L’un des angles que Microsoft a du mal à arrondir avec Windows 10 est la manière dont la migration est insistante. Avec un renforcement prévu ce mois-ci dans Windows Update, l’éditeur prévoit cependant un outil simple pour que les entreprises puissent bloquer l’installation.
D’ici la fin du mois, Windows 10 deviendra une mise à jour recommandée pour l’ensemble des ordinateurs actuellement sous Windows 7 SP1 et Windows 8.1. Cela signifie qu’en plus de récupérer automatiquement les données, le processus d’installation se lancera, proposant à l’utilisateur de continuer, ou d’arrêter. Le choix final lui appartient évidemment, mais l’objectif est de signaler la présence du système et de déclencher des installations supplémentaires. Microsoft a, après tout, un milliard d’appareils à mettre à jour en deux ans.
Le grand public d'un côté, les entreprises de l'autre
Le problème reste que beaucoup considèrent ces méthodes comme intrusives. Parmi les points qui ont causé certains soucis, on notera le fait que plusieurs gigaoctets soient téléchargés sans avertir l’utilisateur. Délicat quand la connexion est limitée sur la quantité de données chaque mois, ou que le périphérique de stockage commence à manquer d’espace. Tant que l’installation n’est pas réalisée, le dossier contenant les fichiers d’installation reste en place. Parallèlement, l’application de promotion « Obtenir Windows 10 » va signaler la présence du système et insister, provoquant chez certains un agacement.
Or, un tel comportement peut éventuellement « passer » auprès du grand public, mais risquerait de provoquer une véritable levée de boucliers dans les entreprises, particulièrement les petites et moyennes. Les grandes structures ont souvent en place une gestion centralisée des mises à jour pour l’ensemble du parc, mais les sociétés de taille plus modeste n’ont pas forcément les moyens d’avoir par exemple un serveur WSUS (Windows Server Update Services).
La migration poussée dans une partie des entreprises, mais un moyen de la bloquer
Microsoft a donc annoncé hier plusieurs points importants. Tout d’abord, l’arrivée de l’application « Obtenir Windows 10 » sur un plus grand nombre de machines. Il faudra simplement que ces dernières correspondent à trois critères : la présence de Windows 7 SP1 ou Windows 8.1 en édition Pro, un Windows Update paramétré en mode automatique et que les machines aient rejoint un domaine Active Directory.
Ensuite, l’éditeur aborde le cas des entreprises qui ne veulent justement pas que cette mise à jour soit déployée. Il renvoie donc vers une page dédiée dans le support technique, désormais complétée pour couvrir à peu près tous les cas de figure. On y trouve en particulier deux stratégies de groupe à télécharger, l’une pour Windows 7 et Windows Server 2008 R2, l’autre pour Windows 8.1 et Server 2012 R2.
On remarquera en fait que ces fichiers ne sont pas neufs, pas plus que la méthode. Il s’agit de Group Policy Objects (GPO) qui modifient les réglages des systèmes pour qu’ils ne détectent ni n’installent la dernière version de Windows. Le problème est donc coupé à la racine, exactement comme pour la sortie d’une nouvelle version d’Internet Explorer par le passé. Notez bien que ces stratégies ne font que couper l'installation via Windows Update de manière centralisée. La migration manuelle, depuis un DVD ou une clé USB par exemple, reste évidemment possible.
La volonté de pousser Windows 10 partout où c'est possible
Il est important de souligner cependant plusieurs points. D’une part, l’arrivée de l’application de promotion de Windows 10 dans les entreprises risque de provoquer des réactions diverses. Certaines apprécieront qu’on leur rappelle que la migration vers le système est gratuite jusqu’au 30 juillet prochain. Après tout, la moitié de la période de promotion s’est déjà écoulée. D’autres ne manqueront pas de trouver cette arrivée intrusive, voire agressive.
D’autre part, la page vers laquelle renvoie Microsoft pour bloquer la mise à jour contient désormais la liste complète de toutes les méthodes, en fonction du cas. On y trouve par exemple la modification de la clé de registre pour ne plus être embêté par l’application de promotion (reste à voir si elle tient dans le temps), ou encore la méthode pour installer localement les GPO et ainsi bloquer la future mise à jour recommandée.