Au 1er janvier 2018, entrera en vigueur la réforme du stationnement payant. Les classiques « prunes » seront dépénalisées dans quelques jours pour être remplacées par le forfait de post-stationnement (FPS). Une réforme qui se mariera à merveille avec le procès-verbal électronique.
Comme prévu par la loi, le 1er janvier 2018 marquera une révolution en matière d’amendes de stationnement. Juridiquement, le traditionnel PV de 17 euros laissera en effet place à une redevance d’utilisation du domaine public.
Ce changement d’habillage entraînera des effets juteux puisque ce sont finalement les communes qui fixeront le montant payé par les conducteurs indélicats.
Du coup, « les collectivités disposeront de la maîtrise de leur politique de stationnement, applaudit l’ANTAI, l’Agence nationale de traitement des infractions. Elles fixeront le montant des FPS et le produit de ces derniers financera des opérations destinées à améliorer les transports collectifs ou les transports respectueux de l’environnement ».
Jusqu’à 60 euros de FPS, le record lyonnais
Selon les choix opérés ces dernières semaines, le montant devrait être inchangé à Marseille (17 euros), mais il culminera à 50 euros dans les onze premiers arrondissements à Paris voire 60 euros au centre-ville de Lyon qui obtient là une médaille d’or.
Autre nouveauté : le montant payé par un automobiliste viendra en déduction de la somme exigible. Par exemple, si une commune opte pour un FPS de 40 euros et que le conducteur a déjà payé 10 euros de parking, le montant forfaitaire à payer pour temps dépassé sera de 30 euros.
Le succès du procès-verbal électronique
Cette réforme pourra être épaulée par le recours croissant aux procès-verbaux électroniques. Les PVe ont été justement développés dès 2011 par l’ANTAI « en s’appuyant sur la chaîne de traitement du Centre national de traitement (CNT) », rappelle encore son dernier rapport d’activité.
Comme la Cour des comptes, l’Agence n’y voit que des avantages : « Le PVe remplace le traditionnel carnet à souche et facilite le travail des agents des forces de l’ordre et des polices municipales. Il offre, en effet, un outil de verbalisation sécurisant la réalisation des procédures ».
En 2016, près de 19 millions de messages d’infraction ont déjà été adressés par PVé, « soit une production moyenne de plus de 360 000 messages d’infraction par semaine ». En comparaison, le chiffre n’était « que » de 14 millions deux ans plus tôt. Dans le lot, 61,4 % concernent des faits relatifs au stationnement payant.
À la fin 2016, 3 163 communes avaient fait le choix d’un dispositif électronique de verbalisation. « 2 500 collectivités ont doté 25 000 agents de près de 14 000 PDA. Dans ce cadre, de nouveaux équipements modernes de type smartphone sont progressivement déployés et permettent, par exemple, le contrôle du paiement du stationnement par géolocalisation, la prise de photographies … ».
Des conventions passées avec l’ANTAI
Sur la scène, l’ANTAI tend évidemment la main aux communes : « l’expertise acquise dans ce domaine a ainsi permis à l’agence de devenir un partenaire privilégié des municipalités et de pouvoir proposer, à ce titre, un accompagnement fiable dans la mise en œuvre de la réforme du stationnement payant, prévue pour le 1er janvier 2018 ».
Les communes qui opteront pour le FPS sont invitées depuis 2017 à passer une convention avec elle. « Si elles souhaitent confier à l’ANTAI la notification de l’avis de paiement du FPS, elles pourront signer une convention « cycle complet » avec l’agence. Sinon, elles devront signer une convention « cycle partiel » » précise le rapport d’activité.
L’agence est en effet seule responsable de l’émission des titres exécutoires en cas de non-paiement du FPS et des titres d’annulation lorsque le forfait a été annulé par la justice administrative.
Une réforme soutenue par l’État
Cette réforme a reçu tout le soutien de l’État, lequel plaide également pour une démultiplication de la vidéoverbalisation. Fin 2015, le gouvernement a ainsi fait voter un amendement à la loi de finances pour 2016 afin de proroger de deux années le concours apporté aux collectivités pour s’équiper en PV électronique.
Cette aide prend la forme d’une participation de l’État à concurrence de 50 % des dépenses des communes, dans la limite de 500 € par terminal. « L’acquisition de ce dispositif par les villes moyennes et petites constitue désormais un enjeu important dans le processus de généralisation de la verbalisation électronique », expliquait-il