La Gendarmerie Nationale vient de lancer un nouvel appel d’offres visant à l’acquisition d’une dizaine de « micro-drones tactiques », dont on devine qu’ils devraient servir lors de missions d’observation – par exemple du comportement des automobilistes.
Pourra-t-on bientôt être verbalisés par des « drones policiers » ? Si cette hypothèse ressemble encore à de la science-fiction, les autorités s’intéressent de plus en plus à ces petits appareils volants. Comme l’avait annoncé Manuel Valls en octobre 2015, la Gendarmerie Nationale a commencé à en expérimenter dans le domaine de la sécurité routière : les images prises par le drone sont renvoyées vers la tablette d’un opérateur, qui peut ensuite ordonner à des motards d’intercepter le contrevenant. La technique ne convient pas pour les excès de vitesse, mais fonctionne en revanche pour le non-respect des distances de sécurité, le franchissement de lignes continues, etc.
La flotte récemment constituée par les militaires est d’ailleurs appelée à s’agrandir, puisque la Gendarmerie Nationale a lancé voilà quelques jours un appel d’offres visant à l’acquisition d’au moins 19 « micro-drones tactiques » – auxquels devront être associés différents accessoires et pièces détachées, ainsi que des modules de formation des télépilotes. Les forces de l’ordre souhaitent acheter des drones à décollage vertical, de type quadri-rotor à propulsion électrique, dotés de modes manuel et automatique. Une autonomie d’au moins 20 minutes est attendue (dans des « conditions normalisées de température et de pression »).
Les forces de l'ordre agrandissent leur flotte de drones
Si l’institution ne précise pas à quel(s) usage(s) sont destinés ces appareils, plusieurs indices ont été laissés par les autorités... Chacun de ces drones devra tout d’abord être « très discret », notamment en vertu d’une propulsion électrique au « faible niveau de bruit ». Il faudra d’autre part que leur caméra soit performante en « détection et reconnaissance », à l’aide d’un zoom x10. Et pour cause, ces drones pourront être amenés à « rester en permanence » sur une « cible », « pendant son trajet ».
« Le système doit permettre à tout moment à l’opérateur d’enregistrer dans un fichier image horodaté une capture instantanée de la vidéo d’observation du drone » ajoute l’appel d’offres, précisant que chaque image devra « comporter toutes les données de géo référencement ». Le tout est enfin prévu pour être particulièrement mobile, puisqu’il faudra que les gendarmes puissent éventuellement rajouter une antenne pouvant « magnétiquement se fixer sur le toit d’un véhicule ». Des batteries à même d’être rechargées à partir d’un allume-cigare sont également requises.
Bref, tout laisse à penser que ces drones seront amenés à surveiller des rassemblements ou des manifestations sportives (Euro 2016...), des automobilistes, à partir en tant qu’éclaireurs lors d’opérations plus dangereuses, etc. Contactée, la Gendarmerie Nationale s'est néanmoins refusée dans l'immédiat à tout commentaire.
Comme l’année dernière, l'institution reste muette quant au budget qu'elle souhaite allouer à ces drones. Dans un autre appel d’offres, émanant cette fois de la préfecture de police de Paris, les autorités envisageaient de consacrer plus de 400 000 euros pour deux systèmes complets (drone + accessoires et pièces détachées + formation).