Netflix part à la conquête du monde. Le service de SVOD est désormais disponible dans « plus de 190 pays », comme prévoyait le plan stratégique de l'entreprise. Un pays résiste encore à la déferlante du service américain : la Chine.
En juillet dernier, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, Netflix annonçait fièrement vouloir distribuer son service partout dans le monde d'ici la fin 2016. Une accélération de son déploiement qui passait notamment par une arrivée au Japon avant la fin de l'été, puis en Espagne, en Italie et au Portugal pour l'automne.
Une disponibilité dans 190 pays depuis début janvier
À l'occasion du CES, le service organisait une conférence afin de revenir sur son évolution de ces dernières années, et vanter les productions qui arriveront sur les écrans en 2016. L'occasion de rappeler que certaines nouveautés arrivent aussi sur le plan technique, comme les premiers contenus avec gestion du HDR (High Dynamic Range), qui sera au cœur de la stratégie des constructeurs de téléviseurs cette année.
Mais le message principal était de faire savoir que ses offres étaient désormais accessibles depuis 190 pays à travers le monde, sur les 197 nations reconnues par l'ONU. Et ce, dans 21 langues. Le service a en effet ajouté des versions en arabe, en coréen, en chinois simplifié et en chinois traditionnel.
La présence du chinois trahit l'envie de Netflix de trouver sa place dans l'empire du Milieu, qui encore aujourd'hui ferme ses portes à l'entreprise. « Netflix n'est pas encore disponible en Chine, mais la société continue à chercher des solutions pour y offrir son service », assure ainsi le géant de la SVOD. D'autres pays sont concernés (dont la Corée du Nord et la Syrie) en vertu d'embargos imposés par les États-Unis.
De lourds investissements à prévoir dans les contenus
Pour s'adapter à ces nouveaux marchés, Netflix compte sur ses séries originales, mais aussi sur l'arrivée de nouveaux contenus adaptés à certains de ces nouveaux marchés. Une manœuvre qui a un coût élevé, comme le montrent les derniers bilans financiers de l'entreprise.
On se souviendra ainsi qu'au dernier trimestre, Netflix avait affiché un large bénéfice opérationnel aux États-Unis – de 344 millions de dollars – grâce à ses 42 millions d'abonnés dans le pays, mais que les 24 millions d'abonnés à l'international sont à l'origine d'un trou de 68 millions de dollars. Une tendance qui ne devrait pas aller en s'améliorant dans les trimestres à venir, le temps que Netflix parvienne à atteindre sa masse critique de clients.
De plus, le service a tendance à investir de plus en plus d'argent dans ses contenus. Sur les neuf premiers mois de 2014, l'entreprise avait déboursé 2,76 milliards de dollars pour son contenu. Sur la même période en 2015, ce sont 4,19 milliards de dollars qui sont sortis de ses caisses. De quoi faire basculer son flux de trésorerie dans le rouge, avec une baisse de 505 millions de dollars.
Cette nouvelle a quoi qu'il en soit été accueillie chaleureusement en bourse, avec un bond de 9,3 % de l'action de l'entreprise, qui est ensuite redescendue de 5 points environ lors des deux séances suivantes. Ce matin, Netflix était valorisé à hauteur de 47,5 milliards de dollars, un chiffre comparable à celui de Time Warner Cable ou de la 21st Century Fox.