Nintendo a dévoilé hier ses résultats financiers pour les six premiers mois de son exercice fiscal en cours. Le géant japonais affiche un net recul de son chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière, mais parvient tout de même à dégager un bénéfice, une fois de plus grâce à la situation du yen sur les marchés monétaires.
Par rapport à l'an passé, les revenus du constructeur sont en baisse de 12,8 % et passent donc de 196,5 milliards de yens sur six mois à 171,4 milliards, soit respectivement 1,429 et 1,247 milliard d'euros. Si ce premier chiffre n'est pas très flatteur, un autre est quant à lui un peu plus encourageant. Sur les six premiers mois de 2013, Nintendo n'affichait en effet qu'un bénéfice net de 600 millions de yens, soit 4,36 millions d'euros. En 2014 sur la même période il est désormais question de 14,3 milliards de yens, ou 104 millions d'euros, soit une multiplication par 23,8 en un an.
Malheureusement, et comme souvent avec Nintendo, ce bénéfice flatteur n'est pas uniquement dû aux bonnes ventes de ses produits : le yen est en situation favorable sur les marchés monétaires. Si l'on s'en tient au résultat net d'exploitation, le géant nippon est en fait à l'équilibre, avec une perte de 215 millions de yens, soit 1,56 million d'euros. Ajoutez à cela un excédent de 15,59 milliards de yens (113,4 millions d'euros) générés grâce aux fluctuations du yen, et la balance repasse du bon côté. La restructuration des bureaux européens du constructeur a quant à elle coûté un peu plus de 2,1 milliards de yens, soit 15,75 millions d'euros.
La Wii U pourrait remplir ses objectifs cette année
L'une des bonnes nouvelles à retenir dans les chiffres présentés par Satoru Iwata, le PDG de Nintendo, concerne les ventes de la Wii U : 600 000 consoles ont trouvé preneur dans le monde au dernier trimestre. Le chiffre peut sembler ridicule au vu de ceux affichés par Sony avec sa PlayStation 4, mais il est pourtant très encourageant.
La situation est en effet bien meilleure que l'an dernier, où entre mars et septembre, seules 460 000 consoles avaient trouvé preneur, ce qui était tout simplement catastrophique. Sur la même période cette année, ce sont 1,12 million de machines qui ont été vendues, et la progression est donc plutôt encourageante. Nintendo prévoyant de vendre 3,6 millions de Wii U sur l'exercice en cours, l'objectif pourra donc être rempli, à condition que les ventes décollent pour la fin d'année. Et cela tombe bien, Super Smash Bros devrait arriver juste à temps pour remplir cette mission.
Dans sa présentation, Satoru Iwata a également précisé que la progression des ventes est visible sur l'ensemble des territoires sur laquelle la Wii U est présente. Au Japon, les ventes de consoles ont doublé sur l'année, tandis qu'elles ont triplé en Europe. Pour ce qui est des jeux, leurs ventes ont également triplé, mais sur l'ensemble des marchés cette fois-ci.
Le géant de Kyoto en a également profité pour révéler le nombre d'exemplaires de Mario Kart 8 ayant trouvé preneur au 30 septembre 2014 : 3,49 millions. En sachant qu'il y a 7,11 millions de Wii U en circulation, cela signifie qu'un acheteur sur deux de la console a craqué pour le dernier best-seller de Nintendo.
La 3DS cale brutalement, Pokémon et la New 3DS suffiront-ils à repartir ?
Pour la console portable du fabricant, les choses semblent se gâter, puisque ses ventes ont quasi été divisées par deux sur un an. Sur les six derniers mois, seules 2,09 millions d'unités ont trouvé preneur : il en manque donc 10 millions afin de parvenir à l'objectif fixé en début d'exercice.
L'arrivée de la New 3DS sur le marché nippon a quelque peu redynamisé les ventes ces dernières semaines, en affichant de meilleurs chiffres que les autres variantes de consoles lancées plus tôt par le constructeur, comme la DSi ou la 3DS XL. Cependant précise Iwata, il n'est pas prévu que ce nouveau modèle débarque en occident cette année. De plus, le catalogue de titres devant être lancés en Amérique du Nord et en Europe sur 3DS ne sera pas aussi épais que celui prévu pour le Japon.
« En se basant sur ces observations, certains pourraient se demander si, en dehors du marché domestique, les ventes de la Nintendo 3DS seront réellement capables d'accélérer à l'export », fait judicieusement remarquer le dirigeant. Pour lui, la question ne se pose pas vraiment. Il estime que contrairement au marché japonais qui est déjà en phase de saturation, les marchés occidentaux offrent encore suffisamment d'opportunités pour le moment. C'est d'ailleurs pour cela que la New 3DS n'arrive qu'au Japon, puisque c'est le seul marché sur lequel le constructeur estime devoir tenter de redynamiser ses ventes.
Le discours semble avoir eu son petit effet sur les actionnaires de Nintendo, qui ont offert à l'action de l'entreprise une jolie hausse de 7 % hier à la bourse de Tokyo. Cela ne suffit pas à gommer l'importante baisse entamée depuis le mois de janvier, mais au vu des circonstances, cela reste toujours bon à prendre.