La France est le pays qui dispose des meilleurs services publics en ligne au monde, notamment grâce au site officiel de l'administration : « service-public.fr ». C’est en tout cas ce qui ressort d’une récente étude menée par les Nations unies.
Le département des affaires économiques et sociales de l’Organisation des Nations unies (ONU) a dévoilé il a quelques semaines les résultats de la « cuvée 2014 » de son étude comparative dédiée à l’ « e-government », c’est-à-dire à la façon dont les États utilisent Internet et les nouvelles technologies pour améliorer l’information des citoyens et la transparence en général. La conclusion de ces travaux, signalés hier par le journaliste Samuel Le Goff ? La France arrive en quatrième position, juste devant les Pays-Bas, le Japon, les États-Unis et le Royaume-Uni. Le trio de tête est plutôt surprenant : on retrouve sur la première place du podium la Corée, suivie de l’Australie et de Singapour.
Absente du « top 10 » de ce classement en 2004, la France a progressivement gravi les échelons, passant de dixième en 2010 à sixième en 2012, avant d’en devenir cette année le premier pays européen.
Pour effectuer ce classement, l’ONU se base sur trois variables : les services en ligne proposés par l’administration, les infrastructures de télécommunications, ainsi que le niveau d’éducation des habitants. Et visiblement, la France doit tout particulièrement sa progression à la qualité de ses sites officiels.
Elle est en effet classée première au niveau mondial, notamment grâce au site « service-public.fr ». Ce dernier, dont l’utilité a été récemment saluée par des rapports émanant du Parlement et de la Cour des comptes, contient de nombreuses informations d’ordre juridique ou bien concernant des démarches administratives (renouvellement de carte d’identité, demande d’acte d’état civil, etc.).
L’ONU salue le site « service-public.fr » et la circulaire Ayrault sur les logiciels libres
Notre pays est même présenté comme un « leader » dans ce domaine des services administratifs en ligne. Il se voit également félicité pour ses efforts en matière de développement d’applications mobiles - à l’instar de ce qui a été proposé il y a quelques années par les impôts - ainsi que pour le coup de pouce apporté aux logiciels libres. La circulaire « Ayrault » de septembre 2012, qui place sur un même pied d’égalité l'utilisation des logiciels libres et propriétaires au sein de l'administration, est ainsi citée en exemple : « Cette nouvelle politique vise à réduire les dépenses en matière de NTIC et à améliorer la flexibilité, tout en encourageant l'innovation et l’implication d'acteurs tels que les collectivités locales et les communautés de développeurs » souligne à cet égard l’étude de l’ONU.
Cette nouvelle a été saluée par la secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire, sur Twitter. Il ne faut néanmoins pas oublier que la DILA, l’administration qui gère les sites « service-public.fr » ou Légifrance, a été invitée au travers des rapports évoqués précédemment à faire preuve de davantage d’efforts en matière de services en ligne. Rappelons d'autre part qu’en matière d’ouverture des données publiques, la France a été reléguée assez loin dans une étude publiée l’année dernière par l’Open Knowledge Foundation.
Le secrétaire d’État à la Réforme de l’État, Thierry Mandon, a d'ailleurs promis le 2 juillet dernier à l’Assemblée nationale que le gouvernement allait mettre un « coup de booster sur l'innovation ». Cet ancien député spécialisé dans la simplification administrative a en effet la charge de promouvoir « le développement de l’administration numérique ». C’est lui qui gère ainsi le déploiement du programme « Dites-le nous une seule fois », lequel devrait permettre, à partir du 1er janvier 2017, aux particuliers comme aux entreprises de ne plus avoir besoin de donner plusieurs fois les mêmes informations à l’administration, puisque celles-ci seront stockées au sein d’une même base de données commune à la Sécurité sociale, à la CAF, etc (voir notre article).