Alors que les droits pour les retransmissions de matchs de foot se monnaient régulièrement à coups de millions d’euros, la Ligue de football professionnel (LFP) voit rouge lorsque des extraits montrant les buts sont diffusées gratuitement sur Internet, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. L’organisation fait ainsi les gros yeux à Twitter et à son application de courtes vidéos Vine, menaçant l’entreprise américaine d’une action en justice.
« Si Twitter refuse de prendre en compte la question des ayants droit, nous serons contraints d'agir devant les tribunaux. » L’avertissement de Jérôme Perlemuter, responsable des affaires juridiques de la LFP, se veut relativement clair. Et pour cause, l’intéressé a expliqué au Figaro que son employeur, qui revend traditionnellement les droits du championnat de France de football, a fait envoyer à Twitter trois mises en demeure par ses avocats américains. En vain.
Dans le collimateur de la LFP, se trouvent ces extraits de matchs, bien souvent filmés sur une télévision par un téléphone portable, et qui circulent sur le célèbre réseau social grâce à l’application Vine. Le problème est que même si elles ne durent que quelques secondes, ces vidéos deviennent accessibles gratuitement pour des millions d’internautes grâce à la puissance de feu de Twitter, qui détient d’ailleurs Vine. Et ce au grand dam des ayants droit, qui estiment voir ainsi filer des revenus publicitaires et/ou des abonnements à leurs chaînes ou à leurs sites d’information en ligne...
Le prétendu laxisme de Twitter pointé du doigt
« Il est incompréhensible qu'une société cotée et prétendument sérieuse comme Twitter traite avec autant de légèreté la question du copyright », insiste Jérôme Perlemuter. En principe, le réseau social est censé retirer tout contenu illicite lui étant signalé par un ayant droit, mais le laxisme de la firme californienne est clairment pointé du doigt par la LFP. « Le service met parfois jusqu'à dix jours pour retirer les contenus. Et certains extraits ne sont jamais ôtés » expliquent ainsi nos confrères.
Si la LFP fait les gros yeux, c’est aussi parce qu’elle aurait déjà obtenu gain de cause il y a peu devant les tribunaux pour une affaire similaire. Toujours selon le Figaro, l’organisation a en effet obtenu 5 000 euros de dédommagement, et ce par vidéo litigieuse, de la part de « deux grands sites » assignés en justice en raison de la diffusion de vidéos de Ligue 1. « Sur cette base, la LFP pourrait donc réclamer quelque 10 millions d'euros à Twitter... » indiquent nos confrères.
Restera maintenant à voir si le géant américain plie d'une quelque manière que ce soit face à ses menaces.
Rappelons enfin qu’au Royaume-Uni, la Premiere League a préféré adresser une mise en garde à l’attention des internautes (voir notre article). Pour rappel, les conditions d’utilisation de Twitter imposent aux utilisateurs du réseau social de respecter les droits de propriété intellectuelle d'autrui. À défaut, et sur signalement de l’ayant droit qui s’estime victime, le site de micro-blogging peut retirer un contenu, voire supprimer un compte si celui-ci a fait l’objet de signalements répétés.