Les déboires juridiques continuent pour l’entreprise américaine Uber, qui propose différentes applications mettant en relation des piétons et des chauffeurs particuliers. En Australie, une cinquantaine de conducteurs de l’État de Victoria vient en effet d’écoper d’amendes de plus de 1 700 dollars.
Graeme Samuel, président de l’autorité administrative en charge de la régulation des taxis dans l’État de Victoria (la « Taxi Services Commission »), a annoncé la semaine dernière qu’une cinquantaine de chauffeurs utilisant les services d’Uber pour prendre en charge des passagers sur Melbourne et ses environs, moyennant rémunération, avaient écopé d’amendes de 1 732 dollars australiens, soit environ 1 175 euros. Les médias locaux rapportent que cette précision fait suite à la mise en ligne, par un internaute se présentant comme un conducteur épinglé, d’un courrier adressé par la fameuse commission pour une infraction commise le 3 mai dernier (voir ici).
Un porte-parole de la Commission a ensuite expliqué à Cnet qu’une enquête avait effectivement été menée afin d’identifier les chauffeurs opérant dans l’État de Victoria. « Dans le cadre de cette opération, des contraventions ont été dressées pour les véhicules offrant un service commercial de transport de passagers sans licence appropriée et dont les conducteurs n’étaient pas accrédités » a-t-il affirmé. En clair, l’autorité administrative estime que les activités de ces chauffeurs s’apparentent à du « faux covoiturage », et s’avèrent de ce fait être clairement illégales.
Loin d’être une opération isolée, ces contrôles ont vocation à se poursuivre - et même à s’intensifier - selon Graeme Samuel. « Nous allons dresser des amendes immédiates pendant un certain temps, puis nous traînerons les chauffeurs devant les tribunaux et engagerons des poursuites » a-t-il déclaré selon le Herald Sun. D'après l'intéressé, les conducteurs pris plusieurs fois en infraction pourraient être sanctionnés par la justice à hauteur de 16 000 dollars pour défaut de licence, plus 8 000 dollars pour absence d’accréditation du chauffeur.
Rappelons enfin qu'en Europe, le tribunal de commerce de Bruxelles a exigé le mois dernier d’Uber la cessation de ses activités de covoiturage entre particuliers via UberPOP. Pour chaque nouvelle infraction, le tribunal a ordonné une astreinte de 10 000 euros. En France aussi, la société américaine est dans le collimateur de la justice, puisque le Parquet de Paris a ouvert le 2 avril une enquête préliminaire pour « pratiques commerciales trompeuses », comme nous l’avons révélé.