eBooks : Apple devra payer 450 millions de dollars pour entente sur les prix

eBooks : Apple devra payer 450 millions de dollars pour entente sur les prix

La concurrence par le haut

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Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

08/03/2016 3 minutes
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eBooks : Apple devra payer 450 millions de dollars pour entente sur les prix

La Cour suprême américaine a rejeté le dernier appel d'Apple, suite à sa condamnation en 2013 pour entente sur le prix des eBooks avec des éditeurs en 2010. Le groupe doit donc s'acquitter de 450 millions de dollars, dont 400 millions de dédommagement aux clients lésés.

Apple est bien condamné pour la fixation des prix des livres sur la boutique iBooks en 2010. La Cour suprême a rejeté l'appel de la société, condamnée en 2013 pour collusion avec des éditeurs. En 2012, l'entreprise et cinq éditeurs (Hachette, HarperCollins, Macmillan, Penguin et Simon & Schuster) étaient attaqués par le département américain de la Justice, les procureurs de 33 États et des clients pour entente sur les prix, au-dessus des 9,99 dollars appliqués par son concurrent Amazon.

Un procès perdu en 2013

Pour Apple, il l'enfreignait aucune loi sur la concurrence, estimait justement qu'il a apporté de la compétition dans le secteur et que la concurrence ne doit pas obligatoirement mener à une baisse des prix, ceux d'Amazon étant déjà serrés.  Au lieu de 9,99 dollars, certains eBooks étaient facturés 12,99 ou 14,99 dollars, en accord entre le groupe de Cupertino et les éditeurs. Pour cette entente, Apple risquait une sanction de 840 millions de dollars.

En juillet 2013, la justice américaine condamne Apple. Le tribunal estimait qu'il y a bien eu collusion entre les éditeurs pour augmenter artificiellement le prix des eBooks et « qu'Apple avait joué un rôle clé pour faciliter et mettre en oeuvre cette entente ». Le groupe, qui était sous le coup d'une class action, continuait de nier ces allégations et a fait appel de cette décision, sans succès.

Un contrôleur a tout de même été assigné à l'entreprise, pour surveiller ses pratiques sur les prix des livres numériques. Pendant son mandat, il s'est formellement plaint du manque de coopération d'Apple, qui ne l'aurait pas laissé accéder à certains documents et au contenu de réunions. Il a été remercié en octobre dernier, la justice américaine estimant qu'Apple n'avait pas fait usage de pratiques anti-concurrentielles. La condamnation de 2013 incluait aussi des formations sur la législation sur la concurrence et un rapport annuel.

Le dernier appel rejeté par la Cour suprême

De leur côté, les éditeurs ont accepté dès 2012 de payer collectivement 166 millions de dollars, pour éviter le chemin judiciaire pris par Apple. La société était donc seule devant les tribunaux pour son procès et ses deux appels. En 2014, l'entreprise a conclu un accord à l'amiable avec la défense. Si la société gagnait en appel, elle verserait 50 millions de dollars aux plaignants, si elle perdait, elle verserait 450 millions de dollars, dont 400 millions aux clients lésés.

Elle a perdu son premier appel en juin dernier, et a tenté une dernière fois sa chance devant la Cour suprême. Finalement, la plus haute juridiction du pays a rejeté sa demande. Le groupe devra donc s'acquitter des 450 millions de dollars dûs, pour cette affaire vieille de près de six ans. Pas de quoi ébranler les finances de la société, qui justifiait ses appels par une question de « principe ». Le département de la Justice américain a réagi à la décision de la Cour suprême, estimant que l'affaire est « bouclée une fois pour toutes » et montre « le comportement cynique dont ont fait preuve Apple et des éditeurs complices ».

Écrit par Guénaël Pépin

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Sommaire de l'article

Introduction

Un procès perdu en 2013

Le dernier appel rejeté par la Cour suprême

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Commentaires (16)


et si ils avaient accepté de déverrouiller l’iphone, la cour suprême aurait-elle acceptée sa demande et les aurait graciés de l’amende de 450M$ ? <img data-src=" />


Très bien.

Mais encore une fois un peu léger au niveau de l’amende, même si ca vient d’un accord à l’amiable.



Pour une société comme Apple, il aurait fallu taper très fort. Très très fort, même, et pas seulement au portefeuille, car ca ils s’en foutent.


jamais compris l’interet de renoncer aux avantages du papier ( super définition , batterie super endurante … ) pour un ebook que tu payeras quasi le meme prix !&nbsp;








jeffster a écrit :



jamais compris l’interet de renoncer au avantage du papier ( super definition , batterie super endurante … ) pour un ebook que tu payeras quasi le meme prix !





Sauf s’il est du domaine public, ton ebook.

Là tu ne paieras rien alors que le bouquin papier, tu le paieras.



Autre avantage : quand tu lis beaucoup et que tu pars en vacances, tu as tendance à amener plusieurs livres, et ca pèse en âne mort.



Encore un autre : lire au soleil. Avec le papier ca éblouit, avec une liseuse retroeclairée proprement, non.



Encore un autre : pour les bigleus, sur une liseuse décente tu choisis ta police, sa taille, l’espacement, etc.



Voilà voilà.



si les prix des eBook n’étaient pas au même prix que le livre papier, ca a plutot l’avantage de pouvoir se trimbaler une pelleté de livres sans pour autant devoir y consacré un sac et dans les transports c’est plutot pratique aussi (surtout quand le livre n’existe pas en poche)



Pour la batterie, les liseuses n’en dépensent que lors du changement de l’affichage, une fois l’affichage fait, la batterie ne bouge pas. Pour la définition, pour en avoir lu quelqu’uns sur une liseuse Sony (et pas une grosse) ca reste agréable, sans fatigue.



EDIT purée ! encore grillé, toujours par le même ! <img data-src=" />








athlon64 a écrit :



EDIT purée ! encore grillé, toujours par le même ! <img data-src=" />





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Feignasse a glander sur PCI <img data-src=" />







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Je ne comprends pas où il y a entente. C’est un accord entre un fournisseur et un commerçant. C’est pas comme si Amazon et Apple s’entendaient soit pour faire payer plus cher leurs clients, soit pour acheter moins cher à leurs fournisseurs.



En fait ce sont les éditeurs qui ont fait de l’entente illicite et Apple est complice, c’est ça ?



&nbsp;








jeffster a écrit :



jamais compris l’interet de renoncer aux avantages du papier ( super définition , batterie super endurante … ) pour un ebook que tu payeras quasi le meme prix !&nbsp;





Il y a plusieurs bons côtés :




  • Quand je commande un livre, je l’ai dans les 30 secondes.

  • Je peux lire au lit sans déranger ma compagne grâce à la lumière intégrée.

  • Je peux garder des centaines de livres dans l’espace normalement occupé par un seul.

    &nbsp;

    Après, je suis d’accord sur le fait que certains éditeurs abusent complètement sur les prix des ebooks qui sont même parfois plus chers que les livres papiers.

    Mais j’ai tendance à croire au retour de bâton et on trouve de plus en plus de livres en téléchargement illégal …&nbsp;



    De mon côté, j’achète de plus en plus mes livres en anglais car ils sont souvent moitié moins chers (j’espère que les traducteurs sont bien payés). Et je n’aime pas l’idée qu’un auteur ne soit pas rémunéré quand j’aime ses oeuvres.



merci les coupains,

même si la question etait faussement naive ;)

&nbsp;

pour le petit lecteur qui se fait 3 livres l ‘année peu d’interet,

pour les ebooks gratuits +1000&nbsp;



mais je me dis qu’avec un écart plus significatif, &nbsp;je me poserais surement la question, un peu comme ces petites appli mobile qu’on paye 2 ou 3 € &nbsp;









athlon64 a écrit :



e ! encore grillé, toujours par le même ! <img data-src=" />





&nbsp;bah oui Athlon64 processeur très rapide , à l ‘époque <img data-src=" />&nbsp;Y a eu les core depuis&nbsp;









arkaow a écrit :



Je ne comprends pas où il y a entente. C’est un accord entre un fournisseur et un commerçant. C’est pas comme si Amazon et Apple s’entendaient soit pour faire payer plus cher leurs clients, soit pour acheter moins cher à leurs fournisseurs.



En fait ce sont les éditeurs qui ont fait de l’entente illicite et Apple est complice, c’est ça ?



&nbsp;





Je ne suis pas spécialiste du domaine mais je pense que le rayonnement de l’entreprise compte pour beaucoup.

Quelque chose d’aussi énorme que la boutique d’Apple laisse penser que c’est “le juste prix” qui est affiché et cela doit tromper d’avantage le consommateur.



Je vois assez mal tout ce monde poursuivre en justice un petit libraire parce qu’il a vendu un livre 2€ de plus que ses concurrents.



J’aime bien les ebooks (sur iPad c’est beau, mais ça pète un peu plus les yeux, magré les options, que sur Kindle).



J’ai un putain de mur de livres que j’amasse depuis 25 ans dans mon petit appart, sérieux, à part ceux qui sont importants, ça ne vaut pas le coup de les entasser pour rien. Et je lis vraiment beaucoup. D’ailleurs, quand un livre démat me plaît vraiment, il arrive que je me paie le papier ensuite chez mon libraire indépendant.



Par contre, abus total du prix des livres démats (j’ai aussi tendance à les lire de plus en plus en anglais car moins chers et plus abondans, mais j’ai encore du mal à saisir les nuances en anglais quand les livres sont compliqués).

Désert pour tout un pan de l’édition (philosphie, science-fiction de qualité…), par contre les putains de livres romantiques ou “young adult” à la noix, ça pullule.



C’est un des derniers bastion culturel que je paie encore avec mes maigres moyens (la musique j’essaie d’aller aux concerts ou j’achète uniquement les “chefs d’oeuvres” en vinyls pour soutenir les groupes et avoir une jolie couv, je regarde quelques séries en VO que je pille, je ne regarde pas de ciné et j’ai pas de télé).



Mais c’est clair qu’il y a du boulot encore dans le secteur français principalement : abondance dans tous les domaines et prix surtout. Mais j’ai espoir, le marché est encore jeune.








arkaow a écrit :



Je ne comprends pas où il y a entente. C’est un accord entre un fournisseur et un commerçant. C’est pas comme si Amazon et Apple s’entendaient soit pour faire payer plus cher leurs clients, soit pour acheter moins cher à leurs fournisseurs.



En fait ce sont les éditeurs qui ont fait de l’entente illicite et Apple est complice, c’est ça ?



&nbsp;





En fait tout est parti de Steve Jobs et du lancement de l’iPad. Il a décidé un peu subitement que le jour du lancement de l’iPad il devait pouvoir montrer la “révolution”que ça constituait de pouvoir acheter et lire dans la foulée un ebook sur son iPad (le truc qu’Amazon faisait déjà tranquillement dans son coin). Pour se faire, il fallait une boutique où vendre des ebooks. Problème, Amazon vendait ses ebooks en fixant eux-mêmes les prix (et en payait l’éditeur comme s’ils vendaient à plein tarif, et donc perdait de l’argent).

Apple a alors négocié un deal (à toute vitesse et n’importe comment) avec les grands groupes d’édition pour imposer un nouveau modèle : l’éditeur fixe le prix de vente final du ebook (comme ça se pratique en France). Apple n’aurait jamais pu s’aligner sur les prix Amazon, puisqu’il refuse de vendre sans faire leur 30% de marge. Ils ont donc imposer une hausse du prix des ebooks pour se faire une marge. Le truc c’est fait par entente directe entre Apple et les maisons d’éditions (d’où l’entente sur les prix) et de façon pas super subtile.

Résultat : procès et condamnation.

Au final, Jobs n’avait rien compris au marché du livre et a cru pouvoir y appliquer des méthodes qui n’y étaient pas du tout adaptées : Apple vend des produits cher sur la marque et le design, mais on ne peut pas faire monter le prix du ebook qui est pas essence un produit “bas de gamme” et sans véritable valeur ajoutée. Tout ça dans un marché qui avait déjà été grandement formaté par un acteur hégémonique (Amazon). Et aujourd’hui, Amazon domine toujours le marché outre-Atlantique et Apple continue d’y faire figure d’acteur de seconde zone. :p



Question qui en découle: quelle différence avec ce que fait iTunes avec la musique? Risquent-ils le même genre de procès?








Loufute a écrit :



Question qui en découle: quelle différence avec ce que fait iTunes avec la musique? Risquent-ils le même genre de procès?





Je ne sais pas comment fonctionne les tarifs de la musique numérique. Est-ce que l’éditeur fixe le prix pour toutes les plateforme de vente ou est-ce qu’elles ont une marge de manœuvre.

&nbsp;

De plus, il y a une différence majeure entre les deux cas. Apple est l’acteur historique du marché de la musique numérique et a formaté le marché selon ses besoins. La grosse erreur de Steve Jobs ça a été de croire qu’il pouvait faire pareil avec le livre numérique, alors que ce marché avait déjà décollé et était sous le “contrôle” d’un acteur hégémonique. Et la stratégie adoptée (on force les prix à la hausse pour qu’Amazon soit au même prix qu’Apple) était vouée à l’échec, en tout cas dans le contexte économique nord-américain.



Merci pour ton avis <img data-src=" />