Alors que la question de l’initiation des enfants au code continue de susciter le débat, Next INpact vient d’obtenir des explications supplémentaires du ministère de l’Éducation nationale. Ce dernier nous a confirmé que les sessions d’éveil qui seront dispensées à partir de la rentrée prochaine se feront bien en dehors du temps scolaire, de manière facultative et par le biais d’associations. La Rue de Grenelle soutient par ailleurs que l’exécutif veut avancer sur la question des programmes, même si la réalité est plus éloignée que ce que laissent entendre les dernières déclarations du ministre.
L’engagement de Benoît Hamon, pris le week-end dernier auprès du Journal du dimanche, se révélait mesuré et concis : « Dès septembre, je favoriserai en primaire une initiation au code informatique, de manière facultative et sur le temps périscolaire ». Chaque mot semblait en ce sens finement pesé, afin de ne pas trop brusquer et réussir malgré tout à marquer les esprits...
Mais concrètement, que va-t-il se passer à partir de la rentrée prochaine ? Contactée pour davantage d’explications, la Rue de Grenelle répond que « le ministre souhaite encourager une offre d’initiation aux sciences de l’informatique dans le cadre des temps périscolaires dégagés par les nouveaux rythmes [scolaires, ndlr]. Plusieurs associations proposent des modules d’initiation ; le ministre souhaite favoriser l’essaimage de ces bonnes pratiques. Mais il ne revient pas au ministre de définir un programme dispensé en option dans le cadre périscolaire. »
En clair, trois éléments importants se dégagent :
- Premièrement, il s’agira donc bien d’initiations optionnelles, sur lesquelles le ministre n’a en fait pas de pouvoir, puisqu’elles relèvent en principe du choix des communes.
- Deuxièmement, il s’agira d’initiations ayant lieu durant le « temps périscolaire », c’est-à-dire pendant les « heures qui précèdent et suivent la classe [et] durant lesquelles un encadrement est proposé aux enfants scolarisés ». Typiquement, cela correspond au temps le matin avant la classe, pendant la pause de midi ou bien après les cours (études surveillées, etc.).
- Troisième chose, ce ne sont pas des enseignants qui s’occuperont d’initier les enfants, mais des intervenants extérieurs. En l’occurrence, des associations. La définition du contenu précis de ces initiations sera donc essentiellement entre les mains de ces acteurs (voir à ce sujet notre article sur l’appel lancé par l’exécutif afin de « structurer une offre nationale »).
« Il faut bien distinguer l’offre périscolaire, qui sera une initiation proposée par des associations (certaines le font déjà pour les 7-11 ans dans les bibliothèques municipales) et que le ministre souhaite encourager, du programme scolaire obligatoire, insiste la Rue de Grenelle. Sur la définition [du programme scolaire obligatoire], elle est en cours. La question du moment de son insertion dans le cursus obligatoire est encore ouverte à ce stade. » Autrement dit, ces initiations au code sont encore loin d’être effectuées par des enseignants sur le temps scolaire, et de manière obligatoire pour tous les écoliers. Peut-être que ce ne sera d’ailleurs jamais le cas.
Le code informatique dans les programmes scolaires ? Pas de changement avant 2016
Et au collège ? Benoît Hamon avait affirmé dans le JDD que l’initiation au code informatique devrait selon lui « être inscrite dans les programmes du second degré ». Mardi, devant les députés, il a enfoncé le clou, annonçant « l’inscription dans les programmes des collèges, demain, des principes des langages de programmation afin que tous les élèves soient capables de réaliser des applications simples ».
Sauf que l’ambition affichée du ministre de l’Éducation ne colle pas vraiment avec la réalité des faits... « Dans le cadre de la refonte des programmes, qui se fera sur la base du socle commun de connaissance et de compétence, un programme « numérique » (incluant sciences de l’informatique dont le langage) sera défini » démine-t-on Rue de Grenelle. Les services du ministère de l’Éducation précisent bien que ce nouveau programme « entrera en vigueur en 2016 », et non dans un futur proche, comme le laisse entendre Benoît Hamon.
« Le ministre a engagé les travaux de définition de ce programme et des modalités de son apprentissage. Les travaux débutent tout juste » ajoute-t-on à cet égard.
Commentaires (80)
#1
A-t’on déjà des candidats d’associations qui veulent faire ce bénévolat?
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Je ne crois pas que ce soit du bénévolat. C’est rémunéré (encore heureux!)
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ça, je me demande si c’est heureux. Parce que les sous, ils doivent bien venir de quelque part.
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En gros ce qu’il fait revient à écrire sa liste au Père Noël…
Il voudrait, il aimerait, il faudrait mais ça s’arrête là.
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Mieux vaut tard que jamais, je me rappel avoir touché mon premier ordi en 1986 chez les bonnes soeurs, puis après plus rien pendant plus de 10ans (à l’école en tout cas).
Même pas des pauvres cours pour apprendre à utiliser un ordi.
On te casse bien les couilles pour savoir par-cœur des trucs du passé, mais les trucs pour ton avenir…
#7
Alors… Temps périscolaire + intervenant extérieur = ne se fera pas tout de suite. Les communes à droite appliquent les nouveaux rythmes à minima (cad sans les activités ) ou en faisant payer les parents et les profs ne supportent pas que quelqu’un d’autre qu’eux soit face aux enfants.
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Ne vaudrait-il pas mieux leur apprendre d’abord à écrire le Français ?
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L’état peut quand même agir un peu en fait si je comprends bien, même si la décision vient des communes….
Si cette initiation se pratique par le biais d’associations, c’est bien l’état qui les finance, ces associations, non ? (vraie question)
Enfin j’imagine que leurs financements peuvent être à la fois locaux, régionaux et nationaux…
Sinon moi je vois là une vraie chance pour les associations promotrices du libre… Faire comme tout le monde pour implanter une idée dans la société : conditionner les gamins…
#12
Dès septembre, je favoriserai en primaire une initiation au code informatique, de manière facultative et sur le temps périscolaire
En effet, ça c’est de la bonne phrase de politicard. Autant dire que “ça serait cool que les enfants puissent chier des lignes de code et réparer un ordinateur (vision de l’informatique selon un politicien bien souvent). Vraiment, ça serait bien! et n’oubliez pas : votez pour moi!”
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Oula photo mensongère.
2⁄5 (voir 3⁄5) de filles pour une formation du code informatique. FAUX ! :)
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C’est bien de rendre ça facultatifs selon le bon vouloir des communes, comme ça ce qui n’ont pas assez d’argent (mettre en place une salle informatique et payer un intervenant régulièrement ça coute cher) n’auront pas le choix.
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Je suis dans un conseil municipal: on a déjà pas les sous pour payer des activités en périscolaire, c’est M HAMMON qui va nous financer cette initiation au code ?
Le bénévolat : le bossé gratuit c’est maintenant !
Déjà qu’ils nous enlèvent un à un nos financements !
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Il n’y a pas besoin de tant d’argent que ça pour ce type de formation : actuellement les enseignants sont obligés d’avoir un C2i en poche, dont il suffirait de remonter le niveau.
Derrière ça, pas la peine de chercher à investir dans des bêtes de course : d’accord il faut mettre plus rapide que du MO5 / TO7-70, mais même un bon Linux est de nos jours suffisant pour avoir de quoi faire du BASIC et autres langages simples comme tout*. Tant que c’est un ordinateur, c’est intéressant !
Et si en plus il est bien différent de ce qu’il y a à la maison, curiosité et découverte sont là, donc autant en profiter.
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(*) et surtout quelques jeux ainsi qu’un navigateur ; si y a pas d’loisirs, y a pas d’plaisir " /> !
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L’association Hadopi propose d’embaucher/former 36 000 “bénévoles” (contre une modeste hausse de son budget de x1000) pour éduquer les bases aux enfants: if copier then voler else profit " />
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C’est rigolo quand j’étais gamin c’était inclus dans le cursus, ça s’appelait “informatique pour tous” (avant que “pour tous” soit synonyme d’autre chose) sur de beaux Thomson MO5 :) CE1 ou CE2 je ne sais plus, en tout cas relativement proche de l’acquisition de la lecture et écriture “scolaire”, pour en faire un complément naturel, et avec des stylets -la souris n’était vraiment pas un truc commun à l’époque-.
Il y avait des cours de BASIC je crois, mais c’est un peu lointain, je speedrunnais l’affaire, c’était un langage que je maîtrisais, j’avais appris à lire et écrire avec quelques années avant.
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PCI pourrait pas faire un article du type:
Initiation à l’info*, plus de prof dans les universités ?
vouloir faire une initiation au code c’est bien mais former des élèves pour avoir les connaissances et pratiques nécessaire pour trouver du taff c’est mieux…
C’est pas qu’en enseignement supérieur on est de moins en moins nombreux mais… a si si on est de moins en moins nombreux…
*remplacer info par math, physique,…
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L’association Microsoft .NET va proposer ses services je pense.
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Un programme qui sonne creux… bref autant ne rien faire
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Je vois vraiment pas l’intérêt d’une initiation au code, c’est complètement idiot. Heureusement que ça restera optionnel visiblement.
Pourquoi pas alors des cours de cuisine, de contrôle technique de voiture, de menuiserie?
Le code n’est en rien indispensable… La maîtrise de l’outil informatique (principaux OS, interfaces, et softs) pourquoi pas, mais le code " /> ?
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Cette loi de réforme des rythmes scolaires est une vraie bouse et avec la loi sur la mariage pour tous, les électeurs ont fait valoir leur mécontentement.
Les socialopes, ne savent plus comment justifier cette réforme débile qui fait l’unanimité contre (sauf la FCPE qui est le doigt sur la couture auprès des socialopes). Alors Hamon invente sort n’importe quel prétexte pour la justifier.
Il a même eu le culot au mois de juin dernier d’adresser une lettre circulaire de propagande à tous les parents d’élèves pour en vanter les mérites.
Trop c’est trop : j’ai répondu à son torchon. Coût le prix d’un timbre : c’est par là Réforme des rythmes scolaires : la réponse d’un dissident => http://deconophone.free.fr/spip.php?article70
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Hamon est un Ministre grotesque qui ne maîtrise rien et qui est moins diplomé que 90% des enseignants… C’est pour sa compréhension des élèves qui abandonnent leurs études qu’il a été choisi. Après l’idéologue forcené qu’était son prédécesseur, ex-enseignant qui n’avait quasiment pas enseigné devant de vrais élèves, on nous a collé un Ministre de l’Education qui (comme d’ailleurs le Premier Ministre, tous deux ont une vague licence d’Histoire) ne pourrait pas passer le moindre concours de recrutement dans l’éducation nationale. Il pourrait sans doute travailler chez les Frères Maristes (dont il fut l’élève) : c’est fou le nombre de socialistes (Hollande le premier) qui ont été éduqués dans les écoles catholiques. Ceux qui y mettent leurs enfants, faute de pouvoir les mettre à Louis le Grand, Henri IV et trois ou quatre autres établissements, sont encore plus nombreux d’ailleurs.
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Initiation des enfants au code
quand on est à cours d’idées pour leur faire apprendre grammaire, maths et instruction civique
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Jvachez comme prof " />
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