SFR : l'ARPU explose au 2e trimestre, mais les clients s'en vont

Rien de neuf sous le soleil
Economie 6 min
SFR : l'ARPU explose au 2e trimestre, mais les clients s'en vont

« Une exécution solide dans un environnement difficile », voici le message que veut faire passer SFR à ses investisseurs lors de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre. L'opérateur au carré rouge tend en effet à redresser la barre, mais cela ne se fait pas sans heurts.

C'est au tour de SFR de présenter ses résultats financiers pour le deuxième trimestre de cette année 2016. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la « fille à papa », comme l'appelle Patrick Drahi, peine encore à rentrer dans le droit chemin. Quelques signaux sont sont néanmoins encourageants d'un point de vue économique. Mais globalement il est encore difficile de parler d'une situation stable.

L'érosion des revenus se poursuit

L'opérateur vante une « amélioration sensible de la tendance du chiffre d'affaires », mais à 2,781 milliards d'euros il est quand même question d'une baisse de 4,3 % par rapport à la même période l'an passé. Un chiffre qui tient compte de l'intégration de NextRadioTV (BFM, RMC, 01Net, ...) suite à sa récente acquisition par SFR.

La marque au carré rouge explique sans détour que cette décroissance du chiffre d'affaires est « principalement liée à la perte d'abonnés sur un an dans l'ensemble des divisions Grand Public, Entreprises et Opérateurs ». Ce trimestre, le groupe continue de voir sa clientèle partir vers d'autres cieux à un rythme soutenu. 

L'EBITDA s'établit quant à lui à 999 millions d'euros. C'est significativement mieux qu'au trimestre précédent où 851 millions d'euros avaient été enregistrés, mais il reste en recul par rapport à l'an dernier où il était question de 1,07 milliard d'euros (à périmètre constant). Côté résultat net c'est également la douche froide avec des pertes de 43 millions d'euros qui viennent s'additionner aux 41 millions enregistrés trois mois plus tôt.

SFR note néanmoins que des coûts ponctuels liés au refinancement de sa dette opéré en avril dernier ont eu un impact négatif de 221 millions d'euros sur ses résultats. Sans quoi le groupe afficherait un bénéfice net de 178 millions d'euros sur ce trimestre.

L'exode

Sur le segment mobile, 288 000 clients grand public ont disparu des tablettes de l'opérateur ces trois derniers mois, portant leur total à 14,577 millions, contre 15,241 millions l'an dernier à la même période. 46 000 départs sont également à noter du côté de la clientèle entreprises ces trois derniers mois, il n'y reste donc plus que 2,065 millions de lignes ouvertes contre 2,262 millions un an plus tôt.

Côté fixe, l'érosion continue avec la perte de 58 000 clients, portant le total (xDSL + FTTx) à 6,234 millions. SFR se satisfait néanmoins de voir son nombre de clients « Fibre » progresser de 44 000 pour atteindre 1,925 million. Une progression que l'opérateur juge à juste titre « moindre qu'aux trimestres précédents ». Les déploiements de « Fibre » se poursuivent d'ailleurs à un rythme plutôt soutenu, avec l'ouverture de 419 000 prises fibre à terminaison coaxiale ou optique, ce qui porte le total à 8,5 millions.

L'ARPU explose... et ce n'est pas fini

Seul motif de satisfaction pour le groupe de Patrick Drahi : l'ARPU mobile a rebondi à 22,3 euros au dernier trimestre contre 21,8 euros trois mois plus tôt. Sur le fixe (xDSL et FTTx), la progression est encore plus nette avec 35,6 euros aujourd'hui contre 33,9 euros il y a trois mois. Sur la « fibre » seule, l'ARPU s'établit à 40,8 euros, soit 2,1 euros de mieux qu'il y a trois mois. 

Cette progression très brutale peut trouver son explication du côté des optimisations auquel l'opérateur fait appel pour le calcul de la TVA sur ses factures par exemple. L'intégration de l'option SFR Presse permet ainsi au FAI de récupérer jusqu'à 2,48 euros de TVA sur ses forfaits disponibles depuis fin mai. Pour les anciens clients, la situation est plus compliquée (voir notre analyse). Il ne faut pas non plus oublier les augmentations successives appliquées aux forfaits qui ont pour effet d'augmenter l'ARPU.

D'un autre côté, la marque au carré rouge fait face à une fuite de ses clients et tente de l'endiguer en proposant d'importantes réductions tarifaires contre engagement de 12 mois à ceux qui lui manifestent leur désir de partir. Une manœuvre qui a également un impact négatif sur l'ARPU. Il sera donc intéressant de voir comment les choses évolueront dans les 12 mois à venir. 

Concernant sa politique commerciale, SFR continue de jouer la carte de l'agressivité sur le marché et annonce déjà que des offres de rentrée seront proposées à ses nouveaux clients avant fin septembre, ce qui pourra également ralentir la progression de l'ARPU.

« New SFR » et convergence des contenus

SFR insiste enfin sur le succès de ses offres de contenus qui participeraient à la « réduction du churn des abonnés mobiles », même si en pratique l'opérateur a perdu dix fois plus d'abonnés mobiles au dernier trimestre (288 000) que sur les trois mois précédents (28 000). De son côté la firme de Patrick Drahi préfère s'appuyer sur d'autres chiffres, évoquant une perte nette de 199 000 clients post-payés lors du dernier trimestre, contre 314 000 un an plus tôt. 

Le groupe veut se reposer sur son nouveau pôle médias pour arrêter l'hémorragie. Celui-ci compte « s’appuyer sur la capacité de distribution du nouvel ensemble et bénéficier de sa force de frappe en matière d’achats de droits ». De ce côté-là, la filiale d'Altice a déjà fait montre de sa force de frappe en s'adjugeant les droits de la Premier League anglaise au nez et à la barbe de BeIN Sports et de Canal+.

L'opérateur en profite aussi pour lâcher quelques chiffres. Pour SFR Presse, ce sont 3 millions d'installations sur smartphones mais seulement 2 millions de titres téléchargés en « quelques semaines » qui sont évoqués. Des chiffres déjà donnés par le FAI, mais qu'il convient de relativiser en l'absence de précisions.

Pour Zive, SFR s'entête à le présenter comme le « n°1 de la SVOD en France », sans apporter aucune preuve de cet état de fait. Concernant l'offre SFR FAMiLY permettant de partager son enveloppe data au sein d'un même foyer, elle aurait rencontré « un succès fulgurant ». Elle compte pour l'instant 150 000 groupes d'utilisateurs.

Un plan de départs volontaires qui veut rester discret

SFR confirme enfin à ses investisseurs son souhait de mettre en place un plan de départs volontaires suite aux accords signés le 4 août dernier avec deux organisations syndicales. Baptisé « New Deal », et récemment détaillé dans nos colonnes, il prévoit qu'aucun licenciement sec ne soit mis en place, que l'effectif du pôle télécom ne descende pas en dessous des 10 000 employés et reprend les termes d'indemnisation du plan de départs volontaires de 2013.

Des syndicats ont fait entendre leur mécontentement, mais pour Michel Combes, le retour de SFR sur le devant de la scène passe par cette restructuration et l'accord trouvé lui semble « équilibré et garantir les intérêts des collaborateurs et de l'entreprise ». Une conférence est organisée à 14h30 pour présenter les résultats du groupe.

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