France THD : la plainte d'un opérateur bouscule la validation européenne

France THD : la plainte d’un opérateur bouscule la validation européenne

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Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

01/10/2015 10 minutes
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France THD : la plainte d'un opérateur bouscule la validation européenne

Un opérateur spécialisé dans les réseaux radio, Infosat, a saisi la Commission européenne en demandant la modification du plan France Très Haut Débit. Le but : mettre sur un pied d'égalité les réseaux cuivre et radio en campagne. Une requête qui reporte un peu plus les négociations sur le plan, et son financement.

Le plan France Très Haut Débit (France THD), qui vise à amener des débits supérieurs à 30 Mb/s à l'ensemble des Français en 2022, a du sable dans ses rouages. À la mi-septembre, nous révélions que la Commission européenne interrogeait la France sur d'éventuelles aides d'État à Orange dans le cadre de la montée en débit sur le réseau cuivre, qui concerne environ un million de lignes dans les prochaines années.

La montée en débit consiste à améliorer les débits via le réseau téléphonique, en amenant la fibre au répartiteur le plus proche, en attendant un vrai raccordement en fibre optique des abonnés. Dans les faits, cette enquête n'est pas qu'une idée de l'organisme européen, mais au moins en partie le fruit d'une plainte déposée il y a plusieurs mois par un petit opérateur français spécialisé dans les réseaux radio (comme le Wi-Fi et le Wimax) : Infosat.

Objectif : la modification du plan France THD

En décembre 2014, l'entreprise a déposé plainte devant la Direction générale de la concurrence à Bruxelles pour l'attribution par la France de fonds européens à Orange. Dans son dossier que nous avons pu consulter, l'entreprise conteste l'attribution de Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) par la France à l'opérateur historique.

Selon le dossier, il s'agit d'une extension du réseau de montée en débit d'Orange sur fonds publics. Cela dans une zone de Seine Maritime qu'Infosat indiquait couvrir en haut débit radio « à 10 Mb/s ». L'entreprise aurait perdu 206 clients potentiels, occasionnant un manque à gagner de plusieurs centaines de milliers d'euros sur un chiffre d'affaires annuel de 1,5 million. Le cœur du problème pour Infosat est qu'il n'a pas accès aux infrastructures d'Orange pour améliorer son propre réseau, pourtant sur le même territoire.

Pour sa part, Orange se défend de toute aide illégale. « Il a été imposé à Orange d’agir comme guichet unique vis-à-vis des collectivités territoriales dans le cadre des opérations de montée en débit et ce pour le compte des opérateurs. Ce mécanisme opérationnel comporte un volet tarifaire destiné à l’ensemble des FAI. Orange, dans ce cadre, ne retire aucun avantage particulier de cette activité pouvant être qualifié d’aide d’État incompatible avec les règles communautaires » nous explique l'opérateur historique.

Infosat demande surtout une modification du cahier des charges du plan France THD, dont la dernière version (datée de mai) n'est toujours pas validée par l'Europe. L'opérateur réclame la possibilité de subventionner la montée en débit radio de la même manière que la montée en débit sur le réseau cuivre proposée par Orange. Il demande également que l'offre PRM de l'opérateur historique puisse raccorder des points hauts radio, et non plus uniquement le réseau local en cuivre.

Enfin, l'offre de collecte d'Orange (dite « LFO »), qui connecte les réseaux locaux au reste d'Internet, devrait être ouvert aux opérateurs radio réclame Infosat. Accéder à ces deux dernières demandes impliquerait sûrement de modifier des offres régulées par l'ARCEP, ce qui peut s'avérer assez lourd. Selon des échanges auxquels nous avons eu accès, la Commission traite bel et bien le dossier depuis la fin de l'année dernière.

La montée en débit cuivre au centre de l'enquête de l'Europe

Depuis le dépôt de la plainte par l'opérateur, la Commission européenne a multiplié ses questions au ministère de l'Économie français, a-t-on appris. Comme nous l'indiquions dans notre premier article, les interrogations européennes concernent avant tout l'offre de montée en débit d'Orange (offre « PRM ») qui ne garantirait pas un accès assez équitable aux fibres déployées. Selon une personne proche des négociations, il s'agirait pourtant « plus d'une question de procédure » que d'un problème de fond pour l'Europe, ce qui veut dire que les éventuelles modifications du plan THD pourront être légères.

Un autre sujet d'interrogation de l'Europe est l'offre de collecte d'Orange. Ce réseau, qui relie ceux déployés localement au reste d'Internet, est une brique indispensable pour des dizaines des réseaux d'initiative publique qui seront déployés par des départements et régions dans les prochaines années.

Selon Infosat, son format actuel (un paiement mensuel sans garantie de prix fixe) ne conviendrait pas pour raccorder des collectivités sur plusieurs années. Pour l'entreprise, il faudrait inclure un droit irrévocable d'usage pour les collectivités, qui offre plus de sécurité et pourra être financé comme un investissement. Cette demande rejoint celle de certaines collectivités, exprimée lors d'un colloque de l'ARCEP fin 2013 (PDF).

La plainte d'Infosat ne serait pourtant pas le point de départ de l'enquête européenne. « Le dossier européen n'a pas été ouvert suite à la plainte, mais le fait qu'Infosat a déposé un recours à Bruxelles a alimenté la réflexion de la Direction générale de la concurrence sur le sujet » nous explique encore un proche du dossier.

Le financement en pause avant toute validation européenne

Dans les faits, la situation est tendue du côté de Bercy. Sur le dernier mois, nos nombreuses demandes d'entretiens sont pour la plupart restées lettre morte et il est hors de question de s'exprimer publiquement sur le sujet, que ce soit du côté de la mission Très Haut Débit que de la Direction générale des entreprises. Le dossier est d'ailleurs directement traité par le cabinet d'Emmanuel Macron. Contacté, Infosat nous explique ne pas avoir eu de réponse de la mission THD depuis une réunion début septembre, une réunion décrite comme étant difficile à planifier.

Le problème principal du ministère de l'Économie est le financement du plan, grippé à cause du blocage européen. Le but du plan France THD et de la mission du même nom est de standardiser la construction des réseaux publics sur les prochaines années, notamment pour leur garantir une sécurité juridique. Cette sécurité passe par une validation de la Commission européenne qui ne vient pas, notamment à cause de la plainte d'Infosat. Si, aujourd'hui, un réseau public est attaqué sur le volet PRM, il ne pourra disposer que d'un soutien limité de l'État.

Comme nous l'expliquions, l'État compte attribuer 80 % des 3 milliards d'euros de subventions de réseaux publics d'ici la fin de l'année. Jusqu'ici, seuls quelques projets auraient vu un financement concret sans validation de l'Europe, notamment l'Auvergne, à qui 57 millions d'euros ont été promis. Les prochains accords de financement seront eux émis « sous réserve de validation européenne », nous avait expliqué une personne proche de Bercy. Les décaissements concrets, eux, attendront cette validation.

La situation serait particulièrement tendue depuis la mi-août, un mois après l'envoi par Infosat de son dossier complet à la Commission européenne. Selon nos informations, la Commission aurait exigé des réponses à la France sur la montée en débit, avant d'envisager de valider le plan. « Bruxelles a envoyé un SCUD à Bercy en disant qu'ils bloquent tout. Résultat : la Caisse des dépôts ne peut plus décaisser et le programme est aujourd'hui planté » nous affirme-t-on. Interrogée, la Caisse des dépôts nous renvoie vers Bercy, qui n'a pas souhaité s'exprimer officiellement.

Un conflit entre un opérateur et une collectivité

L'affaire est donc partie d'un contentieux entre l'opérateur de réseaux radio Infosat et un groupement de communautés de communes, qui ont décidé de déployer la montée en débit d'Orange sur leur territoire, via une dizaine d'armoires NRA-Zones d'ombre (NRA-ZO).

Au départ, le conseil général de Seine Maritime a construit Numériseine, un réseau d'antennes radio pour couvrir les zones blanches (sans ADSL) de son territoire. Un investissement de quelques millions d'euros, cédé pour 1 000 euros à Infosat en 2010 pour l'amener à des débits de 10 Mb/s. L'opérateur affirme y avoir investi 700 000 euros, à crédit. « Le réseau est ainsi passé de 500 abonnés à 1400 et les entreprises représentent désormais presque 50% du chiffre d’affaire de l’exploitation du réseau » explique-t-il dans le dossier transmis à la Commission.

En 2012, Infosat apprend que quatre communautés de communes se sont regroupées pour commander à Orange une opération de montée en débit, notamment pour couvrir les zones déjà « traitées » par l'opérateur radio. Cette couverture, financée à hauteur d'un million d'euros par le fonds européen FEADER, coûterait au total plus de deux millions d'euros.

L'entreprise s'inquiète, et réclame aux collectivités un constat de carence d'initiative privée, soit l'absence de réseau décent sur une zone, qui est une étape obligée pour qu'une collectivité puisse déployer son propre réseau là où un opérateur privé s'est manifesté. Après plusieurs échanges infructueux, en juillet 2013, Infosat porte plainte contre la Communauté de communes de la Côte d'Albâtre et le Syndicat mixte Pays Plateau de Caux-Maritime, qui pilotent le projet. Contactée, la Communauté de communes de la Côte d'Albâtre n'a pas souhaité nous répondre sur ce dossier.

Un dossier qui patine devant la justice française

Elle réclame 445 000 euros aux deux entités, pour compenser son manque à gagner. « 500 000 euros, pour une entreprise qui fait 1,5 million de chiffre d'affaires, c'est énorme. Ça nous a mis en difficulté. On a fait un programme serré pour 2015, avec des licenciements à la clé. Je pense que c'est aussi ça qui a déclenché les foudres de Bruxelles » nous affirme Infosat, qui a prévu trois licenciements sur douze employés.

Le tribunal administratif de Rouen a débouté Infosat de sa demande en avril dernier, arguant que les communautés de commune étaient compétentes pour lancer le projet et que, dans le cas présent, aucun constat de carence n'était nécessaire. Infosat conteste pour sa part le jugement et a transmis le dossier complet à la cour d'appel de Douai, en même temps qu'à l'Union européenne, pour obtenir un jugement « sur le fond ».

Pour Infosat, son cas n'est pas isolé et sa situation trouverait son écho ailleurs.  « Le processus que nous avons vécu en Seine Maritime est en train de se dupliquer sur l'ensemble du territoire national perturbant aussi bien les activités d'INFOSAT TELECOM que d'autres opérateurs concurrents ayant une activité similaire » estime l'opérateur dans le dossier envoyé à la Commission européenne.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Objectif : la modification du plan France THD

La montée en débit cuivre au centre de l'enquête de l'Europe

Le financement en pause avant toute validation européenne

Un conflit entre un opérateur et une collectivité

Un dossier qui patine devant la justice française

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Commentaires (43)


Sous prétexte d’un problème de concurrence qui concerne 200 personnes, on va ralentir le déploiement de la fibre sur tout le territoire.



Bien joué les gars.


En même temps, ce problème concerne potentiellement bien plus de clients que ce qui est visé par la plainte en question.

 

À mon avis, mieux vaut faire les choses proprement.


Vu le retard qu’on a déjà, un peu plus ou un peu moins…


Ça vaut vraiment quelque chose les réseaux radio ?


Retard qui n’est bien évidemment pas du au fait que les gros opérateurs freinent des 4 quatre fers pour ralentir le déploiement <img data-src=" />



Bin écoute, les gens de PC Light (asso membre de la FFDN qui déploie une boucle locale en sans fil dans l’Yonne), ont l’air d’avoir un réseau de très bonne qualité.



Petite conf’ de présentation


#ohwait <img data-src=" />


A la place d’orange, j’aurais racheté la boite concurrente, pour pas m’emmerder.<img data-src=" />


Déployer du très haut débit dans certaines zones de campagne avec du cuivre est quasiment possible. La meilleure solution technique en attendant d’amener le fibre partout est le pont réseau hertzien. C’est ce que j’utilise actuellement. Les capacités de mon antenne sont de 150Mb/s par (tests) pour 150€ l’antenne. Et actuellement des associations testent le gigabit. Les normes sont toujours celles du Wifi (pas plus de 4W, fréquences de 2.5Ghz et 5Ghz). L’électronique s’améliore très très vite.&nbsp; Pour les campagnes, c’est une vraie solution en attendant la fibre.


Déployer du très haut débit dans certaines zones de campagne avec du cuivre est quasiment possible impossible.


Merci Guénaël de nous rapporter ce genre d’histoire !



Tout y est :




  • zone blanche

  • investissement public cédé pour des kopecks

  • Orange qui se souvient que certaines parties du territoire sont pas couvertes

  • De l’influence (sans parler de corruption) d’élus qui sautent à pieds joints sur le projet d’un opérateur, car bon vous savez, le numérique c’est important, et réfléchir avant d’agir, c’est pas not’ mandat !

  • Des financements européens sur des projets sûrement bien ficelés mais qui ne respectent pas les règles

  • Une petite société qui tente de faire son business

  • Une succession d’administrations et de décisionnaires qui ne se concertent pas



    Non, vraiment, c’est juste symptomatique de la gabegie qui a lieu niveau finances publiques, surtout tout ce qui touche au numérique !


Ah… toi aussi tu as un smartphone avec fil ?


T’as raison. Continuons a favoriser les copains l’opérateur historique.




l’attribution de&nbsp;Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) par la France à l’opérateur historique



&nbsp;

&nbsp;Y’a que moi que cela fait tiquer, un fonds agricole qui va dans les poches d’Orange ? <img data-src=" /> <img data-src=" />


Ils ont le droit d’être connecté aussi, les agriculteurs. Rien d’anormal, cela participe à l’amélioration des infrastructures.



http://www.touteleurope.eu/les-politiques-europeennes/agriculture/synthese/le-fo…








Ami-Kuns a écrit :



Ils ont le droit d’être connecté aussi, les agriculteurs. Rien d’anormal, cela participe à l’amélioration des infrastructures.





&nbsp; C’est vrai que sans ces aides, Orange n’a pas de budget suffisant…

&nbsp;On pourrait aussi leur donner des aides du Fonds de constructions des routes, parce que leurs véhicules les empruntent ? Ainsi qu’une aide du Bureau du contrôleur de coordination des archives à venir, je suis sûr qu’ils en ont besoin pour acheter des nouveaux placards.

&nbsp;

&nbsp;Edit : et bizarrement, c’est Orange qui reçoit cette aide, pas le petit opérateur local donc la survie est conditionnée au réseau qu’elle déploie dans la région.









synclinal a écrit :



Déployer du très haut débit dans certaines zones de campagne avec du cuivre est quasiment possible. La meilleure solution technique en attendant d’amener le fibre partout est le pont réseau hertzien. C’est ce que j’utilise actuellement. Les capacités de mon antenne sont de 150Mb/s par (tests) pour 150€ l’antenne. Et actuellement des associations testent le gigabit. Les normes sont toujours celles du Wifi (pas plus de 4W, fréquences de 2.5Ghz et 5Ghz). L’électronique s’améliore très très vite.  Pour les campagnes, c’est une vraie solution en attendant la fibre.





150Mb/s c’est bien mais qu’en restera t-il une fois que de nombreux utilisateur se “brancheront” dessus ?



Ben comme c’est des zones très peu densément peuplées, ça devrait aller pas trop mal. L’objectif c’est 30Mbps, hors par chez nous c’est plus de 100m entre 2 maisons, et la portée d’un wifi directionnel c’est pas plus de 200m avec plein de dB.

Disons que c’est à creuser dans certains cas plutôt que de tirer des kms de câble pour alimenter 1 ferme. Il suffirait alors d’un point central fibré, et 4 antennes directionnelles, pour couvrir 20 habitations réparties sur 1km². On reste sur la route départementale pour l’infra câblée et on économise alors les centaines de mètres de chemin privé.

<img data-src=" />


10Mbit c’est censé être du Très Haut Débit ?…


Vu les zones à couvrir et ce dont ils disposent actuellement ça va être une vraie révolution <img data-src=" /> Tout est une question de référentiel et du point de comparaison <img data-src=" />


Pour info on est à 3km du NRA et on a péniblement 2Mbps en cuivre actuellement, mais le pb de fond c’est que toutes les distances sont énormes et isolées pdvue groupage, l’investissement pour câbler 20 maisons à 30Mbps au milieu des champs c’est cher, et même en foutant un lien fibre sur la départementale et en modifiant le réseau téléphonique, c’est pas dit qu’on monte tous à 30Mbps.

Bref, le hertzien a du sens pour traverser les champs en zones déchargées. avec un point central tu peux mieux couvrir les battisses sur un rayon donné, alors que le cuivre qui passe par des chemins dédiés et tortueux fera des kms d’atténuation.


Ce que je crains avec cette historique c’est que l’on affaiblissent le déploiement de la fibre.

&nbsp;



&nbsp;Mais l’avantage c’est que l’on va éclaircir le sujet des NRA-ZO dont certains dénonçaient les termes juridiques empêchant le déploiement de la fibre et un peu trop à l’avantage d’Orange qui renforçait son emprise sur le cuivre et ne déployait pas la fibre.


Le bon sens paysan en quelque sorte. Ca fait plaisir de voir que ca existe encore dans ce pays.


“l’absence de réseau décent sur une zone” effectivement il n’y a pas de réseau décent dans cette zone, 10mbit/s en radio ce n’est pas un réseau décent :p



Bien entendu il faut pour que ça soit “juste” que la monté en débits d’orange concerne tous les abonnés couvert par le réseau radio présent dans le secteur et que ça monte au dessus de 10.



Au final ça ne doit pas être le cas donc encore une fois et à plus petite échelle on sacrifie les plus paumé pour donner en peu plus à presque tout le monde. Plus on vas s’approcher d’une couverture fibre/adsl “décent”, plus les derniers seront difficiles à couvrir financièrement intéressant.

Céder le réseau publique installé c’était le sacrifié à plus au moins long terme. Hop on ce débarrasse de ça de toute façon ça vas bientôt presque plus servir à rien.








barlav a écrit :



Ben comme c’est des zones très peu densément peuplées, ça devrait aller pas trop mal. L’objectif c’est 30Mbps, hors par chez nous c’est plus de 100m entre 2 maisons, et la portée d’un wifi directionnel c’est pas plus de 200m avec plein de dB.





&nbsp;Pas plus de 200m ? Pardon ?

&nbsp;J’ai un pont wifi de 1km depuis 10 ans, et il y a quelques jours, pour l’opération libre à Chéméré, nous avions un pont temporaire en 30Mb/s symétrique d’une longueur de 13km.

&nbsp;

&nbsp;Tout ça en respectant les normes en vigueur.



On peut aussi tout simplement remplacer le câble aérien par de la fibre: Les poteaux étant déjà là, le coût est relativement réduit.

Et ce n’est pas forcément plus cher que de devoir faire une étude de couverture, acheter/louer un bout de terrain, construire un local technique, y amener EDF et planter un pylône pour y accrocher les antennes.

De plus, tout ce qui “émet des ondes” a vite tendance à être saccagé en zone isolé, certains s’amusant à disjoncter les appareils à chaque fois qu’ils passent devant. Et contrairement à ce que pourrait laisser croire les choses, en télécoms les FH sont (et de loin) ce qu’il y a de moins fiable. Alors certes ici il n’est pas question de poser un FH, mais on reste sur un pont aérien.



Si le WIMAX n’a pas percé jusqu’à présent alors qu’il était sans concurrence réelle, il n’y a pas de raison pour qu’il (ou qu’une technologie reposant sur le même principe) fasse mieux maintenant.








barlav a écrit :



Pour info on est à 3km du NRA et on a péniblement 2Mbps en cuivre actuellement, mais le pb de fond c’est que toutes les distances sont énormes et isolées pdvue groupage, l’investissement pour câbler 20 maisons à 30Mbps au milieu des champs c’est cher, et même en foutant un lien fibre sur la départementale et en modifiant le réseau téléphonique, c’est pas dit qu’on monte tous à 30Mbps.

Bref, le hertzien a du sens pour traverser les champs en zones déchargées. avec un point central tu peux mieux couvrir les battisses sur un rayon donné, alors que le cuivre qui passe par des chemins dédiés et tortueux fera des kms d’atténuation.





Lors d’un remplacement d’une ligne cuivre il suffira à ce moment de tirer de la fibre dans le fourreau existant (pour info sur 3 km un poignée de fibre suffisant pour 20 maisons c’est 300€ de matériel).









wanou2 a écrit :



Lors d’un remplacement d’une ligne cuivre il suffira à ce moment de tirer de la fibre dans le fourreau existant (pour info sur 3 km un poignée de fibre suffisant pour 20 maisons c’est 300€ de matériel).







C’est clair … On imprime dans la tête des gens que fibre = cher hors ce n’est plus vraiment le cas … Pour mon cas j’ai fait construire à 312mètres du NRA il y a 3 ans .. Alors oui OK j’ai le VDSL2 et un très bon débit cependant j’ai demandé à ce que se soit une fibre qui soit installé plutôt que le cuivre … Réponse de France Telecom : Ha mais non désolé ce n’est pas comme ça que ça se passe…



J’ai même proposer de participer au prix d’achat de la fibre mais non … Franchement je ne comprends pas les opérateurs à s’accrocher au cuivre coute que coute …



Je comprends très bien la position de l’entreprise en question, et des nombreuses autres qui sont dans la même situation, mais en même temps le plan THD c’est pour le très haut débit, comme son nom l’indique. Ca n’enlèvera jamais le fait qu’il y a des zones où le THD n’ira pas et où les besoins en connexions “alternatives” seront toujours présents.

Il faut que la fibre et les connexions THD se déploient, ça devrait être l’objectif pour tout le monde, et si les seuls opérateurs à vouloir déployer sont les gros historiques, alors finançons les.



Pour moi la fibre n’entre pas en concurrence avec une connexion 10Mbps par radio, l’un est là simplement pour compenser le manque de l’autre.

Forcément, pour cette petite boîte ça veut dire que plus la fibre se déploie et moins ils ont de clients, et donc ce sont un peu les seuls à avoir un intérêt dans le ralentissement du déploiement.








Kiroha a écrit :



C’est clair … On imprime dans la tête des gens que fibre = cher hors ce n’est plus vraiment le cas … Pour mon cas j’ai fait construire à 312mètres du NRA il y a 3 ans .. Alors oui OK j’ai le VDSL2 et un très bon débit cependant j’ai demandé à ce que se soit une fibre qui soit installé plutôt que le cuivre … Réponse de France Telecom : Ha mais non désolé ce n’est pas comme ça que ça se passe…



J’ai même proposer de participer au prix d’achat de la fibre mais non … Franchement je ne comprends pas les opérateurs à s’accrocher au cuivre coute que coute …





Ce qui coûte “cher” dans la fibre c’est les coûts d’interconnexion car plus de données échangées = plus de frais de peering. Ce qui coût un peu plus cher aussi ce sont les NRO (mais la différence se tasse également) mais compensé par le coût de la fibre inférieur à celui du cuivre.

Ce que le législateur devrait imposer dans les campagnes c’est le remplacement du réseau cuivre par un réseau fibre (avec appel d’offre s’il faut de la libre concurrence) lorsqu’il y a une rénovation des lignes. En effet, les lignes cuivres ont une durée de vie limitée (entre 15 et 25 ans) alors quand un hameau, un village, un lotissement doit subir une rénovation de ses lignes il devrait y avoir une extinction du cuivre au profit de la fibre.

L’argument des coûts de génies civiles dont on nous rabâchent les oreilles n’est pas non plus recevable dans le cas d’un changement de technologie les fourreaux, poteaux, utilisés seront exactement les mêmes que ceux utilisés par le cuivre.

&nbsp;



Ce n’est pas du wifi “traditionnel”, c’est à dire pas du wifi b/g/n/ac.


Si si, ça l’est, sauf si tu actives les fonctions Airmax, que je n’ai pas sur mes vieilles antennes ubiquity.


Merci ! <img data-src=" />








barlav a écrit :



Ben comme c’est des zones très peu densément peuplées, ça devrait aller pas trop mal. L’objectif c’est 30Mbps, hors par chez nous c’est plus de 100m entre 2 maisons, et la portée d’un wifi directionnel c’est pas plus de 200m avec plein de dB.

Disons que c’est à creuser dans certains cas plutôt que de tirer des kms de câble pour alimenter 1 ferme. Il suffirait alors d’un point central fibré, et 4 antennes directionnelles, pour couvrir 20 habitations réparties sur 1km². On reste sur la route départementale pour l’infra câblée et on économise alors les centaines de mètres de chemin privé.

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Quasiment toutes les maisons sont câblées cuivre et il suffirait de trouver une solution pour les remplacer par de la fibre lorsque cela se fait sentir au lieu de prendre le risque de voir nos campagne à la traine du numérique.



Je dis ça mais perso je m’en tape, j’habite pas en cambrousse, alors c’est comme vous le voulez mais faudra pas chouiner après ! <img data-src=" />



De sur c’est la meilleure solution, mais quand tu as 3km d’aérien pour connecter la maison, et que la moissoneuse batteuse arrache le fil de temps à autre en passant, je sais pas trop le cout de mise en place et de maintien. C’est à évaluer au cas pas cas il me semble.

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barlav a écrit :



De sur c’est la meilleure solution, mais quand tu as 3km d’aérien pour connecter la maison, et que la moissoneuse batteuse arrache le fil de temps à autre en passant, je sais pas trop le cout de mise en place et de maintien. C’est à évaluer au cas pas cas il me semble.

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C’est justement à l’assurance de la moissonneuse batteuse de prendre en charge les dégâts et non pas la collectivité.



Oui bien sur, mais je ne sais pas si ça se fait de la fibre en aérien, c’est peut-être pas les mêmes contraintes; et est-ce que ça se répare aussi facilement…








barlav a écrit :



Oui bien sur, mais je ne sais pas si ça se fait de la fibre en aérien, c’est peut-être pas les mêmes contraintes; et est-ce que ça se répare aussi facilement…





La mise en place, la maintenance et la réparation de la fibre (aussi bien en sous-terrain qu’en aérien) coûtent aujourd’hui moins cher que le cuivre. La période “fibre=cher” c’est fini depuis quelques temps déjà !&nbsp;



ok, dans ce cas je ne comprends vraiment pas pourquoi ça ne se déploie pas dans les zones avec des longues distances…

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J’en sais pas plus que toi sur le sujet, c’est juste une idée que je lance. A propos de la réparation, je pense que les techniques existent pour rabouter deux morceaux de fibre, je ne pense pas que les fibres transatlantiques soient d’un seul tenant ou qu’il soit prévu de retirer une ligne en cas de coupure.







barlav a écrit :



ok, dans ce cas je ne comprends vraiment pas pourquoi ça ne se déploie pas dans les zones avec des longues distances…

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Préservation du pré carré.

Plus rentable d’un point de vu financier de tenir en haleine sa clientèle en lui faisant faire de petit saut technologique et en le faisant “casquer” (subvention) au passage que de lui filer direct la techno qui va bien.



Pour les fibres sous-marines, c’est pas dans la même cour : c’est un câble complexe et très cher avec plusieurs fibres, une alimentation, et ils calent des amplificateurs lumineux régulièrement. “Les câbles [sous-marins] ont en général un diamètre de 69 mm et pèsent environ 10 kg/m”.

Après pour les techniques locales (&lt;10km), aériennes en plein air, aucune idée du matériel utilisé. Juste de mémoire, la fibre est plus cassante, supporte moins la torsion et l’élongation.



Bref, c’est sur que c’est pas simple de faire bouger les collectivités locales avec des nouvelles techniques industrielles tant que ce n’est pas nécessaire et obligatoire. Ça nécessiterait de changer la ligne, mais aussi le raccordement au NRA et le raccordement dans l’habitation. Tant qu’il n’y a pas de solution standard imposée pour le NRA, c’est juste impossible.








barlav a écrit :



ok, dans ce cas je ne comprends vraiment pas pourquoi ça ne se déploie pas dans les zones avec des longues distances…

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Tout simplement parce que pour l’opérateur historique c’est plus rentable d’utiliser quelques années de plus son bout de cuivre et pour les opérateurs alternatifs quoi qu’ils en disent il est plus rentable de louer le boucle locale moins d’une dizaine d’euros par mois que de faire du déploiement. Les alternatifs ne déploient que pour être compétitif face à l’historique et l’historique déploie pour maintenir les alternatifs à distance, rien d’autre.



Il est incroyable que les opérateurs radio locaux ou opérant des RIP aient été “oubliés” du plan THD.