Après Annecy, c'est au tour de Montreuil dans la banlieue parisienne d'avoir droit à des petites antennes pour renforcer le réseau de téléphonie mobile. Cette fois-ci, Bouygues Telecom est partenaire de l'opération, avec des études sur la 4G, mais aussi sur la 3G.
De mi-janvier à mi-février, l'Agence nationale des fréquences et Orange ont mené une expérimentation sur des « petites antennes » (ou small cells) 4G installées dans du mobilier urbain. But de l'opération : améliorer les débits et la couverture 4G. Le résultat de l'enquête est tombé début mai et, selon l'ANFR, les avantages sont multiples, notamment sur le niveau d'exposition aux ondes émises par le mobile.
Cinq petites antennes 3G et 4G à Montreuil, dans du mobilier urbain
Comme prévu, une deuxième étude est lancée aujourd'hui, sur le réseau de Bouygues Telecom dans la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Elle a débuté hier et se terminera le 18 août prochain. Pour rappel, une troisième expérimentation aura lieu sur le réseau de SFR plus tard dans l'année, ce sera alors la troisième et dernière sur le sujet.
Comparé aux tests à Annecy, il est cette fois-ci question d'un milieu urbain plus dense et de la 3G en plus de la 4G. Pas de changements sur la mise en place des antennes : elles sont toujours camouflées dans du mobilier urbain de JCDecaux : abribus, colonne Morris et panneaux publicitaires. Pour rappel, cette méthode permet « d’intégrer l’équipement radio très rapidement, sans travaux complexes, et en minimisant l’impact visuel de ces équipements ».
Quel intérêt ? C'est justement l'objet de l'étude de l'ANFR
Comme lors de l'étude précédente, l'ANFR effectuera plusieurs séries de mesures afin de « caractériser les petites antennes en termes d’exposition aux ondes et de performances ». Sont prises en compte les émissions imputables aux nouvelles antennes installées ainsi que celles provenant des smartphones. Des mesures vont ainsi être faites avec les petites antennes allumées et éteintes afin de comparer les deux résultats.
Comme à Annecy, cinq petites antennes sont installées dans trois quartiers différents : centre-ville, Bobillot et Bas Montreuil-République. Sur la carte ci-dessous, les emplacements des small cells sont matérialisés par des étoiles bleues, tandis que les antennes traditionnelles (macro) sont identifiées par des carrés.
Préparer l'arrivée de la 5G
En plus d'améliorer les débits et la couverture 3G et 4G dans la cas présent, les petites antennes seront certainement un maillon important de la 5G (voir cette actualité), en complément des antennes macros permettant de couvrir une zone bien plus importante.
Si la consommation moyenne en 4G augmente avec le temps, la tendance devrait encore s'accentuer avec la 5G. Afin d'écouler l'ensemble du trafic, de petites antennes placées judicieusement permettent de couvrir certaines zones précises avec de fortes demandes, afin de désengorger les antennes macros et laisser de la bande passante disponible pour les autres utilisateurs.
Quid de l'exposition aux ondes avec ses petites supplémentaires ?
Une partie de cette étude s'attardera sur les puissances des ondes radio en circulation et l'exposition pour les personnes à proximité.
Lors des tests à Annecy, l'ANFR notait une baisse importante des ondes émises par le smartphone, une situation logique. En effet, le téléphone étant plus près d'une petite antenne, il a besoin de moins de puissance pour établir sa communication. Par contre, le niveau moyen des ondes dans un rayon de 100 mètres avait augmenté dans trois des quatre zones des tests (avec un maximum de 0,32 V/m).
À moins de deux mètres d'une petite antenne (par exemple lorsque l'on attend un bus dans un abribus équipé d'une petite antenne), la valeur maximale était de l'ordre de 1 V/m, un niveau « comparable à celui que peut créer le réseau actuel longue portée (80 % des niveaux d’exposition mesurés en milieu urbain en 2015 en France sont inférieurs à 1 V/m) », mais toujours largement inférieur à la limite réglementaire : 61 V/m dans cette bande de fréquence.
L'ANFR rappelle d'ailleurs à ce titre que « les mesures d’exposition réalisées à proximité des antennes 2G/3G et 4G demeurent très faibles comparées aux seuils OMS : inférieures à 1/10ème de ces seuils dans plus de 99 % des points au sol ou en façade des bâtiments ». Pour rappel, les seuils de l'OMS sont « 50 fois inférieurs au niveau d’exposition à partir duquel le premier effet sanitaire est établi scientifiquement (une élévation de 1°C de la température corporelle) ».