Ces derniers temps, Crytek était sous le feu des projecteurs en raison des problèmes financiers qui ont touché l'entreprise. À chaque fois, Cevat Yerli, le PDG de la société affirmait que tout allait bien et il a tenu à s'expliquer sur les raisons qui le rendent optimiste au sujet de Crytek, dans une longue entrevue accordée à nos confrères d'Eurogamer.
Dernièrement Crytek a dû faire face à de nombreux problèmes. Des employés n'ont reçu qu'une fraction de leur salaire, le studio d'Austin a été concerné par une vague de licenciements et l'entreprise a vendu son studio anglais ainsi que la franchise Homefront à Koch Media. Pour autant, Cevat Yerli, le PDG de Crytek est plutôt optimiste pour l'avenir de sa société.
Dans un long entretien accordé à nos confrères d'Eurogamer, le dirigeant explique que les soucis financiers sont désormais de l'histoire ancienne, grâce à la signature d'un juteux contrat dont ni le montant, ni l'origine n'ont été dévoilées. « Ce n'est pas un investissement, et Crytek n'a pas été achetée. C'est du revenu. Strictement du revenu. Et c'est un gros contrat », précise le responsable. Une rentrée d'argent qui permet à Yerli d'affirmer que son entreprise est désormais hors de danger.
Crytek est à l'abri, mais cela lui a coûté cher
Pour se mettre à l'abri, Crytek et ses employés ont toutefois dû faire d'importants sacrifices. Crytek UK ainsi que ses équipes et la franchise Homefront ont été cédés à Koch Media, tandis qu'une grande partie du personnel de Crytek à Austin a été congédiée. Ainsi, si l'entreprise comptait il y a encore quelques semaines entre 900 et 950 employés, il ne reste aujourd'hui qu'environ 700 personnes en son sein. Y'aura-t-il d'autres départs ? « Mon instinct me dit que peut-être pas, mais je ne peux rien confirmer », admet Cevat Yerli.
Concernant le fait qu'une partie de ses équipes n'ont pas reçu l'intégralité de leur salaire pendant plusieurs mois, le dirigeant apporte une explication plutôt claire. « Nous avions deux choix n'est-ce pas ? Soit nous retardions les paiements - et par retard, j'entends simplement retarder, pas une absence de rémunération - pour sauver l'entreprise, soit nous envoyions tout notre cash dans les studios et nous déposions le bilan. Les deux options sont vraiment mauvaises. Donc nous avons dû prendre la meilleure de ces deux mauvaises décisions », affirme Cevat Yerli. Le dirigeant précise en outre que l'ensemble du personnel concerné par ces mesures a reçu son dû, ainsi qu'un supplément pour le désagrément subit « comme nous leurs avions promis ».
La vente de Crytek UK n'était pas nécessaire pour la survie de l'entreprise
Au sujet de la vente du studio de Birmingham, le dirigeant explique qu'elle n'a rien à voir avec les difficultés passagères de sa société, mais qu'elle s'inscrit dans le cadre de sa restructuration. « Nous n'avions pas besoin de vendre Homefront ou nos bureaux au Royaume-Uni », tranche le PDG.
Le but de la manœuvre n'était donc pas d'amener du cash dans les caisses de l'entreprise, mais plutôt de poursuivre sa transformation. Cevat Yerli assure qu'ainsi Crytek peut se concentrer sur deux piliers que sont le développement de son moteur de jeu, ainsi que la création de jeux basés sur le modèle free-to-play. « Le marché que nous avons signé aurait assuré le futur de Crytek même si nous avions ajouté 100 personnes au personnel que nous comptions avant de vendre Homefront ou de restructurer Austin », martèle le dirigeant. Une affirmation qu'il est bien difficile de vérifier et qui doit donc être prise avec un peu de recul, d'autant que cette vente est survenue lors d'une période très troublée pour l'entreprise.
La franchise Ryse reste en sommeil, pour l'instant
Si Cryek semble désormais se tourner en grande partie vers le développement de jeux free-to-play avec notamment Arena of Fate et HUNT : Horrors of the Gilded Age, l'entreprise n'est pas exclusivement concentrée sur ce marché. Des rumeurs faisaient ainsi état d'une éventuelle suite pour Ryse : Son of Rome. Or, selon Cevat Yerli, cela n'est pas vraiment à l'ordre du jour, notamment à cause des ventes de la Xbox One, qu'il juge trop faibles.
« Nous ne sommes pas 100 % satisfaits des ventes de la Xbox One pour le moment. Donc nous voulons attendre que la nouvelle génération rattrape l'ancienne. Pour Ryse 2 nous ne disons pas qu'il est annulé. C'est notre franchise. Nous devons juste attendre le bon moment, et le bon moment ce sera quand il y aura une base de consoles de nouvelle génération mieux installée qu'actuellement », explique le dirigeant ajoutant qu'il n'était pas exclu que cette suite ne se limitera pas à la console de Microsoft. L'homme est par contre moins bavard au sujet de Crysis 4, expliquant qu'il « ne sait pas » s'il est en cours de développement ou non.