Certains jeux de chez Square Enix ne sont disponibles qu'au Japon, faute de traduction dans des langues occidentales. L'éditeur s'est intéressé de près au financement participatif, et aimerait essayer de faire appel à la foule pour financer la « localisation » de ses titres.
Traduire un jeu pour l'adapter au marché occidental est un processus long, fastidieux et coûteux pour les éditeurs. Sur un jeu de rôle où le script peut tenir sur quelques centaines de pages, cela peut réclamer des sommes importantes. Pour la version originale de World of Warcraft par exemple, Blizzard a dû mobiliser toute une équipe pendant cinq mois pour traduire plus de 1,5 million de mots.
Chez Square Enix, de nombreux titres ne sont développés que pour le marché japonais. Les amateurs occidentaux de RPG nippons sont souvent déçus de ne pas les voir débarquer en Europe, ne serait-ce qu'avec une version anglaise. L'éditeur, conscient de se couper d'un certain nombre de ventes, a donc cherché un moyen de financer la traduction de ses jeux.
Dans une entrevue parue dans le magazine Game Informer et relayée par nos confrères de Gamespot, Phil Rogers, le PDG de Square Enix Europe, estime que le financement participatif est une solution qui lui « parait très naturelle » pour ce genre de cas. Pour lui la localisation des jeux est « un sujet qui revient très souvent et nous comprenons pourquoi ».
Parmi les solutions qui ont pu être abordées avec ses équipes, le financement participatif fait partie de celles qui tiennent la corde. Cependant l'éditeur n'est pas encore décidé à se lancer dans une telle entreprise. « J'aimerais essayer de travailler comme ça, de trouver un moyen, mais dans l'absolu on veut surtout satisfaire les demandes des fans. Je pense aussi que nos fans sont très rationnels. Ils comprennent, si on leur explique, ils répondent souvent "oh je comprends maintenant, merci pour l'explication". Ils savent que c'est une tâche complexe et très coûteuse, et qu'il ne s'agit pas seulement d'utiliser Google Traduction », admet le dirigeant.
Il ne faut pas s'attendre à ce que Square Enix essaye cette solution dans l'immédiat mais il ne serait pas surprenant que l'éditeur fasse une première tentative dans ce domaine d'ici l'an prochain, peut-être en utilisant sa plateforme maison : Collective. Parmi les titres qui pourraient faire l'objet d'une telle attention, ceux de la série Dragon Quest figureraient en bonne position, à condition que le dernier volet de la série, Dragon Quest : Heroes, réalise suffisamment de ventes en occident.