Avec le lancement officiel des Steam Machines, s'accompagne celui de SteamOS, la distribution Linux dédiée au jeu vidéo développée par Valve. Selon les premiers résultats circulant sur la toile, il ne faut pour le moment pas s'attendre à obtenir les mêmes performances en jeu que sous Windows 10.
Après de très longs mois d'attente, les Steam Machines sont enfin disponibles chez les revendeurs, avec des modèles notamment proposés par Alienware et Materiel.net. Ces ordinateurs ont pour particularité de ne pas être livrés avec Windows, mais avec SteamOS, une distribution Linux dérivée de Debian, développée par Valve. Celle-ci n'est pas seulement disponible sur des machines spécialement vendues comme telles, puisque SteamOS peut être téléchargé gratuitement et installé sur n'importe quel PC ou presque.
Un système d'exploitation taillé pour le jeu, qui peine côté performances
L'éditeur décrit son système d'exploitation comme étant « optimisé pour être utilisé dans un salon ». Il s'est donc concentré sur son ergonomie afin de rendre son utilisation agréable à la manette. Cela se traduit donc par une interface héritée du mode Big Picture de Steam.
Mais la qualité d'un système d'exploitation ne se mesure pas qu'à l'ergonomie de son interface, elle se mesure aussi par ses performances en jeu. De ce côté-là, SteamOS ne semble pas encore être tout à fait au point. Nos confrères de ArsTechnica se sont lancés dans une série de tests afin de comparer les performances d'une configuration assez standard (Pentium G3220, GeForce GTX 660, 8 Go de RAM) sous SteamOS et Windows 10, sur une sélection de jeux populaires.
Sur Metro Last Light Redux, ils notent des différences de performance de l'ordre de 20 % avec une définition de 2560 x 1600 pixels et détails minimum, avec 50 images par seconde sous Windows contre 40 avec la dernière version en date de Steam OS. Sur Middle-Earth : Shadow of Mordor en 1972 x 1120 pixels, réglages ultra, passer de Windows 10 à SteamOS, se traduit par un passage de 34 à 15 images par seconde.
Les jeux exploitant le moteur Source de Valve (Dota 2, Portal, Team Fortress 2...) ne s'en tirent pas spécialement mieux avec des différences pouvant dépasser les 30 %, en 2560 x 1600, détails maximum cette fois. Dans tous les cas, les titres restent jouables sous Linux, avec un framerate toujours bien au-delà des 30 images par seconde. Mention spéciale à Left 4 Dead 2 qui tourne aussi bien avec les deux systèmes d'exploitation.
Des raisons difficiles à cerner
Il n'est malheureusement pas possible de désigner le coupable de cette dégradation observée des performances, notamment parce qu'une seule configuration matérielle a été testée par nos confrères. Plusieurs sources sont en effet envisageables. D'un côté, les éditeurs ont pu se contenter d'assurer le service minimum sur leur portage Linux, quitte à négliger les performances. Les fabricants de cartes graphiques peuvent eux aussi être pointés du doigt pour leurs pilotes Linux, pas toujours aussi travaillés que sous Windows. Enfin, il ne faut pas non plus totalement écarter le système en lui-même qui peut également causer certains ralentissements. Dans tous les cas, il faudra suivre avec attention les prochains tests de Steam Machines afin de confirmer ou d'infirmer certaines hypothèses
Malgré l'initiative de Valve consistant à proposer aux joueurs une autre option que celle du tout Windows et à inciter les développeurs à ne pas négliger Linux, l'essai ne semble pas encore transformé. Espérons donc que la firme de Bellevue saura se donner le temps de faire le nécessaire.