Son offre de 15 milliards de dollars ayant été refusée par Deutsche Telekom, Free est en quête de partenaires pour améliorer sa proposition. Et selon le New York Post, l'opérateur français discuterait avec Google et Microsoft dans ce but.
Facebook visité, Google et Microsoft contactés
Alors que ces derniers mois, tout pouvait laisser croire qu'Iliad (Free) allait mettre la main sur Bouygues Telecom, au moins partiellement, l'opérateur a créé la surprise fin juillet en annonçant vouloir croquer T-Mobile US, quatrième opérateur mobile américain. Deutsche Telekom, sa maison-mère, n'a pas caché qu'elle souhaitait céder cette division. Néanmoins, du fait du succès grandissant de cet opérateur, l'Allemand ne compte pas brader son bijou. Les 15 milliards de dollars pour 56,6 % de T-Mobile US ont donc été « poliment » refusés. Iliad doit ainsi améliorer son offre s'il souhaite poser un pied sur le marché américain, dont les marges sont bien plus importantes qu'en France.
Xavier Niel, le fondateur de Free, est aux États-Unis depuis quelques semaines pour négocier lui-même avec T-Mobile US et pour trouver des soutiens. Il a notamment rencontré Mark Zuckerberg et visité le campus de Facebook en Californie, mais selon le New York Post, le réseau social numéro un au monde n'est pas un partenaire potentiel pour Free, tout du moins pas selon ses informations. Google et Microsoft sont par contre cités par le quotidien américain.
L'intérêt de Google pour le marché mobile
La présence de Google n'aurait rien d'une surprise. Le moteur de recherche s'intéresse depuis des années aux réseaux internet, qu'ils soient fixes et mobiles. Il n'hésite ainsi pas à financer des câbles sous-marins entre différents continents afin d'améliorer les débits. Son projet Loon à base de ballons tente d'offrir un accès à Internet dans les zones délaissées par les opérateurs. Google Fiber propose des forfaits à 1 Gb/s dans quelques villes américaines. Enfin, en 2008, on se rappellera que lors des dernières grandes enchères de fréquences aux États-Unis, Google a tenté, en vain, de s'en offrir quelques-unes, afin officiellement de défendre la neutralité du Net.
Après Google Fiber, le moteur de recherche va-t-il investir dans le secteur mobile ?
D'après un expert en communication contacté par le New York Post et qui souhaite rester anonyme, que Google se rapproche d'un opérateur mobile n'aurait rien d'étonnant. La volonté du roi de la publicité en ligne de tout maîtriser sur Internet, du contenant au contenu, va d'ailleurs dans ce sens. Et pour arriver à ses fins, l'unique moyen est donc de devenir une société de communication à part entière estime la source.
La crainte d'une concentration
Le fait est que de nombreuses sociétés présentes sur Internet, que ce soit Google, Facebook, Netflix, Apple ou encore Microsoft, craignent une concentration dans le secteur des télécoms aux États-Unis. Ces rapprochements ont eu lieu dans le secteur fixe et bousculent déjà la neutralité du Net, les opérateurs forçant les plus grands sites à ouvrir leur portefeuille pour obtenir de meilleurs débits. Si T-Mobile venait à être racheté par le troisième opérateur Sprint (un scénario qui s'éloigne néanmoins), cela ne serait donc pas du goût de tout le monde.
Free, seule entreprise pour le moment à s'être réellement dévoilée pour s'offrir T-Mobile US, peut donc trouver des alliés outre-Atlantique afin de sauvegarder un acteur qui bouscule les autres opérateurs. Reste à savoir si Google, Microsoft ou d'autres géants du Net sont prêts à mettre quelques milliards sur la table pour compléter l'offre d'Iliad.