Officiellement intégrée à Microsoft depuis fin avril, la branche mobile de Nokia a ramené des téléphones, des technologies, des brevets et surtout, au moins 25 000 employés supplémentaires. Un effectif trop important selon Bloomberg, qui devrait pousser la firme de Redmond à annoncer des licenciements importants dès cette semaine.
Le rachat de Nokia devrait avoir de lourdes conséquences sur l'emploi (ici Stephen Elop à gauche et Steve Ballmer à droite)
Le scénario est toujours le même et se répète inlassablement. Hormis lors du rachat d'une start-up à l'effectif limité, toute acquisition majeure mène à un plan de licenciement massif quelques mois plus tard. Hewlett-Packard avait ainsi débarqué 24 600 employés après avoir croqué EDS, tandis que Google avait réduit l'effectif de Motorola Mobility de 20 %.
Un effectif en hausse de 25 % suite au rachat de Nokia
Microsoft, à l'instar d'Apple, est une société qui rachète peu, qui plus est, elle n'a en rien l'habitude des licenciements. Durant ses 24 premières années d'existence, le créateur de Windows et de la suite Office n'a ainsi fait que recruter. Son effectif s'est ainsi approché de la barre symbolique des 100 000 employés. Suite à des difficultés et à l'échec de Vista, l'entreprise a toutefois réalisé sa première coupe franche en 2009, en poussant au départ 5800 salariés.
Ces dernières années, son effectif s'est stabilisé autour des 100 000 employés. Mais le rachat de Nokia enclenché l'an passé et officiellement réalisé il y a quelques mois a bouleversé cette stabilité. Désormais, Microsoft compte entre 125 000 et 130 000 employés. Un nombre trop important pour la firme à en croire les sources de Bloomberg, qui annonce que le futur plan de restructuration pourrait même être le plus important de l'histoire de Microsoft. Cela signifierait donc qu'au moins 5 % de l'effectif total de la firme pourrait être sacrifié, voire pourquoi pas 10 %.
« Un travail en commun pour un meilleur Microsoft »
La nouvelle pourrait être officialisée d'ici quelques jours. Il faut néanmoins se rappeler que la semaine passée, Satya Nadella, le nouveau PDG de Microsoft, a envoyé une lettre à tous ses employés afin de les avertir que des changements étaient à venir. « Un changement de culture signifie que nous ferons les choses différemment a-t-il ainsi déclaré à ses salariés. Les gens pensent souvent que cela veut dire tout le monde, à part eux. En réalité, cela signifie une nouvelle approche pour nous tous et un travail en commun pour un meilleur Microsoft ».
Le message n'abordait ainsi en rien la question des licenciements, pourtant soulevée par des rumeurs fin juin, tout du moins pas de façon explicite. La lettre se concentrait plutôt sur une nouvelle façon de s'organiser, notamment afin de simplifier les opérations. « À cette fin, j’ai demandé à la direction de chaque division d’évaluer les opportunités de faire avancer leurs processus d’innovation et de simplifier leurs opérations et leur manière de travailler. Nous en dirons davantage à ce sujet durant le mois de juillet. »
Les derniers résultats financiers dans une semaine
Notez que cette semaine a lieu la Worldwide Partner Conference (WPC) à Washington organisée par Microsoft. Et la semaine prochaine, le 22 juillet précisément, le leader mondial du marché des logiciels dévoilera les résultats financiers de son dernier trimestre fiscal. L'annonce du plan de restructuration a ainsi de grandes chances d'avoir lieu d'ici à mardi prochain donc.
En bourse, cette nouvelle n'a pour le moment pas eu d'incidence à New York, la séance n'ayant pas encore été ouverte. À ce jour, sa valeur boursière est de 348 milliards de dollars, ce qui en fait l'une des sociétés les plus importantes au monde derrière Apple (581 milliards), Exxon Mobil (440 milliards) et Google (400 milliards).