Amazon : AWS tire la croissance, les pertes s'accumulent hors des États-Unis

Nuage magique
Economie 6 min
Amazon : AWS tire la croissance, les pertes s'accumulent hors des États-Unis
Crédits : Amazon

Amazon a publié jeudi soir ses résultats pour le dernier trimestre de 2016. Le géant du commerce en ligne y apparait toujours en grande forme, ce même si ses activités en dehors des États-Unis continuent de creuser leurs pertes. 

Historiquement, le quatrième trimestre est toujours une période très dynamique pour Amazon, notamment en raison du Black Friday (qui se décline désormais en Cyber Week) et surtout des fêtes de fin d'année. À cette période, nombreux sont ceux qui cèdent aux sirènes du commerce en ligne pour garnir le sapin, ce qui profite généralement bien à ce spécialiste du secteur.

La croissance, toujours... 

Ainsi, sur le dernier trimestre, Amazon a enregistré 43,74 milliards de dollars de chiffre d'affaires, une valeur en hausse de 22 % par rapport à la même période l'an dernier. Sur 12 mois glissants, les revenus du géant américain s'élèvent à 136 milliards de dollars, soit 27 % de plus que l'an dernier. 

Une large majorité de ce chiffre d'affaires sur les 12 derniers mois (58,7 %) correspond à la vente de produits en Amérique du Nord, tandis que 32,3 % correspondent à cette même activité dans le reste du monde. Amazon Web Services compte pour sa part pour les 9 % restants.

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Comme lors des quatre trimestres précédents, Amazon a terminé celui-ci avec un coquet bénéfice opérationnel qui s'établit à 1,255 milliard de dollars, en hausse de 13 % seulement par rapport à l'an dernier. Sur 12 mois glissants, il atteint 4,186 milliards de dollars, un chiffre en hausse de 87 % sur un an cette fois-ci.

Le résultat net s'établit quant à lui à 749 millions de dollars, soit 55 % de mieux que l'an dernier à la même période. Là encore, depuis au moins fin 2015, l'entreprise n'a pas enregistré un seul trimestre dans le rouge, ce qui ne peut être qu'un motif de satisfaction pour ses dirigeants.
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Ces quelques centaines de millions de dollars viennent désormais garnir les réserves de liquidités de l'entreprise, qui atteignent désormais 26 milliards de dollars, soit 6,2 milliards de plus qu'au 31 décembre 2015. De quoi permettre à Amazon de se lancer dans des opérations de grande envergure si le besoin s'en fait ressentir. La dette du groupe se réduit d'ailleurs petit à petit puisqu'elle était de 8,2 milliards de dollars fin 2015, contre 7,7 milliards aujourd'hui.

Amazon Web Services fait le gros du travail

Si dans son ensemble Amazon semble avoir signé un trimestre solide, la situation peut être très différente en fonction de la division de l'entreprise sur laquelle on s'attarde. Par exemple, sur la vente de produits en Amérique du Nord, Amazon a vu ses revenus grimper de 22 % en un an, avec un total de 26,24 milliards de dollars au dernier trimestre et près de 80 milliards sur 12 mois glissants. 

Une performance qui permet à l'entreprise de dégager un bénéfice opérationnel de 816 millions de dollars, supérieur de 28 % à celui enregistré un an plus tôt. Sur 12 mois glissants, la marge d'Amazon est ainsi passée de 2,2 % au quatrième trimestre 2015 à 3 % aujourd'hui. 

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La situation se gâte par contre dans le reste du monde. Amazon y enregistre un chiffre d'affaires en hausse de 18 % sur un an, qui atteint 13,97 milliards de dollars, mais le résultat opérationnel plonge à pic. Le géant du e-commerce a en effet inscrit 487 millions de dollars de pertes dans ce secteur, soit près de cinq fois plus que l'an dernier à la même période. 

Sur 12 mois glissants, Amazon a tout simplement enregistré 1,283 milliard de dollars de pertes sur ses ventes à l'international, soit une marge négative de 2,9 %. Une tendance qui semble aller en s'aggravant.

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Heureusement, le géant du commerce en ligne peut compter sur sa branche Amazon Web Services qui continue de progresser rapidement, tout en dégageant d'importantes marges. Ainsi, son chiffre d'affaires a augmenté de 47 % en l'espace d'un an, atteignant ainsi 3,54 milliards de dollars au dernier trimestre. 

Le bénéfice opérationnel atteint quant à lui 926 millions de dollars, avec une hausse de 60 % sur l'année. Sur le dernier trimestre, AWS était le plus gros contributeur au résultat opérationnel d'Amazon, et la tendance ne devrait que s'accentuer au fil des mois, au vu de la croissance enregistrée par cette activité. Sur les 12 derniers mois, le géant américain a cumulé 3,1 milliards de dollars de bénéfices opérationnels, rien qu'avec AWS.

Des effectifs qui enflent aussi vite que les coûts postaux

Pendant ce temps, certains postes de coûts voient leur importance progresser à vitesse grand V. C'est par exemple le cas de la masse salariale. Amazon s'est lancée dans de nombreux recrutements cette année, et a vu ses effectifs passer de 230 800 personnes fin 2015 à 341 400 employés au 31 décembre 2016, soit 110 600 recrutements en un an, dont 34 600 rien qu'au dernier trimestre. 

Le géant américain ne compte d'ailleurs pas s'arrêter en si bon chemin et a déclaré vouloir ouvrir 100 000 postes à temps plein rien qu'aux États-Unis dans les 18 prochains mois « pour tous types d'emplois, de niveaux d'études et de compétences ». 

Pendant ce temps, les frais postaux d'Amazon continuent d'enfler, trimestre après trimestre. Sur les trois derniers mois, leur coût brut a enflé de 35 % par rapport à l'an dernier, atteignent 5,63 milliards de dollars. Sur cette somme, l'entreprise n'a facturé que 3,00 milliards de dollars pour les expéditions, que cela soit unitairement ou via son programme Amazon Prime, un chiffre en hausse de 29 % sur un an. Au total, 2,63 milliards de dollars sont restés à la charge de l'entreprise, soit 43 % de plus que l'an dernier à la même période.

Des coûts si importants que l'entreprise s'est lancée dans plusieurs grands projets pour en réduire l'empreinte. On notera ainsi le lancement du premier cargo maison devant assurer la navette entre la Chine et les États-Unis, tandis que la société loue depuis peu 40 Boeing 767 pour alimenter ses entrepôts américains. Plus proche de nous, en France, le géant du commerce en ligne a tenté de racheter le transporteur Colis Privé. Une manœuvre qui a finalement été abandonnée.

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