Faut-il vraiment étendre la redevance audiovisuelle aux appareils connectés ? L’idée défendue par François Hollande et les chaînes et radios publiques n’est pas partagée par certains députés de l’opposition, en témoigne cette question parlementaire d’André Schneider, député du Bas-Rhin.
Le 2 octobre dernier, lors d’un colloque au CSA, François Hollande a soutenu l’idée d’une extension de la redevance télévision aux autres écrans que la télévision : « la redevance fait l’objet de questions, la seule détention du poste ne peut être exclue de cette réflexion puisqu’on peut regarder les chaînes du service public sur d’autres instruments que la télévision ». Le président de la République a donc porté une oreille attentive aux sollicitations des chaînes et radios publiques qui, en tant que bénéficiaires de ces flux, militent pour la taxation des ordinateurs, tablettes et autres smartphones.
Une extension qui ne rapporterait pas grand chose
Seulement, l’idée n’est pas chaudement accueillie sur les bancs de l’opposition. L’UMP André Schneider considère ainsi que cet élargissement ne rapporterait « quasiment rien aux caisses de l’État ». Selon ses chiffres, la télévision est présente dans 98,3 % des foyers français, les personnes âgées de plus de 75 ans sont exonérées tout comme ceux n’ayant pas de revenus. « Par ailleurs cette mesure pénaliserait les étudiants qui ne possèdent généralement pas de téléviseur par manque de moyens ». Question immédiate du parlementaire : « la France doit-elle financer ses entreprises publiques en ponctionnant toujours plus les contribuables ? Ne peuvent-elles pas concilier la qualité du service public avec une meilleure rentabilité ? »
Il aimerait du coup que d'autres pistes soient explorées. Ainsi, le groupe France Télévisions pourrait « revoir son offre de contenus » ou mutualiser ses moyens de diffusion. « Arte a parfaitement réussi dans ce domaine en stabilisant sa part d'audience malgré la concurrence de plus en plus vive des chaînes privées de la TNT ». Selon lui, « avec la diminution des dépenses des annonceurs, la convergence des médias, le service public audiovisuel a besoin d'une véritable stratégie à long terme et non de quelques millions supplémentaires arrachés aux contribuables français. »
Pour mémoire, un rapport sénatorial publié en 2011 à propos des comptes de France Télévisions évaluait à une quinzaine de millions d’euros par an l'élargissement de l'assiette de la contribution à l'audiovisuel public à ces autres écrans.
Selon les derniers arbitrages à Bercy, la redevance devrait augmenter de 3 euros en 2015. Une mesure qui doit encore être sacralisée par le vote de la loi de finances, bientôt en discussion au Parlement.