Récemment placée troisième d’un autre classement international sur l’ouverture des données publiques, la France vient d’arriver en quatrième position du « Baromètre de l’Open Data » de la World Wide Web Foundation. Si les efforts de notre pays sont salués par l’organisation, de nombreux progrès restent néanmoins à accomplir.
La World Wide Web Foundation a dévoilé lundi 19 janvier les résultats de son dernier « Baromètre de l’Open Data ». L’organisation fondée par Tim Berners-Lee, qui est considéré comme l’un des pères du Web, a pour cela comparé la façon dont 86 États ouvraient leurs données publiques (statistiques, informations juridiques ou budgétaires, horaires de trains...) et l’impact que ce mouvement pouvait avoir sur la société.
Le Royaume-Uni, encore et toujours en tête de l’Open Data
Sans grande surprise, c’est le Royaume-Uni qui arrive en première position mondiale. Nos voisins britanniques étaient déjà à cette place lors du précédent classement, ainsi que dans celui récemment publié par l’Open Knowledge Foundation (OKF). En deuxième position, on retrouve les États-Unis, suivis d’assez loin par la Suède.
La France se situe quant à elle en quatrième place, ex-aequo avec la Nouvelle-Zélande (même si l’Hexagone dispose d’une note générale de 80,21/100, contre 80,01/100 pour les Néo-Zélandais). Notre pays a ainsi réussi à faire un bond de six places par rapport au classement de 2013, ce qui confirme la progression enregistrée également par l’OKF. Arrivent ensuite les Pays-Bas, puis le Canada et la Norvège (7èmes ex-aequo). L’Allemagne est 10ème, le Japon 19ème et l’Italie 22ème. Le Mali, Haïti et la Birmanie terminent le classement.
Les efforts de la France récompensés
La France voit ses efforts récompensés pour la récente ouverture des données juridiques de Légifrance (textes de loi, décrets, certaines décisions de justice...) ou bien encore de la base des codes postaux détenue par La Poste. La nomination d’un « chief data officer » est également saluée, même si cette nouvelle fonction confiée à Henri Verdier doit encore faire ses preuves.
Selon la WWF, le « défi » pour notre pays consiste désormais à élargir le nombre d’utilisateurs des données publiques, afin que celles-ci ne servent pas qu’à une petite communauté d’acteurs – administratifs notamment. La fondation invite ainsi la France a faire en sorte que ses informations soient davantage réutilisées et puissent surtout avoir un plus grand impact sur la société. On rappellera à cet égard que l’État a lancé il y a quelques semaines un appel à projets doté d’une enveloppe de 2,5 millions d’euros (voir notre article).
Encore d’importants progrès à effectuer
En dépit de ce classement et des progrès réalisés par certains États, la World Wide Web Foundation prévient que beaucoup de terrain reste à parcourir : « La seconde édition de notre "Baromètre de l’Open Data" montre que des efforts acharnés doivent être menés afin que le mouvement d’ouverture des données publiques ait un impact vraiment transformateur et soit à la hauteur de son potentiel. »
L’organisation ne manque d’ailleurs pas de souligner qu’en dépit de leurs engagements, « pratiquement la moitié des membres du G7 ne publient toujours pas les jeux de données clé qu’ils avaient promis de libérer en 2013 ». La Charte du G8 (redevenu G7 suite à l’exclusion récente de la Russie) pour l’Open Data prévoit en effet que des données à forte valeur ajoutée soient diffusées prioritairement, dans un format ouvert et réutilisable : horaires des transports publics, niveaux de pollution, marchés publics, lois et règlements, registre des entreprises, etc. La France est bien entendue concernée par cette critique, même si la loi Macron et le projet de loi numérique devraient être l’occasion d’avancer afin d'atteindre ces objectifs.