Chez Verizon, les publicitaires peuvent financer le trafic mobile qu'ils génèrent

Chez Verizon, les publicitaires peuvent financer le trafic mobile qu’ils génèrent

Neutralité du quoi ?

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Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

21/01/2016 3 minutes
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Chez Verizon, les publicitaires peuvent financer le trafic mobile qu'ils génèrent

Avec FreeBee Data, Verizon veut que les entreprises paient une partie de la consommation de données de ses clients. Une méthode pour pousser à la consommation de publicité et mieux monétiser les données qui transitent par son réseau. Une initiative dont les équivalents intéressent déjà le régulateur.

L'innovation est l'une des priorités de Verizon Wireless, même si la neutralité du Net doit être écornée au passage. L'opérateur américain a annoncé hier une nouveauté destinée aux publicitaires. Il s'agit de FreeBee Data, une offre permettant aux annonceurs de financer eux-mêmes le volume de données consommé par leurs publicités en ligne. En échange, elle ne sera pas décomptée du volume de données mensuel des utilisateurs.

Paiement au clic ou au Go consommé

La solution propose deux modèles. D'un côté, avec FreeBee Data, l'entreprise peut être facturée à chaque clic sur un contenu marqué comme sorti du quota de données mensuelles, incluant du streaming audio, vidéo ou du téléchargement d'applications. De l'autre, avec FreeBee Data 360, l'entreprise qui veut sortir la consommation d'une application ou d'un site du volume de données des internautes sera facturée pour chaque Go consommé. L'idée est qu'en sortant la publicité du volume de données alloué à l'utilisateur, celui-ci hésitera moins à la regarder. 

Le paiement au clic débutera en bêta le 25 janvier, avec des partenaires comme Hearst Magazines, AOL et Gameday, qui fourniront des contenus à 1 000 testeurs. La solution devrait passer en version commerciale dans le courant de l'année. FreeBee Data 360 est lui d'ores et déjà disponible en bêta.

Il s'agit d'un pas supplémentaire pour Verizon, qui s'oppose depuis plusieurs années aux mesures de défense de la neutralité du Net. Dès 2010, l'opérateur s'était associé à Google pour pousser une loi sur la neutralité au rabais, exemptant notamment le mobile. Depuis l'entreprise a attaqué les premières règles promulguées en 2010, gagnant en justice contre le régulateur. En février, quand la FCC a adopté le principe de neutralité du Net, elle s'est fendue d'une lettre en morse, estimant qu'il s'agit d'une mesure rétrograde.

Un système déjà scruté de près par la FCC

Verizon n'est pourtant pas le premier à proposer ce type de service. Depuis 2014, le premier opérateur mobile américain, AT&T, permet à des entreprises de payer le volume de données des utilisateurs à leur place. Il propose aussi des « Data Perks », qui permettent d'élargir son quota de données mensuel via des offres spéciales, comme des enquêtes ou achats.

De son côté, Comcast sort certaines chaines TV de ce fameux volume de données avec son offre StreamTV, qui passerait par un service géré. Enfin, T-Mobile a récemment lancé Binge On, qui permet de sortir certains services de streaming vidéo (à la Hulu ou Netflix) du décompte de données. Comme nous l'expliquions, ce service se rapproche en un sens de l'initiative YouTube illimité de SFR sur mobile, rapidement supprimée.

Fin décembre, plusieurs médias outre-Atlantique révélaient que le régulateur des télécoms, la FCC, avait invité pour la mi-janvier les représentants d'AT&T, Comcast et T-Mobile pour discuter de leurs initiatives. L'un des buts serait tout simplement de vérifier la conformité à la neutralité du Net, qui pose question. Pour le moment, aucune enquête n'a été officiellement lancée.

Écrit par Guénaël Pépin

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Paiement au clic ou au Go consommé

Un système déjà scruté de près par la FCC

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Commentaires (15)


Enfin des forfaits vraiment illimités <img data-src=" />, en publicité <img data-src=" />.


Il y a une époque quand on payait une offre TV sur mobile la data était exclue de l’enveloppe (s’il y en avait une) ou n’était pas payante (quand on avait pas de data).


cette arnaque <img data-src=" />


En France, il existe la Bbox Miami et la Freebox mini 4k avec un partenariat Alphabet/Google-FAI qui finance certainement une partie de la bande passante consommée par l’abonné sur les services Google. C’est un peu le même principe.




L’idée est qu’en sortant la publicité du volume de données alloué à l’utilisateur, celui-ci hésitera moins à la regarder.





Bah oui bien sur! Chaque jour je kiff matter la pub, mais vu que c’est décompté de mon forfait TV, ben je suis obligé de me limiter <img data-src=" />


euuh non


nan t’as pas compris :

la pub ne consomme plus de data, donc ne coûte plus rien à l’utilisateur (si ce n’est son temps)

en fait au final tu as donc un forfait avec un quota (3/5/20/40Go) pour les usages que tu veux, et pour la pub tu es en illimité.



Je sais, c’est beau.


Ironie inside ! <img data-src=" />

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Bref, Verizon invente des forfaits Données spécial Pubards ! (payés par les annonceurs).

-&gt; La nuit des publivores s’exportera t’elle outre-atlantique ?


mais alors, où se trouve la différence fondamentale entre les 2 modèles selon toi ?


ça critique, mais ça critique mal, je trouve.

Le problème c’est la neutralité.



En revanche, éviter que les pubs obligatoires de YT soient comptées dans mon forfait, c’était une idée intéressante.








SrBelial a écrit :



un forfait avec un quota (3/5/20/40Go) pour les usages que tu veux, et pour la pub tu es en illimité.



Tu oublies les forfaits 1Go ou moins.

Pour nous, chaque Mo compte.



N’empêche que, sérieusement, ça peut être une bonne nouvelle..



(je laisse les gens s’étouffer)



Si les publicitaires sont obligés de payer pour faire afficher leurs publicités, ils réfléchiront à deux fois avant de faire des publicités énormes (mais pitié, qu’ils ne reviennent pas au GIF animés clignotants à la CDiscount). Ils seront également obligés d’arrêter de considérer que la publicité leur coûte peu et rapporte beaucoup, puisqu’ils vont devoir commencer à étudier la rentabilité de leurs publicités.



Donc au final, ça peut être une nouvelle intéressante pour la gestion de la publicité sur internet, à voir ce qu’en font les annonceurs.


“C’est quoi la neutralité du net ? Si c’est pas dans la loi, on s’en fout !”

Michel, directeur commercial Verizon


Dans un cas, tu as Verizon qui essaye de se faire du blé sur les publicitaires, en disant aux utilisateurs: essayez pas de cacher les pubs, elles ne sont pas pris en compte dans vos quotas de data ( un des arguments classique pour dire que les solutions anti pub sont avantageuses pour un utilisateurs mobile)



dans l’autre cas, google fournit une base d’OS, et de services, pour que l’opérateur n’ai pas à développer tout ( comme il faisait - ou sous-traitait - avant, à grand prix, pour des résultats souvent médiocre) , et en échange çà met en avant les services googles, qui lui rapportent de l’argent par la publicité



le seul point commun entre ces 2 modèles, c’est que j’utilises les mots “opérateurs” et “ publicité ” dans les 2 cas..



dans un cas, l’opérateur gagne du fric en faisant la promotion de la publicité, dans l’autre il économise un développement software.

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