Le gouvernement ne lancera finalement pas d’appel à projets « Fix-it des quartiers », visant à doter les communes françaises d’une application de signalement d’incidents (tags, panne de l’éclairage public...). Bercy préfère se tourner vers des dispositifs existants.
Le retard accumulé par l’exécutif sur ce dossier n’était donc pas anodin. Début 2015, le gouvernement annonçait qu’un appel à projets « Fix-it des quartiers » serait lancé dès le mois de juin, dans le cadre des investissements d’avenir, afin « mettre en place une plateforme de « crowdsourcing » (identification participative) dédiée aux problèmes rencontrés par les habitants et associations locales » : un feu rouge qui ne fonctionne plus, une rivière en crue, des encombrants abandonnés, etc.
Si certaines villes proposent déjà des sites ou applications pour smartphone permettant de signaler rapidement aux services communaux ce type de d’incidents, l’objectif était d’arriver au développement d’une seule et unique solution, destinée à être proposée à l’ensemble des mairies françaises. Tout en visant une généralisation à la « mi-2016 », l’exécutif promettait alors que la première version de cette solution serait « mise à disposition en septembre 2015 (objectif : 100 communes concernées avant la fin de l’année) ».
Un projet « plus opportun »
Finalement, il n’en fut rien. Alors que cet engagement avait été gravé dans le marbre du plan d’action français pour un gouvernement ouvert, le rapport de mi-parcours dévoilé cette semaine par les autorités nous apprend que « le secrétariat d’État chargé du Numérique ne considère plus ce projet comme opportun ».
Pourquoi ? « Puisqu’au moins trois applications déjà existantes sont déjà très efficaces (voir DansMaRue, PopVox ou en anglais AppMyCity). La préfecture du Val d'Oise a également mis en place une application appelée "Ma Préfecture" inaugurée le 11 mai 2016 par le ministre de l'Intérieur. » Celle-ci comporte – entre autres – un module « Vigie citoyenne » qui permet de signaler « en quelques secondes par géolocalisation des incidents de sécurités civile et publique de faible intensité limitativement énumérés et paramétrables » (arbre tombé sur la voirie, crue, coupure électrique...). Il est également possible d’ajouter une photo ou une courte vidéo à son signalement.

Les pouvoirs publics misent d’ailleurs sur cette application pour remplir leur engagement n°10 (« Donner aux citoyens de nouveaux moyens de participer à la vie publique en les associant à l'identification de problèmes à résoudre »), le gouvernement prévoyant de vérifier si celle-ci « est open source et si elle peut être réutilisée (au moins par d'autres préfectures) ».
Contacté pour plus d’éclaircissements sur ce dossier, le secrétariat d’État au Numérique n’a pas donné suite à nos sollicitations. On peut toutefois supposer que cette réorientation pourrait s’avérer moins onéreuse pour le Trésor public.
Aucune nouvelle de la plateforme de signalement de failles affectant les sites publics
En complément à cet appel à projet « Fix-it des quartiers », le plan d’action français prévoyait que l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) ouvre dès cette année un site permettant aux internautes de signaler des failles ou des problèmes techniques affectant un site public. Là encore, la promesse ne sera vraisemblablement pas tenue : « Non démarré », indique laconiquement le rapport d’étape, précisant simplement qu’en dépit d’une relance début mai, l’ANSSI restait muette quant à l’avancement de ce projet...