Sale temps chez Toshiba. Suite au scandale comptable révélé en juillet dernier, le conglomérat japonais doit se lancer dans une importante restructuration. Résultat des courses : 4,2 milliards de dollars de pertes nettes attendues cette année, et 6 800 employés laissés sur le carreau.
En juillet dernier, une vague de démissions changeait la face du conseil d'administration de Toshiba. Entre 2008 et 2014, trois des PDG du conglomérat et leurs collaborateurs ont falsifié les comptes afin de gonfler le résultat net de la société pendant ces six années. Au total, leurs manipulations ont fait apparaître pour 1,1 milliard de bénéfices indus sur l'ensemble de la période, et ont forcé Hisao Tanaka et plusieurs membres du conseil d'administration à démissionner.
Le grand chambardement
Depuis le mois de juillet, la nouvelle direction tente de mettre en place des solutions pour corriger les errements des anciens dirigeants. Cela passe notamment par une importante restructuration qui permettra à l'entreprise de faire fondre significativement sa masse salariale.
Première étape : la vente d'une usine de fabrication de téléviseurs en Indonésie. Celle-ci compte environ 1 200 salariés et c'est le conglomérat chinois Skyworth qui s'en porte acquéreur, pour un montant estimé à 25 millions de dollars. Pas encore de quoi complètement renflouer Toshiba, mais c'est un début.
D'une manière plus globale, la division Lifestyle de Toshiba, qui regroupe ses activités dans les domaines des ordinateurs individuels, des téléviseurs et des appareils électroménagers, va devoir se séparer de 30 % de ses effectifs, ce qui correspond à un total de 6 800 personnes. En ce qui concerne directement le marché des PC, Toshiba se concentrera sur les machines dédiées aux entreprises, et ne visera les particuliers qu'au Japon et aux États-Unis. La marque fera donc prochainement ses adieux aux étals européens.
Des pertes colossales cette année
Compte tenu de la situation, Toshiba a annoncé des prévisions très sombres pour l'exercice fiscal en cours. Le conglomérat s'attend à un chiffre d'affaires de 6 200 milliards de yens (47 milliards d'euros), en baisse de 7 % sur un an, avec des pertes nettes de 550 milliards de yens, soit environ 4,2 milliards d'euros, contre un déficit de 37,8 milliards de yens (286 millions d'euros) un an auparavant.
La société qui avait déjà subi une importante claque en juillet suite à la démission de certains de ses dirigeants, vient d'être à nouveau sanctionnée par les marchés boursiers. Aujourd'hui à Tokyo, l'action du groupe perdait 9,8 % de sa valeur, alors que le Nikkei ne reculait que de 0,4 points. En six mois, Toshiba a perdu 40 % de sa valeur, et n'est désormais plus valorisée qu'à 8,2 milliards d'euros sur les marchés, trois fois moins qu'Hitachi, Sony ou Panasonic.