À son tour, Lenovo vient de publier ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice en cours. Le constructeur chinois annonce un chiffre d'affaires et des bénéfices en baisse, notamment à cause de sa branche mobile qui peine encore à décoller.
Sur le dernier trimestre, Lenovo a réalisé un chiffre d'affaires de 12,17 milliards de dollars, en recul de 6 % par rapport à la même période l'an dernier. Le bénéfice net a, quant à lui, été divisé par trois et atteint seulement 98 millions de dollars contre 300 millions lors de l'exercice précédent.
Pour justifier cette contre-performance, Lenovo met en avant de nombreux facteurs, plus ou moins clairs. Il est ainsi question « d'un macro environnement et de marchés qui restent difficiles » ou encore de « contraintes d'approvisionnement sur l'ensemble des activités du groupe », qui auraient quelque peu entravé les perspectives de l'entreprise.
De bonnes nouvelles côté PC
Heureusement, tout n'est pas noir pour le fabricant, certaines de ses divisions s'en sortant bien mieux que d'autres. C'est notamment le cas de sa branche PC and Smart Device (PCSD) qui regroupe bien évidemment les activités dans le domaine des PC, mais également les tablettes.
Alors que dans son ensemble le marché du PC n'en finit plus de reculer, Lenovo parvient à la fois à grappiller de nouvelles parts de marché, mais aussi à accroître ses volumes de ventes. Ainsi, pendant que le marché mondial reculait de 1,5 à 3,7 % au dernier trimestre selon Gartner et IDC, Lenovo a de son côté enregistré une croissance de 1,8 % de ses ventes sur un an.
Mieux encore, les efforts de la marque sur certains segments qu'elle qualifie comme étant « à forte croissance », semblent porter leurs fruits. Ainsi, Lenovo enregistre une progression de 71 % sur un an des ventes de machines dédiées au jeu vidéo, de 91 % sur les hybrides détachables et de 76 % du côté des Chromebook. De quoi permettre à la marque de totaliser 22,4 % de parts de marché dans le monde (selon IDC), et de creuser l'écart avec HP et Dell. Par contre, le fabricant ne fournit pas les volumes de vente concrets pour ces segments.
Du côté des tablettes, Lenovo revendique une croissance de 9,9 % sur un an, pendant que le marché se contractait de 18,7 % sur la même période. Cela étant, la marque est encore loin de peser aussi lourd que les ténors du secteur que peuvent être Amazon, Samsung ou Apple.
Ainsi selon une étude d'IDC, sur le troisième trimestre 2016, Lenovo ne figurait qu'à la quatrième place du classement des plus gros vendeurs d'ardoises avec une part de marché mondiale de seulement 7,0 %. Son concurrent Huawei affichait d'ailleurs à ce moment-là une croissance annuelle bien plus forte, de 43,5 % contre 14,8 % pour Lenovo.
Le mobile traîne encore la patte
Du côté des smartphones, la situation est un peu moins glorieuse. Avec un chiffre d'affaires de 2,19 milliards de dollars, la branche mobile du groupe continue de perdre des plumes. Ses revenus ont en effet reculé de 23,4 % sur un an, mais la marque préfère communiquer sur la légère progression (+6,9 %) enregistrée par rapport au trimestre précédent.
Le bénéfice opérationnel de cette branche n'est pas au beau fixe non plus, puisqu'il est plutôt question de 112 millions de dollars de pertes, contre seulement 4 millions un an plus tôt et 114 millions il y a trois mois. Néanmoins la marque estime être capable de renouer avec les bénéfices d'ici fin mars 2018.
Pour y parvenir, elle compte nouer de plus fortes relations avec les opérateurs téléphoniques, afin de glisser des smartphones de marque Moto dans leurs catalogues. En attendant, certains modèles de la gamme du fabricant rencontrent déjà un certain succès, comme le Moto Z, dont Lenovo estime pouvoir écouler trois millions d'unités lors de sa première année de commercialisation.
La mutation continue côté serveurs
Enfin, du côté des serveurs, Lenovo poursuit sa stratégie de transformation et peine encore à en récolter les fruits. Les ventes sont en recul de 20 % sur un an et n'atteignent plus que 1,05 milliard de dollars, tandis que les bénéfices opérationnels ne sont plus au rendez-vous. Le « Data Center Group » affiche en effet des pertes de 94 millions de dollars, contre un petit bénéfice de 20 millions un an plus tôt.
Là encore, Lenovo préfère voir le verre à moitié plein et assure à ses actionnaires que de premiers signes de stabilisation du marché sont visibles en Amérique du Nord et en Europe. En Chine, la marque explique être encore en train d'ajuster son modèle économique afin de mieux pénétrer ce marché qui se veut prometteur.
Ces résultats n'ont toutefois pas enchanté les marchés, loin de là. Le cours de l'action Lenovo a ainsi enregistré une chute de 10 % depuis la présentation des derniers trimestriels, valorisant ainsi l'entreprise à seulement 6,3 milliards de dollars. Son concurrent HP Inc., est quant à lui valorisé à 27,3 milliards de dollars.