages.

En effet, il faudra soit vérifier qu’une version plus récente n’est pas proposée par le constructeur, soit… remplacer le matériel par du plus récent. Ceci dans le cas où Windows 10 n’aurait pas lui-même le pilote manquant. Les vieilles imprimantes sont souvent concernées, mais le système arrive en général à maintenir les fonctions de base. Malheureusement, à moins de vérifier pour chaque matériel ce qu’il en sera, les mauvaises surprises sont toujours possibles. Si votre processeur est trop ancien, c’est également là que vous en serez informé.

  • Windows 7 migration 10
  • Windows 7 migration 10
  • Windows 7 migration 10
  • Windows 7 migration 10
  • Windows 7 migration 10

Une fois cette étape passée, l’installation elle-même est simple. Si tout se passe bien, le processus fera ce qu’il a à faire et redémarrera plusieurs fois. Selon l’âge de la machine, le temps d’installation peut s’avérer très long : jusqu’à plusieurs heures. Il dépendra très largement de la connexion (environ 4 Go de téléchargement pour Windows 10) et du type de stockage. Puisque l’on parle de machines sous Windows 7, les chances d’avoir un vieux disque dur sont grandes. Sur un ancien ordinateur portable, un modèle 5 400 tpm vous fera sans doute paraître le temps long.

Après l’installation, l’ordinateur redémarrera une dernière fois. Windows 10 embraiera alors sur l’assistant de première utilisation, le même que dans le cas d’une machine neuve. Vous pourrez pour rappel y configurer toutes les options en lien avec la vie privée et les principaux réglages.

Signalons que cette étape oblige normalement à gérer le compte utilisateur. Dans le cas d’une migration depuis Windows 7, elle est néanmoins absente. À moins que l’utilisateur ait choisi de repartir sur une base neuve, le compte créé est repris en l’état. Ce qui signifie que le compte local reste bel et bien local. Un bon point, surtout depuis la version 1909 de Windows 10 qui, sur une machine neuve, force la création d’un compte Microsoft. À moins de ruser, comme nous l’avions expliqué.

À partir de là, vous accéderez au bureau et s’en suivront d’autres « joies ». Selon les choix précédents, il faudra contrôler la présence des données, vérifier que les applications fonctionnent correctement, que les périphériques répondent toujours présents, etc.

En fait, selon l’âge de la machine et l’état du système, il peut être plus simple de demander à l’assistant de ne garder que les données personnelles. Ce peut être l’occasion de repartir sur des bases neuves, pour n’installer ensuite que les programmes dont on a réellement besoin. Un choix qui a également l’avantage de supprimer tout un tas de petites choses installées puis oubliées, voire installées sans réel consentement.

Windows 7 migration 10
Windows 10 activé après la migration depuis Windows 7

Au sujet de la licence

L'installation de Windows 10 depuis Windows 7 convertit la licence de l'ancien système. La capture précédente montre que Windows 10 est activé, signe que tout va bien.

Peut-on cependant relancer une installation propre de Windows 10 en utilisant l'ancienne clé ? Nous avons tenté l'expérience, et la réponse est oui. Il est donc très important de bien noter cette clé quelque part. Windows 10 offre des options de remise à zéro, mais si un formatage devait survenir, la clé serait obligatoire.

Notez néanmoins que si vous affiliez votre compte local à un compte Microsoft, la licence sera automatiquement intégrée et enregistrée. En cas de réinstallation, renseigner le compte Microsoft réactivera automatiquement Windows 10. Si bien sûr il s'agit de la même machine.

En effet, une licence OEM (environ 90 % des cas) est liée à la machine avec laquelle elle a été achetée. Elle ne peut pas être transférée sur un nouveau PC. Une licence boîte, en revanche, n'a pas cette limitation.

Linux : l’autre possibilité

Nous avons mis Windows 10 pour plusieurs raisons. D’abord parce que cette solution est la plus à même de préserver les habitudes. On connaît le poids considérable de l’inertie dans ce domaine. Ensuite parce que la machine peut être utilisée pour le jeu, avec des titres n’existant que sous Windows. Enfin, parce que la configuration minimale recommandée n'a, dans les grandes lignes, pas changé depuis Vista.

Mais puisque le prix n’est pas ici un facteur déterminant, et si la nouveauté vous effraie moins, les distributions Linux peuvent représenter une solution de choix. Tout particulièrement celles simples à prendre en main, car elles ont été conçues ainsi par leurs développeurs. On pense bien sûr à l’inévitable Ubuntu, mais également à Fedora et Linux Mint. Si les sites de ces systèmes sont souvent en anglais, tous les Linux ont une traduction française.

Les distributions peuvent avoir un gros avantage : elles se contentent généralement de machines moins puissantes, particulièrement si l’on utilise des environnements comme Xfce. Si vos besoins tournent essentiellement autour de la navigation web, des emails et de la bureautique, l’option est à envisager sérieusement. Même si vos besoins évoluent, les boutiques d’applications intégrées contiennent de quoi couvrir de nombreux besoins.

Attention néanmoins pour les machines les plus anciennes, qui ne seraient pas compatibles 64 bits. Un nombre croissant de distributions ne fournissent plus de versions 32 bits. Il est probable cependant que votre ordinateur en soit capable puisque les premiers processeurs compatibles sont arrivés en 2003 chez AMD, et en 2004 chez Intel.

Windows 7, lui, n'est arrivé qu'en 2009. Mais si la question se pose, c'est qu'une machine sous Windows 7 peut être le résultat de plusieurs mises à jour. Par exemple, un PC ayant migré de Windows XP à Vista, puis vers Windows 7. La question de l'âge des composants a donc toute sa place et peut être un facteur bloquant. Aussi bien pour Windows 10 que pour Linux d'ailleurs.

Mint 19.2
Linux Mint

Un parfum de Windows XP

Au-delà des questions que vont immanquablement se poser les particuliers, on trouve les entreprises. Les petites structures peuvent tout à fait mettre à jour les machines de la même manière. Mais selon la taille de la société et le nombre de machines, un déploiement plus massif et cohérent peut vite s’avérer nécessaire.

Si l’on en croit NetMarketshare, environ 26,5 % du parc informatique se trouve encore sous Windows 7. Un chiffre plus que conséquent, et qui rend compte de l’ampleur du travail de communication qui reste à accomplir pour Microsoft (en plus de celui déjà effectué depuis plus d’un an).

L’ancien système diffuse depuis peu des alertes régulières, pour avertir les utilisateurs de l’imminence du problème. Microsoft renvoie vers une page consacrée à Windows 10, mais pas sous l’angle de la mise à jour. Pour l’éditeur, c’est évidemment une occasion d’or d’acheter un nouveau PC. C’est évidemment le cas idéal, puisque Windows 10 est fait pour fonctionner sur du matériel nettement plus récent. Mais tout le monde n’a pas les moyens de se payer du matériel neuf.

Dans tous les cas, quelle que soit la solution envisagée, le plus important reste de ne pas continuer à se servir de Windows 7 au-delà de la semaine prochaine. Le risque est statistiquement plus faible les premiers mois, mais ne fera que grandir avec le temps. Il est arrivé que Microsoft publie quand même des correctifs après une fin de support – notamment pour Windows XP pendant l’épisode WannaCry et en mai dernier – mais le cas reste rare.

Pour Thomas Beaufils, le terrain a été « largement préparé en avance » et Microsoft « a fait tout ce qui était possible ». L’entreprise s’attend-elle à un nouvel épisode de type Windows XP, avec une date de fin de support repoussée ? « Ce n’est pas prévu. Mais nous écoutons en permanence les retours de nos clients ».

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