Surprise ! Fermé lundi suite à une vaste opération de police, le site « Zone Téléchargement » a rouvert ses portes hier. Aucun téléchargement n’est cependant possible. La Gendarmerie nationale nous confirme d’ailleurs que cinq gardes à vue ont été prolongées, en France et en Andorre.
Les images ne sont pas sans rappeler le raid qui avait conduit, début 2012, à l’arrestation de Kim Dotcom. C’est une brigade d’intervention rapide qui est intervenue, lundi 28 novembre, dans deux résidences de suspects basés en Andorre. L’objectif : éviter que des preuves soient détruites. Une unité canine fut également mobilisée (voir la vidéo ci-dessous).
La police andorrane a finalement annoncé hier avoir arrêté « l’un des dirigeants » de Zone Téléchargement. 250 000 euros furent saisis sur différents comptes bancaires situés dans la principauté, ainsi que de « nombreux équipements informatiques », trois véhicules haut de gamme et 10 000 euros en liquide.
Contactée, la Gendarmerie nationale nous indique laconiquement que « l'opération judiciaire est toujours en cours, au même titre que les cinq gardes à vue prolongées (dont une en Andorre) ». Une conférence de presse pourrait toutefois être organisée aujourd’hui en fin d’après-midi.
Des serveurs auraient été saisis, ainsi que des voitures de luxe, plus de 250 000 euros...
David El Sayegh, le secrétaire général de la SACEM (aux origines de la procédure, aux côtés de l’ALPA), a néanmoins fourni de nombreuses informations à nos confrères du Monde : « Les deux administrateurs, interpellés grâce à des mandats internationaux, avaient quitté la France pour s’installer à Andorre. (...) Des serveurs ont été saisis en Allemagne et en Islande », affirme-t-il.
L’intéressé a rappelé que le préjudice pour les ayants droit était évalué à environ 75 millions d’euros. Selon lui, Zone Téléchargement « générait au moins 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires par an, avec des comptes offshore situés à Malte, Chypre et au Belize ». Ceci grâce notamment aux publicités, « souvent à caractère pornographique », qui ornaient le site.
Le représentant de la SACEM a d’autre part laissé entendre que les « simples » utilisateurs du site ne risquaient pas grand-chose : « L’enjeu est surtout de faire arrêter ceux qui font commerce des œuvres. Détenir des fichiers contrefaits, c’est du recel. Mais l’objectif est avant tout d’attaquer le mal à sa source, et les administrateurs des sites pirates. » Ces derniers s'exposent a minima à une peine de trois ans de prison et 300 000 euros d'amende pour contrefaçon.
Le site rouvre ses portes, mais aucun téléchargement n’est possible
« Si vous avez le sentiment que vous allez pouvoir être pris, ça vous calme », a poursuivi David El Sayegh, à propos justement des responsables de plateformes illicites. Cependant, toutes les personnes derrière Zone Téléchargement n’ont visiblement pas peur des représailles puisque le site a rouvert ses portes, hier dans la journée, sans que l’on sache exactement comment.
Aucun téléchargement n’est par contre possible, le site « DL-Protect » (qui servait en quelque sorte d’intermédiaire entre Zone Téléchargement et l’hébergeur de fichiers choisi pour se procurer l’œuvre piratée, tel qu’Uptobox ou 1fichier) étant inaccessible.
Zataz explique que « DL Protect et Zone Téléchargement étaient gérés par la même famille », ce qui permettait de « monétiser deux fois plus d’argent sur le même contenu pirate (pubs sur Zone Téléchargement + DL Protect) ».