Altera rejoint Intel, Avago croque Broadcom, le marché des semi-conducteurs se consolide

Altera rejoint Intel, Avago croque Broadcom, le marché des semi-conducteurs se consolide

AMD, forever alone

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

02/06/2015 5 minutes
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Altera rejoint Intel, Avago croque Broadcom, le marché des semi-conducteurs se consolide

La nouvelle est officielle depuis hier soir. Intel, le géant américain des semi-conducteurs, vient de croquer tout cru Altera, une entreprise spécialisée dans les puces reprogrammables (FPGA). Le montant de la transaction s'élève à 16,7 milliards de dollars et est financé intégralement en cash par Intel. Un rachat qui intervient après celui de Broadcom par Avago, pour 37 milliards de dollars.

Intel profite actuellement d'une excellente santé financière. Le géant américain des semi-conducteurs enchaîne depuis plusieurs années des trimestres toujours très largement bénéficiaires avec par exemple 1,99 milliard de dollars de bénéfice sur les trois derniers mois, mais sa situation risque de ne pas durer éternellement. Le marché des PC est désormais en net recul et cela se ressent sur le chiffre d'affaires du fondeur, qui ne progresse plus avec la même régularité que par le passé.

Intel est en bonne santé, mais doit faire face à la concurrence et préparer son avenir

Il lui faut donc se développer et trouver de nouveaux relais de croissances. Surtout que pendant ce temps, les marchés des puces pour terminaux mobiles est en plein essor, tout comme celui des composants pour les appareils dédiés à « l'internet des objets ». Problème, Il s'agit de secteurs dans lesquels Intel peine encore à se faire une réelle place et ou d'autres acteurs prospèrentEn attendant que les choses s'améliorent nettement de ce côté, la société doit donc chercher d'autres solutions.

Au terme de négociations que l'on imagine âpres, Intel est parvenu a trouver un accord pour racheter la société Altera. Si ce nom ne vous dit rien, sachez qu'il s'agit d'un des leaders mondiaux dans le domaine des puces reprogrammables ou FPGA. Ces puces ne sont pas spécifiquement dédiées aux smartphones et tablettes, mais sont employées dans de très nombreux produits embarqués, comme les antennes relais, les capteurs ou même dans l'automobile. Intel espère donc sans doute profiter de l'expertise d'Altera dans le domaine pour conquérir ces marchés. On imagine aussi que cela renforce un projet précédemment annoncé mais pas encore mis sur le marché de puce Xeon intégrant du FCPGA.

16,7 milliards de dollars, pour un rachat qu'il reste à faire confirmer

Bien qu'Altera soit un géant dans le domaine avec Xilinx, sa taille est presque ridicule au regard de celle d'Intel. La société a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires légèrement inférieur à 2 milliards de dollars pour un bénéfice net de 472 millions de dollars, à comparer aux 56 milliards de dollars de CA et 11,7 milliards de dollars de bénéfice net enregistrés par Intel. L'acquisition d'Altera ne posera donc aucun problème financier au géant américain.

Il devra débourser 16,7 milliards de dollars, une transaction que le fondeur paiera en cash. Cependant, ses réserves de liquidités n'étant pas suffisantes, (il était question d'environ 14 milliards de dollars au dernier trimestre), Intel annonce que le paiement se fera d'ici six mois, « avec une combinaison de liquidités disponibles et de dettes ». Au niveau du personnel, l'opération ne devrait pas avoir de grande influence sur l'organisation d'Intel, qui compte aujourd'hui environ 110 000 employés, auxquels viendront s'ajouter les 2 600 personnes travaillant pour Altera. même si avec cette intégration, certains postes vont sans doute se retrouver en doublon.

Bien évidemment, avant que tout ceci ne soit validé, les deux entreprises devront obtenir le feu vert de l'autorité américaine de la concurrence, ce qui ne sera pas forcément chose simple au vu du poids que représente Intel dans l'industrie des semi-conducteurs.

Avago et Broadcom, un mariage à 37 milliards de dollars

On notera que ce rachat survient en même temps qu'une autre grosse acquisition dans l'industrie des semi-conducteurs, celle de Broadcom par Avago, pour un montant total de 37 milliards de dollars cette fois-ci.

Si ces entreprises ne vous disent rien, sachez que Broadcom est un acteur très présent, notamment dans les box des opérateurs par exemple, ou via ses puces réseau Trident+ utilisée dans certains routeurs professionnels haut de gamme. Il est aussi à l'origine des SoC que l'on retrouve au sein du Raspberry Pi. De son côté Avago est une ancienne filiale de HP présente sur le marché des solutions réseau à base de fibre optique, la communication sans-fil et les capteurs. Plutôt boulimique, elle avait déjà racheté LSI ou PLX ces dernières années, d'autres noms bien connus dans le secteur.

Le nouvel ensemble gardera le nom de Broadcom, mais c'est bien Avago qui est à l'origine du mouvement. La société a formulé une offre cumulant 17 milliards de dollars en cash et 20 milliards de dollars sous la forme d'actions (pour un total de 32 % du nouvel ensemble), un montant correspondant à environ 2 ans et demi de chiffre d'affaires du futur groupe et qui le valorise a 77 milliards de dollars. Pour financer cette acquisition, encore soumise à l'accord des autorités compétentes, 9 milliards de dollars d'emprunts seront souscrits.

Écrit par Kevin Hottot

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Sommaire de l'article

Introduction

Intel est en bonne santé, mais doit faire face à la concurrence et préparer son avenir

16,7 milliards de dollars, pour un rachat qu'il reste à faire confirmer

Avago et Broadcom, un mariage à 37 milliards de dollars

Commentaires (7)


Rien de bon pour les petits, tout c’est délire multinationaux


Vu la tendance actuelle, c’est pas les petits qui doivent s’inquiéter mais bien ceux du milieu.

 

Il y a les gros qui rachètent les moyens et quelques petits pour toucher encore plus de marché, et il y a les petits qui essaient de tirer leur épingle du jeu, qui une fois qu’ils grossissent se font racheter.

Les sociétés qui sont entre le deux deviennent de moins en moins nombreuses j’ai l’impression.


edit : Oups je me suis mélangé les crayons entre les entreprises, Avago est un tout petit peu plus grand que Broadcom, mais pas énormément.


C’est assez marrant d’ailleurs car sur un très gros marché concernant un très gros opérateur français

la guerre entre Juniper et Cisco était un peu “nous” on peut le faire , “nous” on ne peut pas car ce n’est pas possible

le projet est devenu une cata <img data-src=" />

Mais le client ne voulait pas écouter certains consultants techniques qui leur disaient: messieurs ces gens vous racontent des carabistouilles , car les matériels proposés utilisent exactement les même puces de chez Broadcom

donc si l’un ne peut pas le faire , l’autre ment !

Toute ressemblance avec blah blah blah

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Cible possible aussi pour Intel/Altera: Le calcul haute-performance grâce à un bout de FPGA.&nbsp; Ça se fait déjà avec une carte PCIe, maintenant on peut rêver de voir le coprocesseur FPGA dans le chip à côté du CPU.








levhieu a écrit :



Cible possible aussi pour Intel/Altera: Le calcul haute-performance grâce à un bout de FPGA.&nbsp; Ça se fait déjà avec une carte PCIe, maintenant on peut rêver de voir le coprocesseur FPGA dans le chip à côté du CPU.





C’est à mon sens, leur but: cibler les ASIC (processeurs hyperspécialisés hautes performances).

&nbsp;



Je pense plutôt que les améliorations iront de Intel vers Altera avec des SoC / FPGA intégrant un CPU hard x86 avec une partie FPGA.

&nbsp;C’est la tendance actuelle, on ne fait plus en processeur en softcore (programmé) mais en “hard” et qui communique ensuite avec la partie programmable de la puce, et ce pour des questions de performances (fréquence, consommation, thermique).

&nbsp;Actuellement que ce soit Altera, Xilinx, Cypress, Lattice, etc. Ce sont des core ARM qui sont implémentés.

&nbsp;

&nbsp;De plus cela signe le retour d’Intel dans l’industriel qu’il avait quitté depuis quelques années (notamment avec ses puces réseaux qui n’étaient plus produites en gamme indus avant de plus ou moins disparaitre)