[Interview] Interdiction des machines à voter : « On ne va pas lâcher »

[Interview] Interdiction des machines à voter : « On ne va pas lâcher »

Entretien avec le sénateur Philippe Kaltenbach

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

04/12/2015 5 minutes
47

[Interview] Interdiction des machines à voter : « On ne va pas lâcher »

En croisade contre les machines à voter, le sénateur Philippe Kaltenbach (PS) tente de longue date d’obtenir leur interdiction en France. Next INpact a pu interroger l’élu, qui pourrait faire revenir ce sujet sur le devant de la scène lors de l’examen du projet de loi numérique.

Autorisées depuis 1969, les machines à voter n’ont plus vraiment la cote. Un moratoire a en effet été introduit par les pouvoirs publics en 2007, suite à différents incidents survenus en cette année d’élections présidentielle et législatives : écarts entre le nombre d’émargements et de votes, temps d’attente parfois très long pour les utiliser, etc. Depuis, aucune nouvelle autorisation n’a été délivrée. En 2012, on dénombrait ainsi une soixantaine de villes qui utilisaient toujours cette technique de vote, pour environ 1,1 million d’électeurs concernés.

Durant l’été 2014, le sénateur Philippe Kaltenbach a toutefois déposé une proposition de loi « visant à supprimer le recours aux machines à voter pour les élections générales ». L’objectif ? Obliger les quelques villes qui continuent à utiliser ces appareils à les abandonner purement et simplement...

Où en est votre proposition de loi ?

Elle n'a malheureusement pas beaucoup prospérée, puisqu'elle n'a pas été inscrite à l'ordre du jour du Sénat. Il y a un fort lobbying de la part de la soixantaine de villes qui continuent à utiliser ces machines à voter et qui ne veulent pas revenir au vote papier.

Avez-vous eu des échanges avec le gouvernement sur ce dossier ?

Oui, mais je crois que le gouvernement n'a pas envie d'allumer un front avec ces soixante villes qui font de la résistance. Il n'y a donc pas eu d'avancée sur ce sujet.

Ce n'est pas cohérent puisqu’il y a un moratoire depuis 2007 : il serait temps de choisir ! Soit on réouvre parce qu'on considère que le système est fiable, soit on ferme... Un moratoire n'a pas vocation à être éternel. C'est une contradiction qui est flagrante, d’autant que toutes les critiques de 2007 continuent à être là.

L’exécutif a récemment justifié sa position en affirmant qu’aucun dysfonctionnement remettant en cause la sincérité d’un scrutin n’avait jusqu’ici été relevé. Que répondez-vous à ça ?

Qu'on en sait rien ! Et c'est d’ailleurs bien le problème de ce vote électronique... Rien ne dit qu'il y a des fraudes, mais rien ne dit qu'il n'y en a pas non plus. Rien ne dit que tout est parfait, mais rien ne dit que ce n'est pas le cas non plus. C'est toute la difficulté.

S'il y a eu un moratoire en 2007, c'est bien qu'il y a des difficultés. Il y a eu des gros dysfonctionnements en Belgique, en Hollande, dans pas mal de pays européens – qui ont depuis fait machine-arrière. D’ailleurs, tout informaticien vous dira que le risque de bug existe : il n'y a pas de système informatique sans bug. Et puis qu'il y a aussi le risque de fraude...

Dans un système électoral, les citoyens doivent pouvoir facilement contrôler ce qui se passe. Or avec le vote électronique, les citoyens ne contrôlent rien du tout. C'est l'entreprise et les informaticiens qui contrôlent, mais ce ne sont pas les citoyens. Alors qu'avec un vote papier, le citoyen est vraiment au cœur du système, il peut contrôler toutes les phases électorales, ce qui donne quand même beaucoup plus de garanties. Et puis tout ce qui a été avancé en faveur du vote électronique ne tient pas la route : il n'y a pas plus de participation aux élections, il n'y a pas d’avantages écologiques (puisque d'un côté il n'y a pas de papier mais de l'autre on fabrique des machines qui coûtent cher et qui consomment...). Il y a certes un vernis de modernité, mais tout cela pose des difficultés puisqu'il y a beaucoup de citoyens qui ne sont pas d'accord et qui contestent... Il y a toujours ce risque soit de fraude, soit d'erreur. Je crois qu'il y a vraiment un manque de fiabilité.

En supprimant le rituel du vote papier, en votant un peu comme on achèterait quelque chose sur Internet, on casse aussi ce rituel démocratique qui tourne autour de l'urne, du dépouillement, etc. À terme, ce n'est pas bon pour la démocratie que les machines déshumanisent ce processus.

Pourquoi n'avez-vous pas réussi à trouver de créneau pour inscrire votre proposition de loi à l'ordre du jour du Sénat ?

Il y a à la fois le lobbying des soixante communes, mais aussi celui des fabricants de machines, car c'est un gros business. Disons que c'est à la fois technique et politique.

Qu'allez-vous faire maintenant ? Pensez-vous pouvoir trouver une niche, vous rabattre sur un amendement... ?

Je continue bien entendu à défendre l'interdiction en France. On ne va pas lâcher, mais il va falloir trouver le moyen, par amendement, de revenir sur le sujet.

Dans le cadre du projet de loi numérique d'Axelle Lemaire par exemple ?

On va essayer, si c'est possible juridiquement, pour qu'on en finisse avec ce moratoire ! Quitte à mettre une date de sortie dans trois, quatre ou cinq ans...

Merci Philippe Kaltenbach

47

Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Où en est votre proposition de loi ?

Avez-vous eu des échanges avec le gouvernement sur ce dossier ?

L’exécutif a récemment justifié sa position en affirmant qu’aucun dysfonctionnement remettant en cause la sincérité d’un scrutin n’avait jusqu’ici été relevé. Que répondez-vous à ça ?

Pourquoi n'avez-vous pas réussi à trouver de créneau pour inscrire votre proposition de loi à l'ordre du jour du Sénat ?

Qu'allez-vous faire maintenant ? Pensez-vous pouvoir trouver une niche, vous rabattre sur un amendement... ?

Dans le cadre du projet de loi numérique d'Axelle Lemaire par exemple ?

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (47)


Si lors d’une élection, j’ai accès aux sources, au compilateur, que je peux recréer le même binaire que celui inclue dans la machine et que je peux dumper celui de la machine pour le comparer, je ne suis pas contre.



Si ce n’est pas le cas, je n’aurai aucune confiance pour le comptage des voix.


Genre le gouvernement n’a pas les moyens d’y mettre les moyens pour faire quelque chose de fiable et inviolable (Ils n’ont qu’a passer par les devs qui s’occupe du militaire et du renseignement)


Très bonne vidéo en anglais qui résume assez bien les problèmes potentiels:

https://www.youtube.com/watch?v=w3_0x6oaDmI


Par essence, toute machine est violable.



Je ne comprends même pas comment on peut s’imaginer une seule seconde que c’est une bonne idée…


Papier -> n’importe quel citoyen peut décider de vérifier



Numérique -> impossibilité pour n’importe quel citoyen de vérifier








Razorgore a écrit :



Papier -> n’importe quel citoyen peut décider de vérifier



Numérique -> impossibilité pour n’importe quel citoyen de vérifier





Je suis d’accord ! Je suis incapable de lire un code de machine par contre assister au dépouillement et compter des bouts de papiers je suis capable :)



Je ne vois aucun avantage qui rendrait utile les machines à voter. Selon moi.



Avantage:





  • Le dépouillement est rapide



    Inconvénients:

  •  Utilisation plus longue que pour un vote papier

  • Le coût

  • Absence de transparence (comparé à une urne physique)

  • Impossibilité de recompter les bulletins en cas de contestation



    En plus ce n’est même pas écologique, car les bureaux de vote avec des machines à voter ont également des urnes et des bulletins présents en cas de problème avec les dites machines.



    Bref aucun avantage sinon gagner 45 minutes à la fin du scrutin et que des inconvénients de l’autre côté.


Y’a une pétition qui tourne depuis plusieurs années là:http://www.ordinateurs-de-vote.org/petition/

Je ne sais si c’est très efficace, mais le site principal http://www.ordinateurs-de-vote.org/) recense toute les mésaventures constatées avec ce genre de machines et c’est édifiant.


C’est assez pessimiste comme interview. Il égrène les difficultés, et juste à la fin dit “on ne lâche rien”. En gros il lutte toujours mais n’a aucune chance d’y arriver tellement les lobbies sont puissants.



Et ça me déprime car je fais partie du million de votants électronique <img data-src=" />


Totalement contre les machines à voter… je réfléchirai 2 fois le jour ou ma commune s’y mettra.

Son ancienne commune d’ailleurs à Monsieur Kaltenbach&nbsp;<img data-src=" />



hs : par contre j’ai un peu de mal avec Monsieur&nbsp;Kaltenbach, récemment condamné, encore un…&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;mais il va faire appel le monsieur…

http://www.lcp.fr/actualites/politique/175918-corruption-le-senateur-ps-philippe…








Razorgore a écrit :



Par essence, toute machine est violable.





Par essence, tout individu est violable <img data-src=" />





“À terme, ce n’est pas bon pour la démocratie que les machines déshumanisent ce processus.”

Bof, ils ont déjà déshumanisé la politique, en se servant des électeurs (et les médias) comme de marionnettes.



+1



Le fait qu’un dépouillement informatique rende impossible une contestation, ou de rendre nul un bulletin, ou de rayé une partie de la liste, voir même de voter pour son voisin qui n’est pas inscrit (pour les petites communes dans ces deux derniers cas) est contraire aux loi je pense



Je suis technophile, mais la technologie pour la technologie n’apporte rien. Parfois la méthode old-school est plus adéquate


Concernant le retour en arrière de la Belgique sur le vote électronique, il faut quand même savoir que ces zouaves du gouvernement en étaient encore à des 486 avec une appli DOS et un stylo optique genre TO7/70 sur des écrans cathodiques de 14” dans une résolution qui ne doit pas dépasser le 800x600 …



Forcément avec des abominations technologiques pareilles, faut s’attendre à ce que ça parte en couille.



Le pire c’est qu’on peut remplir sa déclaration d’impôts via le net (TaxOnWeb) qui utilise la carte d’identité comme authentification (eID) et comme sécurisation. On pourrait très bien utiliser le même système pour voter …

&nbsp;








Razorgore a écrit :



Par essence, toute machine est violable.





Violer une machine, on se croirait dans une sordide histoire policière du futur. C’est quand même sacrément dégeu.

&nbsp;

Allez les gens quoi, c’est vendredi, me tapez pas !









esver a écrit :



Si lors d’une élection, j’ai accès aux sources, au compilateur, que je peux recréer le même binaire que celui inclue dans la machine et que je peux dumper celui de la machine pour le comparer, je ne suis pas contre.





Ça ne suffit même pas, dans l’absolu, il faudrait également avoir accès à tous les équipements réseaux qui transféreront les résultats plus le serveur sur lequel sont stockées les données, ce qui ruine totalement du vote.



Conclusion, le principe même des machines à voter est incompatible avec les prérogatives d’une élection.









Nezhal a écrit :



Violer une machine, on se croirait dans une sordide histoire policière du futur. C’est quand même sacrément dégeu.





Pas forcément, tout dépend de la machine <img data-src=" />





Rien ne dit qu’il y a des fraudes, mais rien ne dit qu’il n’y en a pas non plus. Rien ne dit que tout est parfait, mais rien ne dit que ce n’est pas le cas non plus.





Est-ce que le système de vote “papier” est exempt d’erreur ?

Est-ce que le système de vote “papier” est exempt de fraudes ?

–&gt; On n’en sait rien !



Est-ce que le système de vote “électronique” est exempt d’erreur ?

Est-ce que le système de vote “électronique” est exempt de fraudes ?

–&gt; On n’en sait rien !



Moralité: le vote “électronique” c’est mal. Conservons le vote “papier”.



<img data-src=" />


Heu, non, justement, plus c’est simple plus c’est sûr. J’aurais moins de défiance envers un logiciel de vote sur DOS et 386 que sur Windows 10 et i7. D’ailleurs pour simplement totaliser des votes, il n’y a pas besoin de soft : des composants discrets avec des boutons et des LED ce serait encore moins dangereux.



Mais de toute manière du papiers dans des urnes ça reste imbattable.


Non pas valable.



Pour des élections, il ne faut pas avoir de compétences particulières pour vérifier la validité de la procédure (n’importe quel citoyen peut devenir assesseur). Là peut vérifier (et encore) uniquement les gens avec un gros bagage en info.



Je ne sais plus qui disait qu’avec une urne classique, on ne me demande pas à un physicien de démontrer que l’urne est bien transparente, et pourquoi elle l’est.


Moralité :



le vote papier, n’importe qui peut vérifier s’il se bouge le cul pour devenir assesseur

le vote électronique : kamoulox.



La différence est là.



Hop, y avait eut un 14h42 sur le sujet


Effectivement, le papier n’empeche ni les erreurs, ni les fraudes. L’avantage du vote papier réside dans le fait que les opérations de vote et de dépouillement sont contrôlables et vérifiables à chaque instant.



En cas de contestation d’un candidat ou d’un électeur, on peut stopper le processus de vote ou de dépouillement et discuter de la suite à donner.



Dans le cas du vote électronique, on fait confiance au système de comptage informatique. Et, à l’extrême limite, en cas d’incohérence dans résultat, on est obligé de faire comme si de rien n’était ou de faire revoter tout le monde en croisant les doigts pour que tout se passe sans nouvel accroc et en espérant que tout le monde garde confiance dans le système informatique.


Une petite différence typiquement Belge aussi : chez nous, le vote est obligatoire <img data-src=" />



Et perso je préfèrerais voter de chez moi électroniquement que d’aller me taper la file dans une école pour remplir un papier alakon qui me fait perdre des temps immémoriaux.



Mais je suis d’accord que pour le contrôle (aussi bien du résultat que du votant d’ailleurs), la bonne vieille méthode peut paraître plus sécurisée - ce serait vrai si




  • Tous les ans, l’administration n’égarait pas mystérieusement des urnes

  • Tous les ans, les vérifications montrent qu’il y a&nbsp; des erreurs de comptages (fortuites ou probvoquées ? on ne le saura jamais)

  • Tous les ans, des urnes sont laissées sans vérification à la portée de n’importe qui



    On a même eu des urnes déposées sur la rue devant la porte parce que personne n’était là pour les réceptionner dans les administrations



    Alors celui qui vient me dire que le vote papier est plus sécurisé… pom pom pom …


Si on appelle au sabotage des machines a vote, c’est considéré comme du terrorisme ?


Je ne suis pas d’accord avec 2 points :







Col._Tatane a écrit :



Utilisation plus longue que pour un vote papier





Je n’ai jamais testé mais si c’est le cas c’est que le PC est sous Windows millénium et fait tourner un soft codé avec les pieds.

Une bête interface graphique avec :

1/ quelques champs pour l’identification (numéro de carte d’électeur, confirmation de carte d’identité, nom et prénoms, date et ville de naissance).

2/ un tableau avec des cases représentant les différents bulletins de vote.

3/ un clic sur le bulletin souhaité

4/ un bouton pour valider son vote avec le récapitulatif des champs et du bulletin choisi

5/ une signature électronique (tactile sur l’écran, ou sur un pavé tactile, ou avec un stylo à accéléromètre)

Terminé … en 2 minutes tu ressors. Moi quand je vais voter, entre l’inconnue du bureau de vote (yen a 2 , la réparition est incompréhensible c’est pas avec les noms de familles…), la personne qui te cherche dans sa liste, qui ne me trouve jamais parce qu’il y a un espace dans mon nom de famille et qu’un espace est considéré comme un “A” donc en haut de la liste de la lettre d’avant, puis après, rebelotte pour la signature finale… j’en ai souvent pour 10 minutes.







Col._Tatane a écrit :



Bref aucun avantage sinon gagner 45 minutes à la fin du scrutin […]





Là aussi, c’est biaisé. 45 minutes c’est cohérent pour une petite commune de 200 habitants. Ya toujours 2 comptages indépendants. Et re-re-recomptage jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’erreur.

Pour une commune de 2000 habitant ça frise plutôt les 3 heures minimum post-scrutin.



Je suis totalement contre l’utilisation des machines à voter. J’y vois comme de nombreux citoyens trop de doute, de flou , de manque de transparence et de risque à l’emploi de celles-ci. Mais je reste objectif à leur sujet : elles ont de réels avantages. Avantages que tu nies avec des arguments qui ne le sont pas.









Nozalys a écrit :



Je ne suis pas d’accord avec 2 points :



Je n’ai jamais testé mais si c’est le cas c’est que le PC est sous Windows millénium et fait tourner un soft codé avec les pieds.

Une bête interface graphique avec :

1/ quelques champs pour l’identification (numéro de carte d’électeur, confirmation de carte d’identité, nom et prénoms, date et ville de naissance).

2/ un tableau avec des cases représentant les différents bulletins de vote.

3/ un clic sur le bulletin souhaité

4/ un bouton pour valider son vote avec le récapitulatif des champs et du bulletin choisi

5/ une signature électronique (tactile sur l’écran, ou sur un pavé tactile, ou avec un stylo à accéléromètre)

Terminé … en 2 minutes tu ressors. Moi quand je vais voter, entre l’inconnue du bureau de vote (yen a 2 , la réparition est incompréhensible c’est pas avec les noms de familles…), la personne qui te cherche dans sa liste, qui ne me trouve jamais parce qu’il y a un espace dans mon nom de famille et qu’un espace est considéré comme un “A” donc en haut de la liste de la lettre d’avant, puis après, rebelotte pour la signature finale… j’en ai souvent pour 10 minutes.





C’est pareil avec des machines à voter, t’as les listes papier dans lesquels on doit te trouver, tu passes dans l’isoloir où il y a la machine avec une interface pas forcément super intuitive (je prendrai une photo dimanche) tu fais ton choix, tu valides, tu ressors et va signer et récupérer ta carte.

Du coup, c’est plus long car tu ne peux faire passer qu’une personne à la fois (il n’y a qu’une machine par bureau) qui peux prendre son temps pour choisir, alors que dans le cas du papier, il y a généralement plusieurs isoloirs et le passage à l’urne est très rapide (le choix est déjà fait).



Une machine à voter électronique est juste un nid à cochonerie.



Qu’il y ait un bug ou une fraude on ne peut rien prouver.

On ne peut accéder au code pour éviter que des petits malins s’y introduise facilement. Mais donc on ne peut vérifier le code. (Qui est créée par des sociétés privées. Mais même gouvernemental, ce ne serait pas mieux)

&nbsp;Et si problème il y a (hormis plus de vote que d’inscrit), comment savoir si cela est vrai. Nous n’avons pas le droit de demander à la population leur vote, donc aucune comparaison possible.



De plus, le système actuel fonctionne relativement bien.


Tu peux avoir quelques erreurs sur le papier, mais sauf dans de rare cas (et donc recomptage), cela n’influe pas le vote. Et pour les fraudes, rien ne t’empêche d’aller au scrutin et de voir toi-même.








rinac9 a écrit :



Tu peux avoir quelques erreurs sur le papier, mais sauf dans de rare cas (et donc recomptage), cela n’influe pas le vote. Et pour les fraudes, rien ne t’empêche d’aller au scrutin et de voir toi-même.





LOLILOL !



Je ne sais pas d’où vous vient cette croyance que le vote papier est fiable … Il n’est fiable qu’à cause de la super-redondance des contrôles, et encore! D’ailleurs si c’était si fiable, l’Afrique aurait probablement des dirigeants valables …



C’est la même chose pour le vote électronique, le code et le hardware doit être en open-source et les données de vote anonymisées en open-data pour que tout le monde puisse se rendre compte que ce n’est pas truqué. Le reste, c’est purement un problème d’encadrement du vote

&nbsp;



Le vote, comme le non vote, est une résultante de beaucoup de causes en amont qu’il faut aussi prendre en considération.



S’il y avait le vote électronique en Afrique rien ne dit que les résultats des élections seraient différents non plus.



&nbsp;A force de traiter/aborder le(s) problème(s) par les moyens et non leur(s) origine(s) ça finit par revenir à ce qu’aucune solution soit meilleure que l’autre <img data-src=" />


De toute façon, faire voter 95% de cons n’a jamais fait progresser la démocratie O:-)


De toute façon, imposer une dictature à 95% de la population n’a jamais fait progresser l’humanité <img data-src=" />








127.0.0.1 a écrit :



Est-ce que le système de vote “papier” est exempt d’erreur ?

Est-ce que le système de vote “papier” est exempt de fraudes ?

–&gt; On n’en sait rien !



Est-ce que le système de vote “électronique” est exempt d’erreur ?

Est-ce que le système de vote “électronique” est exempt de fraudes ?

–&gt; On n’en sait rien !



Moralité: le vote “électronique” c’est mal. Conservons le vote “papier”.



<img data-src=" />





C’est juste une question de confiance dans le système de vote.

Tu peut assister au dépouillement d’un vote classique pour vérifier par toi-même si un gugus ne sort pas des bulletins de ses chaussettes, même si ce n’est pas exhaustif ça permet de se rassurer et de continuer à avoir confiance au système.

Dans un vote électronique, tu peut rien faire tout seul à part donner un “chèque de confiance” en blanc et croiser les doigt pour que les dev ne viennent pas de chez volkswagen.



Juste 2 petites remarques concernant le vote papier.





  • Au dernière élections européennes, certaines listes n’avaient pas de bulletin imprimé. Il fallait venir au bureau de vote pour le savoir et rentrer chez toi pour imprimer ton bulletin de vote si ça concernait ton choix.

  • Dans mon bureau de vote, ils sont toujours à la recherche d’assesseurs pour le décompte. Il n’y a jamais de volontaires. A la fin, les 2 bonshommes peuvent aussi se mettre d’accord pour faire 5050 des parties qu’ils représentent.



    De ces 2 cas, la démocratie n’en sort pas grandie. Les qualités du vote papier sont un peu à relativiser.








esver a écrit :



Si lors d’une élection, j’ai accès aux sources, au compilateur, que je peux recréer le même binaire que celui inclue dans la machine et que je peux dumper celui de la machine pour le comparer, je ne suis pas contre.



Si ce n’est pas le cas, je n’aurai aucune confiance pour le comptage des voix.







Mais tout le monde ne pourrait pas être dans ton cas hypothétique, et c’est bien la raison pour laquelle tout citoyen, même compétent en informatique, devrait être contre le vote électronique.



Précisément si on a tous accès au code source, la sécurité de la machine est clairement compromise.

Donc…



Le papier, c’est bien. Il n’y a aucun intérêt majeur à passer au vote électronique, donc, on ne passe pas au vote électronique. C’est bête, mais il semble qu’il faille le rappeler.








choukky a écrit :



C’est juste une question de confiance dans le système de vote.

Tu peut assister au dépouillement d’un vote classique pour vérifier par toi-même si un gugus ne sort pas des bulletins de ses chaussettes, même si ce n’est pas exhaustif ça permet de se rassurer et de continuer à avoir confiance au système.

Dans un vote électronique, tu peut rien faire tout seul à part donner un “chèque de confiance” en blanc et croiser les doigt pour que les dev ne viennent pas de chez volkswagen.











  • Ta première phrase décrit assez bien la situation.

  • La seconde suppose qu’on peut faire confiance à des individus qu’on ne connait pas parce qu’on les croit honnêtes.

  • La troisième suppose qu’on ne peut pas faire confiance à des individus qu’on ne connait pas parce qu’on les croit malhonnêtes.







    Comme je le disais précédemment, en l’absence de faits avérés et statistiquement représentatifs, déclarer que l’un est mieux que l’autre relève au mieux du subjectif, et au pire du préjugé.



Oui, je suis plutôt d’accord avec toi.



Le vote papier n’est efficace uniquement parce que :




  • chaque électeur, chaque candidat peut vérifier et alerter, le cas échéant, d’un dysfonctionnement

  • l’opération (de vote, de dépouillement) peut se stopper immédiatement (même si limité à qques heures maxi).





    1er défaut du vote électronique : il n’a pas de transparence, pas de vérifiabilité, pas de “bouton d’alerte”. La machine de vote est sensée mettre tout le monde d’accord dès le départ. Ca peut être un élément de consensus tant que personne ne met en doute sa fiabilité. Dans le cas contraire, il faut recommencer la procédure de vote. Or on ne recommence pas une procédure de vote (sauf rare exception) car ça détruit le consensus républicain entre les différents candidat.



    2e défaut du vote électronique : la certification préalable de la machine de vote par l’administration pour rendre le vote valable : une procédure papier a rarement besoin de faire certifier un matériel électoral (les urnes, les formats des bulletins, des enveloppes changent rarement et les changements sont partiels). Alors que la procédure électronique dépend fondamentalement du matériel. C’est comme ça par exemple que plusieurs Etats Nord-américains organisent des votes avec des machines datant des années 1970 avec des cartes perforées (élection présidentielle entre GW Bush et A Gore).





    De toutes manières, vote papier ou vote électronique, lorsqu’une élection est très serrée, la contestation du scrutin devient problématique car les quelques irrégularités de scrutin deviennent alors déterminantes (ex: - élection présidence UMP entre F Fillon et JF Copé - élection PS entre M Aubry et S Royal)


Ca marche comment les machines à voter ? Parce que pour la confiance, il y a un moyen simple de vérifier : ce serait que la machine file un reçu ou un numéro (ce qui permet de préserver l’anonymat) à retenir de tête et que le vote fasse l’objet d’un affichage public. Et il serait du devoir de du votant de vérifier par lui-même si son vote a bien été pris en compte. Et s’il y a un problème de compte entre les émargements et le nombre de votes c’est qu’il faudrait que la machine affiche le nombre de votes en temps réel avec un afficheur. Si la liste imprimée qui sort n’a pas le bon nombre de vote c’est que l’humain a failli.



“Autorisées depuis 1969” Les machines de votes sont-elles connectés à un quelconque réseau ? &nbsp;Une machine de vote autonome non connectée n’est rien de plus qu’une urne numérique.



Sinon il y a une autre alternative pour accélérer le dépouillement c’est de construire une machine mobile entièrement transparente qui se déplace dans chaque bureau de votes. On invite tout le monde à assister au dépouillement et c’est la machine qui ouvre les enveloppes et fait le compte à la vu de tous.


Aucun contrôle à posteriori possible, à part le nombre de votants.


Ok donc c’est mal ficelé de bout en bout.



Pour être efficace il aurait fallu que :

1/ Il y ait plusieurs isoloirs donc plusieurs machines comme dans n’importe quel autre bureau de poste

2/ L’identification passe aussi par la machine.

3/ L’IHM soit pensée pour les électeurs…



As-tu pris une photo de l’interface ?


Nan désolé, j’ai oublié <img data-src=" />

Mais ça se trouve sur internet : exemple.

On sait pas trop sur quoi appuyer (la case avec le nom ?, le rond avec le chiffre ?), le choix s’affiche sur le petit écran en haut, puis on valide avec le bouton juste à droite de l’écran. On peut aussi corriger (il ne suffirait pas d’appuyer sur un autre bouton ?) avec le bouton à gauche de l’écran.

Pour quelque chose d’aussi simple, je trouve ça vraiment pas clair. J’ai mis un peu de temps à comprendre la première fois, alors que je pense être plutôt dégourdi. Alors les personnes moins alertes, comme certaines personnes âgées, elles doivent vraiment avoir du mal.








Nozalys a écrit :



Ok donc c’est mal ficelé de bout en bout.



Pour être efficace il aurait fallu que :

1/ Il y ait plusieurs isoloirs donc plusieurs machines comme dans n’importe quel autre bureau de poste

2/ L’identification passe aussi par la machine.

3/ L’IHM soit pensée pour les électeurs…



As-tu pris une photo de l’interface ?





Il y a une machine par bureau de vote.

Comme tu n’as que une urne par bureau de vote.&nbsp; La machine n’est qu’une urne électronique, ni plus, ni moins.

Avant de t’autoriser à voter on vérifie ton identité sur le registre. Si ton identité est vérifiée, la machine de vote est activée pour te laisser voter. La machine est présente dans un isoloir. Tu t’y rends, tu rentre ton choix de vote en sélectionnant une touche, tu valides.&nbsp; La machine émet un son pour confirmer que le vote a bien eu lieu. Tu sors de l’isoloir et tu signe le registre.





  1. Donc de part le design même du système il ne peut pas avoir plusieurs machines comme il ne peut pas y avoir plusieurs urnes utilisées en parallèle dans un même bureau de vote.



  2. La machine doit pas vérifier ton identité car elle “connaît” ton vote donc ça serait une très mauvaise idée.



  3. L’IHM n’est pas si mauvaise si on sait lire et qu’on sait appuyer sur un bouton on s’en sort.





Nozalys a écrit :



Là aussi, c’est biaisé. 45 minutes c’est cohérent pour une petite commune de 200 habitants. Ya toujours 2 comptages indépendants. Et re-re-recomptage jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’erreur.

Pour une commune de 2000 habitant ça frise plutôt les 3 heures minimum post-scrutin.



Personnellement et pour avoir participé à de nombreux dépouillements ça ne m’as jamais pris plus d’une heure.

Déjà plus la commune est grande plus il doit normalement y avoir de bureaux de votes.



Je n’ai toujours fait qu’un seul comptage des votes. Les enveloppes sont sorties des urnes et mises par tas de 100. Chaque tas est assigné à une table de 4 personnes. La 1ère personne ouvre l’enveloppe et sort le bulletin de vote. Il donne le bulletin à la seconde personne qui lit à haute voix ce qui est marqué sur le bulletin. Les deux autres personnes ont chacun une feuille ou ils inscrivent les votes comptabilisés. Régulièrement on vérifie que les deux feuilles ont bien le même nombre de votes comptabilisés. A la fin du dépouillement des 100 enveloppes les quatre personnes signent les feuilles pour attester&nbsp; du bon déroulement du dépouillement.

La perte de temps est dans le cas de vote blancs ou nuls car il faut le faire constater par les scrutateurs du bureau de vote.

Il n’y a pas de recomptage car le compte est bon dès la première fois si on suit bien la procédure.



Pour dépouiller 1000 bulletins par exemples il suffit de 20 personnes (5*4 personnes) et que chaque table dépouille 200 bulletins ce qui va prendre grosso modo 1h si tout se passe bien.

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Ce que tu décris là doit être un cas assez idéal. tout du moins ça ne se passe pas partout comme ça. J’ai assisté de nombreuses fois au dépouillement dans ma commune de quand j’étais gamin, et ça ne s’est jamais déroulé aussi bien que ça. Et dans cette commune il y a toujours 6 isoloirs pour 2 bureaux de vote. 3 isoloirs par bureau. Et le dépouillement est généralement fait par 8 personnes seulement, un peu comme tu le décris.


C’est sur que à 8 personnes pour dépouiller 1000 bulletins c’est autrement plus long. En plus j’imagine que plus te le fais plus tu as de chance de faire des erreurs et donc de rallonger la durée du dépouillement. Après il appartient à chaque bureau de vote d’essayer de faire venir des gens pour le dépouillement. C’est sur que faire le dépouillement est assez ingrat mais c’est nécessaire pour le processus démocratique. Après je n’ai voté de dans des grandes villes on il est peut être plus facile d’avoir de gens présents pour dépouiller les bulletins (rien que par ce que le bureau de vote est généralement tout près du domicile).


C’est pas une question de connaitre ou pas les gens en face de soi, les enjeux font que certains pourraient être tenté de truander, c’est juste dans la nature de l’homme.



Au moins, dans le cas extrême, il est toujours possible de voter en tenue d’Eve pour montrer qu’on est clean alors qu’on n’est pas prêt de voir le début du string d’une machine à voter. <img data-src=" />