Fedora 29 disponible : sans grandes nouveautés et pourtant réussie

Fedora 29 disponible : sans grandes nouveautés et pourtant réussie

Dernier saut avant l'atomisation

Avatar de l'auteur
Vincent Hermann

Publié dans

Logiciel

30/10/2018 8 minutes
23

Fedora 29 disponible : sans grandes nouveautés et pourtant réussie

Automne oblige, les nouveaux systèmes d'exploitation s'enchainent. Après une Ubuntu 18.10 particulièrement calme, la très moderne Fedora 29 débarque. Malgré des orientations différentes, le constat reste : peu de nouveautés mais une utilisation des plus agréables.

Fedora est intéressante à plus d’un titre. Elle est depuis longtemps le petit laboratoire dans lequel Red Hat fait ses essais. Conséquence, elle est l’une des distributions les plus « à la pointe », ne rechignant pas à intégrer les toutes dernières versions des paquets. Elle a par exemple été la première à basculer sur le serveur d’affichage Wayland par défaut.

Sa nouvelle version 29 ne présente pour autant pas une grande liste de nouveautés. Il s'agit surtout d'une évolution générale de la distribution, sans apport majeur. Mais les utilisateurs ont des chances de l’apprécier, le système se montrant particulièrement véloce.

Installation et premiers pas : pas le temps de niaiser

L’installation d’une Fedora ressemble à beaucoup d’autres, du moins au début : on télécharge une image ISO Live, qui permet de s’essayer au système puis de l’installer. Un assistant guide l’utilisateur dans ses choix, réduits au strict nécessaire.

L’utilisateur n’aura en effet que peu de sélections à faire, surtout si les choix par défaut lui conviennent. Seul l'outil de partitionnement nous parait toujours améliorableles contrôles d’interface n'étant pas nécessairement là où on les attend. En clair, certains ne sauront peut-être pas où cliquer. Si vous avez réservé une partition dédiée, vous pouvez laisser Fedora s’en occuper, le bouton de validation étant en haut à gauche.

L’installation est très rapide et sans surprise. À la fin, l’utilisateur règle quelques options de confidentialité, active un ou plusieurs comptes en ligne puis est invité à entrer son nom, son identifiant et son mot de passe. On aurait aimé, à l’instar d’Ubuntu, que ces choix se fassent pendant l’installation, afin que le processus suive son cours et enchaine sur le redémarrage et l’affichage du bureau.

Bon point pour ce dernier, sans être nouveau : un assistant accueille l’utilisateur pour l’orienter vers tous les maniements principaux. Lancement des applications, navigation entre les tâches, utilisation des fenêtres, tâches courantes ou encore lien vers le manuel sont ainsi présents.

Une fois la fenêtre fermée, le système est prêt.

Fedora 29Fedora 29Fedora 29

Bureau et applications : aucune rupture

Les améliorations dans ce domaine sont celles que l’on attend d’une distribution habituellement : une mise à jour générale des paquets. Cela ne signifie pas pour autant que Fedora 29 est sans intérêt, loin de là.

Les utilisateurs de la version classique sous GNOME récupèreront la version 3.30 de l’environnement. On ne s’étendra pas sur les nouveautés, déjà décrites dans notre article sur Ubuntu 18.10. Rappelons quand même que cette version améliore nettement la réactivité générale et diminue la consommation de mémoire vive de la session et des processus principaux.

Fedora fait toutefois un choix différent de Canonical sur le gestionnaire de fichier Nautilus. Si Ubuntu 18.10 gardait la version 3.26, Fedora 29 inclut bien la 3.30. L’ergonomie en est modifiée sur plusieurs points, dont la barre titre qui affiche désormais un fil d’Ariane, en lieu et place des anciens gros boutons de contrôle.

Chaque élément peut faire l’objet d’un clic droit pour afficher des actions comme l’ajout aux signets, l’accès aux propriétés ou l’ouverture d’un terminal depuis le dossier. Plusieurs autres améliorations sont de la partie, dont la recherche aussi intégrée dans la barre titre, ainsi qu’une adaptation dynamique des icônes en fonction de la taille de la fenêtre.

Fedora 29Fedora 29Fedora 29

Les utilisateurs préférant d’autres environnement auront droit à KDE Plasma 5.13 ou Xfce 4.13. Notez pour ce dernier que sa bascule vers GTK+ 3 est enfin accomplie.

Côté applications, on retrouve bon nombre de noms connus, toujours dans leurs dernières versions : Firefox 63, LibreOffice 6.1.2.1, Evolution 3.30 (fourni avec GNOME), Rhythmbox 3.4.2, Machines 3.30 pour la virtualisation, etc. Fedora se montre particulièrement sobre dans ce domaine, fournissant une base solide à modifier.

La partie développement fonctionne sur le même principe. On retrouve donc toute une liste de paquets de base : binutils 2.31, glibc 2.28, Node.js 10, Python 3.7, Ruby on Rails 5.2, Perl 5.28, Go 1.11, MySQL 8, OpenJDK 11 (LTS) ou encore Haskell Strackage 11.

Système et administration

Comme la plupart des distributions sortant actuellement (l’automne est toujours une période riche en nouveautés), Fedora 29 embarque un noyau Linux 4.18. De ce côté, rien de particulier à noter, excepté peut-être la classique amélioration des pilotes graphiques open source intégrés, surtout côté AMD.

Les utilisateurs de vieilles machines devront en revanche faire attention. Les paquets i686 sont désormais compilés avec les instructions SSE2. Ces dernières ont beau être disponibles depuis bien longtemps (elles sont arrivées avec les Pentium 4), elles bloqueront l’évolution de Fedora sur du matériel trop ancien. Gageons que les cas ne devraient cependant pas être nombreux, le système étant connu pour privilégier la nouveauté. À ce titre, Wayland est toujours bien sûr le serveur d’affichage par défaut.

Surtout, la nouvelle version généralise un comportement introduit dans la précédente, mais uniquement pour sa déclinaison Server : la gestion modulaire des paquets. La plupart peuvent ainsi avoir plusieurs versions installées parallèlement. Chaque version a son propre cycle de vie, permettant aux développeurs notamment de résoudre certains problèmes entre plusieurs moutures d’un même framework ou langage.

Fedora 29Fedora 29

Parmi les autres changements importants, signalons un meilleur support des cartes FPGA, la prise en charge de TLS 1.3, un début de support de Wayland pour les sessions distantes, la compatibilité complète avec la spécification FreeDesktop.org Boot Loader, l’utilisation de la ZRAM pour accélérer le swap dans les versions ARM7 et AArch64 ou encore l’invisibilité par défaut du menu GRUB si seule Fedora est installée.

Autre évolution de taille, mais ne concernant pour l’instant pas le grand public : l’édition Workstation Atomic renommée en Silverblue. C’est le pendant client d’Atomic Host. Les versions Atomic sont pour rappel destinées aux infrastructures basées sur les conteneurs logiciels.

Ce sont des systèmes dits « immuables », fournissant une base plus solide pour des flux de travail entièrement basés sur des conteneurs. L’ensemble doit donc se montrer plus robuste, avec des mises à jour plus fiables et des mécanismes efficaces de retour en arrière si nécessaire. Le système utilise principalement rpm-ostree et les paquets Flatpak. Actuellement, l’équipe de développement estime qu’elle sera réellement prête pour Fedora 30. Ces versions prendront alors beaucoup plus d’importance.

Tout comme Ubuntu 18.10, une évolution toute en douceur

Vous l’aurez compris, il n’y a pas de révolution à attendre de Fedora 29. Les habitudes ne seront clairement pas bouleversées et tout sera à la même place.

Pour autant, la mise à jour risque de paraître très agréable aux utilisateurs : la même distribution mais plus moderne et réactive. Car oui, Fedora 29 est particulièrement rapide. Sur une configuration moderne, les animations sont très fluides et le système réagit au quart de tour. Dans une machine virtuelle volontairement limitée en puissance (2 Go de mémoire vive, disque dur classique, pas d’accélération 3D, le tout sous VMware Workstation 14), l’ensemble a maintenu une fluidité satisfaisante.

L’orientation de Fedora ne la destine cependant pas à toutes les mains. Ceux qui apprécient un système composé autant que possible de paquets LTS (Long Term Support) n’y trouveront toujours pas leur bonheur, car Fedora continue de courir après les dernières nouveautés et les versions les plus récentes des paquets. Elle garde donc son statut de laboratoire de test pour Red Hat.

Nous n’avons pas utilisé Fedora 29 aussi longtemps qu’Ubuntu 18.10, mais aucun problème ne s’est manifesté durant nos sessions. Bien que ces deux moutures suivent des objectifs très différents, la sensation finale est paradoxalement la même : une maturation de l’existant et de crus solides. Les prochaines évolutions seront cependant moins calmes.

Écrit par Vincent Hermann

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Installation et premiers pas : pas le temps de niaiser

Bureau et applications : aucune rupture

Système et administration

Tout comme Ubuntu 18.10, une évolution toute en douceur

Fermer

Commentaires (23)


Ben alors NextInpact, vous avez massacré leur logo?


Pouah ! On dirait une interface macOSisée <img data-src=" />.


C’est GNOME 3, ça fait quand même un sacré moment que c’est dans cette ambiance


Dommage je trouve ça triste.


Oui bon après c’est pas non plus comme si on avait largement le choix à ce niveau dans l’univers Linux, que ce soit d’une distribution à une autre ou même au sein d’une même distribution ;)


Ça tombe bien c’est GNU/Linux donc tu peux installer plein d’environnements de bureau différents. C’est même marqué dans la news








mr.tux a écrit :



Dommage je trouve ça triste.







C’est pas comme s’il n’y avait pas d’autres thèmes ou même d’autres environnements de disponible 😁



Oui c’est sur, mais dommage que par défaut ce soit ça et que du coup qu’en ont en parle on illustre avec l’environnement par défaut. Pas vendeur&nbsp;<img data-src=" />


Car GNOME est l’environnement de référence pour Fedora. Red Hat et Fedora y investissent beaucoup de temps (ces contributions représentent environ 30% des commits du projet GNOME).



&nbsp;Du coup la qualité de l’intégration est bien meilleure que les autres, il en devient logique de le mettre en avant.



Personnellement je ne trouve pas que cela fait macOS pour autant, les concepts d’ergonomie sont assez différents quand même. Il ne faut pas s’arrêter à la tête de la barre du haut.


Bah, les goûts et les couleurs…

Perso j’aime bien, je suis sous XFCE du coup j’hésite à réessayer gnome.


Certes, mais tout le monde n’est pas tombé dans la marmite. Donc je découvre, « grâce » à cet article…


Question interface homme machine je vois pas ce qui pourrait être inventé (a l’heure actuelle). Normal qu’elles se ressemblent toutes plus ou moins. Après vous avez la possibilité d’ôter le GUI et de lancer les applications via lignes de commande à l’instar de Windows Server 2019


Dans ce cas, opter pour Arch Linux ne serait-ce point un meilleur choix ?


Par rapport à quoi ? Même si, nativement, Arch ne fournit qu’un OS utilisable en console TTY, tu peux y installer le bureau que tu veux : GNOME, MATE, Plasma, XFCE (le mien), Cinnamon, Deepin, Budgie… Et les interfaces « exotiques » comme i3 et consorts (je dis pas ça de manière méprisante, attention).



Et comme sur Arch, les environnements ne sont pratiquement pas modifiés, tu les auras « bruts de décoffrage ». À toi ensuite de les personnaliser à ta convenance, dans la limite des options permises.


C’est pascelui làmaintenant ?


Tiens, ils sortent en temps et en heure, et non plus avec un mois ou deux de retard ? Les bonnes habitudes se perdent !



<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



Bon, je vais avoir ma station de travail et mon portable à mettre à jour ce week-end, un peu de boulot en perspective !



Pour l’interface, j’ai Cinnamon sur la mienne depuis que j’ai mon NUC (à l’époque, rien d’autre ne tournait dessus côté manchot en distro prête à installer), donc, les évolutions de Gnome me laissent froid…


Gnome 3.30 consomme moins de mémoire oui mais les animations sont toujours aussi lentes. Impossible de maintenir les 60fps sur un i7-4500U avec un système tout juste installé c’est bien dommage. J’ai testé Plasma et Xfce sur cette machine et aucun problème de perf avec compositing actif… Le problème vient vraiment de Gnome. Du coup je désactive encore les animations pour cette version.


Question de Noob n’ayant pas fait cela depuis un moment mais c’est quoi l’hyperviseur qui permet d’avoir une VM sur windows 10 le plus fonctionnel ? Par le passé j’utilisais Virtual Box mais j’ai le douloureux souvenir de gros ralentissements des que c’est une VM a interface graphique.



Pas trop envie de Dual bot car je bosse sur un mac, c’est plus une VM qui me permets de rester sous Windows avec steam/discord/slack etc… de lancé pendant que je fais des bidouilles rapides.


Pourquoi ces guillemets ?


Il est plus que probable que le problème vienne de Wayland plutôt que de GNOME.



Tu as essayé de lancer GNOME avec X.org pour voir ? C’est très rapide à tester.


En fait je redécouvre. J’ai hésité à mettre « à cause » car d’abord je respecte le travail fourni dans cet article et secondement mes 2 essais précédents (il y a longtemps) à apprivoiser ces systèmes n’ont pas été concluants bien que choisis sur la base de l’attrait perçu de leur interface. Celle-ci est moche.


Ça y est, j’ai mis à jour mon laptop ( intel 6600U)



Pas de grosse évolution en apparence face à la 28. Par contre, ça fait toujours plaisir d’avoir une distribution&nbsp; à la pointe et avec un niveau de finition aussi bon avec un SElinux correctement intégré.








ragoutoutou a écrit :



Ça y est, j’ai mis à jour mon laptop ( intel 6600U)



Pas de grosse évolution en apparence face à la 28. Par contre, ça fait toujours plaisir d’avoir une distribution  à la pointe et avec un niveau de finition aussi bon avec un SElinux correctement intégré.







Mis à jour ce matin sur ma station de travail et mon portable principal. Pareil, pas de gros changement, mais ça fait toujours plaisir d’être à jour.