Bientôt des amendements parlementaires soumis par les internautes ?

Bientôt des amendements parlementaires soumis par les internautes ?

Une idée Faure-midable !

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

25/05/2015 8 minutes
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Bientôt des amendements parlementaires soumis par les internautes ?

Face au désintérêt des citoyens pour la politique, le député socialiste Olivier Faure propose que les Français puissent déposer des amendements de la même manière que les parlementaires, grâce à Internet. Ceux-ci seraient débattus dans l’hémicycle à condition d’avoir recueilli un certain nombre de soutiens. 

À l’approche du prochain Congrès du Parti socialiste, qui aura lieu du 5 au 7 juin prochain, Olivier Faure a déposé une « contribution thématique » soutenue par une poignée de parlementaires, parmi lesquels figurent les députés Sabine Buis, Luc Belot ou bien encore Fabrice Verdier (PDF). Leur postulat ? « La politique va mal et depuis trop longtemps. Le Parlement est devenu un théâtre sans spectateurs. Les Français ont le sentiment d'une discussion à huis-clos, entre initiés, dont ils sont exclus ».

Des mots qui ont un écho tout particulier au regard des récents débats relatifs au contesté projet de loi sur le renseignement. « Alors que nos concitoyens (...) peuvent disposer d’une information quasi illimitée sur Internet, qu’ils commentent et se mobilisent sur les réseaux sociaux, ils ont le sentiment d’être dépossédés de toute capacité réelle d’intervention dans le débat public entre deux échéances électorales », poursuit en ce sens la contribution.

Les électeurs proposeraient leurs amendements sur le site de l’Assemblée ou du Sénat

Face à ce « déficit démocratique », Olivier Faure propose de créer un nouveau « droit d’amendement citoyen », dont il nous décrit le principe de la manière suivante :

« Imaginez que demain, sur le site de l'Assemblée, vous ayez un espace qui soit réservé aux amendements citoyens. Vous considérez, par exemple sur le projet de loi sur le renseignement, qu'on ne peut pas écouter les blonds aux yeux bleus. Pendant la période de dépôt des amendements, tous ceux qui veulent participer à la vie démocratique peuvent venir co-signer avec vous cet amendement – même si l’idée que je prends est volontairement absurde. Vous allez sur Twitter, sur Facebook, vous envoyez des emails à votre réseau, etc.

Il se trouve qu'à la veille du délai de forclusion pour le dépôt d’amendements, vous avez atteint un seuil minimal de signatures. Quand le texte arrive en séance publique, le rapporteur du texte va présenter tous les autres amendements qui ont été validés, c'est-à-dire qui répondent aux mêmes conditions que les amendements parlementaires [notamment s’agissant de l’interdiction de créer des dépenses nouvelles ou d’introduire des amendements sans lien avec le projet de loi examiné, ndlr]. Votre amendement est ensuite débattu dans l'hémicycle. Quelle que soit l’issue du vote, tous les citoyens co-signataires recevraient par mail un compte-rendu écrit et vidéo des débats. »

Les internautes disposeraient en d’autres termes d’un pouvoir d’amendement quasi identique à celui dont jouissent aujourd’hui les parlementaires. Dans une note plus fournie rédigée avec le juriste Vito Marinese, Olivier Faure explique que ce seuil minimum de soutiens permettant de valider les amendements citoyens pourrait être fixé à 1/1 000ème du corps électoral, soit 45 000 signatures d’électeurs environ.

Sur un plan pratique, la collecte de ces soutiens se ferait donc en ligne, « sur la base d’un système informatique naturellement sécurisé, accessible depuis le domicile [des électeurs] et des bornes installées dans les mairies et fonctionnant sur la base des numéros de cartes électorales couplés à des identifiants secrets ». Il s’agit grosso modo du dispositif mis en place depuis quelques mois pour le nouveau « référendum d’initiative partagée » – qui n’a quant à lui guère de chance d’aboutir un jour (voir notre article).

Un nouveau droit d’expression pour les citoyens

Pour Olivier Faure, les avantages de ce nouveau droit d’amendement citoyen seraient très nombreux : débats qui y gagneraient « en interactivité, en créativité, mais aussi en représentativité » ; « la transparence sortirait renforcée puisque les organisations, les lobbies, auraient la possibilité de porter directement leurs amendements sans se cacher derrière tel ou tel parlementaire » ; cela empêcherait en outre « toute constitution de "bulle" politique et médiatique » ; etc.

« Il n’y aura plus de débat interdit, s’enthousiasme ainsi le député socialiste auprès de Next INpact. Ça obligera chaque groupe parlementaire à se positionner ! Et puis vous avez aussi, dans la vie démocratique, sur les réseaux sociaux... un tas d'idées folles ou débiles qui circulent mais qui ne trouvent jamais de contradicteurs parce qu'elles ne sont jamais évoquées dans ce lieu de débat public qu'est l'Assemblée. Ça permettrait ainsi à tous les groupes parlementaires de combattre concrètement l'ensemble de ces idées fausses qui se répandent sur la Toile. »

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Olivier Faure lors des traditionnelles questions au gouvernement - Crédits : Assemblée nationale

Aux yeux d’Olivier Faure, ce serait également une façon de revaloriser le Parlement face au pouvoir exécutif. « Les députés ne savent pas tout, mais ils ont été désignés pour trancher pendant cinq ans. Chacun est dans son rôle : des élus qui décident et une société civile qui peut, à égalité avec le législateur, proposer, s'opposer, critiquer, améliorer – parce que là aussi ça peut être le gage de meilleures lois. C'est également un gain de temps, parce qu'une bonne réforme, ce n'est pas une réforme qui est votée vite, c'est une réforme qui va s'appliquer. Et pour être bien appliquée, il faut qu'une réforme soit adaptée au milieu dans lequel elle va s'inscrire. »

Un outil qui pourrait surtout décevoir les citoyens

Mais pour le chercheur en anthropologie politique Jonathan Chibois, spécialiste de l’Assemblée nationale, les effets de cette proposition pourraient ne pas être aussi révolutionnaires que ce qu’espère Olivier Faure. « Quand on voit la quantité d'amendements rejetés sur chaque texte, souvent par des réactions en chaîne, on se dit que les amendements citoyens auront bien peu de probabilité d'accomplir les espoirs que les citoyens auront mis en eux... ce qui pourrait occasionner beaucoup de frustration et finir par entretenir l'antiparlementarisme primaire. » Contacté par Next INpact, l’intéressé souligne que dans les faits, les amendements adoptés font pour la plupart l’objet de tractations en amont, afin d’amener le ministre porteur du projet à céder sur un point. « En séance publique, tout est public par définition, donc ce n'est surtout pas en ce lieu que le gouvernement acceptera de reconnaître une erreur (et donc de perdre la face), sauf sur des points de détail », analyse-t-il.

Alors que l’Assemblée nationale a récemment invité les internautes à donner leur avis sur le projet de loi sur la fin de vie – ce qui a surtout conduit les participants à critiquer un texte déjà rédigé – Jonathan Chibois résume : « L’amendement citoyen, c'est comme disposer d'un fusil à un coup au milieu d'une guerre de tranchée, quand on ne peut appuyer sur la gâchette qu'avec l'accord de l'ennemi : la probabilité d'atteindre sa cible est très mince, donc la probabilité de décevoir le tireur est très grande. La question est dès lors de savoir la finalité de cette idée d’amendement citoyen. Cherchons-nous à ce que les citoyens puissent intervenir sur le texte (en quel cas le moyen ici n'est pas le bon), ou cherchons-nous à ce que les citoyens puissent simplement exprimer un point de vue différent dans le débat (sans presque aucune chance de faire évoluer significativement le texte) ? »

Bientôt une proposition de loi ?

Tout en reconnaissant que son idée mérite d’être encore mûrie sur certains points, Olivier Faure nous confie être en train de travailler à l’élaboration d’une proposition de loi qui permettrait d’instaurer ce droit d’amendement citoyen. Même si le chemin à parcourir pour un texte aussi sensible et ambitieux semble aujourd’hui relever d'un véritable parcours du combattant, le député tente de se montrer optimiste : « J’ai lancé cette idée en décembre comme on jetterait une bouteille à la mer [via une tribune dans L’Obs, nldr]. Et finalement la bouteille a été attrapée par beaucoup de monde puisque même dans ce Congrès du Parti socialiste, cette idée a été reprise à la fois par la motion de Jean-Christophe Cambadélis et par celle de Karine Berger. Ensuite, il faut bien entendu avoir la volonté d'aller plus loin et de pousser cette évolution qui est pour moi une vraie révolution démocratique. C'est l'irruption de la société civile dans le débat parlementaire. Ça refait de l'Assemblée le lieu du débat, le lieu où l’on tranche l'ensemble des sujets qui intéressent la société, et non pas un théâtre d'ombres comme c'est malheureusement trop souvent devenu le cas. » 

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Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Les électeurs proposeraient leurs amendements sur le site de l’Assemblée ou du Sénat

Un nouveau droit d’expression pour les citoyens

Un outil qui pourrait surtout décevoir les citoyens

Bientôt une proposition de loi ?

Commentaires (38)








NextINpact a écrit :



l’intéressé souligne que dans les faits, les amendements adoptés font pour la plupart l’objet de tractations en amont, afin d’amener le ministre porteur du projet à céder sur un point. « En séance publique, tout est public par définition, donc ce n’est surtout pas en ce lieu que le gouvernement acceptera de reconnaître une erreur (et donc de perdre la face), sauf sur des points de détail »







Justement il est peut-être là le problème ….



Anefé / Rejeté sont les deux mots qui me sont venu a l’esprit

l’assemblé souffre d’une image de godillots mais bon wait and see comme ont dit




Le Parlement est devenu un théâtre sans spectateurs



Et surtout sans acteurs <img data-src=" />




Ensuite, il faut bien entendu avoir la volonté d’aller plus loin et

de pousser cette évolution qui est pour moi une vraie révolution

démocratique. C’est l’irruption de la société civile dans le débat

parlementaire. Ça refait de l’Assemblée le lieu du débat, le lieu où

l’on tranche l’ensemble des sujets qui intéressent la société, et non

pas un théâtre d’ombres comme c’est malheureusement trop souvent devenu

le cas.







Non, ce n’est en rien une “révolution démocratique”, c’est juste une grosse couillonade comme nos députés savent si bien le faire.



Aucun des amendements proposés ne sera jamais adopté si cet amendement va à l’encontre de la volonté du gouvernement ou des députés. Le truc, c’est que si on veut faire évolué notre société actuelle, il va falloir prendre des lois contre les députés, contre le gouvernement, pour les responsabiliser, pour qu’ils arrêtent de faire n’importe quoi et pour qu’ils puissent se faire dégager quand ils font leurs conneries.



Et ça, bien évidemment, aucun des députés ne votera pour.



L’Assemblée n’est pas un lieu de débat, c’est un lieu de théâtre, de comédie, où des députés font semblant de se battre pour ensuite aller tranquillement bouffer au fouquet aux frais de la princesse.



Tenter de nous faire croire que cela va faire évoluer le débat et améliorer les choses, c’est au mieux du foutage de gueule complet au pire une volonté de faire taire le peuple de façon détournée.



La dictature, c’est ferme ta gueule.

La république, c’est cause toujours.



Ce proverbe illustre parfaitement la situation.


Si effectivement, comme pour les propositions des députés, le gouvernement aurait la possibilité de balayer l’amendement citoyen d’un rapide “Rejeté”, les contributions auraient le mérite d’être visibles, rassemblées sur une plateforme dédiée, et elles auraient donc, faute de grand poids législatif, un poids médiatique certain.



En développement informatique, on parle de “baby steps” : c’est très difficile de faire tout bien d’un coup, il est plus facile de faire des petits pas sûrs et accessibles vers l’objectif.



Cette proposition, je la vois comme un petit pas qui ne va pas chambouler le système, mais qui a le mérite de proposer un début de solution. Une fois que ce sera fait, on réfléchira à l’étape suivante, qui sera certainement plus accessible qu’aujourd’hui puisqu’entre temps on aura tiré des enseignement du premier “baby step”.


A la rigueur si on pouvait faire des propositions de loi, disons à partir 250000 signatures cela serait un peu plus visible.




Chacun est dans son rôle : des élus qui décident et une société

civile qui peut, à égalité avec le législateur, proposer, s’opposer,

critiquer, améliorer

&nbsp;

Cette phrase m’a choquée. Ca devrait techniquement être l’inverse : une société civile qui décide et optionnellement des gens spécifiques pour rédiger, proposer, améliorer.



Pour l’idée, ça montre surtout à quel point les députés n’ont pas conscience de l’ampleur du problème. Après, si la proposition passe, j’imagine bien le résultat : des foules de citoyens déçus (comme l’article le suggère) qui n’auront comme seule envie que de changer complétement de système. A la limite, rien que pour ça, ce texte serait utile <img data-src=" />


« seuil à 11&nbsp;000ème du corps électoral » : c’est vachement bas comme seuil, il suffit que 0,1 % des électeurs aient une envie d’amendement pour que ça passe le filtre, ça va en faire des amendements.



Ça part d’un bon sentiment, mais l’écriture d’amendements reste un peu technique, il faut tenir compte de l’édifice législatif existant ; déjà que des députés eux-mêmes proposent parfois des amendements juridiquement bancals, alors qu’ils sont censés avoir des assistants pour faire des vérifications, si ce sont des gens qui n’ont pas de bases juridiques ça ne va pas être terrible (ni utilisable).

&nbsp;







sephirostoy a écrit :



Et surtout sans acteurs <img data-src=" />





Rhooo&nbsp;<img data-src=" /> . J’en profite pour un rappel à tout hasard : “La présence des députés à l’Assemblée” http://blogs.lexpress.fr/cuisines-assemblee/2015/04/14/la-presence-des-deputes-dans-lhemicycle/

&nbsp;





js2082 a écrit :



Aucun des amendements proposés ne sera jamais adopté si cet amendement va à l’encontre de la volonté du gouvernement ou des députés. Le truc, c’est que si on veut faire évolué notre société actuelle, il va falloir prendre des lois contre les députés, contre le gouvernement, pour les responsabiliser, pour qu’ils arrêtent de faire n’importe quoi et pour qu’ils puissent se faire dégager quand ils font leurs conneries.



Et ça, bien évidemment, aucun des députés ne votera pour





Bla bla bla… T’en as pas marre de raconter des âneries ?

Ça existe déjà, ça s’appelle le vote et les élections législatives.

Je ne parle même pas des propos de comptoirs du reste de ton commentaire.









OlivierJ a écrit :



Bla bla bla… T’en as pas marre de raconter des âneries ?

Ça existe déjà, ça s’appelle le vote et les élections législatives.

Je ne parle même pas des propos de comptoirs du reste de ton commentaire.





NON, le vote, c’est donner blanc-seing à des personnes pour faire n’importe quoi pendant 5 ans sans qu’il n’y ait aucune sanction, aucune révocation, aucune possibilité de poursuites, à leur encontre durant cette période.

&nbsp;

La fin de leur mandat, ce n’est que le cours naturel des choses, son non-renouvellement ne constitue en rien une sanction.



Bref, avant de raconter des conneries et de venir faire de la propagande , tu ferais bien de te renseigner sur comment fonctionne nos institutions, tu risques d’avoir des surprises.









OlivierJ a écrit :



« seuil à 11&nbsp;000ème du corps électoral » : c’est vachement bas comme seuil, il suffit que 0,1 % des électeurs aient une envie d’amendement pour que ça passe le filtre, ça va en faire des amendements.





Je pense l’inverse. Mobiliser 0,1% des électeurs autour d’un même texte, c’est beaucoup de travail. Les gens peuvent “avoir une envie d’amendement” mais ne pas savoir qu’il y en a un à soutenir,&nbsp; avoir la flemme de s’inscrire sur le site de l’assemblée pour ça, etc.

Les sites comme change.org facilitent heureusement tout ça, mais n’oublions pas que seuls les électeurs français sont à comptabiliser.







OlivierJ a écrit :



Bla bla bla… T’en as pas marre de raconter des âneries ?

Ça existe déjà, ça s’appelle le vote et les élections législatives.

Je ne parle même pas des propos de comptoirs du reste de ton commentaire.





Le vote est une méthode d’expression tellement limitée qu’elle ne satisfait plus grand monde. Les partis choisissent les candidats, ceux sans étiquette n’ont aucune chance, il faut capter beaucoup d’argent pour faire une campagne qui ultimement n’est qu’un concours de communication… S’il n’y a quasiment pas de représentants des classes populaires à l’assemblée, ce n’est pas un problème de volonté de la société, c’est un problème technique du système politique.

Alexis de Tocqueville disait qu’il « ne crai[gnait] pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira ». Et il a toujours autant raison.



Faux, impossible de faire dégager un député&nbsp;pendant la durée de son mandat de député.

Je parle de la pratique, pas d’un truc théorique.


L’idée est bonne, mais pas parfaite. 45 000 personnes, ça me paraît bien peu. Déluge d’amendements idiots en perspective, ou mal rédigés. Ce qui suppose un tri fait en amont pour les traiter, et donc de la censure bien pratique pour écarter les amendements qui iront trop dans le « mauvais sens ».



Déjà que les parlementaires s’amusent entre eux à polluer le débat avec des centaines (milliers ?) d’amendements plus débiles les uns que les autres, s’il faut ajouter ceux qui viennent du peuple, plus rien ne sera voté car cela prendra des semaines à étudier un texte.



De plus il faudrait faire de même au Sénat. Et s’il peut les rédiger, pourquoi le peuple ne pourrait-il pas les amender directement ? Et remettre directement en cause l’existence même du rôle du parlementair <img data-src=" />



Bref le principe est bon, mais je crois peu à sa mise en oeuvre. Ou alors ça sera tellement mal conçu que ça sera impossible à faire concrêtement, même s’ils diront la main sur le coeur qu’ils ont tout fait pour inclure le peuple au processus, et que c’est lui qui s’en désintéresse.








Jarodd a écrit :



Bref le principe est bon, mais je crois peu à sa mise en oeuvre. Ou alors ça sera tellement mal conçu que ça sera impossible à faire concrêtement, même s’ils diront la main sur le coeur qu’ils ont tout fait pour inclure le peuple au processus, et que c’est lui qui s’en désintéresse.





Je rajouterai même qu’ils en profiteront pour extrapoler en “le peuple se désintéresse de la politique” tout court, comme si la politique se résumait à ça. <img data-src=" />









js2082 a écrit :



NON, le vote, c’est donner blanc-seing à des personnes pour faire n’importe quoi pendant 5 ans sans qu’il n’y ait aucune sanction, aucune révocation, aucune possibilité de poursuites, à leur encontre durant cette période.

&nbsp;

La fin de leur mandat, ce n’est que le cours naturel des choses, son non-renouvellement ne constitue en rien une sanction.



Bref, avant de raconter des conneries et de venir faire de la propagande , tu ferais bien de te renseigner sur comment fonctionne nos institutions, tu risques d’avoir des surprises.





Haha t’es gentil.

Oui bien sûr, le vote c’est un blanc-seing pour faire n’importe quoi, d’ailleurs dès qu’ils sont élus les députés font tout à fait autre chose que ce dont ils ont parlé lors de leur campagne, ou que ce qu’ils ont fait durant leur dernier mandat, s’ils se représentent (en moyenne dans la 5e république, 60 % des députés sont réélus). S’ils sont réélus, il faut croire qu’ils n’ont pas particulièrement fait n’importe quoi.

Le non-renouvellement est une sanction pour un député qui se représente.









Pikrass a écrit :



Le vote est une méthode d’expression tellement limitée qu’elle ne satisfait plus grand monde. Les partis choisissent les candidats, ceux sans étiquette n’ont aucune chance, il faut capter beaucoup d’argent pour faire une campagne qui ultimement n’est qu’un concours de communication… S’il n’y a quasiment pas de représentants des classes populaires à l’assemblée, ce n’est pas un problème de volonté de la société, c’est un problème technique du système politique.

Alexis de Tocqueville disait qu’il « ne crai[gnait] pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira ». Et il a toujours autant raison.





Tout système a ses limites, on en est à la 5e république, ce n’est pas qu’on a atteint la perfection, mais enfin personne n’a de solution miracle, parce qu’il n’y en a pas.

Donc les gugusses qui viennent poster à chaque dépêche concernant l’Assemblée leur discours vu et revu sur la démocratie qui n’en est pas (et autres propos de comptoir plus affligeants), c’est usant. Je ne parle pas de toi ici.



Ha ouais quand même.

T’en tiens une sacrée couche toi. (si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes des abrutis: pas mal comme raisonnement)



T’es affilié à quel parti, histoire de savoir pour quelle paroisse tu prêches?

(j’ai ma petite idée)


Ton commentaire

&nbsp;







OlivierJ a écrit :



Le non-renouvellement est une sanction pour un député qui se représente.





me fait penser à un billet (paragraphe ‘L’exemple de la politique”) sur le blog de Ploum









manus a écrit :



Faux, impossible de faire dégager un député&nbsp;pendant la durée de son mandat de député.

Je parle de la pratique, pas d’un truc théorique.





Évidemment qu’on ne peut pas pendant son mandat, il a été élu pour la durée en question ; sauf cas graves où là on fait sauter son immunité parlementaire. C’est arrivé à Tapie par exemple. Je ne connais pas toutes les dispositions concernant la levée de l’immunité d’un parlementaire, mais c’est comme l’immunité diplomatique, ça se lève, et l’existence de l’immunité a une raison.







Jarodd a écrit :



L’idée est bonne, mais pas parfaite. 45 000 personnes, ça me paraît bien peu. Déluge d’amendements idiots en perspective, ou mal rédigés. Ce qui suppose un tri fait en amont pour les traiter, et donc de la censure bien pratique pour écarter les amendements qui iront trop dans le « mauvais sens ».



Déjà que les parlementaires s’amusent entre eux à polluer le débat avec des centaines (milliers ?) d’amendements plus débiles les uns que les autres, s’il faut ajouter ceux qui viennent du peuple, plus rien ne sera voté car cela prendra des semaines à étudier un texte





Des milliers d’amendements, ça arrive, mais rarement heureusement, c’est réservé aux lois très “chaudes” comme dernièrement le mariage pour tous, la c’était la droite qui était dans le camp des emmerdeurs.



Comme je le disais, je ne sais pas si l’idée est bonne, pour la raison que tu indiques dans ta 2e phrase. Rédiger une loi est un processus qui n’a rien de facile, parce qu’elle s’inscrit toujours dans un cadre existant, et les députés eux-mêmes ne sont pas exempts de défaillances à ce sujet.



Après, le procès d’intention avec “la main sur le coeur”, bof… C’est vraiment pas l’idée. Le Sénat et l’Assemblée nationale diffusent en streaming tous les débats, on peut revoir les auditions des commissions filmées, tous les débats dans les assemblées sont retranscrits par écrit et consultables, les projets de lois sont consultables. Tout est là pour que ceux qui veulent s’y intéresser le puissent.



Ouais enfin, le plus important dans tout ça et personne n’a mis le doigt dessus, c’est ce que fait le parlementaire en haut à gauche de la photo… <img data-src=" />








Pikrass a écrit :



Le vote est une méthode d’expression tellement limitée qu’elle ne satisfait plus grand monde.







Euh, wat ?? <img data-src=" />









js2082 a écrit :



Ha ouais quand même.

T’en tiens une sacrée couche toi. (si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes des abrutis: pas mal comme raisonnement)



T’es affilié à quel parti, histoire de savoir pour quelle paroisse tu prêches?

(j’ai ma petite idée)





Pourquoi, tu es affilié à un parti, toi ?

Et il y a d’autres personnes que toi ici dont je ne partage pas les idées et que je ne traite d’aucun nom d’oiseau, d’ailleurs je ne t’ai pas traité d’abruti, même si ça m’a effleuré.



Il cherche un trésor ! <img data-src=" />








mirandir a écrit :



Euh, wat ?? <img data-src=" />





T’inquiète, c’est un Nord-Coréen <img data-src=" />









melchizedech a écrit :



Ton commentaire

&nbsp;



me fait penser à un billet (paragraphe 'L'exemple de la politique") sur le blog de Ploum







C’est complètement nul son propos, c’est même lamentable. Donc un homme politique ne décide de la construction d’une crèche que pour être réélu ? Pas parce qu’il a envie d’améliorer sa ville et la vie de ses concitoyens ? Un maire de plus n’est pas seul à décider, il a un conseil municipal. On voit aussi des maires qui ont décidé de ne pas se représenter et qui continuent leur activité avec les mêmes envies.



Que quelqu’un qui a envie de faire de la politique ait de l’ambition personnelle et ait envie d’être réélu, personne ne dira le contraire. Mais ça ne justifie pas des procès d’intention ridicules. Heureusement qu’il y a des gens ambitieux, pour eux-mêmes ET pour leur environnement. Et de tas de maires tout à fait concernés par la vie de leur commune.









Pikrass a écrit :



Je rajouterai même qu’ils en profiteront pour extrapoler en “le peuple se désintéresse de la politique” tout court, comme si la politique se résumait à ça. <img data-src=" />





Je ne vois vraiment pas l’intérêt de ce genre de phrase. C’est qui, “ils” ? Moi aussi je peux inventer des propos et mettre un “ils” devant. S’il y en a qui extrapolent ici, j’en vois 2.







mirandir a écrit :



Euh, wat ?? <img data-src=" />





Je me suis dit comme toi. <img data-src=" />









mirandir a écrit :



Euh, wat ?? <img data-src=" />





L’abstention grandissante, c’est pas dû à la flemme. ^^ J’en sais quelque chose. ^^

Cette très bonne vidéo d’Usul évoque le sujet si tu veux comprendre un peu le climat actuel.



&nbsp;





OlivierJ a écrit :



Tout système a ses limites, on en est à la 5e république, ce n’est pas qu’on a atteint la perfection, mais enfin personne n’a de solution miracle, parce qu’il n’y en a pas.

Donc les gugusses qui viennent poster à chaque dépêche concernant l’Assemblée leur discours vu et revu sur la démocratie qui n’en est pas (et autres propos de comptoir plus affligeants), c’est usant. Je ne parle pas de toi ici.





Mais même les gugusses dont tu parles sont d’accord qu’il n’y a pas de solution miracle. <img data-src=" /> Et on n’est pas arrivés avec une solution miracle d’ailleurs (oui je m’inclus dedans).

On pense simplement que la société change, que les rapports à la politique ont évolué - principalement chez les dernières générations, les 20-30 ans d’aujourd’hui - et qu’une république n’est peut-être plus le système adapté. Que des patches au-dessus d’un système représentatif de plus en plus décrié ne suffiront plus.



Du coup on en parle, c’est normal. Refuser catégoriquement le débat sous prétexte qu’on est des gugusses et qu’on “voit et revoit” nos discours, c’est un peu léger comme raison. Ne soyons pas condescendants, d’un côté comme de l’autre, et parlons des idées plutôt.









OlivierJ a écrit :



Je ne vois vraiment pas l’intérêt de ce genre de phrase. C’est qui,

“ils” ? Moi aussi je peux inventer des propos et mettre un “ils” devant.

S’il y en a qui extrapolent ici, j’en vois 2.





Il me semblait que le message était assez clair : “ils” sont les politiques, qui disent ce genre de choses aux micros des journalistes. Comme quand Bartolone propose le vote obligatoire par exemple.

&nbsp;



Une proposition de loi qui va clairement dans le bon sens, et ca trouve encore moyen de râler….

Oh les gens, faire des lois c’est un métier, c’est tout sauf facile et, oui, EVIDEMMENT, c’est de la négociation permanente, tant il y a d’avis et d’intérêts divergents qui vont dans des sens opposés.



Prenez n’importe quelle réunion de travail, c’est déjà super compliqué de mettre 10 personne en consensus, imaginez donc des millions….








Jarodd a écrit :



L’idée est bonne, mais pas parfaite. 45 000 personnes, ça me paraît bien peu. Déluge d’amendements idiots en perspective, ou mal rédigés. Ce qui suppose un tri fait en amont pour les traiter, et donc de la censure bien pratique pour écarter les amendements qui iront trop dans le « mauvais sens ».



Déjà que les parlementaires s’amusent entre eux à polluer le débat avec des centaines (milliers ?) d’amendements plus débiles les uns que les autres, s’il faut ajouter ceux qui viennent du peuple, plus rien ne sera voté car cela prendra des semaines à étudier un texte.



De plus il faudrait faire de même au Sénat. Et s’il peut les rédiger, pourquoi le peuple ne pourrait-il pas les amender directement ? Et remettre directement en cause l’existence même du rôle du parlementair <img data-src=" />



Bref le principe est bon, mais je crois peu à sa mise en oeuvre. Ou alors ça sera tellement mal conçu que ça sera impossible à faire concrêtement, même s’ils diront la main sur le coeur qu’ils ont tout fait pour inclure le peuple au processus, et que c’est lui qui s’en désintéresse.





Comme demander de fabriquer l’étoile de la mort<img data-src=" />



Ok aux US ce sont plus des Questions a des problèmes, mais le principe reste le même









Drepanocytose a écrit :



Une proposition de loi qui va clairement dans le bon sens, et ca trouve encore moyen de râler….

Oh les gens, faire des lois c’est un métier, c’est tout sauf facile et, oui, EVIDEMMENT, c’est de la négociation permanente, tant il y a d’avis et d’intérêts divergents qui vont dans des sens opposés.



Prenez n’importe quelle réunion de travail, c’est déjà super compliqué de mettre 10 personne en consensus, imaginez donc des millions….





Pour faire un parallèle idiot, c’est comme si tu donnais un bout de pain à un crève-la-faim dans la rue tout en continuant de manger ta portion de churros XXL. Le mec sera très content d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent, mais quand même c’est pas ça qui va beaucoup changer sa situation, alors il risque de râler.



Parallèle idiot refermé. L’initiative est bonne. Si ça passe, ce sera une bonne chose. Mais je pense que le problème est bien plus profond, que notre manque de pouvoir est directement inscrit dans le système. Le seul vrai moyen de changer les choses serait de changer le système. Maintenant on ne peut pas en vouloir aux politiques de le protéger, c’est quand même sur ce système que repose leur vie, et on ferait de même si on était à leur place.



C’est très bien de voir qu’il n’y a pas de place pour nous dedans, et c’est encore mieux de proposer des patchs pour corriger un peu cela… mais ultimement ça ne change pas grand chose. La politique reste une guerre de tranchées où des gens concourent pour prendre les décisions seuls (dans le sens “un seul parti”, ou parfois “une seule coalition”), plutôt que d’être une réflexion collective sur des problèmes communs. Le système reste fondé sur l’idée d’un gouvernement omnipotent qui supervise les trois pouvoirs principaux. Et si les gens n’aiment généralement pas parler de politique entre amis, c’est parce que leur vision de la politique c’est celle d’un “débat à mort” où les gens campent sur leurs positions et ont pour seul objectif de discréditer les adversaires et leurs idées. Plutôt que de laisser l’ego au placard et discuter objectivement des idées et d’elles seules pour les améliorer mutuellement et élargir les points de vue. Je parle pas d’utopie là, je parle d’un mode de discussion que j’ai rencontré plusieurs fois moi-même et qui s’est toujours trouvé être bien plus posé et productif. Pourquoi la politique ne pourrait-elle pas être fondée là-dessus ?

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Là non, elle reste fondée sur une “tyrannie” de la majorité plutôt que sur la recherche de compromis et l’autodétermination des gens. On prend les décisions de tout en haut plutôt que de les ramener au niveau local, au niveau où le peuple pourrait décider pour lui-même. Et même la “majorité” est mal définie à cause d’un système de vote, la majoritaire à deux tours, qui pousse au “vote utile” et donc à la mise au ban de toutes les alternatives qui n’ont pas atteint un immense seuil critique..





Bref. Je suis heureux de voir des députés qui se rendent compte du problème. Et s’ils ouvrent une brèche pour qu’on puisse discuter bien plus en profondeur, je les remercierai mille fois. La proposition n’est en soi pas le plus important.



Il y a aussi des dames qui papotent. On va finir par donner raison à N. Sarkozy qui a dit, à propos de V. Pécresse qui blablatait pendant une réunion de l’UMP, “C’est bien la parité en politique, mais c’est bruyant”.








Pikrass a écrit :



Mais même les gugusses dont tu parles sont d’accord qu’il n’y a pas de solution miracle. <img data-src=" /> Et on n’est pas arrivés avec une solution miracle d’ailleurs (oui je m’inclus dedans).



On pense simplement que la société change, que les rapports à la politique ont évolué - principalement chez les dernières générations, les 20-30 ans d'aujourd'hui - et qu'une république n'est peut-être plus le système adapté. Que des patches au-dessus d'un système représentatif de plus en plus décrié ne suffiront plus.      






Du coup on en parle, c'est normal. Refuser catégoriquement le débat sous prétexte qu'on est des gugusses et qu'on "voit et revoit" nos discours, c'est un peu léger comme raison. Ne soyons pas condescendants, d'un côté comme de l'autre, et parlons des idées plutôt.







Quand je te lis, je ne vois rien à redire, c’est un discours argumenté et raisonnable. Pour ma part je ne refuse pas du tout de réfléchir à faire revenir plus d’électeurs aux urnes. L’abstention me navre un peu.

Mais ceux que j’ai mentionnés comme des gugusses tiennent des propos très différents des tiens, bien loin du niveau où tu es, je pense que tu le sais. C’est café du commerce et compagnie. Je sature de ces commentaires ici.







Pikrass a écrit :



Il me semblait que le message était assez clair : “ils” sont les

politiques, qui disent ce genre de choses aux micros des journalistes.

Comme quand Bartolone propose le vote obligatoire par exemple.&nbsp;





Bartolone est juste une personne, certes le président de l’Assemblée, de là à dire un”ils” généralisé avec des propos qui sont quelque part méprisants pour indistinctement tous ceux assimilés à des politiques (je suppose que ça inclut députés et gouvernement), il y a de la marge, et certains la franchissent allègrement. Pour moi c’est niveau zéro.



Si des députés se rendent compte du fossé entre les voeux du peuple et les actions des élus , c’est bien

Et essayer de faire quelque chose pour corriger cela , c’est encore mieux

Bien sûr ça peut planter mais c’est louable








OlivierJ a écrit :



Mais ceux que j’ai mentionnés comme des gugusses tiennent des propos très différents des tiens, bien loin du niveau où tu es, je pense que tu le sais. C’est café du commerce et compagnie. Je sature de ces commentaires ici.&nbsp;





Ok, entendu. <img data-src=" /> Ca faisait un moment que je n’étais pas passé sur le site, je ne sais pas à quel point c’est fréquent.

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OlivierJ a écrit :



Pour ma part je ne refuse pas du tout de réfléchir à faire revenir plus d’électeurs aux urnes. L’abstention me navre un peu.&nbsp;





Je dois dire que je la comprends personnellement assez bien, l’abstention. Moi-même j’ai voté nul aux dernières élections et je pense continuer. Je ne crois pas qu’elle trahisse un manque d’engagement politique, je pense qu’elle est surtout un signe que la politique telle qu’on la conçoit repousse beaucoup de gens. C’est mon cas et c’est le cas de pas mal de personnes que je cotoît (je suis étudiant).



Pour “combattre l’abstentionnisme”, il faut déjà en comprendre la cause. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un ras-le-bol contre les hommes politiques actuels, qu’ils sont “tous pourris” et que si on changeait de caste politique ça irait mieux. Je pense que pour au moins une partie des abstentionnistes c’est plus profond que ça.



Je n’adhère pas au “tous pourris”. Je pense que c’est le système politique lui-même qui encourage à ce qu’on aille vers toujours plus de spectacle, toujours plus de polémiques, et qu’on s’éloigne de la discussion des idées. Alors certes la scène politique (on remarquera l’expression) a bien changé depuis dix ans, mais plutôt qu’une anomalie je pense que c’est une maturation : tout comme le capitalisme est voué à créer des super-riches et à encourager à l’extrême les vices des hommes, la république tire vers une importance grandissante de la communication au-dessus de tout le reste.



Alors, et si l’élection était la raison même de l’abstentionnisme ?







OlivierJ a écrit :



Bartolone est juste une personne, certes le président de l’Assemblée, de là à dire un”ils” généralisé avec des propos qui sont quelque part méprisants pour indistinctement tous ceux assimilés à des politiques (je suppose que ça inclut députés et gouvernement), il y a de la marge, et certains la franchissent allègrement. Pour moi c’est niveau zéro.





Je suis d’accord qu’il ne faut pas généraliser. Mais quand même, j’ai l’impression que c’est le discours qui revient toujours et toujours, du moins de la bouche de ceux à qui on tend le micro : que si on se détourne des élections c’est soit par flemme soit par manque de sens du “devoir civique”, qu’il faut “réconcilier” le citoyen avec la politique, sous-entendu que le problème est au mieux un manque de compréhension et de transparence, au pire un désintéressement pur et simple de toutes les affaires publiques, mais rarement un problème qui vient du fond des institutions.



”…nformation quasi illimitée sur Internet, qu’ils commentent et se mobilisent sur les réseaux sociaux,

ils ont le sentiment d’être dépossédés de toute capacité réelle d’intervention dans le débat public entre deux échéances électorales »…”



c’est BIEN résumé, je trouve !!!&nbsp;<img data-src=" />








Pikrass a écrit :



Je dois dire que je la comprends personnellement assez bien, l’abstention. Moi-même j’ai voté nul aux dernières élections et je pense continuer. Je ne crois pas qu’elle trahisse un manque d’engagement politique, je pense qu’elle est surtout un signe que la politique telle qu’on la conçoit repousse beaucoup de gens. C’est mon cas et c’est le cas de pas mal de personnes que je cotoît (je suis étudiant).



Pour “combattre l’abstentionnisme”, il faut déjà en comprendre la cause. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un ras-le-bol contre les hommes politiques actuels, qu’ils sont “tous pourris” et que si on changeait de caste politique ça irait mieux. Je pense que pour au moins une partie des abstentionnistes c’est plus profond que ça.



Je n’adhère pas au “tous pourris”. Je pense que c’est le système politique lui-même qui encourage à ce qu’on aille vers toujours plus de spectacle, toujours plus de polémiques, et qu’on s’éloigne de la discussion des idées. Alors certes la scène politique (on remarquera l’expression) a bien changé depuis dix ans, mais plutôt qu’une anomalie je pense que c’est une maturation : tout comme le capitalisme est voué à créer des super-riches et à encourager à l’extrême les vices des hommes, la république tire vers une importance grandissante de la communication au-dessus de tout le reste.



Alors, et si l’élection était la raison même de l’abstentionnisme ?



Je suis d’accord qu’il ne faut pas généraliser. Mais quand même, j’ai l’impression que c’est le discours qui revient toujours et toujours, du moins de la bouche de ceux à qui on tend le micro : que si on se détourne des élections c’est soit par flemme soit par manque de sens du “devoir civique”, qu’il faut “réconcilier” le citoyen avec la politique, sous-entendu que le problème est au mieux un manque de compréhension et de transparence, au pire un désintéressement pur et simple de toutes les affaires publiques, mais rarement un problème qui vient du fond des institutions.





Discours très juste, dans lequel je me retrouve tout à fait.



Abstentionniste depuis peu, non par dépit ou par flemme, mais justement parce que ma vision des institutions me fait dire que l’élection ne changera au fond des problèmes.





Pour moi, la réflexion face à nos institutions est une absolue nécessité, notamment face à l’abstention grandissante.

Loin de moi l’idée d’avoir une solution miracle, mais je pense tout de même que certains aménagements seraient bien appréciables, notamment le fait qu’on ne vote pas pour des hommes et femmes, mais pour des programmes définis, avec un contrat social sous la forme d’un mandat exécutif pour que celui-ci soit réellement appliqué.









ActionFighter a écrit :



Discours très juste, dans lequel je me retrouve tout à fait.



Abstentionniste depuis peu, non par dépit ou par flemme, mais justement parce que ma vision des institutions me fait dire que l’élection ne changera au fond des problèmes.





Pour moi, la réflexion face à nos institutions est une absolue nécessité, notamment face à l’abstention grandissante.

Loin de moi l’idée d’avoir une solution miracle, mais je pense tout de même que certains aménagements seraient bien appréciables, notamment le fait qu’on ne vote pas pour des hommes et femmes, mais pour des programmes définis, avec un contrat social sous la forme d’un mandat exécutif pour que celui-ci soit réellement appliqué.







Vraiment ça c’est du beau troll de compétition <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />









eliumnick a écrit :



Vraiment ça c’est du beau troll de compétition <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />





<img data-src=" />



Ah non, je suis désolé, c’est d’un niveau plus noble que le troll <img data-src=" />&nbsp; Il y a même une (bonne) proposition de piste à envisager comme solution à la fin du message, ça prouve tout <img data-src=" />