À la veille de la mise en vente des iPhone 6S et 6S Plus, nous avons décidé de faire le point sur iOS 9 et ses principales nouveautés. Le nouveau en propose bon nombre, mais, même si la compatibilité avec les appareils n’a pas changé depuis iOS 8, tout le monde n’y aura pas droit.
iOS 9 est disponible depuis environ une semaine et devrait globalement avoir meilleure réputation que la version précédente. iOS 8 a été synonyme pour beaucoup de soucis à l’installation, le système réclamant parfois pas loin de 5 Go d'espace disponible, sans parler des ralentissements qu’il provoquait pour les appareils les plus lents, notamment l’iPhone 4S. La nouvelle mouture ne compte clairement pas renouveler l’opération, qui avait entrainé une certaine frilosité devant les mises à jour, source de fragmentation pour Apple.
Apple a mieux travaillé cette fois, avec un système qui alterne entre le « un peu plus réactif » et le « au moins, ce n’est pas plus lent ». En fait, la grille de compatibilité n’a pas changé et tous les appareils actuellement sous iOS 8 peuvent passer à la version 9.
- iPhone 4S et suivants
- iPad 2 et suivants
- Tous les iPad mini
- iPod Touch de 5e et 6e générations
Ce qui ne veut évidemment pas dire que tous les appareils auront les mêmes capacités. Les bloqueurs de contenus ne pourront par exemple s’installer que si vous avez une puce 64 bits, tandis que les nouvelles fonctionnalités orientées multitâche sont surtout réservées aux iPad, la vue partagée excluant également les modèles mini.
iOS 9 aura dans tous les cas beaucoup moins de difficultés à s’installer. Il réclame bien moins d’espace : environ 1,3 Go. L’installation elle-même reste une opération lourde pour l’appareil et provoquera de 20 à 30 minutes d’attente en moyenne, en fonction de la puissance de l’appareil. Par contre, après ce processus un peu long, l’utilisateur aura sans doute le plaisir de constater qu’iOS lui pose beaucoup moins de questions qu’après les mises à jour précédentes. Seul le mot de passe iCloud sera redemandé par sécurité, avec éventuellement l’ajout d’un code de sécurité (ou d’une empreinte digitale) s’il n’y en avait pas avant. Après cette courte étape, on peut donc se lancer à l’assaut du système.
Un visage globalement identique, mais une nouvelle police
Le thème global de l’interface reste parfaitement aligné avec ce qui avait été fait pour iOS 7, qui marquait une grosse rupture. Cependant, Apple a décidé de changer sa police, délaissant Helvetica Neue pour San Francisco, créée initialement pour la Watch. Les différences ne sont guère perceptibles sur les lettres, mais davantage sur les chiffres. La police est surtout plus lisible sur les écrans non-Retina, un bon point pour les iPad 2 et mini premier du nom. Sachez d’ailleurs que San Francisco sera aussi la police par défaut d’El Capitan, le nouvel OS X arrivant le 30 septembre.
Clavier virtuel : quelques apports particulièrement bienvenus
Le clavier virtuel ne change pas radicalement, mais s’aligne sur la concurrence. Apple a enfin fait le choix d’afficher les minuscules sous forme…de minuscules. Le changement se fait sans forcément que l’on s’en aperçoive, mais les versions précédentes n’affichaient que des lettres majuscules. À l’utilisation, on se rend vite compte que la touche Majuscule change toutes les lettres du clavier pour bien signaler que l’on s’apprête à utiliser une ou plusieurs majuscules.
Sur iPad, la zone grise des suggestions de mots s’enrichit en outre de raccourcis pratiques pour les fonctions copier, couper, coller, annuler et ainsi de suite. Si la tablette est connectée à un clavier physique, la touche CMD peut également servir à piloter les interfaces lorsqu’elle est associée à un chiffre. En somme, des raccourcis clavier qui arrivent à point nommé pour un iPad Pro attendu pour novembre.
On voit les minuscules à gauche et les majuscules à droite
Ces petites améliorations que l’on trouve çà et là
Comme toujours avec une version majeure d’iOS, Apple en profite pour glisser bon nombre de petites améliorations dont certaines s’avèreront rapidement absorbées et maîtrisées. L’application Photos permet par exemple de faire un distinguo entre plusieurs types d’images qu’elle peut être amenée à gérer. La pellicule contient bien entendu toujours l’ensemble des clichés pris avec l’appareil, mais l’application reconnait automatiquement les selfies (qu’elle nomme autoportraits et non égoportraits, dont on lui sait gré) ainsi que les captures d’écrans, qu’elles rassemble dans des dossiers spécifiques.
L’un des plus gros ajouts, et qui n’a pourtant l’air de rien à première vue, est l’arrivée d’un contrôle de retour vers l’application précédente. Les smartphones Android et Windows Phone sont tous munis d’un bouton retour qui permet de revenir à ce que l’on faisait avant. Apple a entendu la demande et a donc mis en place un contrôle spécifique, dont on se demande pourquoi il a mis autant de temps à apparaître. Si une notification arrive et que vous la suivez, vous arrivez en effet dans une application. Pour éviter de passer par la vue multitâche, on peut donc maintenant appuyer sur « Revenir à » situé en haut à gauche.
L’ajout de ce contrôle évite évidemment de se servir de la vue multitâche à tout bout de champ. La fonctionnalité est pratique car on revient rapidement à ce que l’on faisait avant d’agir sur la notification. Cependant, sans bouton dédié, ce contrôle n’a pas d’emplacement à lui. De fait, le moins « ennuyeux » visiblement pour Apple a été de le placer en haut à gauche. Problème, il masque ainsi les informations relatives au réseau tant que l’on ne retourne pas à l’application précédente. Un défaut assez mineur, mais qui pourra en agacer certains.
iOS 9 introduit également une fonction attendue de longue date : la recherche dans les paramètres. Puisque ces derniers n’ont pas arrêté de s’enrichir avec les années, il était devenu difficile de s’y retrouver, surtout quand une nouvelle version du système ajoutait toute une flopée de nouvelles options. Le champ dédié permet de retrouver rapidement ce que l’on cherche, à la manière de ce que sait faire OS X depuis bien longtemps.
Parmi les petits ajouts, on signalera également la possibilité sur un iPad de créer des dossiers contenant jusqu’à 16 applications. Un bon point car la tablette restait finalement à 9 applications, comme sur un iPhone, alors que l’écran permettait évidemment d’en présenter bien davantage. Enfin, iOS 9 permet de définir des codes de verrouillage à six chiffres. La fonction n’intéressera peut-être pas tous ceux qui disposent de Touch ID (reconnaissance d’empreintes digitales), mais les autres pourront profiter de ce petit surplus de sécurité bienvenu.
Citons en outre, pêle-mêle :
- La possibilité de sélectionner plusieurs photos d'un seul geste, depuis un appui prolongé (comme dans Google Photos)
- La fin de la limitations des cinq photos pour un seul mail
- L'arrivée d'une application iCloud Drive dont tout le monde n'aura pas l'utilité
- La disponibilité d'une application Android pour récupérere des utilisateurs de la plateforme concurrente, en simplifiant le transfert des données et applications
Autonomie : Apple ajoute un mode économie d’énergie
Windows Phone a été le premier à mettre en place un mode spécifique dédié à la sauvegarde de la batterie. On pouvait l’activer à n’importe quel moment, mais il pouvait surtout se mettre automatiquement en marche dès que l’on tombait sous la barre des 20 %. Dans ce mode, de nombreux processus sont coupés, à savoir les notifications (elles ne s’affichent plus et l’écran ne s’allume pas), la réception automatique des emails ou encore le fonctionnement de certaines applications en arrière-plan. De nombreux constructeurs Android ont emboité le pas, mais Apple était resté à l’écart.
Les plaintes liées à l’autonomie sont pourtant courantes avec les smartphones, leurs prérogatives ayant largement augmenté avec les années. Et ce n’est pas l’arrivée de l’Apple Watch qui a changé la donne. La montre a en effet besoin de l’iPhone pour obtenir ses données, ne disposant pas elle-même d’une connexion propre. La version 2.0 de watchOS apporte d’ailleurs une certaine dose d’indépendance avec l’arrivée des applications natives, n’ayant plus nécessairement besoin d’un pendant sur le téléphone.
Avec iOS 9, Apple ajoute en plus une fonction dédiée à l’autonomie. Elle se trouve dans les réglages de la batterie et, une fois activée, permet d’obtenir les mêmes bénéfices que cités précédemment. La fréquence du processeur est également réduite et la firme indique que l’on peut obtenir jusqu’à trois heures supplémentaires d’utilisation. Dans la pratique, nous avons effectivement constaté la différence, mais il est difficile de la chiffrer car elle dépend surtout de ce que vous faites pendant le temps « bonus ».
Nous avons par ailleurs quelques reproches à faire à Apple sur la manière dont cette fonction est mise en avant. Il n’existe pas dans les paramètres de bouton permettant d’activer automatiquement ce mode lors du passage sous un certain niveau de batterie. Quand l’appareil atteint 20 % de batterie, iOS 9 envoie une alerte (ce qu’il faisait avant) avant un bouton pour accéder rapidement au réglage. Dommage donc que l’on ne puisse pas paramétrer cette bascule de manière automatique. Dommage également qu’un accès ne soit pas directement inclus dans le centre d’actions, où il aurait eu clairement sa place.
Signalons quand même un très bon point : depuis le panneau de réglages de la batterie, iOS 9 fournit des indications sur l'autonomie des appareils Bluetooth reliés au terminal. Une manière de savoir par exemple ce qu'il reste précisément dans son casque sans-fil ou dans l'Apple Watch.
iOS 9 se veut beaucoup plus proactif
Le nouveau système mobile se veut nettement plus proactif en prenant les devants sur certaines informations dont vous pourriez avoir besoin. Attention cependant, car une partie de ces fonctionnalités dépend malheureusement de l’utilisation de certaines applications Apple, surtout Mail et Calendrier.
L’ajout de fonctions dites « intelligentes » est en fait une nouveauté pour Apple. Le concept suppose qu’un service se porte vers l’utilisateur avec des informations pertinentes. Il s'agit là clairement de répondre au Google Now d'Android qui propose peu ou prou la même chose. Si la fonction est bien pensée, l’utilisateur pourra en être reconnaissant. Si les informations ne sont pas assez précises, il y verra surtout une source d’ennui et de distractions.
Apple réussit globalement bien sa copie avec sa fonction « Proactive », avec des renseignements efficaces, et d’autres dispensables. Si vous avez renseigné par exemple un évènement dans le calendrier avec l’heure et surtout le lieu, Siri vous avertira à l’avance des conditions de circulation pour vous enjoindre à partir plus tôt, ou au contraire pour vous indiquer que tout est normal. Nous avons pu tester cette fonctionnalité, qui s’avère relativement fiable, mais uniquement si l’on utilise le Calendrier, que l’adresse est correcte et surtout que l’on s’y rend en voiture. Dommage (pour l’instant ?) que les renseignements dans les applications tierces ne puissent pas servir de cette manière.
Proactive aimerait pouvoir proposer l’information ou la suggestion la plus pertinente en fonction du contexte. Il y arrive dans une partie des cas, comme lorsque l’on branche des écouteurs sur l’iPhone. iOS 9 tente de proposer l’application qui correspond le mieux à ce geste et l’affiche en bas à gauche de l’écran verrouillé, qui s’allume pour l’occasion. Dans notre cas, ce fut l’application Podcasts, largement utilisée les jours précédents. Pour d’autres, il s’agira de Spotify, Deezer ou Apple Music. On remarquera que l’icône se situe à l’emplacement réservé par Handoff, déplacé pour l’occasion dans la nouvelle vue multitâche. Par ailleurs, on peut désactiver cette fonctionnalité en coupant l’option « Apps installées » dans la rubrique « Apps suggérées ».
Si l’on se sert surtout de Mail et Calendrier, Proactive peut accomplir d’autres petites actions de manière automatique. Il complète ce que les deux applications savaient déjà faire sur l’extraction des données en allant plus loin. Si un contact termine son email par une signature particulièrement complète, Proactive peut vous suggérer ces informations directement dans une fiche contact. Idem si cette signature contenait un numéro de téléphone : si le contact en question appelle, mais que la fiche n’a jamais été créée, l’écran d’appel suggère qu’il s’agit peut-être de cette personne. Même chose si Mail détecte un évènement, la création d’un évènement sera proposée.
Attention cependant, Proactive ne fonctionnera pas partout. Il faudra au moins un iPhone 5s, un iPad Air, un iPad mini 2 ou un iPod Touch de 6e génération pour en profiter.
Une recherche nettement plus riche
Avec l’accroissement des services, du stockage et donc des types de données que l’on peut avoir sur son appareil, une recherche efficace permettra de retrouver plus facilement ce que l’on veut atteindre. Dans iOS 9, on trouve toujours la barre de recherche en haut, dès que l’on fait glisser l’écran d’accueil vers le bas. Mais le système remet en place l’écran de gauche réservé à la recherche, qui avait disparu avec iOS 7.
Cette page est remaniée pour l’occasion et concentre diverses informations, comme des suggestions de contacts, d’applications et quelques actualités importantes. Elles sont basées sur la fréquence d’utilisation ou sur l’aspect récent de l’ajout, mais nous avons constaté des différences de comportement en fonction des moments de la journée. Il n’est pas impossible que l’heure joue un rôle, mais nous ne pouvons pas confirmer encore ce point. Du côté des actualités en tout cas, il n’y a guère de surprises, Apple n’ayant choisi que des poids lourds : Le Monde, Le Figaro, L’Équipe… Par contre, on ne peut pas définir de liste personnalisée, dommage.
L’heure influe dans tous les cas sur les suggestions de lieux, qui peuvent s’afficher ou non. Leur présence nous a semblé assez capricieuse, mais elles peuvent se montrer intelligentes. Des boulangeries le matin, mais pas le midi et le soir, qui afficheront plutôt des restaurants pour le premier, ou des lieux où sortir pour le second. Mais cette grille de suggestions ne s’affiche pas toujours. Elle s’active parfois quand on se déplace, mais pas toujours non plus. On peut imaginer que cette fonctionnalité est encore actuellement en rodage et que son efficacité peut donc être améliorée.
La recherche peut de manière globale se montrer beaucoup plus riche, mais il faudra que les développeurs jouent le jeu. Les applications peuvent en effet exposer leurs données, qui peuvent ensuite s’afficher dans les résultats. Ces derniers évoluent d’ailleurs et contiennent, lorsque cela est pertinent, certains boutons d’actions. Pas besoin d’aller dans les contacts pour trouver par exemple une personne. Depuis la recherche, on écrit son nom, la recherche affiche le contact alors accompagné des fonctions d’appel, de message et de FaceTime.
Siri s’ouvre aux contextes
Siri ne veut plus se cantonner au rôle d’assistant que l’on interroge lorsqu’on a une question. Il veut devenir globalement celui qu’on appelle dès que l’on a besoin d’effectuer une action rapidement, quand les mains ne sont pas libres pour pianoter sur les touches du clavier (en voiture par exemple) et/ou que le temps manque.
L’exemple le plus simple à comprendre est celui d’un évènement quelconque qui se produirait sur l’appareil, comme la réception d’un email ou d’un SMS. Si l’utilisateur n’a pas le temps d’y répondre sur l’instant, il peut appeler Siri et lui demander de lui rappeler d’y répondre plus tard. Un rappel est alors automatiquement créé pour qu’iOS se manifeste quelques heures après.
Enfin, Siri peut prendre en charge des requêtes plus complexes, notamment pour les recherches de photos. Il est possible par exemple de lui demander toutes les photos prises à une certaine date. La recherche peut se montrer particulièrement efficace et dépasser par exemple ce que sait faire Google Photos dès lors que la reconnaissance faciale a été activée. Cette dernière ne peut être faite que depuis un Mac, mais cela permet ensuite à Siri de prendre en charge les noms des contacts dans les requêtes (à condition d'avoir activé iCloud).
Un multitâche beaucoup plus prononcé sur l’iPad
Difficile de dire que l’iPad a jusqu’à présent concurrencé des tablettes clairement orientées vers le travail, à l’instar de la Surface Pro de Microsoft. iOS 9 ne rendra toujours pas cette comparaison réaliste, du moins sur les tablettes actuelles, mais il faut garder à l’esprit que l’iPad Pro et son écran de 12,9 pouces arrivent, équipés en options d’un clavier physique et d’un stylet gérant toute une palette de niveaux de pression.
En attendant, le multitâche va se signaler essentiellement de trois manières différentes, en fonction du modèle que vous possédez. Si vous avez un au moins un iPad mini 2 ou un iPad Air (premier du nom), vous ne disposerez que du premier, nommé Slide Over : un glissement depuis le bord droit de l’écran dégage une colonne dans laquelle on peut « docker » une deuxième application. Elle n’y reste pas, mais peut être appelée en répétant le mouvement. On peut également la remplacer par une autre ensuite. Pratique par exemple quand on souhaite garder un œil sur la liste des emails reçus.
L’autre genre de multitâche (Split View) porte en fait mieux son nom. Il permet de diviser littéralement en deux l’écran, pour que deux applications soient affichées en même temps, cette fois de manière permanente. Il faudra cependant disposer de l'iPad Air 2 ou de l'iPad mini 4, sans parler évidemment de l’iPad Pro qui n’arrivera qu’en novembre.
Le dernier mode multitâche est en fait un mode Picture in Picture, autrement dit il a la capacité d’afficher une vidéo de taille réduite dans un coin de l’écran. L’idée est de continuer à suivre un contenu pendant que l’on jette un œil à un document, un email ou un à une page web. Techniquement, toute application capable de produire un flux vidéo peut être compatible, et la fonction permet par exemple de garder une vidéo YouTube dans un coin. Elle est également compatible avec les appels vidéo FaceTime.
Bloqueurs de contenus : nouveau coup contre la publicité
Les bloqueurs de contenus sont l’une des plus grosses nouveautés ajoutées par iOS 9. Soyons honnêtes : Apple a beau parler de contenus, cette fonctionnalité concerne avant tout les publicités. Et de ce point de vue, elle tient d’ailleurs toutes ses promesses, tant elle produit des résultats proches de ce qu’on pourrait attendre d’une extension comme Adblock dans un navigateur. Mais à la place d’extensions, il faudra installer des applications.
Il en existe déjà plusieurs, notamment Crystal, 1 Blocker ou encore Blockr. En fonction de celle que l’on utilise, on peut bloquer plus ou moins d’éléments, car si elles visent avant tout les publicités, elles peuvent également bloquer les sites pornos, les trackers, les widgets des réseaux sociaux, les systèmes tiers de commentaires (comme Disqus), des éléments plus techniques comme certains scripts et les polices web embarquées par les sites. Dans tous les cas, après l’installation de l’un d’entre eux, il faut l’activer dans les paramètres, section Division, puis Bloqueurs de contenus.
Autant le dire clairement : tous ceux qui essaieront un bloqueur n’ont guère de chance de s’en débarrasser. Leur utilisation peut changer radicalement la donne dès que l’on parle de web mobile tant les sites se chargent plus vite, sans parler de leur aspect beaucoup plus « propre ». Évidemment, pour un Apple surtout intéressé par sa propre régie publicitaire dans les applications, la disparition des publicités sur les sites n’est clairement pas un problème.
Aux côtés des inévitables questions de performances et de vie privée, on retrouvera donc celle de l’activité commerciale des sites qui vont évidemment pâtir de ces bloqueurs. Il est évident dans tous les cas que les utilisateurs qui auront gouté aux joies d’un web rapide ne rebrousseront pas chemin, et c’est très probablement là la volonté d’Apple.
Cependant, tout le monde ne pourra pas en profiter car il faut disposer obligatoirement d’un appareil équipé d’une puce 64 bits. Pour les iPhone, il faudra donc posséder au moins un modèle 5s. Du côté des iPad, ce sera au minimum un Air premier du nom ou un mini 2. Quant aux iPod Touch, seule la sixième génération est compatible.
Notes tente de faire de l'ombre aux outils concurrents
L’application Notes est largement enrichie avec iOS 9, et il était temps. Elle avait plutôt tendance à stagner, même si Apple lui avait ajouté quelques fonctionnalités de mise en texte. Cette fois, les ajouts vont beaucoup plus loin et sont d’autant plus intéressants qu’ils seront synchronisés avec la version intégrée dans le prochain OS X El Capitan (prévu pour le 30 septembre).
La fonction phare de la nouvelle application est la possibilité de dessiner à main levée avec plusieurs outils. On peut donc intégrer un dessin en plein milieu d’une note avec plusieurs feutres ou crayons. Notes gère également (et enfin) les listes de tâches avec cases à cocher, un manque qui devenait assez incompréhensible avec le temps, tant les outils de prises de notes proposent ce type de fonctionnalité. Parmi les autres ajouts, on signalera également les photos.
En tant que tel, Notes ne peut évidemment pas se comparer à un produit comme EverNote ou OneNote. Cependant, tout le monde n’a pas besoin d’une solution aussi complète, et la légèreté de l’application d’Apple pourrait séduire une partie des utilisateurs.
Maps s'enrichit, mais seulement pour certaines villes
Plans n’est clairement plus ce qu’elle était à son lancement. Quand Apple avait lancé son application après l’arrêt surprise de l’intégration de Google Maps, beaucoup avaient hurlé au scandale. Et il y avait de quoi : le service était particulièrement incomplet, quand il n’était pas tout simplement inexact. Or, dès que l’on fournit de mauvaises directions aux utilisateurs, ils le remarquent rapidement et sont prompts à faire part de leur colère (à juste titre). La situation était d’ailleurs telle que des sites rassemblaient tous les plus beaux gadins de Plans.
Avec iOS 9, Plans s’enrichit d’importantes nouveautés… quand on habite au bon endroit. Apple a en effet commencé à ajouter les informations de transit des transports en commun, ce qui permet en théorie d’enchainer les métros, trams et bus pour aller d’un point à un autre. Mais cette disponibilité est très limitée : Berlin, Londres, New York, San Francisco, et quelques autres grandes villes américaines. 300 villes chinoises sont également comprises dans le lot, mais aucune en France.
Techniquement, les informations proposées peuvent se révéler très précises, Plans pouvant donner par exemple la sortie précise d’une station de métro. Mais cette fois, Apple vient jouer sur les platebandes d’applications poids lourd comme Moovit, dont c’est justement l’une des spécialités. Le potentiel est évidemment énorme, mais il faudra que la firme augmente le nombre de villes prises en charge.
Parmi les autres améliorations, on notera particulièrement l’affichage d’informations relatives aux situations extraordinaires sur la route, comme les accidents. Si un évènement doit changer votre temps estimé de voyage, comme un embouteillage, Plans le signale un peu en avance. Malheureusement, aucune solution n’est proposée pour l’instant, contrairement à Waze par exemple. Signalons également que la recherche d’un lieu s’accompagne des points d’intérêts à proximité, ce qui peut toujours servir.
Un nouvel iOS qui passe mieux que les précédents
Que dire au final de cet iOS 9 ? Qu’il est globalement agréable à utiliser, sans provoquer de chute notable dans les performances. Sur un iPhone 4S, la situation est peu ou prou la même qu’avec iOS 8, qui n’était pas une réussite dans ce domaine. Il ne fallait évidemment pas espérer d’améliorations notables des performances, mais ne pas les amoindrir est déjà un bon point. Bien entendu, il est plus facile de maintenir des performances quand certaines fonctionnalités ne sont pas gérées, mais ce constat est valable pour toutes les versions précédentes.
iOS 9 marquera dans tous les cas un nouveau tournant pour le marché publicitaire, car il est évident que les bloqueurs de contenus ont de très beaux jours devant eux. Les utilisateurs n’y verront bien sûr que des avantages, mais de nombreuses entreprises vont devoir prendre cet ajout en compte. Notez que le problème risque de simplement se déplacer : si le but est de valoriser les structures publicitaires intégrées aux applications, c’est là qu’elles seront renforcées, sans rien pouvoir y faire cette fois.
La nouvelle version du système est dans tous les cas mieux reçue qu’un iOS 7 qui avait un peu trop chamboulé les codes visuels, et une version 8 qui avait provoqué nombre de soucis techniques, notamment à son installation. Elle ne casse pas les habitudes et enrichit simplement l’existant. Par contre, il faudra que certains ajouts liés à Proactive et à Plans fonctionnent de manière plus cohérente et qu’Apple continue à ajouter des données à ses services. On notera cependant que bon nombre des fonctionnalités ajoutées constituent un rattrapage de retard sur Google, dont le service Now propose déjà ce type de renseignements depuis un certain temps.