Si les joueurs sur PC et sur consoles sont capables de jouer parfois au même jeu toute une année, voire davantage, quand il est question de jeux sur mobiles, la fidélité n'est plus au rendez-vous. Selon Swrve, une entreprise spécialisée dans le marketing des applications mobiles, deux tiers des joueurs ayant téléchargé un jeu n'y reviennent pas le lendemain.
Sur consoles et PC, nombre de joueurs peuvent rester sur le même jeu toute une année, comme cela peut être le cas avec des titres tels que FIFA, ou Mario Kart, qui proposent une forte rejouabilité. Sur mobiles, en règle générale, les titres proposés ne se prêtent pas spécialement à cela et favorisent plutôt le fait d'opter pour de courtes parties ça et là pour remplir un vide. Par conséquent, il est difficile pour les studios de parvenir à maintenir l'intérêt de leurs clients.
Une étude réalisée par Swrve (et relayée par nos confrères de Re/code), une entreprise spécialisée dans le marketing et le test d'applications mobiles, montre d'ailleurs des chiffres assez intéressants sur la capacité qu'ont les jeux sur smartphones et tablettes à conserver leur base de joueurs. Celle-ci s'est déroulée sur 3 mois (entre novembre 2013 et janvier 2014) et porte sur une trentaine de jeux regroupant au total un peu plus de 10 millions de joueurs.
Selon la firme, 19 % des joueurs n'ont lancé leur application qu'une seule fois après l'avoir téléchargée, et 66 % de l'ensemble ne relanceront jamais leur jeu après les premières 24 heures. Au jour 7, ils ne sont plus que 16,4 % à être restés. Passé un mois, seuls 5,5 % de l'échantillon de départ est encore là. À titre de comparaison, on se souviendra du cas des jeux sociaux, où un titre comme Criminal Case ne perd que 20 % de ses utilisateurs après leur première connexion.
Pourtant, selon certains développeurs ayant réagi à la publication de cette étude, cela n'aurait absolument rien d'alarmant, et ces chiffres sont plutôt courants dans l'industrie. « Il semblerait que Swrve essaye de dépeindre un tableau bien sombre pour vendre ses services. Ces chiffres sont tout à fait normaux et peuvent permettre à un jeu de rencontrer le succès », explique ainsi Ben Cousins, un développeur revendiquant 15 ans d'expérience dans l'industrie vidéoludique dont quelques années à la tête de la branche free-to-play d'Electronic Arts. Il ajoutera plus tard qu'un taux de rétention de 40 % après deux jours est même souvent synonyme de réussite.
Quoi qu'il en soit, cette perte rapide du nombre d'utilisateurs explique en partie pourquoi les créateurs de jeux free-to-play font savoir le plus rapidement possible que des achats in-app sont disponibles au sein de leur titre. Plus tôt le joueur est au courant, et plus il y a de chances qu'il dépense quelques deniers et qu'il reste par la suite, ne serait-ce que pour profiter de son investissement. D'ailleurs, toujours selon l'étude de Swrve, 53 % des achats sont faits par les joueurs lors de leurs sept premiers jours avec le jeu. Il est donc important pour les studios de parvenir à conserver un maximum de joueurs sur cette durée.