Open Data : les données de l’INSEE, dont la base SIRENE, gratuites à partir de 2017

Open Data : les données de l’INSEE, dont la base SIRENE, gratuites à partir de 2017

La petite SIRENE

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

18/01/2016 3 minutes
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Open Data : les données de l’INSEE, dont la base SIRENE, gratuites à partir de 2017

La célèbre base SIRENE sur les entreprises sera gratuite à partir du 1er janvier 2017. Le gouvernement a profité de l’examen du projet de loi numérique pour faire adopter un amendement interdisant toute redevance portant sur les informations publiques produites par l’INSEE.

Selon l’exécutif, cette réforme nécessitera un « effort budgétaire de plus de 10 millions d’euros » – lequel devrait être intégralement compensé dans le cadre du prochain projet de loi de finances. L’accès au répertoire SIRENE (pour « Système informatique pour le répertoire des entreprises et des établissements ») ne sera donc plus payant, alors qu’il faut aujourd’hui débourser entre 99,35 euros et plusieurs dizaines de milliers d’euros en fonction de l’utilisation souhaitée.

Et pour cause, les informations contenues dans cette base sont particulièrement précieuses : nom, adresse, numéro SIRENE ou SIRET, importance de l’effectif, date de création de la structure, etc. Il s’agit d’un véritable registre d’état civil des entreprises françaises, tenu, vérifié et actualisé régulièrement par l’INSEE.

Le gouvernement se plait ainsi à souligner que « les bénéfices potentiels de cette base de données pour l’économie et la société sont considérables : services de recherche d’emploi, développement commercial des entreprises, accès simplifié aux marchés publics, etc. L’ouverture gratuite permettra un accès facilité pour les startups, les associations ou les collectivités locales afin de faciliter de nouvelles réutilisations innovantes ». Restera cependant à voir si le format de diffusion de la base SIRENE sera compatible avec les grands principes de l’Open Data.

La gratuité au compte-goutte

De nombreuses autres données devraient être touchées par l’amendement adopté mercredi dernier par la commission des lois de l’Assemblée nationale, puisque celui-ci interdit toute redevance de réutilisation pour l’ensemble des informations publiques produites par l’INSEE et les services statistiques ministériels (DREES, DARES, etc.). L’accès au répertoire des personnes physiques, le RNIPP, devrait par exemple devenir lui aussi gratuit.

Avec cette mesure, le gouvernement peut espérer faire oublier ses curieuses positions défendues à l’occasion de l’examen du projet de loi Valter relatif à la gratuité des données publiques. L’exécutif s’était en effet opposé à ce que les données des grandes institutions diffusant des données (INSEE, Météo-France, IGN...) soient mises en Open Data deux fois par an, ouvrant ainsi la voie à un modèle de « freemium » le temps que les acteurs concernés se préparent au grand saut vers la gratuité complète.

Si Regards Citoyens estime que cette réforme fait partie des « très bonnes avancées » votées la semaine dernière à l’Assemblée nationale, l’association ne manque pas de souligner que « la France faisait pâle figure en matière d’Open Data depuis quelques mois » – que ce soit suite à la « transposition au rabais de la directive sur les données publiques » ou du fait de la dégringolade de l'Hexagone au classement Open Data Index (de la 3ème à la 10ème place). Le collectif en appelle surtout les députés à confirmer ces dispositions lors des débats en séance publique, qui débuteront demain après-midi.

Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

La gratuité au compte-goutte

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (13)


Pour Météo-France ca va rester en l’état ou un effet “boule-de-neige” est a espérer?


Cool <img data-src=" />


Cela bouge en ce moment même chez Meteo-France.


Tu m’interesses là, tu as des sources?


Tu parles de AROME et ARPEGE ?

Il y a quelques infos publiques ici, mais tu dois connaitre :&nbsphttps://donneespubliques.meteofrance.fr/


J’avais déjà accès a ces infos ou similaire mais je savais pas qu’ils l’avaient rendu publique.


Super, même si le geste est louable, on va encore plus se faire spammer comme des malades par des arnaqueurs en tout genre.&nbsp;<img data-src=" />


Y’a pas les mails dans ces données. Quant aux adresses physiques, les spammeurs les ont déjà ;)



Bon, ils ont aussi déjà les mails de toute façon.



Sinon, c’est societe.com qui va faire un peu la gueule. Et ça serait bien que les données des tribunaux de commerces (kbis, bilan…) soient également en open data !








jul a écrit :



Super, même si le geste est louable, on va encore plus se faire spammer comme des malades par des arnaqueurs en tout genre.&nbsp;<img data-src=" />





Exact, déjà que quand c’était payant, les emmerdeurs se servaient allègrement de SIRENE pour m’envoyer des pubs, surtout la première année, mais là, je craint le pire … matériel de bureau, machines à café, distributeur d’eau … tant de chose dont un auto-entrepreneur travaillant seul n’a rien à foutre …



Je peine à comprendre l’intérêt de priver l’INSEE, Météo France et d’autres opérateurs de l’Etat de sources de financement additionnelles aux impôts. Ces financement externes facilitent les investissements et réduisent les coûts supportés directement par l’ensemble des citoyens.



C’est un peu le principe des piscines publiques ou des transports en commun : l’essentiel est financé par l’impôt, mais les personnes souhaitant bénéficier de cet équipement contribuent directement à son financement. Cela permet de disposer de services publics de bonne qualité. Les modèles de prévision de Météo France sont par exemple reconnus pour leur fiabilité au niveau mondial.

&nbsp;

Par ailleurs, à l’heure ou ces données voient leur valeur croitre avec le développement massif des services numériques, j’ai le plus grand mal à comprendre qu’on s’efforce à rendre gratuites, des données recherchées par des opérateurs privés. Cela conduit financer le profit de quelques-uns avec les impôts de tous.








pinguifog a écrit :



&nbsp;Cela conduit financer le profit de quelques-uns avec les impôts de tous.





Tu te contredit toi même donc. Météo France par exemple est semi-privé (ou semi-publique). Donc le fait que ces données soient accessibles de façon payante signifie là aussi le financement du profit de quelques uns avec les impôts de tous.



Météo France est détenu à 100% par l’Etat. Cet opérateur est sous la tutelle du Ministère de l’Environnement. Pour l’INSEE c’est encore pire car il s’agit d’une direction générale du Ministère de l’Économie.


étant donné que les entreprises paient des impôts en France, elles financent donc ces services.

si personne n’utilise ou ne profite de ces données, quel est l’intérêt de les rendre payantes?

le but à mon avis est de créer un appel d’air pour que des boites ou des particuliers développent des applications et se saisissent de ces données pour en faire quelque chose qui profite à tous.