Invitée par un sénateur à interdire les « publicités intempestives » intégrées aux billets de train ou de concert à imprimer à domicile, la secrétaire d’État en charge de la Consommation vient de balayer d’un revers de la main la proposition de l’intéressé, qui critiquait ces insertions « coûteuses pour le consommateur et occasionnant des déchets inutiles ».
Constatant que « les billets à imprimer soi-même à partir d'un site web se généralisent », le sénateur Jean-Noël Guérini (non-inscrit, ex PS) regrettait au travers d’une question écrite en date du 25 juin que ces impressions « occupent généralement chacun toute une page format A4, dont une large surface est consacrée à la publicité, alors même que le consommateur use sa propre encre et ses propres feuilles pour des éléments qu'il n'a pas sollicités ». De très nombreux acteurs proposent en effet d’imprimer des tickets à domicile, ce qui permet généralement aux clients d’éviter un déplacement et de l’attente au guichet : billets de train ou d’avion, entrées de parcs d’attractions, de concerts ou de musées, etc.
Les entreprises peuvent toutefois souffler. Bercy n’a aucunement l’intention d’interdire les publicités parfois apposées en marge de ces billets à imprimer, comme le suggérait pourtant le parlementaire. Martine Pinville, la nouvelle secrétaire d’État en charge du Commerce et de la consommation, considère en effet que « la communication publicitaire est doublement favorable pour l'économie » : « D'une part, elle permet aux entreprises qui y ont recours d'augmenter leur visibilité notamment face à leurs concurrentes étrangères et d'augmenter leur chiffre d'affaires et contribuent à la croissance. D'autre part, elle constitue un modèle économique qui contribue au financement de nombreuses prestations (abribus, médias, restauration de monuments historiques, etc.). »
Sans évoquer les possibilités qu’ont en principe les internautes de n’imprimer que certaines sections, Martine Pinville écarte en fait la proposition de Jean-Noël Guérini au motif que l’essor des smartphones rendrait « obsolète » les billets à imprimer. « L'impression des publicités en même temps que l'impression des billets est amenée à terme à disparaître en raison du succès croissant des téléphones mobiles et des applications qui permettent de télécharger les billets directement sur le téléphone », fait ainsi valoir la secrétaire d’État. Bref, l’idée du sénateur a semble-t-il fait mauvaise impression auprès de Bercy.