Qobuz : quatre repreneurs potentiels se sont manifestés

Qobuz : quatre repreneurs potentiels se sont manifestés

Certains sont plus raisonnables que d'autres

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

25/11/2015 3 minutes
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Qobuz : quatre repreneurs potentiels se sont manifestés

Sous le coup d'une procédure de sauvegarde depuis un an, et en redressement judiciaire depuis deux semaines, Qobuz intéresse désormais de nouveaux investisseurs. Yves Riesel, son PDG, a reçu quatre offres de reprises, de quoi redonner un peu d'espoir aux amateurs de musique.

Depuis plus d'un an, Qobuz se trouve dans une situation financière délicate. La plateforme d'écoute musicale compte 25 000 abonnés et fait figure de nain face aux ténors du secteur (Deezer, Spotify...). Elle peine aussi à se rendre visible au milieu de ces deux géants - sans même parler de l'ogre Apple Musique qui se profile au loin - qui ont fait leur trou sur le marché français en s'associant avec des opérateurs téléphoniques.

Pendant ce temps, Qobuz misait sur la qualité pour se démarquer, avec des offres plus chères que la moyenne, comme son abonnement « Sublime » à 219 euros par an, et la vente d'albums dématérialisés dans des formats sans perte en « qualité CD » ou en « qualité master » (24 bits). Des offres qui ont trouvé leur écho chez une clientèle différente de celle des géants du streaming, avec une majorité d'utilisateurs de plus de 40 ans, comme nous l'expliquions dans notre analyse.

D'abord la sauvegarde, puis le redressement

Qobuz fait par ailleurs l'objet d'une procédure de sauvegarde depuis un an, qui devait lui permettre de poursuivre son activité et d'éponger ses dettes, un objectif qu'elle n'a apparemment pas réussi à remplir. Yves Riesel nous confiait récemment que son entreprise aurait pu sortir de cette procédure grâce à l'arrivée d'un investisseur mais « ça ne s'est pas fait, parce que quelqu'un qui devait venir s'est débiné  ».

Conséquence immédiate, Qobuz se trouve désormais en redressement judiciaire depuis deux semaines, alors même que l'entreprise affiche une croissance plutôt solide, avec un chiffre d'affaires en hausse de 55 % sur un an à 7,4 millions d'euros au dernier pointage cette année. La société recherche « une poignée de millions d'euros » pour s'en sortir, et de premiers candidats sont venus frapper à la porte du tribunal de commerce.

Quatre mariages pour éviter l'enterrement

Selon une information de L'Express, que nous a confirmée Yves Riesel, quatre repreneurs  se sont alignés pour tenter de sauver Qobuz. Sans les nommer, le dirigeant explique à nos confrères que « les deux meilleures offres émanent de candidats qui sont plus ou moins dans le secteur de la musique » et que l'une d'entre elles propose des garanties satisfaisantes pour les 38 employés de l'entreprise ainsi « qu'un niveau d'investissement raisonnable ». Interrogé par nos soins, le PDG assure que « parmi ces offres il y en a qui peuvent répondre à un vrai avenir pour Qobuz ».

Le dénouement de l'histoire se jouera dans les semaines à venir au tribunal de commerce, qui doit encore délibérer et faire son choix entre les différentes propositions reçues. Pendant ce temps, le site continue son activité comme si de rien n'était et promet que si un repreneur est désigné, les clients pourront continuer à utiliser le service comme avant.

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Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

D'abord la sauvegarde, puis le redressement

Quatre mariages pour éviter l'enterrement

Commentaires (28)


Bravo Qobuz. L’histoire continue.



Ca n’a rien à voir avec les offres Deezer ou Apple, c’est ça qui est beau.


Bonne nouvelle ! En espérant que la procédure de reprise aboutisse, ils méritent de faire partie du paysage de la vente de musique en ligne: no DRM, format de qualité etc.


Faut dire que Qobuz est quand même sur un marché de niche. Peu de clients potentiels.



Sur 100 personnes, on en a déjà que peu (pour le moment) qui sont abonnées à un service de streaming de musique PAYANT.

Ensuite, quand les gens veulent bien payer, on a surement une immense majorité de ceux là qui s’en foutent complètement d’avoir du MP3 256 ou du AAC. Pour eux (et pour moi je vais être honnête), peu importe. Donc on va au moins cher / plus fourni en fonctionnalités.



Je leur souhaite bien du courage :)


En même temps pas du tout le même segment, mp3 320, AAC 256 et vorbis 320 contre du lossless voir 24b, le public ciblé est quand même ultra réduit par rapport aux autres, sans même parler de l’utilité d’une telle qualité en streaming.


Dire de Qobuz qu’ils s’adressent à une niche, c’est se focaliser sur leur spécificité et ignorer le large éventail de leur offre, tant en streaming qu’en achat.

Je suis toujours abonné chez eux, avec un forfait basic qui pour 5 euros me donne accès au streaming en mp3. Le truc très bateau. 



Une phrase m’interpelle : 

« les deux meilleures offres émanent de candidats qui sont plus ou moins dans le secteur de la musique » 

On peut faire partie du secteur de la musique, ou pas. Mais « plus ou moins » ??








Borée a écrit :



Dire de Qobuz qu’ils s’adressent à une niche, c’est se focaliser sur leur spécificité et ignorer le large éventail de leur offre, tant en streaming qu’en achat.



Leur catalogue est faible par rapport à la concurrence. C’est ça leur plus gros point faible.

 

 



Faible ? 30 millions de titres pour Qobuz.








alex.d. a écrit :



 




 Leur catalogue puissance marketing est faible par rapport à la concurrence. C'est ça leur plus gros point faible.     



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 Édit : problème de balises.


Il est pas vraiment faible enfait, ceux des concurrents sont gonflé, puisqu’il communique les chiffres globaux, avec Qobuz tu as 30 millions de titres dispo en france, déjà pas mal, sur spotify quasiment tout y est mais pas forcement pour ton pays, quand j’essaye d’écouter les groupes qui font les opening / ending d’anime que j’ai aimé, bien souvent ils sont pas dispo en france, mais dispo sur spotify japon(ou autre) puisque l’artiste est reconnu quand tu le cherches mais sa page est vide, j’ai aussi problème avec un nombre limité de groupe qui n’ont pas de diffuseur / ayant droit en france du coup le groupe ou alors certains album sont manquant.


Ils comptent tout, y compris les morceaux qu’ils n’ont pas. Il y a des morceaux qui apparaissent dans le catalogue comme s’ils l’avaient, et quand tu lances la lecture, ils n’ont pas les droits pour la France, tu n’as qu’un petit extrait. Bref, c’est trompeur.

&nbsp;


Ahh bien enfait même problème que les autres mais pour un service français c’est totalement con.


Lorsque j’étais abonné à Spotify, le même problème de restriction existait (il s’agissait de restrictions géographiques, et le logiciel PC offrait la possibilité de ne pas afficher les titres inaccessibles).

Chez Qobuz, les titres inaccessibles ne le sont que pour le streaming, mais sont parfaitement là pour l’achat. &nbsp;Ce n’est pas une restriction géographique, mais une restriction d’usage demandé par certains éditeurs.



À mon avis, c’est une erreur de Qobuz de laisser apparaitre ces albums suite à une recherche, et d’afficher un laconique « écoute restreinte à 30 secondes ». Ça ne peut provoquer à mon sens que de la frustration chez le client, surtout celui qui paye pour l’option la plus salée.


Détrompez-vous, Qobuz n’a pas 30M de titres (et de très loin).

Tout comme Apple, Deezer et Spotify n’ont pas le chiffre annoncé.



Tout n’est qu’une histoire de pub/marketing.


Tu peux sourcer tes affirmations ? Ou c’est juste un sentiment ?



Ils n’ont pas 30 millions de titres différents. Chacun peut noter la présence de très nombreux doublons (ou triplons…). Et sans doute sont-ils tous répertoriés dans le grand décompte final. C’est d’ailleurs Yves Riesel qui dénonçait ce décompte des concurrents il y a quelques années, qui avaient dépassé la première dizaine de millions de titres annoncés quand sa société ne prétendait qu’à la moitié. Pour atteindre le chiffre actuel annoncé par sa société, je pense qu’il a dû se résoudre à faire de même.


Ils ont difficilement du hardcore (que ça soit gabber, UK hardcore, happy hardcore, J-Hardcore, etc)…

S3RL n’existe même pas dans leur base de données… Alors qu’il est clairement populaire, limite un phénomène internet à lui seul (MTC, Pika Girl, …)https://www.youtube.com/user/S3RL



Spotify, lui il connait.

Apple connait aussi.



Je n’ai pas besoin de chercher ailleurs, Qobuz a un catalogue pauvre pour moi et les millions de ses visiteurs YouTube (sans compter les visiteurs Soundcloud et plateformes similaires).



EDIT : Pareil en Hardstyle où Qobuz ressort que les vieilles musiques (si on est chanceux) de Da Tweekaz, Frontliner, Headhunterz, etc… DJs avec des millions vues totalisées sur YT.



Allez bon vent !


quelque soit la plateforme, c’est parfois difficile de trouver de la techno hardcore peu courante. (et non je ne parle pas de Gabber, UK/Happy et Cie, juste Hardcore). Je ne suis pas sur que ce soit complètement leur faute, mais aussi du au fait que sur certains labels c’est assez difficile a trouver même en vinyle/CD.



Pour S3RL connaissait meme pas.



Et pour tout ce qui est Hardcore (quelque soit sous le genre) des années 90’s, rien de mieux que les disques <img data-src=" />








Borée a écrit :



Tu peux sourcer tes affirmations ? Ou c’est juste un sentiment ?



Ils n’ont pas 30 millions de titres différents. Chacun peut noter la présence de très nombreux doublons (ou triplons…). Et sans doute sont-ils tous répertoriés dans le grand décompte final. C’est d’ailleurs Yves Riesel qui dénonçait ce décompte des concurrents il y a quelques années, qui avaient dépassé la première dizaine de millions de titres annoncés quand sa société ne prétendait qu’à la moitié. Pour atteindre le chiffre actuel annoncé par sa société, je pense qu’il a dû se résoudre à faire de même.







J’y ai bossé pendant longtemps, et j’ai des amis chez deezer.



Et au delà des doublons et triplons et quadruplons, il faut aussi regarder les trucs inutiles comme les albums de “musique” de joyeux anniversaire. Une track par prénom.. Et on s’en servait pour souhaiter les anniversaires des personnes de l’équipe..









BabyAzerty a écrit :



Ils ont difficilement du hardcore (que ça soit gabber, UK hardcore, happy hardcore, J-Hardcore, etc)…

S3RL n’existe même pas dans leur base de données… Alors qu’il est clairement populaire, limite un phénomène internet à lui seul (MTC, Pika Girl, …)https://www.youtube.com/user/S3RL



On n’a pas la même définition de “phénomène”. Les fans ont du voir le morceau le plus populaire 4 ou 5 fois…

Et 1 million de vues en 2 ans et demi n’a strictement rien d’exceptionnel.

Et du j-hardcore est autant un marché de niche que le Hi-Res de Qobuz.

:)



je me sens moins seul sur S3RL <img data-src=" />



C’est clair que 1M en 2 ans et demi c’est très peu et même pas vu passer sur FB par exemple.



Pour la J-Core, y a deja quelques trucs sur Soundcloud et sinon c’est DL obligatoire sur des sites spécialisés techno hardcore


un marché ça se crée aussi par l’offre proposée. Et la diversité des offres c’est quand même mieux, non ?



Ce n’est pas parce qu’il y a plus de restaurants Mac Donald’s et que la clientèle des restaurants 2 ou 3 étoiles est ultra réduite que les restaurants de qualité n’ont aucune raison d’exister. Et puis, on peut aimer le pain de mie du Big Mac (quand on n’a pas le temps ou pour ne pas se prendre la tête) et aimer aussi les assiettes composées par un chef étoilé (quand on a envie de se faire plaisir).



Bravo la restauration de qualité, Bravo Qobuz et la musique de qualité.


et c’est quoi un catalogue faible ?



Cet argument me fait penser aux sites de rencontres qui vantent le nombre de leurs inscrits : comme si c’était une garantie de rencontrer des gens intéressants. Il me fait penser aussi aux opérateurs télécoms qui vantent le nombre de destinations dans leur forfait “illimité” ou le nombre de chaînes de TV : comme si on avait l’occasion fréquente de téléphoner aux 4 coins du monde et comme si on avait le temps de regarder 200 chaînes (dont les 3 quarts sont en langues étrangères et dont les chaînes francophones de Suisse et Belgique sont absentes).



La vérité est que Deezer c’est bien pour écouter Madonna ou Justin Bieber ou Mika avec une page d’accueil du site qui fait la publicité du dernier album. Le catalogue, il est suffisant quand on trouve ce qu’on cherche : manger de la soupe tous les jours, c’est bien quand on a seulement faim, quand on veut quelque chose de différent, ce type de site musical n’est pas intéressant.


Je vois pas trop l’intérêt de ton analogie, spotify par exemple ne diffuse pas de la merde, faire la différence entre du Vorbis à 320 et du lossless requiert une véritable installation et une super paires d’oreilles.

Bref tout ce surf sur la musique HD est pour moi principalement du commercial mis à part ceux avec une installation Hi-FI a 5K € ce qui est bien plus rare que le nombre de personne qui vont se faire des 23 étoiles.


J’espère pour eux que quelqu’un pourra reprendre l’entreprise et faire continuer à vivre le service. Qobuz a certes ses limites, notamment niveau catalogue, mais aussi l’absence de radios, la relative difficulté de trouver de bonnes playlists. Mais de mon côté, abonné Qobuz HiFi, avec l’installation HiFi que j’ai à la maison, le son est incomparable entre eux et les concurrents. Même à écouter via le téléphone branché en bluetooth sur la voiture, rien à voir, Qobuz fait bien, bien mieux.



Pourvu que ça dure !








optalix a écrit :



le son est incomparable entre eux et les concurrents. Même à écouter via le téléphone branché en bluetooth sur la voiture, rien à voir, Qobuz fait bien, bien mieux.



Pourvu que ça dure !





Vraiment, non parce que le bluetooth c’est de l’aac ou du mp3 a 300 voir pire du SBC, bref.









joma74fr a écrit :



et c’est quoi un catalogue faible ?



Cet argument me fait penser aux sites de rencontres qui vantent le nombre de leurs inscrits : comme si c’était une garantie de rencontrer des gens intéressants. Il me fait penser aussi aux opérateurs télécoms qui vantent le nombre de destinations dans leur forfait “illimité” ou le nombre de chaînes de TV : comme si on avait l’occasion fréquente de téléphoner aux 4 coins du monde et comme si on avait le temps de regarder 200 chaînes (dont les 3 quarts sont en langues étrangères et dont les chaînes francophones de Suisse et Belgique sont absentes).



La vérité est que Deezer c’est bien pour écouter Madonna ou Justin Bieber ou Mika avec une page d’accueil du site qui fait la publicité du dernier album. Le catalogue, il est suffisant quand on trouve ce qu’on cherche : manger de la soupe tous les jours, c’est bien quand on a seulement faim, quand on veut quelque chose de différent, ce type de site musical n’est pas intéressant.

&nbsp;



1000% d accord.



Alors on n’a qu’à dire que Qobuz, ce sont les meilleurs. Admettons. Et pourquoi coulent-ils alors ? Pourquoi ont-ils aussi peu de clients par rapport aux concurrents ?

Ma réponse est simple : ergonomie à chier et catalogue pas très complet. Ils se sont lancés dans le business avant de savoir s’ils arriveraient à avoir les droits, et ils se sont plantés, point.

Si tu as une autre explication (à part : les clients sont des cons, c’est Qobuz qui a raison seul contre tous), j’aimerais bien la connaître.

&nbsp;


J’avoue ne pas savoir techniquement “dans les détails” comment cela fonctionne. Mais le même morceau, sur le même téléphone, le même récepteur, avec d’un côté Qobuz et de l’autre côté Deezer, Spotify ou qui tu veux, le morceau est plus net, plus détaillé, plus agréable à l’écoute depuis un morceau importé en Flac de Qobuz.&nbsp;

Il va sans dire que c’est d’une perception auditive personnelle que je parle. Chacun peut évidemment se faire sa propre idée et être d’accord ou non avec cela.


les meilleurs ?!? les meilleurs en quoi ? tu m’as mal compris.



Pour le reste (ergonomie, catalogue incomplet), c’est ton point de vue.



Si on parlais du soit-disant “succès” de Deezer et de Spotify : le jour où ces 2 sociétés seront rentables, on pourra dire que Qobuz s’est planté et que Deezer a la solution (ce qui est un peu manichéen, mais c’est ta façon d’analyser la situation). La vérité est que Deezer et Spotify sont soutenus à bout de bras par les 3-4 majors (Warner, Vivendi/Universal music par exemples) et par les box (Orange/Livebox pour Deezer, PlayStation pour Spotify).



Qobuz n’est pas encore mort. Et c’est très bien comme ça (en espérant que ce ne soit pas Vivendi qui rachète l’affaire, mais ce serait mieux que rien).