Open Data Index : la France se hisse à la 3ème place mondiale

On a gagné quoi ?
Droit 4 min
Open Data Index : la France se hisse à la 3ème place mondiale

Fini l’humiliation. En 2013, la France s’était retrouvée en 16ème place de l’Open Data Index, derrière la Bulgarie et la Moldavie, et surtout très loin du Royaume-Uni, du Danemark et des États-Unis, qui caracolaient alors en tête de ce classement. Mais cette année, l'Hexagone obtient une 3ème place méritée, quand bien même des « progrès importants » restent à consentir selon l'Open Knowledge Foundation.

Pour en arriver à de tels résultats, l'Open Knowledge Foundation s’est appuyée sur des relevés effectués par ses membres au travers de 97 pays, parfois à l'aide d'acteurs de la société civile – tels que l’association Regards Citoyens pour la France. L’objectif ? Évaluer dans quelle mesure les données publiques sont ouvertes dans chaque État. Pour cela, dix jeux « clés » de données détenues par les pouvoirs publics ont été passées à la loupe (résultats des élections, législation, horaires des transports publics, registre d’entreprises, données cartographiques, etc.). À chaque fois, les évaluateurs ont regardé si les informations étaient accessibles en ligne ou non, dans un format ouvert, sous quelle licence de réutilisation, s’il fallait payer une redevance...

La France passe devant les États-Unis et l'Allemagne

L’année dernière, Paris s’était justement fait tirer les oreilles parce que des informations publiques considérées comme « fondamentales » restaient encore indisponibles, à l’image du détail des dépenses publiques et des horaires des TGV, qui existaient sans pourtant être libérées convenablement. Les redevances imposées pour la réutilisation des données juridiques de Légifrance étaient également pointées du doigt.

 

ODI data 2014

 

Mais cette année, les voyants sont clairement repassés au vert. La France se hisse en effet à troisième position de l’Open Data Index, juste derrière le Royaume-Uni, qui conserve sa première place, suivi du Danemark. L’Hexagone récolte des points sur la mise à disposition de données publiques relatives aux résultats d’élections, au détail du projet de loi de finances, aux émissions de pollution, à la carte de France ou bien encore aux codes postaux.

 

Il y a des progrès sur les horaires des trains, mais ceux des TGV manquent toujours à l’appel. Le véritable point noir concerne en fait le détail des dépenses effectives de l’État. L’Open Knowledge Foundation aimerait que la France libère certaines informations comptables gérées grâce au logiciel Chorus. Autre point à améliorer : l’accès à la base de données SIRENE sur les entreprises, qui reste aujourd’hui soumis à redevance.

Des efforts récompensés, notamment sur les données juridiques 

Cette progression claire et nette n’est guère surprenante. Plusieurs avancées concrètes ont en effet été enregistrées au fil des derniers mois, de la fin de la redevance sur les données juridiques de Légifrance à la très récente ouverture par La Poste de sa base de données sur les codes postaux.

 

Si ce classement ne doit pas faire oublier que la marche vers l’Open Data est encore bien longue (à l’image de la publication des déclarations d’intérêts des parlementaires ou des débats à venir sur les données de santé), il souligne néanmoins que la France est sur une bien meilleure voie, tout du moins sur des données considérées comme essentielles. De récentes avancées pourraient d’ailleurs aider notre pays à conserver – voire améliorer ? – son rang pour l’année prochaine : ouverture, d’ici au premier semestre 2015, des jeux de données publiques contenues dans les bulletins officiels de type BOAMP, probable obligation pour l’administration de publier les dotations budgétaires versées aux collectivités territoriales, etc.

 

Du côté des autres pays, l’on remarque que les États-Unis ont dégringolé en 8ème position. La moitié du « top 10 » est constituée d'États membres de l’Union européenne, dont la Finlande et l’Allemagne – outre ceux évoqués précédemment. En fin de peloton, on retrouve la Guinée (97ème), le Mali (96ème) et Haïti (95ème).

Encore des progrès à faire selon l'OKFN

L'Open Knowledge Foundation se garde d'ailleurs de tout triomphalisme. « Même parmi les pays en tête, il reste encore beaucoup à faire : les États-Unis, la France et l’Allemagne, par exemple, ne fournissent pas de registre des entreprises en Open Data » regrette ainsi l'organisation. « Nous accueillons très favorablement le soutien croissant à l’ouverture des données gouvernementales de ces dernières années, mais les résultats de l’Index 2014 montrent que les vrais progrès sur le terrain sont souvent bien loin de la rhétorique » a d'ailleurs déclaré Rufus Pollock, fondateur et président d’Open Knowledge.

 

« Il reste beaucoup à faire » reconnaît d’ailleurs Henri Verdier, l’Administrateur général des données. Contacté par Next INpact, le directeur de la mission Etalab nous confie qu’il souhaite « continuer l'effort sur l'ouverture » des données et ouvrir deux grands chantiers : « la participation des citoyens (avec notamment notre plan d'action pour un gouvernement ouvert) et l'utilisation de ces données », via le nouvelle fonction de « chief data officer » (voir notre interview).

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